Le groupe
Biographie :

Formation de death metal originaire de Bordeaux, Gorod, qui s'appelait alors Gorgasm, débuta comme trio avec Sandrine à la batterie, Barby à la basse et Mathieu à la guitare. Après la venue en renfort de Guillaume au chant et la succession de plusieurs seconds guitaristes, Gorgasm sortit en 2002 un CD promo destiné à le faire connaître en France. En 2004, ayant enfin trouvé un line-up stable avec Arnaud (guitare), Gorgasm enregistre son premier album intitulé "Neurotripsicks" en co-production avec Deadsun Records, réédité l'année suivante par Willowtip Records (Capharnaum, Neuraxis, Necrophagist...), qui en acquiert la licence pour l’Amérique du Nord, et en profite pour signer le groupe sur leurs deux prochains albums. Gorgasm devient alors Gorod pour éviter la confusion avec le groupe américain du même nom. Leur deuxième album sort en 2006 et profite d'une promo / distribution par Earache en Europe. La musique de Gorod s'inspire des standards du metal des années '90 comme Death, Coroner, Carcass, mais avec une touche vraiment plus mélodique qui est sa signature. Elle évolue maintenant vers un death de plus en plus progressif, avec des structures complexes, des riffs extrêmement techniques, des envolées mélodiques virtuoses, et toujours un chant barbare qui maintient son agressivité dévastatrice. Fin 2008, Gorod trouve en Sam Santiago LE batteur providenciel et entre en studio pour enregistrer "Process Of A New Decline", album sur lequel le niveau, la rapidité, la précision et le feeling de Sam élèvent le groupe à un niveau supérieur encore… "Process Of A New Decline" sort chez Listenable Records au printemps 2009. Pendant l'automne 2010, Guillaume et Arnaud quittent le groupe. Ils sont respectivement remplacés par Julien "Nutz" Deyres (Zubrowska) (qui avait rejoint le groupe pendant la tournée européenne de l'été passé avec Cattle Decapitation) et Nicolas Alberny, soliste au sein du groupe Arcania. Sorti au printemps 2012, et salué par la critique, "A Perfect Absolution", emmène définitivement le groupe au sommet du genre. Le 28 Août 2013, Gorod annonce que le batteur Samuel Santiago quitte le groupe qui est remplacé par Karol Diers en Janvier 2014. "A Maze Of Recycled Creeds" sort en Octobre 2015. Après un EP sorti en 2017, "Kiss The Freak", Gorod sort "Æthra" en Octobre 2018. "The Orb" sort en Mars 2023.

Discographie :

2002 : "Promo 2002" (Démo / Gorgasm)
2004 : "Neurotripsicks" (Gorgasm)
2005 : "Neurotripsicks"
2006 : "Leading Vision"
2009 : "Process Of A New Decline"
2011 : "Transcendence" (EP)
2012 : "A Perfect Absolution"
2015 : "A Maze Of Recycled Creeds"
2017 : "Kiss The Freak" (EP)
2018 : "Æthra"
2023 : "The Orb"


Les chroniques


"The Orb"
Note : 18/20

Les extra-terrestres de Gorod sont de retour avec "The Orb", un nouvel album qui fait suite au surprenant "Æthra" qui faisait entendre une approche plus moderne et moins frontale. Il faut dire que l'étiquette death brutal et technique apposée à la musique du groupe a toujours été réductrice, même s'il fallait évidemment trouver quelque chose pour aiguiller ceux qui ne connaissent pas ces fous furieux.

Parce qu'on a beau dire que les étiquettes ne servent à rien et déplorer le fait que les gens ressentent le besoin de comparer, il faut tout de même bien distinguer les différents styles, si vous classez tout ça en rock ou en heavy metal et que vous faites écouter par exemple le "Eschaton" d'Anaal Nathrakh à une personne qui accroche sur AC/DC en lui disant "Tiens, c'est du rock", ça va lui faire un drôle d'effet ! Bref, tout ça pour dire que si Gorod a bien ses racines dans le death metal brutal et technique, il a aussi toujours été du genre à ne s'imposer aucune barrière, nous n'étions donc jamais surpris de l'entendre ajouter à tout ça des touches de jazz, de thrash, de black metal, des riffs plus modernes et syncopés ou du chant clair sur fond de mélodies aériennes. C'est d'ailleurs cette voie qu'avait pris "Æthra" justement qui, même s'il ne délaissait pas la brutalité, l'exprimait de façon moins frontale, en plaçant par la même occasion des mélodies plus aériennes justement et des riffs plus modernes. Sauf que ce groupe est une véritable anguille, dès que vous croyez l'avoir attrapé il vous glisse entre les doigts et vous met une claque derrière les oreilles. La preuve avec "Chremateism" qui nous défonce la gueule d'entrée de jeu avec des riffs bien techniques et des rafales de blasts bien brutaux en guise de comité d'accueil ! Le death brutal et technique est bien de retour et Gorod ne prend pas de gants pour nous le faire savoir, c'est annoncé d'entrée de jeu sans la moindre introduction. Sois gentil, prends ta série de baffes dans la tronche et ne moufte pas. Les gros coups de double grosse caisse font bien mal aussi et on entend d'ailleurs brièvement quelques leads en trémolo avant que le groupe ne nous remette une branlée en mode death brutal.

Rien que ça devrait vous faire comprendre que Gorod n'a absolument rien perdu de sa singularité et de sa folie. L'excellent solo presque dansant qui débarque vers la fin du morceau en est d'ailleurs un bon exemple. "We Are The Sun Gods" enchaîne avec là encore des riffs complexes et techniques et un nombre fou de cassures rythmiques, une autre confirmation du fait que le groupe est de retour en forme et plutôt énervé. Quelques mélodies plus lumineuses se font entendre avec une fois de plus un excellent solo très mélodique lui aussi, ce qui est plutôt agréable au milieu de ce bordel ambiant qui ne nous laisse que peu de temps pour respirer. "The Orb" est intense et sa petite quarantaine de minutes va en mettre quelques uns sur les rotules, particulièrement ceux qui découvriraient Gorod avec ce nouvel album. Les autres ont l'habitude et seront ravis de retrouver la brutalité et la folie de ces grands malades qui ont tout de même un talent de composition fou et qui balancent une quantité monstrueuse d'idées par morceau ! Cela va passer pour du chauvinisme mais tant pis, Gorod est probablement un des groupes les plus cinglés et inventifs du death metal au sens large et mériterait à ce titre une bien plus grande reconnaissance. Malgré cette inventivité, cette complexité et cette intensité d'une brutalité impressionnante, tout ça reste paradoxalement accrocheur et rien ne semble déplacé. Il y a une cohérence qui lie toutes ces sonorités différentes et qui fait que même l'idée la plus folle semble totalement logique et s'intègre parfaitement au reste. "The Orb" est éprouvant par sa brutalité, son intensité et sa folie mais on en sort avec un sourire béat et on en redemande.

Après deux morceaux brutaux et intenses, c'est le morceau-titre qui lève un peu le pied et renoue avec un metal plus moderne, syncopé et groovy, qui prend des teintes progressives et un petit air de Gojira par moments. Une coupure bienvenue après l'assaut que l'on vient de se prendre et une bonne occasion de confirmer le fait que ce groupe est insaisissable. "Savitri" reprend le chemin de la folie avec pas loin de sept minutes et pas mal de ruptures de ton et changements d'ambiances. Là encore les riffs sont fous, les structures ont la bougeotte et le label "death metal" paraît vraiment étriqué. "Breeding Silence", tout en restant aussi dingue, remet en avant la brutalité et un sens du groove ravageur qui va déboîter quelques nuques en live ! D'ailleurs, pour souligner le fait que leurs influences sont vastes et qu'ils ne font rien comme tout le monde, et après un "Scale Of Sorrows" brutal et sans pitié, ces fous terminent l'album par une reprise du "Strange Days" de The Doors, autre groupe bien barré et expérimental s'il en est. Une reprise bien mise à la sauce Gorod mais qui reste pour autant parfaitement reconnaissable, ce qui est bien plus difficile à faire qu'à dire. Le groupe y place ses cassures rythmiques et ses élans techniques tout en respectant la simplicité et l'ambiance torturée de l'original, ce qui n'était clairement pas gagné au départ et prouve que le talent des membres de Gorod. Ajoutons que tout ça est très bien produit et que le son est clair et puissant, permettant de saisir les moindres détails du jeu de tous les membres du groupe. Et croyez-moi, des détails il y en a !

Gorod revient donc botter des culs avec "The Orb" qui remet en avant la brutalité et la technicité mais qui n'oublie ni les mélodies, ni les expérimentations. Le groupe confirme qu'il est toujours en forme et qu'il n'a pas l'intention de se répéter, donc accrochez bien vos ceintures et cramponnez-vous à vos slips parce que ça risque de remuer méchamment !


Murderworks
Avril 2023




"Æthra"
Note : 18/20

Je me souviens encore du jour où j’ai découvert Gorod, il y a seulement quelques années. Ce groupe m’était alors suggéré par quelqu’un avec lequel on discutait de Decapitated, groupe faisant l’unanimité parmi nous. Pourtant, je dois avouer que j’ai alors eu un peu de mal avec Gorod au début : trop violent pour être varié, mais pas assez violent pour caresser la folie de Decapitaded, Necrophagist ou je ne sais quel groupe du genre. De même, je trouvais qu’on était loin de la technicité de Meshuggah…

Mais aujourd’hui, nous sommes en 2018. Gorod a progressé, et le résultat se révèle tout simplement dément. J’avoue être légèrement passé à côté de leur EP sorti l’an dernier, "Kiss The Freak", mais dans mes souvenirs, j’avais encore cette image du groupe qui se cherchait, qui avait du mal à trouver ses repères, à s’affirmer et à poser ses couilles sur la table pour dire "Moi, je fais ça, et bon courage pour trouver quelqu’un qui fait pareil". Enfin, on s’comprend. C’est vraiment sur ce point qu’on peut tout de suite affirmer que j’ai pris une sacrée branlée avec "Æthra". J’ai rarement écouté un groupe aussi doué au niveau de l’instru' et qui savait proposer quelque chose de sombre, torturé, mais beau à la fois, grâce à des mélodies venues de très loin dans l’espace ("And The Moon Turned Black" est presque aussi jolie qu’une chanson de Nöel !).

L’intro de "Wolfsmond" nous prouve dès le départ que la qualité des riffs s’est encore améliorée, à tous les niveaux (rapidité mais pas que). La maturité, voilà ce qui manquait peut-être à Gorod, malgré leur vingtaine d’années d’expérience. Même si j’avais souvent considéré leur musique comme celle d’un bon groupe de metal français, avec le premier morceau de cet opus, j’ai tout de suite pu me dire que j’avais là un excellent groupe de metal, tout simplement.

C’est surtout le titre éponyme, qui se glisse en troisième position, qui mettra tout le monde d’accord, je pense. En effet, hormis les cordes qui nous bercent d’amour, on appréciera également une batterie plus qu’habile, omniprésente et vraiment bien dosée. Mais là où j’ai vraiment été surpris, c’est au niveau du chant. Clairement, il y a encore quelques années, c’est ce qui me dérangeait le plus chez Gorod, trouvant là un certain manque d’intensité. Désormais, la voix est capable de faire ce qu’elle veut, avec bien sûr une bonne dose de guttural, mais aussi un chant clair qui, et j’en suis le premier étonné, m’a littéralement scotché. On a la sensation que trois ou quatre chanteurs se succèdent sur cet opus, tant les styles et les intonations diffèrent.

Je pourrais m’étaler encore longtemps sur tous ces titres sont variés, travaillés, soignés. Gorod possède désormais ce p’tit truc en plus qui fait qu’on se bougera les voir en concert (je viens à l’instant de prendre ma place pour aller les voir à Lille le 13 Mars). En bref, "Æthra" résonne sans doute comme un des meilleurs albums de death mélodique de cette fin d’année 2018.


Grouge
Décembre 2018




"Kiss The Freak"
Note : 17/20

Gorod est un groupe de death metal progressif / technique français formé en 1997. Le groupe est composé de Julien "Nutz" Deyres (chant), Mathieu Pascal et Nicolas Alberny (guitares), Ben "Barby" Claus (basse) et Karol Diers (batterie). Leur EP "Kiss The Freak" est sorti le 1er Avril.

Avant que les fans de Gorod ne s’offusquent, il faut savoir que la réalisation de cet EP est le fruit d’une réflexion toute particulière. Le groupe s’est vu proposer de rejoindre la tournée Havok + Warbringer + Exmortus, étant tous trois des groupes de thrash metal, et s’est donc lancé le défi de sortir un EP davantage axé thrash pour l’occasion, donnant ainsi naissance à "Kiss The Freak". Sympa comme challenge, non ? Attendons maintenant de voir ce qu’il a dans le ventre. "Being A Jerk" démarre avec des bruitages et des riffs de guitares qui, à l’image de la pochette, nous plongent dans une ambiance très spatiale. Musicalement, ça sonne thrash / death technique à plein nez. Le son est très propre, presque froid, et on perçoit bien la basse aux notes rondes et nettes. En revanche, je dois avouer que je suis moins favorable au son de la batterie, creuse comme une coquille vide. D’un point de vue général ce morceau complètement déstructuré (à prendre comme une qualité !) est très sympathique, il est incisif comme il faut. "Tony P Shot" prend la relève, et là, c’est la consécration du style de Gorod. Le morceau se construit entre le thrash groovy et le death technique galactique, même les plus réfractaires ne pourront résister à sa puissance rythmique, notamment dans le refrain, qui est tout simplement terrible. Celui-ci se démarque d’ailleurs complètement du reste du morceau, selon moi il s’apparente davantage à un refrain hip-hop / groove que thrash metal. Comme quoi, toutes les fusions sont permises ! Et Gorod fait ça très bien. "Anise Power" est du même acabit avec un refrain qui déchire, si ce n’est qu’elle est techniquement encore plus barrée. Les riffs à la Obliveon s’enchaînent sur un rythme effréné, les OVNI de Gorod nous envahissent ! On a droit à un solo qui allie la mélodie et la maîtrise, le tout avec un son puissant bien thrashy.

Eh bien, c’est ce qu’on appelle se prendre une claque ! Nous avons là un petit EP sans prétention qui poursuit son petit bonhomme de chemin doucement, mais sûrement dans la scène thrash / death technique, en nous promettant plein de belles choses. Gorod n’a absolument rien à envier à des références du genre comme Vektor ou Havok. Terminé les blablas, faisons musique ! "Lost In Osaka" démarre gentiment à la guitare claire, pour mieux rebondir sur une rythmique lourde et entraînante. L’atmosphère se fait plus sombre ici, les guitares jouent inlassablement les mêmes notes hypnotiques et vicieuses. La construction très progressive appuie l’effet décalé de ce morceau qui, en s’achevant brutalement dans un bruit d’explosion, nous surprend jusqu’au bout. Nous terminons l’écoute de cet EP dans une touche purement death metal avec "Chronicles From The Stone Age". Eh oui, on ne renie pas ses origines si facilement ! Ce morceau à la sonorité très moderne est également très appréciable, il conserve cette empreinte progressive qui caractérise si bien le groupe français. Nous marquons une pause dans la chanson avec un petit solo de guitare claire ponctué par un rythme teinté d’influence jazz, c’est la cerise sur le gâteau. Une pépite, ni plus, ni moins.

Encore une fois, Gorod fait carton plein. Cet EP "challenge" est une véritable réussite, il allie avec finesse et harmonie l’essence du groupe à du thrash bien spécial, qui requiert certaines compétences artistiques et techniques. Le plus tranquillement du monde, Gorod nous a pondu "Kiss The Freak", et on regrette qu’il ne dure pas plus longtemps !


Candice
Mai 2017




"A Maze Of Recycled Creeds"
Note : 19/20

Rassurez-vous, les anciens Gorgasmeux de chez Gorod ont réussi à faire ce qui se fait de mieux à Bordeaux : avec l'âge, ils ont pris en saveur. Alors certes, moi aussi j'avais peur au début, avec ce nouveau logo un peu perché, cette pochette en noir et blanc dans un style carrément black métalleux norvégien, et puis surtout le récent changement de batteur. Sur ce dernier point, Karol Diers (Hell In Town, Juggernaut) réussit pleinement son arrivée dans le groupe, puisqu'il parvient littéralement à nous fissurer la boîte crânienne avec un talent merveilleux, qui m'a rappelé celui de Kevin Foley (Benighted).

Sans la moindre contestation possible, "A Maze Of Recycled Creeds" est tout simplement le meilleur album qu'a pondu Gorod. Il sonne avant tout comme le plus abouti, mais aussi le plus varié, le plus original, je pourrais presque dire celui qui nous fera oublier les précédents, aussi bons fussent-ils. Après une courte mais agréable intro, ça y est, la magie opère déjà, le son clair et pur de Gorod nous plonge dans cet univers malsain et violent, ça m'a rappelé la première fois que j'ai écouté l'album "Epitaph" de Necrophagist (LES VRAIS SAVENT). D'ailleurs, il est difficile de dire à quels groupes Gorod m'a fait penser, tant ils passent par des styles très différents, le tout aboutissant à une identité propre, allant du death ultra technique et brutal au thrash le plus classique qui soit, en passant par quelques moments plus dark, plus black metal même. Leur technicité me rappelle celle du dernier album de Nile, alors que leur violence me suggère plutôt celle d'un groupe comme Deicide.

Mais tout ce qui fait la classe internationale propre à Gorod, c'est leur capacité à passer d'un style à l'autre comme ça, par surprise, presque par derrière j'ai envie de dire. Prenez une piste comme "An Order To Reclaim" qui, vers la moitié, nous sort une jolie voix dans un style Ill Niño ! Là comme ça, on aurait presque envie de crier au "WTF ?!" scandaleux, mais putain non, ça passe tellement bien, et ensuite ça repart dans une ambiance jazzy grind totalement niquée, avec un enchaînement plus calme façon "Enter Sandman" de Metallica, et enfin un final bien sombre, atmosphérique. Waouw, tout ça en si peu de temps, la fessée. Autre exemple : "Dig Into Yourself", qui débute sur des riffs mélodiques très réussis, très mélodieux ai-je envie de dire. Puis voilà que ça se met à partir dans tous les sens avec du gros death super technique, derrière une voix bien torturée comme on les aime... et voilà que d'un coup, on a du bon thrash super rapide façon Testament, avant de replonger dans les ténèbres glacés auxquels le groupe nous a déjà habitués. Et après ça, une piste lente mais tout aussi réussie, "Rejoice Your Soul", bim, sans pitié.

On pourrait multiplier les exemples à l'infini, tant chaque piste parvient à nous emmener dans des univers totalement différents. À tous les gens de votre entourage qui vous répètent que le metal, c'est toujours la même chose, faites-leur écouter cet album, ils ne pourront que reconnaître l'énorme diversité musicale de ce petit bijou. Autre cliché du metal qui s'effondre, celui des lyrics, puisque très recherchées, celles-ci revêtent un côté mystique, tout un concept dont je n'ai peut-être pas saisi tous les détails mais qui pourtant saura plaire aux plus pointilleux. Bref, si vous ne l'avez pas encore fait, dépêchez-vous de vous procurer ce qui sonne déjà comme l'un des meilleurs albums français de l'année !


Grouge
Novembre 2015




"A Perfect Absolution"
Note : 16,5/20

Et si le death metal technique Français possédait véritablement son leader incontesté et incontestable en l'entité Gorod ? Et si l'on citait Gorod comme référence, comme lorsqu'on cite Obscura, ou autre Sadist ? Alors peut-être qu'on irait jusqu'à dire que les Bordelais ont réussi avec ce quatrième album qui fait suite au EP "Transcendence", à passer un nouveau cap. Un cap qui est celui de la morosité, celui de la répétition, celui de la banalité. En effet il est plus que difficile de ne pas tourner en rond au bout de quatre albums et pourtant Gorod a réussi son nouveau défi de ne pas nous servir forcément un plat réchauffé, mais plutôt quelques nouvelles surprises tout en gardant dans ses grandes lignes son savoir faire et sa signature atypique.

On y découvre une pochette haute en couleurs, en paradoxe total avec ce que l'on avait eu l'habitude d'avoir sur les prédécesseurs, et ceci est certainement dû au changement de conte, à cette nouvelle aventure qui est celle d' Olga. Mais si la pochette change c'est aussi parce que le line-up a évolué, cet album étant aussi celui de Julien, le remplaçant de Guillaume mais également celui de Nicolas, le "Chuck Schuldiner" Français. En l'espace de quatre albums c'est un line-up dans ses trois quarts qui a été renouvelé pour maintenant donner vie au nouvel esprit de Gorod. Un Gorod qui garde toujours son aspect brutal, technique et mélodique dans son death metal que l'on retrouve sur des morceaux tels que "The Axe Of God" dans la totale veine des albums précédents. A côté de cela, les quelques surprises présentes sur cet album sont tout de même intéressantes. A commencer par les diverses incursions de chant parlé, murmuré, voire chanté qui permettent de moduler l'intérêt de la voix de Julien, alors que celle-ci du fait de son timbre relativement monocorde peut quelques fois laisser de marbre. Des vocaux aussi travaillés que la guitare sur cet album et qui flirtent un peu avec des choses moyennement opportunistes comme sur la fin de "Birds Of Sulphur".

Ensuite, comme on le soulignait, si la brutalité reste omniprésente avec cette technique sempiternellement groovy, on découvre sur ce nouvel album quelques passages véritablement plus langoureux dans le sens où ça vient plus facilement lécher les murs de la maison "heavy metal". C'est peut-être le cas pour "Carved In The Wind" ou encore  "Elements And Spirit" où cet esprit vraiment guitaristique heavy dans son sens d'origine, prend toute sa définition, avec un environnement vraiment groovy. On assiste à une démonstration de guitar hero en plus des anecdotiques vocaux clairs parsemés ici et là qui étonnent à chaque écoute. Cet album possède la marque de fabrique de Gorod, mais c'est cette évolution qui en plus d'être expérimentale s'oriente vers quelque chose de plus limpide sur beaucoup de chansons qui reste le plus en tête. On a l'impression que la démonstration de technique pure du doigté infernal a laissé plus de place aux ambiances et aux envies environnementales.

L'intelligence de ses membres a fait qu'après la violence de "The Axe Of God", ils nous ont permis de profiter d'un moment de sérénité avec l'introduction de "5 000 At The Funeral" et également une fois de plus une variation vocale épatante de Julien qui est effectivement époustouflant depuis le début du CD. Quel plaisir de bénéficier de ces guitares tellement fines, tellement pointilleuses pourtant flirtant sur une vague extrême. C'est ce que l'on aime avant tout chez Gorod, cette facilité à rendre accessible la brutalité et la violence en la transformant en mélodie presque mélancolique. Et même si certains passages de ce morceau se veulent limite "core" comme on pouvait l'entendre sur les derniers Fear Factory, Gorod conserve cette spécificité, qui s'est affinée d'album en album pour donner des chefs d'oeuvre de death / jazz / prog comme avec "Carved In The Wind". "A Perfect Absolution", c'est la haute couture du death metal technique Français, les Jean-Paul Gautier du death, les Yves Saint Laurent de la technique extrême avec la folie d'un Karl Lagerfeld (notamment sur le trip brésiliano-Carnival In Coalo de "Varangian Paradise") En bossant avec El Mobo, pour une production vraiment en profondeur, bien du terroir Girondin, et avec des guests de poids comme Christian Muenzner (Obscura) and Mike Keene (The Faceless), Gorod montre que l'on peut toujours repousser ses propre limites, et qu'avec seulement huit notes de musique à la base, il reste encore tellement de combinaisons à créer, que ce groupe pourrait avoir l'éternité devant lui afin de nous écrire des albums toujours aussi impressionnants... Et devant une telle virtuosité, on lui donnerait l'absolution parfaite.


Arch Gros Barbare
Mai 2012




"Transcendence"
Note : 17/20

Un EP de Gorod pour vous fracasser la tête mais aussi pour vous relaxer, cela vous dit ? Qu’est-ce que vous dites ? Oui, en effet, j’ai bien écrit le mot relaxer. Et pourquoi ? C’est vrai que d’une manière générale (voire en permanence), Gorod est qualifié comme un groupe de death brutal metal technique. Mais dans cet EP "Transcendence" composé de cinq pistes aux couleurs bien flashy, Gorod montre un potentiel avec certaines chansons qui plairont sûrement aux personnes qui ne sont pas forcément fans de musique metal.

On commence la description piste par piste. La première piste qui s’appelle "Earth Plus", c’est une chanson qui a été écrite pour l’album "Neurotripsicks" en 2004. L’EP contient une nouvelle version de cette piste qui a été enregistrée au printemps 2010. Y'a pas photo, c’est de la super qualité où l’on reconnaît de suite la patte metal de Gorod tellement bien façonnée. "Earth Plus" fracasse bien et envoie tout ce qu’il faut comme énergie pour pouvoir se lâcher dessus sans modération. Piste suivante, chant absent, guitares acoustiques, basse et percussions douces, mais que se passe-t-il donc ? Réponse pour les puristes de Gorod : cette chanson s’appelle "Blackout: Renewed Souls" tirée de l’album "Leading Vision" sorti en 2006. Ce qui frappe avant tout, c'est la qualité du son de la piste, on a presque l’impression que le groupe joue dans la même pièce que nous. Et niveau travail, on ne peut pas le nier, c’est à la fois technique et agréable à écouter. Les différents passages sont tout simplement d’une grande beauté et ce morceau fait partie des pistes qui pourraient plaire aux personnes non accros au metal (eh oui, ça existe malheureusement). Il en est de même pour l’avant-dernière piste, "Earth Pus: Salvation", tirée du même album que la première, avec quelques passages au clavier en fond. La troisième piste instrumentale est la reprise de la chanson "Textures" du groupe Cynic. Chanson très appréciable avec des bonnes envolées mélodiques sur des riffs bien saturés ou des rythmiques claires. Sans oublier une basse jouée avec des effets ajoutant un certain charme. Et concernant la dernière piste du même nom que l’EP, ce sont 15 minutes de musique avec pour invité Ross Dolan (Immolation) accompagnant le nouveau chanteur de Gorod Julien au chant. Cette dernière piste tape sur différents univers aussi bien death technique que guttural mais toujours dans cette ambiance unique à là Gorod.

Quelques moments peuvent être qualifiés de prog au travers des compositions et du chant clair mais globalement ce sont des morceaux bien techniques, marquants, avec toujours cette qualité de son vraiment unique. Pour conclure, Gorod démontre à nouveau sa force et son ouverture d’esprit dans cet EP et de quoi ils sont capables. Bon, je retourne l’écouter sinon je vais faire une crise de manque.


JU
Août 2011




"Process Of A New Decline"
Note moyenne : 18/20

Quand j'ai eu vent de cet album pour faire une chronique, mon chef vénéré m'a dit "Attention, Gorod, c'est du gros !". Je me suis dit "Bon, ben je verrais bien de toute manière hein, si ça se trouve c'est mauvais hein"... Comme à mon habitude, je vais parler de la pochette, superbe, je vous laisse juger sur pièce, je l'ai trouvé magnifique ! Alors, Gorod, kezako...

Je qualifierais ça de technical death metal, ça sonne bien, hein ? Ce CD avait 11 titres pour me convaincre, et il n'en a pas fallu plus de 2 pour me laisser sur le cul (j'ai écouté le reste aussi tout de même, on est pro ou pas...). Cet album allie parfaitement brutalité et mélodie, les riffs sont ultra techniques et font dans le brutal mais partent aussi dans des envolées titanesques de mélodie épique. La batterie est implacable de précision aussi bien dans les pédales que dans tout reste tout en gardant un groove et un naturel parfait. La voix quant à elle, du guttural, mais du beau guttural hein ! Suffisamment articulé pour pouvoir comprendre l'essentiel. Même la basse est à l'honneur, car il faut l'avouer, dans ce genre musical qu'est le death la basse est souvent très (trop ?) en retrait et c'est loin d'être le cas ici ! Et l'écriture, purée, les chansons sont terribles, les rythmiques une fois entrées dans le cerveau sont difficiles à extirper de là.

La production sonore si je devais la définir en un mot : parfaite. Les guitares nous gratifient de solos superbes à hérisser les poils, et ce qu'il y a de bien avec cet album, ils ne nous font pas du techique juste pour dire "Ouais on déchire", non non, il y a un vrai travail d'écriture derrière. Le groupe a réussi à parfaitement travailler ses titres et les faire arriver à maturité ! A mon humble avis, cet album fera partie des meilleurs album français de l'année et peut-être même internationaux !


Danivempire
Mai 2009
Note : 19/20

Comment se porte la scène death Française ces temps-ci ? Très bien, ma p’tite dame, merci pour elle. De plus en plus de groupes se font connaître et récoltent moult critiques positives : on pensera à Scarve, Benighted, Recueil Morbide… mais il ne faut pas oublier Gorod qui prouve, une fois de plus, qu’il a le potentiel de se hisser au même niveau que les précédents cités. Les Bordelais officient dans un death technique de haute volée, avec des compositions mettant la barre très haut. On a indéniablement affaire à du death, du vrai, et les quotas de vitesse et d’agressivité réclamés par les amateurs du genre sont largement remplis.

Mais Gorod ne se contente pas d’une débauche de violence stérile et abrutissante comme en font tellement de groupe de brutal death insipides et déjà entendus. Les lignes de guitare, très travaillées, sont d’un niveau technique très élevé, et regorgent de mélodies excellentes, tout en ne déparant pas avec l’agressivité attendue. Les références les plus flagrantes sont Death, Necrophagist ou encore Cynic. Gorod ne pousse pas le côté expérimental aussi loin que ces derniers : pas de vocoders, la voix reste toujours dans le registre d’un grunt caverneux à souhait bien maîtrisé. Du côté de la batterie, ça va vite et ça sait cogner, tout en ne se contentant pas d’une débauche de vitesse et de blasts sans intérêt et en gardant un jeu assez varié et souvent intéressant sur les parties purement death (les quotas de blast sont remplis aussi, ne vous en faites pas pour ça….). Mais, et c’est un des éléments qui font la force de Gorod, elle sait aussi se faire groovy à souhait sur certains passages plus calmes, comme la partie mélodique au milieu de l’excellent morceau d’ouverture "Disavow Your God" ou l’intro de "Guilty Of Dispersal", pour ne citer que ceux-la, passages sur lesquels on sent clairement les influences jazz du batteur. Le quintette sait également s’y prendre pour nous proposer des passages plus lents, lourds et pesants, comme sur "Splinters Of Life". En-dehors de cela, on a du mal à recommander un morceau en particulier : ils sont tous du même niveau de qualité…

Bref, "Process Of A New Decline" est un album d’un degré de technique et de musicalité impressionnant, qui confirme si besoin était le potentiel de Gorod, après l’excellent accueil réservé aux deux premiers albums du groupe. A l’écoute de cet album, non seulement on se dit que Gorod a tout le potentiel pour devenir un des groupes de death Français les plus importants, mais on s’étonne que ce ne soit pas déjà le cas ! Dans nos contrées du moins, car la formation a acquis une certaine notoriété outre-Atlantique, notamment avec sa participation au Maryland Death Festival. Chers compatriotes amateurs de death, ou tout simplement de metal technique et élaboré, vous savez ce qu’il vous reste à faire…


Harold
Mai 2009
Note : 17/20




"Leading Vision"
Note : 18/20

ll est des mystères qu’on ne comprend pas, par exemple le cas Gorod ! J’avoue ne pas connaître leurs précédentes réalisations mais comment un groupe aussi doué ne bénéficie-t-il pas d’une notoriété plus établie et amplement méritée, car une fois n’est pas coutume ce groupe n’a rien je dis bien absolument rien à prouver face aux sorties internationales, et j’avoue qu’il ne dépareillerait pas dans le catalogue des énormes Relapse Records  par exemple… Vous aimez le death metal ? Rapprochez vous mes amis…

En écoutant cette bombe sonore, plus particulièrement sur certains solos inspirés, je me surprends à penser à Death, oui, LE "Death", celui du défunt génie de la six cordes Monsieur Chuck Schuldiner, ou encore Atheist et Martyr… Alors, attention, vous l’aurez compris, cet album, c’est tout sauf du easy-listening, les structures sont complexes, bien alambiquées comme il faut, elles contiennent une multitude de plans sans toutefois être dénuées de mélodie au contraire. Nos frenchies savent en effet savamment doser leur formule pour que leurs tours de force rythmiques et guitaristiques ne deviennent jamais chiants, ponctuant leurs démonstrations de technique par des riffs plus "core" taillés pour la fosse, bien salvateurs et tellement jouissifs d’efficacité ! L’ombre des fous furieux Dillinger plane sur nos Français (le début du morceau 2) même si la lourdeur "pachydermique" de certaines rythmiques (comme la fin du morceau 9 et le début du 10) ne sont pas sans évoquer mes chers Frenchies qui s’exportent le mieux outre-atlantique, les géants Gojira. Gorod, eux-mêmes semblent se réclamer d’une mouvance "jazz" du death metal, et effectivement les dernières minutes du titre 10 "Hidden Genocide" qui clôture l’album, ne dépareilleraient pas chez un certain guitariste culte prénommé Django, surprenant mais très très bon !!! Le son est énorme, bien produit, ce qui joue en faveur de tous les instruments, notamment la basse et la batterie martyrisée par une certaine Sandrine qui doit faire pâlir de jalousie certains bûcherons !

Alors Mesdames, Messieurs, si vous appréciez le death metal puissant, technique, moderne (dans le sens ou plusieurs styles fusionnent pour notre plus grand plaisir), n’allez pas chercher plus loin en dehors de nos contrées, une excellente formation, Française de surcroît comblera vos attentes, et son nom est GOROD !!!


Ihsahn62
Février 2008




"Promo 2002"
Note : 14/20

Avec cette démo, Gorgasm (à ne pas confondre avec le Gorgasm de Chicago à qui l'on doit notamment l'excellent "Bleeding Profusely") qui vient de signer chez Deadsun, nous concocte un album de derrière les fagots dont la sortie est désormais imminente. Produit par Mathieu Pascal (guitare) à Bud Records, ce "Promo 2002" nous balance un death qui emballe sec qu'on pourrait presque qualifier de progressif par les différentes influences qui l'habitent.

Compos torturées, complexité des riffs et chant guttural à la Cannibal Corpse période "Tomb of the mutilated" font de cette démo de qualité une perle pour les amateurs de metal en tout genre. Une pointe d'humour, un côté barré à la Cephalic Carnage par ci, une pensée pour Coprofago par là, on est vraiment contents, très contents. Cette formation a décidément tout pour nous séduire, avec Barby à la basse (ex-Voracious Gangrène), Sandrine la batteuse (et elle c'est pas une moissonneuse, c'est une killeuse), sur cette démo Nico des géniaux Sunken (désormais c'est Arnaud de Trarko qui a repris le flambeau à la gratte), Mat (gratteux et compositeur principal) et enfin Guillaume au chant ; Gorgasm produit des compos variées, des riffs acérés, tour à tour death, voire thrash / death avec quelques pointes heavy et même un côté power. Décidément on ne s'ennuie pas ! Ça joue grave et en plus il y a du solo (j'ai bien dit solo et non pas branlette de manche comme on peut en trouver sur bon nombre de compos death orientées brutales). Indéfinissable tellement les morceaux sont riches en tempos, variations, débits…

Bref on assiste à un vrai pacte d'influences au service d'un death dévastateur. Ça tue la bite ! Avec Gorgasm on peut parler de technique comme d'originalité, de professionnalisme comme d'inventivité. Une formation qui déchire véritablement et à qui l'on souhaite d'aller très loin. En tous cas, on attend de pied ferme la sortie de l'album qui s'intitulera "Neurotripsicks". Ça promet !


Sab
Juin 2004


Conclusion
A écouter : Chronicles From The Stone Age (2006)

L'interview : Mathieu & Julien

Le site officiel : www.facebook.com/gorodofficial