"In The Absence Of Faith"
Note : 19/20
Tous aux abris, Heads For The Dead est de sortie. Après leur troisième album l’an dernier,
Ralf Hauber (chant, Revel in Flesh, Rotpit, ex-Immortal Rites), Jonny Pettersson
(guitare / basse, Henry Kane, Human Harvest, Massacre, Wombbath…), Jon Rudin
(batterie, Dead Sun, Human Harvest, Just Before Dawn, Pale King…) et Matt Moliti
(guitare, Sentient Horror, ex-Dark Empire) dévoilent "In The Absence Of Faith", leur nouvel
EP, chez Pulverised Records.
"Heart Of Darkness", le premier titre, nous place immédiatement dans l’univers brumeux du
groupe peuplé de mélodies entêtantes avant que les parties vocales brutes ne viennent
hanter les mélodies inquiétantes. Les samples renforcent les tonalités sombres, tout comme
sur "Taste Of Terror" qui couple une approche old school à sa rythmique, la rendant
accrocheuse tout en conservant les éléments horrifiques qui lui donnent une saveur si
particulière. Les leads n’hésitent pas à placer des harmoniques tranchantes avant de nous
autoriser un court instant pour souffler avec "The God Forsaken", avant de nous emporter
dans ses vagues de noirceur lancinante, puis de laisser l’ouragan s’exprimer à pleine
vitesse. Les guitares alimentent la charge puis ralentissent pour nous lâcher sur
"Self-Immolation In Fire" et son introduction inquiétante qui lâchera finalement les rênes pour
laisser les musiciens se déchaîner. Les parties plus lourdes et groovy collent également à
l’approche écrasante du titre, qui laissera des cris de détresse nous mener à "Possession" qui
reprend le thème de L’Exorciste avant de l’agrémenter de sa saturation habituelle à la sauce
death metal pour créer un mélange accrocheur en toutes circonstances, accompagné par
des claviers éthérés.
La passion morbide d’Heads For The Dead leur permet de mêler habilement un death metal
efficace avec des éléments horrifiques du plus bel effet, et bien qu’"In The Absence Of Faith"
soit un peu court, il reste extrêmement accrocheur !
"The Great Conjuration"
Note : 19/20
Heads For The Dead revient semer la terreur avec un nouvel album. Créé en 2017 à
l’international, le groupe composé de Jonny Pettersson (guitare / basse / clavier, Massacre,
Wombbath, ex-Ashcloud, ex-Just Before Dawn…), Ralf Hauber (chant, Reveal In Flesh),
Jon Rudin (batterie, Dead Sun, Wombbath, Just Before Dawn…) et Matt Moliti (guitare,
Sentient Horror, ex-Dark Empire) annonce en 2022 la sortie de "The Great Conjuration",
chez Transcending Obscurity Records.
Les premiers riffs de "The Jewel Of The Seven Stars" arrivent peu à peu sur nous avant que
les hurlements sauvages ne les déchaînent pleinement. Dissonance et noirceur s’allient
pour nous écraser avec des influences suédoises ravageuses et une ambiance horrifique,
puis la courte "The Beast" nous impose lourdeur et éléments terrifiants pour créer une tornade
de violence incontrôlable qui pioche également dans le black metal. Le groupe continue
avec la pesante "The Covenant" et son introduction oppressante qui nous mène finalement à
des riffs imposants entrecoupés de parties rapides et agressives, créant un contraste
extrêmement accrocheur qui sera également exploité sur "Rotten Bastard" et son blast
assassin. On sent une certaine complexité sur certaines parties, alors que d’autres se
concentrent sur l’efficacité brute et les mélodies entêtantes avant ce sample mystérieux qui
nous mène à "The Breaking Wheel" et sa cruauté inégalable.
Le groupe nous propose des
riffs vifs et tranchants couplés à sa lourdeur caractéristique, créant une vague noire et
puissante qui semble ne jamais s’apaiser avant de laisser place à "The Bloodline" et ses
tonalités étranges mais pesantes. Le son lancinant se mêle à une rythmique très régulière et
efficace ainsi qu’à quelques accélérations énergiques avant de laisser place à l’imposante et
longue "World Serpent Dominion" qui pousse à l’extrême les orchestrations sans négliger les
riffs qui nous matraquent en permanence. Le son massif laisse parfois place à des éléments
plus bruts et accrocheurs avant de revenir au mur épais ou à des éléments plus originaux,
puis "The Curse" nous dévoile sa noirceur mystérieuse avec des samples bien choisis.
L’agressivité refait rapidement surface dans les riffs effrénés et les hurlements dévastateurs,
laissant parfois des leads travaillés prendre le pas sur la violence, puis "Bloody Hammer"
propose une voix claire et des influences heavy pour s’allier à la rage brute. "The Fog" vient
refermer l’album avec des sonorités mystérieuses et angoissantes qui n’oublient pas
d’invoquer des vagues de puissance, laissant le son nous étouffer jusqu’au dernier moment.
Avec Heads For The Dead, le death metal et les ambiances horrifiques s’allient dans une
violence lourde et effrénée pour nous écraser. Si ses riffs restent efficaces en toutes
circonstances, "The Great Conjuration" saura vous captiver avec ses samples angoissants et
ses cris de terreur.
"Slash 'N' Roll"
Note : 18/20
Heads For The Dead revient avec "Slash 'N' Roll", son nouvel EP ! A peine un an après leur
deuxième album, Jonny Pettersson (instruments, Ashcloud, Massacre, Henry Kane,
Nattravnen, Wombbath…), Ralf Hauber (chant, Revel In Flesh, Rotpit, ex-Immortal
Rites) et Ed Warby (batterie, Ayreon, The 11th Hour, ex-Gorefest, ex-Hail Of Bullets)
remettent le couvert.
L’EP débute avec le groove accrocheur de "Maniac", un titre aussi crasseux qu’accessible,
qui propose un chant saturé assez lourd sur une rythmique pesante. Le groupe déploie
également une ambiance macabre qui fait partie de sa personnalité musicale et qui sied
parfaitement à l’artwork, puis "Halloween" reprend le thème du film éponyme pour introduire
ses riffs énergiques. Des hurlements monstrueux se joignent au mélange groovy et épais,
qui ralentit parfois pour dévoiler une certaine lourdeur, tout comme "The Thing" et ses
tonalités angoissantes. Le morceau va vous faire remuer le crâne tout en regrettant de ne
pas être dans une fosse puante de sueur à savourer ces riffs old school et sanglants. Le
trio s’attaque ensuite à "Skulls", une reprise des Misfits, et force est de constater que le punk
old school sauce death’n’roll est très efficace ! Simple, efficace et remuant, le morceau
s’adapte à ce répertoire baigné d’horreur, tout comme "Pet Semetary" des Ramones, que le
groupe a choisi pour clore son EP. Là encore, on reste sur de l’efficacité brute, saturée et
crasseuse pour une dernière dose d’énergie très communicative.
Heads For The Dead propose du riff et de l’efficacité tout en saupoudrant ce son old school
avec de l’horreur. "Slash 'N' Roll" est très court, mais il permet de constater la facilité avec
laquelle le groupe sait manier ses influences pour créer ou reprendre des morceaux
entêtants et remuants.
"Into The Red"
Note : 18/20
Heads For The Dead revient avec un nouvel album. Créé en 2017 par Jonny Pettersson
(tous instruments, Wombbath, Ashcloud, Just Before Dawn, Henry Kane…) et Ralf
Hauber (chant, Revel In Flesh ), le groupe sort un premier album en 2018, puis recrute Ed
Warby (batterie, Areyon, ex-Gorefest, ex-Hail Of Bullets) l’année suivante avant de nous
offrir "Into The Red", leur nouvel album.
"Into The Red", le premier morceau, affirme immédiatement ses influences death, mais aussi
black metal. Le titre est oppressant, lourd et surtout construit pour séduire grâce à une
ambiance glauque à souhait. On repart dans un death accrocheur aux patterns grindcore
pour la courte "The Coffin Scratcher", en plus de quelques samples sombres. Les leads
perçants sont très efficaces, et cette ambiance pesante revient pour "At The Dead Of Night".
Le titre mélange les influences pour en faire quelque chose d’énergique, sans toutefois
négliger les hurlements morbides, alors qu’"Horror Injection" s’axe sur une rythmique
imposante et des harmoniques mélodiques pour nous frapper sans ménagement. Le groupe
recrée cette ambiance horrifique avec "The Seance", un titre gras à la rythmique épaisse. Les
musiciens n’hésitent pas à placer des parties plus rapides et sombres, alors que "Night
Ripping Terror" conserve la noirceur tout en la transposant à des riffs effrénés.
"The Midnight Resistance" joue sur ce mélange entre black et death old school tout en
injectant une dose d’énergie pour un titre rapide, alors que "Multi Morbid Maniac" prend le
temps d’instaurer une ambiance malsaine avant de la remplir de riffs rapides, tranchants et
gras. "The Revenant" offre ce sursaut de violence pure en une minute déchaînée, avant de
revenir sur ce jeu d’ambiances pour "The Prophecy Fulfilled". Le titre est lent et imposant,
mais aussi écrasant et malsain, nous laissant la possibilité de reprendre notre souffle. Le
titre suivant n’est autre qu’une reprise de la célèbre "Transilvanian Hunger" du groupe
Darkthrone. Si le morceau est respecté à la lettre, il offre également cette touche entre
death gras et black incisif du groupe avant "Creatures Of The Monolith", le dernier titre. Il est
long, pesant et surtout très prenant. On se laisse facilement happer par cette ambiance
noire, ces frappes et ces hurlements qui accélèrent avant de nous laisser.
Bien que très récent, Heads For The Dead n’a pas été créé des mains de n’importe qui. Le
groupe a fait d’"Into The Red" un album lourd, malsain, prenant et oppressant, qui convient
autant aux fans de death, que de black et peut-être même de doom.
"Serpent's Curse"
Note : 18/20
Qui a dit qu’il fallait obligatoirement habiter dans la même région pour faire un groupe ? Pas
Heads For The Dead en tout cas ! Composé de Jonny Pettersson (tous les instruments,
Ashcloud, Just Before Dawn, Syn:Drom, Wombbath, ex-Disfigured Victims…) et Ralf
Hauber (chant, Reveal In Flesh), les deux hommes décident de collaborer malgré la
distance qui les sépare. De leur collaboration naît "Serpent's Curse", grâce également à l’aide
d’Erik Bevenrud (batterie, Stass), ainsi que de Matt Moliti (guitare, Sentinent Horor,
ex-Dark Empire) et Håkan Stuvemark (guitare, Wombbath, Pale King, Skineater, ex-In
Thy Dreams) pour certains solos. Amateurs de death metal, à vos casques !
L’album débute par "Serpent's Curse" et son ambiance funèbre, sur laquelle des riffs gras et
sanglants débarquent d’un coup. Les hurlements de Ralf aident à cette ambiance malsaine
développée par les riffs de Jonny qui sont amplement à la hauteur de la réputation du death
metal suédois. Le chanteur, capable de pousser des hurlements cinglants comme des
growls profonds, exploite tout son potentiel pour faire de ce titre l’un des meilleurs de
l’album. On enchaîne avec "Heads For The Dead" et sa rythmique nourrie au blast beat
furieux. La puissance et la violence du death metal semble s’être incarnée dans ces riffs
survitaminés, alors que "Deep Below" est une composition beaucoup plus lente, mais tout
aussi impactante. Lorgnant du côté d’un doom / death old school, la guitare lead met en
transe l’auditeur avec un son strident qui porte à un niveau supérieur les riffs développés par
le musicien.
Difficile de passer après un tel enchaînement, mais "Post Mortem Suffering", le titre le plus
court, cherchera des influences grindcore pour atteindre son objectif, tandis que "The
Awakening" et sa sirène d’alerte annoncent l’apocalypse. Et c’est en effet le ressenti que j’ai
eu en écoutant ce titre puissant, prenant et surtout imposant. La rythmique ne nous laisse
aucun répit et s’abat impitoyablement sur nous. Le groupe continue avec "Death Calls" et son
introduction aussi épique qu’inquiétante qui débouche sur une autre tornade de riffs
puissants mais qui ne durera qu’une minute.
"Of Wrath And Vengeance" reste sur ces tonalités lentes et imposantes qui sont propres au
style du groupe et qui donne une irrépressible envie de headbanguer. Pas à pas, frappe par
frappe, la rythmique progresse et l’ouragan gagne en puissance jusqu’à nous happer
complètement. La guitare lead de "Gate Creeper" est un peu plus perçante que d’habitude, et
les hurlements du chanteur rejoignent également cette tendance grâce à son amplitude
vocale impressionnante, mais la surprise viendra de "Return To The Fathomless Darkness".
Cette introduction sombre qui mène à une rythmique aussi dissonante que dévastatrice joue
sur la touche old school que le groupe a su conserver au fil de ses compositions, ainsi que
sur quelques harmoniques bien placées, et il faut admettre que c’est plutôt efficace. Un
break épique sépare la composition en deux, mais le dernier titre, "In Darkness You Feel No
Regret", ne sera pas aussi délicat. Dès l’introduction, il devient évident que des influences
plus thrash seront de la partie. Et il est impossible d’échapper à ce rouleau compresseur
thrash / death qui annihile tout sur son passage.
L’expérience des musiciens de par leurs autres projets leur a permis de faire de "Serpent's Curse" un excellent album. Très cohérent bien qu’assez diversifié, Heads For The Dead
nous offre là un excellent skeud qui fait du bien à la scène. Amateurs de Grave et Kataklysm,
vous serez séduits !
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