Au vue du label sur lequel il est sorti, "XI IX XI" pose le décor bien avant l’écoute. Tout commence avec une cithare sur "A Decade Of Lost Freedom" et tout en douceur le groupe nous amène le gros son. Le temps de chauffe des oreilles est respecté, on ajuste le volume, on jette un coup d’œil à la pochette, puis à la tracklist (qui risque de vous faire plisser les yeux) et "Divine Kebab" prend le relais en un groove lourd et posé jusqu’à nous faire découvrir le chant. C’est alors que le rythme s’accélère, la double pédale pointe le bout de son nez pour soutenir cette voix rauque qui sait néanmoins s’éclaircir quand il le faut. Cette cadence est conservée sur "The Road To Pokhora", où on retrouve l’alternance cris / chant. On retrouve ce même rythme effréné plus loin sur la galette avec "Karl Lagarfeld" qui se voit accorder un passage au riff presque hardcore. Pour la plupart, les morceaux sont allégés de petites folies parfaitement intégrées et nous avons le cas ici avec une montée et une descente plutôt jouissive avouons-le. Notons tout de même que la voix de Peter, bien que juste, peut déstabiliser quelques peu en clair lors des premières écoutes. "Tap 7" prend la suite et nous laisse enfin entrevoir le côté bluesy du groupe qui permet, entre deux énormes palm mute, de laisser les guitares vaquer à leur occupation favorite : l’échappée en solo. On retrouve cet accent blues mêlé à un metal relativement classique sur quasiment tout le reste de la galette c’est-à-dire "Chicken Brain", "Colson Blues" et "Doomkopf" bien évidemment les morceaux restent uniques et chacun se voit doté d’une personnalité assez forte. Entre deux on retrouve la cithare pour un interlude en bord de mer. Note spéciale pour "Chouchenn" dont le riff groove merveilleusement. Probablement la meilleure fusion stoner bluesy de la galette. Cet album riche, complexe parfois, peut sembler manquer de cohérence de prime abord. Que nenni, "XI IX XI" fait simplement partie des albums qui nécessitent plusieurs écoutes avant de pouvoir être totalement cerné et apprécié. Si les membres d’Helmut ne manquent pas d’humour dans le choix des titres ça n’est pas pour autant qu’ils manquent de sérieux et d’acharnement dans la création de leurs morceaux.