Le groupe
Biographie :

Considéré comme l’un des groupes majeurs en Pologne, Hate a fait face à un certain nombre de changements de line-up pendant sa carrière, le chanteur / guitariste ATF Sinner devenant le seul membre permanent. En 1990, Hate débuta sous la forme d’un quatuor jouant du death metal inflexible et sortit dès lors plusieurs démos ("Abhorrence" en 1992, "Evil Art" en 1994 et "Unwritten Law" en 1995) avant que le premier album studio ("Daemon Qui Fecit Terram") soit disponible dans les bacs en 1996 via le label polonais Vox Mortiis. Deux ans plus tard, Hate sortit un deuxième album intitulé "Lord Is Avenger" (1998), considéré comme une étape décisive du début de carrière du groupe. L’opus suivant, "Cain’s Way" (2000) permit au groupe de poursuivre son développement et obtint de bons retours dans la presse metal. En 2003, Hate sortit le grandement acclamé "Awakening Of The Liar" chez Listenable Records, qui fut considéré comme l’essence du style originel du groupe. Un an plus tard, Hate enregistra son premier DVD nommé "The Litanies Of Satan" chez Metal Mind Productions (2004). Avec l’album suivant, "Anaclasis – A Haunting Gospel Of Malice & Hatred" (2005) se confirma la nouvelle orientation du groupe, à savoir non plus du death metal traditionnel, mais une combinaison ingénieuse de death et de black metal ainsi que des influences industrielles distinctes. En Janvier 2008, le sixième album "Morphosis" sortit chez Listenable Records. En Mai 2008 sortit le clip de "Threnody", tourné dans une vraie mine à charbon en Silésie / Pologne. Après de longues tournées, les musiciens retournèrent au Hertz Studio à Bialystok afin de débuter l’enregistrement d’"Erebos", dont la date de sortie fut fixée en Novembre 2010 pour l’Europe et en Janvier 2011 pour les Etats-Unis. Et 2013 sera l’année de leur retour fracassant avec leur huitième album studio : "Solarflesh". Le 6 Avril 2013, le bassiste Slawek "Mortifier" Archangielskij est retrouvé mort à son réveil à cause d'une arythmie cardiaque. Malgré cela, le groupe reprend le chemin des tournées et entre au Hertz Studio en Juin 2014 pour enregistrer son neuvième album, "Crusade:Zero", qui sort début 2015 chez Napalm Records. "Tremendum" sort au mois de Mai 2017, toujours chez Napalm Records. Le onzième album de Hate, "Auric Gates Of Veles", sort le 14 Juin chez Metal Blade Records. L'album suivant, "Rugia", sort en Octobre 2021.

Discographie :

1992 : "Abhorrence" (Démo)
1994 : "Evil Art" (Démo)
1995 : "Unwritten Law" (Démo)
1996 : "Daemon Qui Fecit Terram"
1998 : "Lord Is Avenger"
1999 : "Victims" (EP)
2002 : "Cain’s Way"
2003 : "Awakening Of The Liar"
2005 : "Anaclasis: A Haunting Gospel Of Malice & Hatred"
2008 : "Morphosis"
2009 : "The Litanies Of Satan" (Live)
2010 : "Erebos"
2013 : "Solarflesh"
2015 : "Crusade:Zero"
2017 : "Tremendum"
2019 : "Auric Gates Of Veles"
2021 : "Rugia"


Les chroniques


"Rugia"
Note : 15/20

Deux ans après le très efficace "Auric Gates Of Veles", les indéboulonnables Hate sont de retour avec "Rugia" et comme d'habitude, ça va faire des dégâts. Depuis quelques temps, le groupe est passé à quelque chose de plus black metal dans l'esprit mais surtout plus brutal et plus froid. On va donc chercher son casque et se planquer sous les tables parce que ces trente-six minutes risquent de faire mal !

C'est le morceau-titre qui démarre les hostilités et s'il nous fait croire à du mid-tempo bien noir pendant une bonne minute, ce sont bien les blasts qui viennent nous décrocher la mâchoire par la suite. Hate se montre une fois de plus teigneux et glauque avec une patte black metal bien marquée une fois de plus. En tout cas, on sent que l'accent a été mis sur l'efficacité que ce soit par la puissance de feu déployée par les morceaux ou la durée compacte de l'album, "Rugia" n'est pas là pour faire des cadeaux même si c'est la période de Noël. Certes dans les passages les plus death et les plus rouleau compresseur il est difficile de ne pas entendre l'héritage de Behemoth mais bon, il y a pire comme référence. Et même avec cette influence parfois assez présente, on ne peut rien enlever à la qualité et à l'efficacité de ce nouvel album, "The Wolf Queen" vient d'ailleurs très vite nous prouver que Hate ne plaisante pas et démonte tout sur son passage en moins de trois minutes. Comme sur "Auric Gates Of Veles", on passe de passages très brutaux à d'autres plus lourds et garnis de riffs sans pitié, le tout avec une ambiance majoritairement froide et donc assez typée black metal une fois de plus. Un mélange bien équilibré et très efficace qui fait le boulot avec pour seul petit défaut les fameuses influences des confrères, Vader et Behemoth en tête. Ce détail mis de côté, on se retrouve tout de même avec un album très solide qui ne fait aucune concession et rase tout ce qui dépasse, du coup si le précédent méfait de Hate vous avait convaincus, vous savez que celui-ci a tout ce qu'il faut pour vous mettre une mandale de plus. Ajoutons à ça une production puissante aux guitares massives et on a tout ce qu'il faut pour s'en prendre plein la tronche.

On entend très discrètement quelques très légères traces de ces fameux arrangements indus que le groupe aimait utiliser à une certaine période. C'est rare et discret mais ils contribuent à apporter une ambiance plus marquée et plus personnelle qui colle bien aux thèmes que le groupe aborde depuis quelques temps. "Resurgence" nous fait entendre des mélodies et des riffs plus épiques au milieu de ce déluge de brutalité froide et illustre du coup très bien son titre, une preuve supplémentaire qui montre que Hate peut se permettre à peu près ce qu'il veut. On garde tout de même un caractère teigneux et ce morceau a sa dose de puissance et d'accélérations. On y trouve toutefois un feeling plus mélancolique et épique justement qui tranche avec le reste de l'album et crée une coupure intéressante. Ce n'est d'ailleurs pas étonnant que les ambiances de ce morceau soient plus puissantes et plus évocatrices puisque la résurgence est quelque chose que Hate connaît bien, entre les changements de line-up, les décès et toutes les crasses qui sont tombées sur le groupe. Adam Buszko, seul membre d'origine du groupe, sait ce que cela signifie de subir et de chercher la force de se relever et rien que pour ça, Hate mérite le respect. Et même si on ne prend que la musique en compte, il y a de quoi se faire plaisir sur ce nouvel album, la puissance est là, la brutalité aussi et la durée compacte de "Rugia" lui permet de frapper fort et là où il faut. Hate ne perd pas de temps en palabres et délivre une successions de frappes chirurgicales qui détruisent tout ce qu'elles visent. Et si vous êtes encore debout à la fin de l'album, "Sacred Dnieper" qui ferme ces trente six minutes va s'assurer de vous mettre à genoux. Entre les gros coups de double, les riffs apocalyptiques et le déluge de blasts, il y a de quoi terminer l'album en beauté.

"Rugia" continue sur la voie tracée par "Auric Gates Of Veles" et se montre tout aussi brutal, froid et efficace. Les influences des collègues polonais peuvent certes se sentir par moments mais Hate sait s'en détacher et proposer quelque chose de plus personnel sur certains morceaux. De toute façon, "Rugia" a suffisamment d'impact et de patate pour que les amateurs de black / death sans pitié s'y retrouvent, donc allez vous mettre ça dans les oreilles, il y a peu de chance que vous soyez déçus.


Murderworks
Janvier 2022




"Auric Gates Of Veles"
Note : 15/20

Les infatigables Polonais de Hate sont de retour avec leur onzième album, "Auric Gates Of Veles", et vont une fois de plus déboîter quelques cervicales au passage. Malgré les multiples changements de line-up, le groupe est toujours là et sa détermination n'est donc plus à prouver.

"Seventh Manvantara" ouvre l'album sur les chapeaux de roue et continue sur la lancée de "Tremendum" qui remettait le black metal en avant dans la musique de Hate. Dès le début, ça blaste sévère et le groupe nous rentre dedans sans pitié même si la mélodie est présente, les tapis de double nous ramonent la tronche et le rythme est nerveux pendant ces quatre minutes trente qui annoncent la couleur. La suite confirme que le groupe n'est toujours pas là pour plaisanter et les morceaux s'enchaînent avec ce mélange de brutalité et de mélodie qui rend l'album très efficace et direct. Pas de débordements techniques, Hate va à l'essentiel et l'efficacité d'un Vader se fait sentir à plusieurs moments même si Hate officie maintenant dans un registre plus black que sur ses précédents albums. L'intensité est la même par contre, les trémolos ont remplacé les riffs death mais le groupe ne lève pas le pied sur le matraquage. L'album ne dépasse d'ailleurs pas les quarante minutes sans les deux titres bonus et prouve que Hate a voulu faire un ensemble brutal, direct et efficace. Pari réussi puisque les morceaux de "Auric Gates Of Veles" passent tout seuls et déboulent tels des bulldozers dans vos enceintes avec toute une armada de blasts qui ne laissent leur place qu'à de bons gros tapis de double. Les ambiances sont en général assez froides puisque les sonorités black reviennent en force chez Hate mais c'est quand même un nouveau déchaînement de violence que l'on se prend sur le coin de la tronche. Ce nouveau méfait suit les traces de "Tremendum" et si ce dernier vous avait parlé, il n'y a aucune raison que celui-ci vous laisse de marbre.

Certes, il n'y a rien de nouveau sous le soleil mais les morceaux sont suffisamment efficaces et percutants pour faire effet. Quelques respirations et autres passages plus lourds pointent le bout de leurs riffs de temps en temps, comme sur le titre éponyme par exemple, mais les gros coups de double et les blasts ne sont jamais bien loin et reviennent en général bien vite à la charge. C'est toutefois suffisant pour instaurer un minimum de dynamisme dans la musique du groupe et cela permet à l'album de ne pas se répéter de morceau en morceau. Des variations certes légères mais qui permettent de souffler un peu et de laisser quelques petites surprises sur le chemin de l'auditeur qui aurait vite fait de se lasser d'un matraquage perpétuel. Le seul défaut que l'on pourrait pointer est qu'il manque peut-être une pointe de folie, la fameuse étincelle qui rendrait l'album inoubliable en vous marquant au fer rouge. "Auric Gates Of Veles" ne vous fera clairement pas ce genre d'effet mais son efficacité indéniable fait qu'il distribue quand même les baffes pendant pas loin de quarante minutes et c'est déjà pas mal. L'inconvénient c'est que vu le nombre de groupes qui proposent ce style de metal de nos jours, il va être difficile de sortir du lot alors que le savoir-faire de Hate ne peut pas être remis en cause, le groupe a déjà montré depuis plusieurs années qu'il en avait dans le ventre. La scène, par contre, est saturée et il est bien difficile de nos jours de se faire un trou et même si Hate est là depuis de nombreuses années la concurrence est rude. En tout cas, respect à ce groupe totalement dévoué qui a traversé des merdes pas possibles et qui est toujours là à livrer des albums efficaces et très bien foutus.

Ne reste plus qu'à espérer que ce nouvel album ne sera pas noyé dans la masse des sorties black / death parce qu'il a vraiment de bons morceaux à offrir et une efficacité qui fera des dégâts. Le virage plus black pris sur "Tremendum" est confirmé ici et si le tout sonne très bien, le groupe perd peut-être un peu en personnalité, les apports limite industriels que le groupe incorporait à sa musique à une époque lui permettait sûrement d'affirmer un peu plus son caractère. Toujours est-il que "Auric Gates Of Veles" est un bon album de metal extrême et que si son prédécesseur vous a fait frétiller les tympans, celui-ci ne vous décevra pas.


Murderworks
Juin 2019




"Tremendum"
Note : 17,5/20

Si la Pologne est réputée dans le monde du metal, c'est pour être la terre d'accueil de quelques groupes qui sont de véritables mastodontes à la fois musicalement et scéniquement. Hate ne fait pas exception à la règle, en particulier depuis quelques années et des albums excellents. Le dernier en date, "Tremendum", mélange le black-death qu'ils jouent depuis leurs débuts, avec des racines de metal progressif, qui permet au groupe d'asseoir ses ambiances comme il le souhaite. Formé en 1990 sous le nom d'Infected puis Somuchhate, Hate est dirigé d'une main de maître par Adam "The First Sinner" Buszko (guitare et chant). C'est également lui qui écrit les paroles de ces manifestes, alors qu'il a chargé Paul "Pavulon" Jaroszewicz du poste de batteur (également derrière les fûts d' Antigama, Horn Impaler, Redemptor, Soul Snatcher et War-saw, entre autres). Pour leurs rituels live, ils sont accompagnés de Dominik "Domin" Prykiel à la guitare (Extinct Gods, Vedonist) et Pawel "Apeiron" Michalowski à la basse. Eteignez les lumières...

L'album avec la batterie quasi militaire d'"Asuric Being". Ce titre ne vous est pas inconnu, n'est-ce pas ? C'est parce qu'il est sorti sous forme de clip vidéo il y a quelques temps déjà. Beaucoup plus long à démarrer, le raz de marée de riffs sombres et tranchants ne tardera pas à vous submerger. Le son du groupe est toujours aussi violent, et la voix d'Adam n'a pas pris une ride depuis 2015. Si la fin se fait plus lente et lancinante, c'est pour apprécier pleinement le contraste avec la violence immédiate d'Indestructible Pillar et son blast massif. Ce titre fait honneur au blackened death metal, avec une rythmique des plus solides, à la fois imposante, mais également aérienne par moments. Pourquoi s'arrêter en si bon chemin quand on peut écouter un titre aussi beau et mélancolique que "Svarog's Mountain" ? Les harmoniques rendront ces riffs atmosphériques à souhait et presque ésotériques. "Numinosum" est construite sur le même modèle, mais avec une batterie beaucoup plus technique que sur les précédentes compositions, alors que c'est un son inquiétant qui primera sur "Fidelis Ad Mortem". Une fois encore, les blasts de Pavulon collent parfaitement aux rythmiques dévastatrices d'Adam pour un nouvel honneur au style qui les voit évoluer depuis plus de vingt-cinq ans.

"Into Burning Gehenna" est un excellent moyen de combiner les introductions progressives et la violence du death metal teinté des racines black metal des Polonais. Si certains riffs sont clairement atmosphériques, d'autres n'ont pour seul et unique but que de briser des nuques en plein milieu d'un pit. On continue avec "Sea Of Rubble", qui prendra beaucoup moins de pincettes pour arriver à ses fins. Une fois encore, ce sont les harmoniques qui feront de ce titre à la rythmique plutôt travaillée un excellent morceau. "Ghostforce" me rappelle clairement les ambiances que j'avais adoré à la première écoute de l'album précédent. Quelque chose d'à la fois omniprésent et également lointain au possible. Quelque chose qui arrive sans jamais se montrer, mais qui laisse les musiciens ravager le champ de bataille. Le dernier morceau, "Walk Through Fire", est également le plus long. Une sorte de summum de la brutalité, mais avec des harmoniques pour adoucir certains passages, et les rendre encore plus mystérieux. Adam s'époumonera jusqu'à ce que commence un solo qui finira avec le reste de l'instrumentale dans le néant.

S'il subsistait dans l'esprit de certaines personnes un doute, ne serait-ce que minime, alors il est dissipé. Hate est un groupe d'une qualité rare, mais sa popularité reste encore très underground. J'ai eu la chance de pouvoir assister à un de leurs shows il y a deux ans en première partie de leurs compatriotes de Vader, et des Israéliens de Shredhead. Pourtant pas avares de titres autant que de tournées, Hate mérite amplement plus de reconnaissance, mais souffrent à mon avis de l'ombre de Behemoth, qui viennent du même pays et jouent une musique similaire. A quand une tournée réunissant les deux groupes ?


Matthieu
Mai 2017




"Crusade:Zero"
Note : 13/20

Deux après le classique mais toujours très sympathique "Solarflesh", les Polonais de Hate reviennent sur le devant de la scène avec leur nouvel opus "Crusade:Zero". Même si le groupe revient de loin, il est aujourd'hui fort d'un nouveau bassiste et d'un nouveau batteur... La moitié du line-up étant composé de nouvelles recrues, on est quand même en droit de se demander si ce nouvel album sera la suite logique des précédents ou si Hate a décidé d'entamer un virage musical dans sa déjà longue carrière. Révolution ou déception, ces quelques lignes vous donneront mon point de vue... En attendant que vous vous fassiez le votre bien entendu !!!

C'est donc par une intro plutôt bien fichue que commence ce nouvel album de Hate, précédant un autre morceau d'introduction, "Lord, Make Me An Instrument Of Thy Wrath", petit instrumental d'1min40 permettant de monter progressivement en puissance. On retrouve le son propre au groupe ainsi que quelques mélodies sympathiques ouvrant sur le premier vrai morceau, "Death Liberator"... Et effectivement, on est en terrain connu, avec une production signée comme d'habitude par les studios Hertz mettant toujours aussi bien en valeur la musique des Polonais, entre puissance, lourdeur et noirceur !!! Ce premier morceau est assez mid-tempo, mais sa batterie rouleau-compresseur et ses quelques riffs plutôt bien trouvés en font un titre savoureux permettant de rentrer petit à petit dans l'ambiance de ce "Crusade:Zero"... Peut-être un peu plus mélodique et moins rapide que les albums précédents, mais ce n'est que la première impression, que viendront confirmer ou pas les autres titres !!!

Place donc à "Leviathan" et à son intro doomesque, enchaînant avec un excellent riff d'une lourdeur incommensurable, renforcé en cela par un chant guttural à souhait martelant les mêmes paroles comme une incantation death metal... Mais ce morceau n'explosera vraiment qu'avec l'arrivée des premiers blast beats diablement efficaces, à l'image des parties de double pédale !!! On retrouve bien l'univers de Hate, entre puissance du death et noirceur du black metal, efficace, technique et sans concession, toujours renforcé par quelques samples discrets et pourtant tellement caractéristiques : une bien belle réussite de presque 6min30 !!! "Doomsday Celebrities", le morceau suivant, semble lui plus classique et plus lent... Le riff principal est plus traditionnel, et même s'il est parfait pour un morceau mid-tempo, il apparaît vite comme moins intéressant !!! Mais c'était sans compter sur l'incantation d'Atf Sinner et son "Now, embrace the silence" de toute beauté : un des morceaux de bravoure de ce titre, à l'image de la saccade lui succédant !!!

Après une belle montée en puissance, "Hate Is The Law" nous offre un riff super accrocheur, là encore renforcé par des blasts de folie !!! Une nouvelle perle death / black comme on les aime, à l'image de ce riff de milieu de morceau dont le principal intérêt est de nous détruire les cervicales : la puissance d'une légion romaine en marche !!! Car oui, autant certains groupes peuvent évoquer le cataclysme engendré par une Panzer Division, ici, on est en présence d'une musique pouvant évoquer la grandeur de la Rome Antique... Bien mieux qu'Ex Deo ceci dit en passant !!! Encore un crescendo magique avec "Valley Of Darkness", même s'il reste plutôt lent et jouant plus la carte de l'émotion... Mais rassurez-vous, les Polonais savent à quel public ils s'adressent !!! Ce morceau reste quand même la "ballade" de ce nouvel album, avec quelques solos mélodiques limite envoûtants... Certes pas le morceau du siècle, mais cela permet d'aérer un peu l'album !!! Et que dire de cette nouvelle incantation se résumant en ces quelques mots : "Set fire to mankind" ?!

Retour aux blasts furieux avec le morceau éponyme, diablement efficace, malgré un gros ralentissement au milieu, peut-être trop radical... Cela apporte certes un peu de variété à l'ensemble et permet de poser un peu les choses, et heureusement, le titre est sauvé par un retour à la sauvagerie !!! Petit interlude avant d’enchaîner sur "Rise Omega The Consequence !" qui nous offre une nouvelle montée en puissance, surtout au niveau de la batterie en fait, les riffs restant eux plutôt froids et lancinants, dans un vrai esprit black metal, ce qui ne fait pas de mal !!! Et puis le visage death n'est jamais bien loin, donc il n'y a pas lieu de s'inquiéter outre mesure... Mais la dominante sur ce morceau reste une nouvelle fois l'émotion, à l'image du finish à la guitare acoustique !!! De quoi choquer les puristes, même si l'ensemble est plutôt intéressant... "Dawn Of War" continue sur du mid-tempo à la lourdeur pachydermique, malgré la légèreté des tapis de double pédale... Encore un morceau de 6 minutes qui aura tendance à quelque peu tourner en rond, moins efficace ou tout simplement moins inspiré que les autres, malgré le retour de quelques blasts !!! Les accords tentent là aussi de jouer sur la corde sensible, mais ça a du mal à fonctionner et c'est dommage...

D'autant plus dommage qu'il s'agit du dernier vrai morceau de l'album, se concluant sur une outro dans la plus pure tradition du genre... Bref, malgré quelques morceaux de haute volée, Hate s'est plutôt orienté vers un album lourd et mid-tempo, et ce choix ne lui a pas plus réussi que cela !!! Les morceaux rapides se trouvent ainsi mis en valeur, mais ce nouvel album se retrouve malgré tout terni par l'usage d'éléments un peu trop émotionnels à mon goût, et surtout trop éloignés de mon état d'esprit quand j'écoute un album de Hate... Ce groupe se doit d'être sauvage, haineux, sombre et occulte !!! Bien sûr, je peux comprendre ce besoin d'évoluer, d'autant que le groupe est depuis maintenant bien longtemps dans l'ombre de Behemoth, mais je ne pense pas que ce soit ainsi que la bande à Atf Sinner s'en sorte... Bref, trop proche de ses précédentes réalisations sur les passages rapides, et peut-être pas encore assez inspiré ou assez fou pour sortir du rang, Hate sort donc ici un album en demi-teinte qui nous servira d'amuse-gueule en attendant son prochain coup de maître car oui, les Polonais sont toujours capables du meilleur, soyez-en sûrs !!!


Carcharoth
Mars 2015




"Solarflesh"
Note : 18/20

Nous voici donc aux premières sorties de 2013. En guise d’ouverture de bal, le dernier opus des Polonais de Hate, qui mine de rien n’avaient plus rien proposé depuis 2010 (le temps passe vite, décidément). Mine de rien oui, car il faut admettre qu’en termes de productivité, treize disques en moins de dix ans représente une moyenne plutôt respectable. D’un death metal plutôt classique à leurs débuts, le groupe s’est orienté à mi-carrière vers un soigneux mélange de black et de death comme certains de leurs compatriotes dont le nom ne sera pas cité ici (les comparaisons à ce sujet ne manquent pas d’ailleurs, inutile donc d’en rajouter). Après un "Morphosis" en demi-teinte et un "Erobos" destructeur, Février 2013 marquera le retour fracassant de la formation avec "Solarflesh – A Gospel Of Radiant Divinity".

Mystère, ésotérisme, tout commence dès le premier coup d’œil à la pochette de l’album, tout en noir et blanc et mettant en avant une prêtresse agonisant dans son propre sang. Une fois lancé, "Solarflesh" présente neuf titres pour une durée totale d’environ trois-quarts d’heure. La lecture débute avec "Watchful Eye Of Doom", intro qui donnera tout de suite le mot d’ordre du disque : fascination. En effet, si les précédents efforts des Polonais ne manquaient certainement pas de brutalité, écouter l’un d’entre eux d’une seule traite nécessitait une certaine dose de bonne volonté tant la production et les blasts massifs n’avaient aucune pitié pour la tête de l’auditeur. Cela ne sera fort heureusement pas le cas avec "Solarflesh" qui, en plus d’une production plus "roots" et moins artificielle, offrira des compositions qui n’auront certes rien perdu en brutalité et en blasts, mais qui auront gagné en maturité et surtout en pondération. Les titres filent et ne se ressemblent pas, les riffs varient (mais toujours pas le chant d’ATF Sinner, en revanche) et constituent des lignes tant intéressantes que prenantes. Aux métalleux fans de leurs précédents albums et plus particulièrement de leurs petits passages plus catchy, pas d’inquiétude car ceux-ci sont toujours de la partie ("Eternal Night", "Sadness Will Last Forever" ou l’éponyme, pour vraiment n’en citer que quelques-uns). Le tout est joué de manière hargneuse comme le groupe l’a toujours souhaité, mais l’innovation réside dans l’ajout de certaines lignes de chant féminin et torturé qui apportent une tout autre dimension aux morceaux ("Watchful Eye Of Doom" mais surtout le très excellent "Mesmerized" qui comme son nom l’indique, hypnotise l’auditeur).

En conclure que "Solarflesh" remporte le titre de meilleur album de Hate serait certes un peu hâtif et surtout trop subjectif vu ses différences par rapport aux précédents albums, mais l’initiative du groupe de proposer quelque chose d’autre qu’un blast beat continuel et des riffs effrénés afin d’orienter son objectif vers un résultat plus fluide et surtout plus complet mérite amplement d’être saluée !


Ichigo
Février 2013


Conclusion
L'interview : Adam

Le site officiel : www.hate-metal.com