"Rage VS Wisdom"
Note : 14/20
A la sortie du virulent "Le Tigre", Happy Face m'était apparu comme un des
groupes Français les plus efficaces dans leur approche d'un death grind HxC à la
précision chirurgicale, les espoirs tant suscités seront-il alors concluants ? On
soulignera l'approche généreuse des Tourangeaux qui mettent en téléchargement
libre l'intégralité de cette opus sur la toile. Niveau plat de résistance, on
mettra volontier en avant le son compact et dense de ce "Rage VS Wisdom", le
mastering de Alan Douches (Sepultura, Mastodon, Sick Of It All ) complétement
en adéquation avec l'esprit voulu. Car avec Happy Face tout devient écrasant,
nous plaquant violemment contre le sol, nous positionnant dans la recherche
désespérée de notre second souffle. Les titres sont relativement complexes et
ciselés, de courte durée, faisant la belle aux altérations enchévêtrant blast
beat et though guy massif dans un magma sonore oppressant. Si le groupe a
quelques peu délaissé le côté grind de ses débuts en changeant de braquet, les
couleurs HxC se sont modernisées, teintées de metal un peu plus passe partout
que sur "Le Tigre", s'acoquinant avec la vague deathcore populiste ("Their
Fate Was Sealed", l'hysterique "The Call"), la classe toutefois en plus. Le
travail se faisant ici au burrin tel un Emmure du début, sculpté dans la masse,
devant un tel mur, on appréciera les escapades electro sur la fin de "Raging
Fire", le flux tentu permanent n'apportant finalement que longueur sur la durée
de "Rage VS Wisdom". Sclérosé dans son univers pachydermique, Happy Face montre
trop de justesse dans ses transitions et d'inégalité dans beaucoup de titres ("Lifeless", "Final Shoutdown"), fleurtant avec l'indigestion, malgré de
nombreuses choses intéressantes.
"Le Tigre"
Note : 16/20
Il était attendu ce groupe Français qui pousserait les portes d’un death / grind / hxc à la Dying Fetus
et le voici désormais présent. Il se nomme Happy Face, et n’a rien à envier aux plus grands dans ce domaine. L’alternance hxc et grind se ressent dans chaque instrument, chaque morceau, car l'on passe par exemple d'un riff groovy à souhait à un riff syncopé, écrasant de maturité et de violence, une batterie tantôt rapide tantôt lourde et appuyée, et un chant mi-guttural mi-tiraillé. Chaque morceau est un bijou de brutalité, de technique, et surtout de complémentarité ; le jeu de batterie sublimant chacune des composition de par les attaques de double pédales et les breaks. Les riffs sont quant à eux réalisés avec brio, pensés pour et par la hargne. Et si ce disque est un peu court, ce n’est que préférable, afin de préserver la texture de l’univers musical de happy face. Le tigre est en liberté, et le carnage ne fait que commencer. Et si le groupe acquière une notoriété égalant la reconnaissance dont ils bénéficient dans l underground, ce sera amplement mérité !
|
|