Le groupe
Biographie :

Herod est un groupe de sludge progressif suisse formé en 2006 et actuellement composé de : David Glassey (chant /ex-BOD, Crippled God, Fine Day To Exit), Fabien Vodoz (batterie / ex-Twisted), Pierre Carroz (guitare, basse / ex-SpyCt, Twisted, Northern Lights) et Bertrand Pot (guitare / ex-Twisted, Last Man Standing). Herod sort son premier album, "They Were None", au printemps 2014 chez Mighty Music, suivi de "Sombre Dessein" en Février 2019 chez Pelagic Records, et de "Iconoclast" en Mai 2023.

Discographie :

2014 : "They Were None"
2019 : "Sombre Dessein"
2023 : "Iconoclast"


Les chroniques


"Iconoclast"
Note : 19/20

Dans un écrin qui relève de l’ésotérisme je découvre le nouvel album d’Herod, leur troisième. Le premier truc à faire c’est bien choisir son support d’écoute. Il faut évidemment privilégier un truc puissant aux basses bien présentes. Ensuite il faut monter le son. Vas-y franchement. Là seulement tu peux lancer la lecture.

Ça crache. Fort. Très fort même ! D’abord un truc très mécanique, très sombre, très industriel et bestial à la fois. L’ambiance commence à s’installer pour, finalement, enchaîner sur un truc plus barré. Des tas de noms me traversent l’esprit, en vrac Soulfly, Static-X ou encore Rob Zombie. C’est fou comme ça n’a rien à foutre là puisque Herod c’est avant tout un post-hardcore influencé par des groupes comme Cult Of Luna ou The Chariot ! Ces variations de styles et d’ambiances sont tellement bien menées, tellement fluides, que ça rend la musique très digeste, rythmée, et extrêmement agréable. Tout ça sur seulement la première piste, ça promet !

Effectivement la seconde piste confirme avec un titre au riff incroyable soutenu par une batterie percutante et carrée. D’ailleurs elle l’est tout au long de l’album et contribue grandement à sa qualité. Vocalement aussi il se passe quelque chose de très complet, d’impressionnant même. Les hurlements sont puissants, bien maîtrisés, mais les parties claires, car il y en a de belles portions, sont tout aussi justes et surprenantes. Ça en fait des éloges, et ce n’est pas fini puisque la production est d’une efficacité rare ! Une profondeur de son nécessaire et une puissance proche d’une déflagration subliment le travail de composition.

On en revient à cet artwork évocateur, d’un culte, quel qu’il soit, quand l’album, lui, pourrait s’apparenter à une liturgie. Tous les signes y étaient pourtant. "Herod", un personnage mythologique, "Iiconoclast" - va chercher dans le dico, et l’artwork dans son ensemble bien sûr. Monstrueux. Divin.


Kévin
Février 2024




"They Were None"
Note : 16,5/20

Le chaos. Voici en un mot comment résumer cet album de Herod. Un chaos malsain, puissant et gras qui te prend aux tripes et qui ne te lâche plus quoi que tu fasses. Ce sont tes oreilles que l’on maltraite, c’est ton âme que l’on viole, c’est ta virginité que l’on s’approprie.

Entre la grosse rythmique dégueulasse qui dégouline dans ton corps, et qui te bouffe l’esprit, et la violence sans faille du début à la fin, le trio suisse qui fait de toi sa chose. Complétement englouti par le son qui sort des instruments, tu n’es plus qu’une partie d’un monstre difforme. Mais attention, Herod sait aussi distiller des riffs plus subtils glissés en arrière-plan, et qui s’insinuent en douceur pour donner une sorte de seconde "couche" aux morceaux. Empruntant, on pourrait le croire et le sentir, tour à tour à Mastodon ou encore Gojira, le groupe développe pourtant son identité propre, sombre et grasse, évoluant entre des paroles en anglais et en français, et utilise même une langue plus typée slave. Développant ses morceaux petit à petit, lancinants et prenants, Herod construit et forge son univers, sans pour autant s’affranchir totalement de ses glorieux aînés. Herod se crée une place dans un univers surchargé, oscillant entre progressif et death profond. La production, de très haute facture, rend hommage au chant principalement et à chaque instrument, en harmonisant l’ensemble.

Ce "They Were None" est bon, voire très bon. Herod peut se tailler une place au soleil et cet album peut y contribuer grandement, reste à voir si le groupe le fera ou s'il subira l’érosion du temps...


Sam
Mars 2015


Conclusion
Le site officiel : www.herodnoise.com