Le groupe
Biographie :

Hazpiq est un groupe de metal progressif formé à Paris. Alternant entre la puissance organique de ses riffs et la spiritualité de son chant ethnique, le groupe a créé son propre langage mélangé à l'anglais afin de transporter l'auditeur dans un voyage hypnotique.

Discographie :

2019 : "Cepheid"


Les chroniques


"Cepheid"
Note moyenne : 18/20

Si un jour un dieu ou une déesse devait re-descendre sur Terre pour tout remettre à plat, je pense sincèrement que l’horizon, au loin, ressemblerait à l’artwork de ce premier opus de Hazpiq, imaginé par Meaghan Matthews. Livré dans un très beau digipack avec livret et paroles (j’ai l’impression que ça fait des années que j’avais pas vu ça), c’est Melancholia Records qui est chargé de la promotion et de la distribution de cette oeuvre.

"Cepheid", c’est bien plus qu’un simple album. Les personnes qui ont besoin de cases parleront de metal alternatif progressif ethno prog’ à l’ambiance hypnotique. Heureusement, Hazpiq est bien plus qu’un vulgaire assemblage de styles, bancal comme un Big Mac le samedi soir à l’heure de pointe. Hazpiq, c’est tout un univers créé, effectivement, à partir des inspirations et influences de chacun des membres et avec comme fil conducteur quelque chose de mystique. Déjà, la voix divine de Melody impose une base sacrée à cet album. J’imagine très bien les sirènes d’Ulysse séduire les marins avec une telle voix. D’ailleurs, la musique se comporte comme l’océan, alternant entre calme plat et mur d’eau. Les parties les plus violentes et écrasantes paraissent somme toute plus basiques bien que parfaitement carrées, efficaces et dynamiques mais c’est sur les instants à priori paisibles que la musique est la plus raffinée. On navigue comme ça sur près de soixante minutes absolument sublimes où le quintette nous emmène là où il veut avec élégance. Pour couronner le tout, l’enregistrement est self made excepté pour la batterie. Décidément, cette formation est impressionnante sur tout point de vue.

Que me reste t-il à dire ? Que pour un premier album, ces cinq musiciens frappent très fort et très juste. L’album est tout simplement bluffant de créativité, d’honnêteté et de justesse. La seule chose que je peux leur souhaiter à présent, c’est d’avoir un accueil et un succès à la hauteur de leur talent et surtout, de réussir à au moins égaler le niveau de "Cepheid" pour leur prochain effort. Comme dirait l’autre avec un accent de mafieux albanais : "Bon chance !".


Kévin
Juillet 2019
Note : 19/20

Nouveau groupe formé en 2015, Hazpiq nous délivre son premier album, "Cepheid", et vu les influences affichées, ça risque d'être assez touffu ! Du metal progressif inspiré d'Opeth, Tool, Gojira ou Magam, bref pas franchement un groupe de puristes à l'esprit fermé.

Après les trois minutes planantes de "Trailokya" en guise d'introduction, c'est "From Dust" qui ouvre l'album sur des riffs aux senteurs assez gojiriennes effectivement même si cela ne dure pas longtemps. Le groupe reprend les choses en main très vite et nous montre son visage avec un morceau qui place ses ambiances sur un rythme énergique sans être énervé et boosté par un chant féminin expressif aux lignes de chant inspirées et touchantes. On sent de suite qu'Hazpiq va nous envelopper dans des ambiances mélancoliques mais toujours très belles. Dans la grande tradition du progressif, les morceaux tournent souvent autour des six ou sept minutes et prennent le temps d'installer leurs ambiances. Que les détracteurs du genre se rassurent, il n'y a aucune démonstration technique ici, Hazpiq met l'accent sur les émotions et même si le metal étiqueté progressif vous donne des boutons en temps normal, la musique de ce groupe arrivera tout de même à se frayer un chemin à vous mettre un crochet en plein cœur. Si les influences affichées se sentent à certains passages, notamment "Epacte" qui rappelle Tool sur le couplet et Gojira sur le pont, il n'empêche que le visage du groupe commence déjà à bien se dessiner et que pour un premier album Hazpiq sait déjà s'affirmer et je ne doute pas qu'avec le temps leurs influences seront encore mieux digérées. Il y a un vrai travail de composition sur "Cepheid" et, comme je le disais plus haut, les ambiances, les mélodies, le chant d'Imen Gardouh (qui est maintenant remplacée par Mélody Denève) vous prennent très souvent aux tripes et malgré la durée de près d'une heure affichée au compteur, les morceaux tout seuls et on se laisse embarquer sans résister.

Vous aurez bien entendu compris que les gros bourrins ne trouveront pas leur compte dans la musique d'Hazpiq, même si les gros riffs se font une place quand les morceaux l'exigent, cela reste un metal progressif mélancolique, beau et planant. En tout cas, pour un coup d'essai, "Cepheid" montre déjà de belles choses que ce soit en termes de composition, de technique musicale (parce que même si la démonstration n'a pas sa place on sent qu'il y a du niveau) ou de lignes de chant. Je suis d'ailleurs impatient d'entendre ce que le groupe donnera avec sa nouvelle chanteuse parce qu'Imen Gardouh a placé la barre très haut sur ce premier album et les émotions qu'elle fait passer dans sa voix vont vous prendre à la gorge plus d'une fois ! De temps en temps, le groupe durcit le ton et amène des riffs plus puissants, des voix plus criées et un tempo plus nerveux histoire de dynamiser les morceaux et rendre le tout vivant. Encore une fois, c'est très efficace et ça permet à l'album de nous captiver malgré la durée relativement longue de la plupart des morceaux. Un sens de la composition qui permet à Hazpiq de ne pas tomber dans le piège de la répétition à outrance, ses morceaux bougent constamment sans jamais nous déboussoler ou nous perdre dans un dédale de structures tordues. Pour ce qui est du son, pas de problème non plus, la production est claire avec juste ce qu'il faut de puissance, bref ça colle plutôt bien au style pratiqué et c'est là encore du bon boulot.

Voilà donc un premier album très prometteur et qui convainc de surveiller Hazpiq de près. Du metal progressif certes mais libéré des carcans dans lesquels certains groupes de cette scène s'enferment (oui, c'est paradoxal pour du prog) et qui crée son monde tranquillement. Entre beauté, mélancolie et quelques accès de colère, la musique présente sur "Cepheid" a tout de la montagne russe émotionnelle et devrait en secouer quelques uns.


Murderworks
Mai 2019
Note : 17/20


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/hazpiq