Mesdames et Messieurs, le temps est venu. Voici cinq longues années qu’Hecate
Enthroned ne nous avait pas honoré d’un nouveau recueil de textes violents et sanglants.
Mais ce temps suffit, et "Embrace Of The Godless Aeon" est venu combler ce manque qui
pulsait dans nos coeurs. Pour ceux qui ne suivent pas, le groupe a été fondé en Angleterre
sous le nom d’ Amethyst puis s’est renommé Daemonum en 1993 avant de changer pour
Hecate Enthroned en 1995. Dylan Hughes (basse, Art Of Mutilation ) et Nigel (guitare)
sont à l’origine de cette “nouvelle” formation, mais le line-up comprend également Andy
(guitare), Pete (claviers), Gareth Heady (batterie) et Joe Stamps (chant, ex-Sadistic
Undertorture). Et si vous aimez le style black / death mélodique des Anglais, vous aurez
automatiquement reconnu le chant féminin de Sarah Jezebel Deva (ex-Cradle Of Filth) qui
joue avec le groupe sur scène. Prêts pour le sixième opus de la formation ?
L’album débute avec Ascension, un titre court et pourtant déjà très énigmatique. Ces sons
clairs sur cette ambiance sombre… Ce clavier… Dès les premières seconds je suis conquis,
et je sens l’intensité monter. J’attends l’explosion, qui s’appelle "Revelations In Autumn
Flames". Et quelle claque mes aïeux, quelle violence ! Le chant de Joe est à la fois d’une
pureté et d’une noirceur infinie ! L’alternance entre scream poignant et growl caverneux est
tout aussi naturelle que l’apparition des claviers planants pour soutenir les riffs rapides du
groupe. Le ressenti est tout aussi dantesque sur "Temple That Breathe", dévoilé en fin
d’année dernière. Encore une fois, c’est cette puissance dans le chant, sublimée par la
rythmique du groupe qui donne toute sa saveur à la musique, et qui nous met directement
en transe.
"Goddess Of Dark Misfits" est le premier morceau où l’on entend la magnifique voix de Sarah
Jezebel Deva, qui me fait littéralement fondre. Bien que douce et cristalline, elle se marie à
merveille avec celle du chanteur, et leur duo ne fait qu’embellir une composition déjà
absolument merveilleuse à la base. Et le fait que la chanson soit longue n’affecte en rien sa
puissance, chaque passage plus calme est rehaussé par des ambiances plus prenantes,
tout comme sur "Whispers Of The Mountain Ossuary". Ce morceau, bien que plus lent et plus
calme, n’est pas pour autant moins intense, bien au contraire. Et l’intensité reprendra d’un
seul coup avec la théâtrale "Enthrallment", un morceau aux claviers surpuissants et très
présents. Pour peux que vous soyez sensible au style, ce titre vous semblera être un chef
d’oeuvre orchestral, avec les autres instruments qui savent parfaitement se démarquer de
l’ensemble.
La puissance brute reviendra sur "The Shuddering Giant", en même temps que le blast
déchaîné qui accompagne les hurlements morbides du chanteur, et sans même chercher à
comprendre les paroles, je ressens une certaine mélancolie dans la composition. Qui se
ressent inévitablement dans le break, et aussi dans la reprise. "Silent Conversation With
Distant Stars" est un morceau assez particulier. A la première écoute, je l’ai trouvé très
différent du reste de l’album, mais à la seconde, je l’ai directement intégré à l’album sans
une once d’hésitation. Et ce qui m’interpellait, c’est en fait le son plus tranchant des guitares
par rapport à des claviers plus présent, alors qu’"Erebus And Terror", le dernier titre, est plus
lent à démarrer. Introduit par Sarah, le reste du groupe ne se fait pas prier pour intervenir et
finalement lâcher la déferlante sur l’univers. Mais à nouveau, le fait qu’il dure neuf minutes
n’est absolument pas gênant, et l’intégralité de la composition se déguste avec plaisir.
Hecate Enthroned est de retour avec un "Embrace Of The Godless Aeon" plus que
surpuissant. Cette véritable fable gothique nous embarque dans un univers fantasmagorique
à la fois mélancolique, intense et décadente. Que nous manque-t-il à présent… ? Eh bien oui,
une expérience live. C’est avec une hâte non dissimulée que j’attends les premières dates...
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