Le groupe
Biographie :

Né des cendres de Yersinia Pestis, Gotholocaust est créé en 2003 par Seratoth et Darkhaus, désireux de créer un black metal pur, sans artifices, se rapprochant des valeurs premières du style et loin de son évolution dite "moderne" revendiquée par de nombreux groupes. Une première démo voit le jour en 2004, "Sacrifice The Goth". Le concept proposé est guerrier, le leitmotiv étant ici de prôner un black metal authentique et le refus des modes qui polluent ce genre. S'ensuivent deux autres démos, "Nailed To Destiny" en 2005 et "Night Majesty" en 2006. Afin de propager sa doctrine noire, le projet devient groupe en 2006-2007. En 2010, le groupe autoproduit son premier album "Nocturnal Wrath". En 2014, Le groupe enregistre son deuxième album, le label Japonais Hidden Marly Productions lui accorde sa confiance et produit "Lucifer_h" en Mai 2015. L'album est une critique de la nature humaine et de ses dogmes religieux. "Nocturnal Wrath" est réédité en Mai 2017 via le label mexicain Ah Puch Records. Fin 2017, nouveau line-up avec l'arrivée de Sistre à la batterie, OberKommander à la basse et Evilarsen qui prend désormais la deuxième guitare. En 2018, le groupe enregistre et produit son nouvel album, "Summa Perfectionis", qui paraît début 2019 via Ah Puch Records Mexico et Ah Puch Records USA.

Discographie :

2010 : "Nocturnal Wrath"
2015 : "Lucifer_h"
2017 : "Nocturnal Wrath" (Réédition)
2019 : "Summa Perfectionis"


La chronique


Dans la catégorie black metal français, Gotholocaust fait partie des valeurs sûres de la scène underground. Créé en 2003 par Seratoth (guitare, Breizh Occult) et Darkhaus (chant, Malphas) sur les cendres de Yersinia Pestis, le line-up est aujourd’hui complété par Evilarsen (ancien bassiste et actuel guitariste, Breizh Occult, Malphas et Ende en live), OberKommander der Satanisch Wehrmacht (basse, Archipelagos, Bestial Nihilism) et Sistre (batterie, Bestial Nihilism, Inkisitor, Les Chants De Nihil, The Whole Truth). Pour ce qui est de la discographie, le groupe sort cette année "Summa Perfectionis", son quatrième album si l’on compte la réédition du premier. Puritains et puritaines, fuyez.

L’album commence sans plus attendre avec "Inquisition", un titre brut, féroce et surtout au son old school et malsain à souhait. Très perçant, le chant est lui aussi typique d’un black metal sans compromis, qui confirme la communion qu’ont les membres entre eux pour produire un tel son. Sans transitions, le groupe enchaîne avec "Nyarlathotep", une autre composition aux sonorités sombres, aux riffs déchaînés qui finissent par s’apaiser pour nous offrir une ambiance de messe noire. L’invocation fait remuer la tête, et les deux types de chant s’allient à merveille, et sans qu’on s’en aperçoive la rythmique reprend de plus belle. Beaucoup plus imposante de base, "Uppsala" nous est apportée par un riff noir et le reste de la composition s’en ressent. Si ce titre avait été écrit il y a vingt ans, il n’aurait pas pris une ride, et je peine de plus en plus à croire que l’album n’a que quelques semaines.

Le groupe enchaîne sur le sample introductif d’"Impious", un morceau qui rappelle le war metal brut de décoffrage, mais la composition ralentit et se relance, créant un contraste intéressant qui aidera les plus réticents à se mettre dans de bonnes dispositions afin de profiter du son. Si les morceaux précédents ne vous ont pas effrayés, nous arrivons ensemble à "Shadow Horde", et à ses harmoniques tout bonnement démoniaques. Le blast qui vient se greffer à la rythmique en place rend le mélange froid, mais c’est ce son que l’on recherche dans le black metal à l’ancienne, et qui colle à la perfection au groupe. Même constat pour "Calusari" qui part d’un seul coup et qui donne ce son planant, mais également très puissant. Si un passage plus calme est à prévoir, ce n’est que pour mieux apprécier les notes atmosphériques avant de revenir sur la violence.

C’est un son clair inquiétant qui introduit "Svart II", le morceau le plus long de l’album. Il est également assez lent, mais bénéficie de cette mélancolie parfois oubliée dans le black metal, que ce soit au niveau des riffs ou au niveau du chant. La fureur rejoint les rangs du combo, mais la langueur reste, et ce jusqu’à l’extinction du son par le vent glacial. On retrouve également ce vent samplé sur le début de "Summa Perfectionis", le titre éponyme et également le plus bref de l’album. Des racines plus brutales, certes, mais qui ne trahissent en rien l’implication du groupe dans sa musique et qui traduit parfaitement l’énergie que les Bretons ont mis dans cet album. Dernier titre, "The Trial" est un morceau dans la même veine que les premiers : violent et intransigeant, mais avec cette sensibilité propre à la formation. Il n’est pas à écouter, il est à ressentir.

Pour peu que vous ne soyez pas rebutés par le son old school, Gotholocaust délivre avec "Summa Perfectionis" une pépite de black metal. Rares sont les formations aussi “récentes” qui parviennent à ce résultat, mais une chose est sûre : vous ne devez pas passer à côté.


Trrha'l
Avril 2019


Conclusion
Note : 18/20

Le site officiel : www.facebook.com/gthlcst