Le groupe
Biographie :

Hideous Divinity est un groupe de brutal death metal italien formé en Norvège en 2007 et actuellement composé de : Enrico "H." Di Lorenzo (chant / Eyeconoclast, ex-Chthonian Nemeton, ex-The Last Winter, ex-Airlines Of Terror), Enrico Schettino (guitare / Patristic, ex-Hour Of Penance), Stefano Franceschini (basse / Ghouls) et Edoardo Di Santo (batterie / Ade, Enforces, Instigate, Shaula, Voltumna, ex-Edoardo Di Santo, ex-Extremity Obsession, ex-Deceptionist). Hideous Divinity sort son premier album, "Obeisance Rising", en Avril 2012 chez Unique Leader Records, suivi de "Cobra Verde" en Octobre 2014, et de "Adveniens" en Avril 2017. "Simulacrum" sort en Novembre 2019 chez Century Media, suivi de "Unextinct" en Mars 2024.

Discographie :

2012 : "Obeisance Rising"
2014 : "Cobra Verde"
2017 : "Adveniens"
2019 : "Simulacrum"
2021 : "LV-426" (EP)
2024 : "Unextinct"


Les chroniques


"Unextinct"
Note : 19/20

Hideous Divinity revient nous écraser avec son cinquième album. Intitulé "Unextinct", il sort en 2024 sur Century Media Records, grâce au travail acharné d’Enrico Schettino (guitare, ex-Hour Of Penance), Enrico "H." Di Lorenzo (chant, Eyeconoclast), Stefano Franceschini (basse, Hammer Of Dawn, ex-Aborted), aidés par Davide Itri (batterie, Bedsore, ex-Ade, ex-Helslave). Le groupe a depuis recruté son nouveau batteur, Edoardo Di Santo (Shaula, Voltumna, Ade…).

L’album débute avec "Dust Settles On Humanity", une introduction relativement inquiétante qui va rapidement dévoiler la puissance de frappe du groupe avec un riff simple qui s’oriente d’abord vers une certaine dissonance avant de nous écraser, puis de laisser "The Numinous One" prendre la suite avec une technicité et une violence assumées. Quelques claviers se mêlent à la déferlante et à ses vociférations furieuses, laissant basse et guitares placer des harmoniques travaillées tout au long de cette longue et sombre composition, qui débouche sur la toute aussi sauvage "Against The Sovereignty Of Mankind", où les musiciens couplent complexité et brutalité avec un naturel accrocheur. Les parties saccadées précèdent parfaitement l’arrivée des moments les plus imposants avant que le son ne se drape dans des tonalités mystérieuses sur les premiers instants de "Atto Quarto The Horror Paradox" qui reviendra bien rapidement à sa fureur pessimiste mais dévastatrice. Bien que très long, le morceau est excellemment rythmé, alternant des passages lents et majestueux avec d’autres bien plus vifs et délicats qui se mettent tous au service de la puissance, laissant tout de même quelques éléments plus brumeux et mélodieux intervenir pour nuancer le raz-de-marée qui nous autorise un instant de répit avec son final, rapidement suivi par "Quasi-Sentient" et son sample effrayant.

Les guitares se montrent beaucoup plus tranchantes, laissant une basse claquante exploser de temps à autres pendant que la double pédale règne, mais le final nous dévoile un autre type d’intensité avant que la quiétude ne se mette à planer sur "Hair Dirt Mud", un court morceau d’abord apaisant qui s’abandonne tout de même à la saturation avant de véritablement exploser en rejoignant "More Than Many Never One". La composition puise dans des influences toujours aussi violentes, mais on remarquera également une approche plus mélodieuse au niveau des leads, notamment lors des solos suivis par une basse entêtante et des tonalités très mélancoliques, que l’on retrouvera sous une autre forme avec "Der Verlorene Sohn", un interlude intrigant. La violence ne tarde pas à revenir avec "Mysterium Tremendum" et sa rythmique massive qui alterne habilement entre technicité abrasive et passages plus planants où on ne se doute pas du retour de la lourdeur, mais le contraste sera également exploité sur "Leben Ohne Feuer", où le groupe conjugue toutes ses influences pendant plus de huit minutes pour tisser sa toile où la dévastation pure et simple rencontre la rage, mais aussi la noirceur et les hurlements monstrueux par vagues de plus en plus intenses avant un final beaucoup plus vindicatif.

Hideous Divinity a toujours été connu pour combiner habilement brutalité et complexité, mais cet album est différent. "Unextinct" reprend bien évidemment les bases créées par le groupe, mais il leur ajoute une noirceur et une approche mélodieuse mélancolique qui ne m’a pas laissé indifférent !


Matthieu
Mars 2024




"LV-426"
Note : 19/20

Ils vous ont manqués ? Hideous Divinity revient avec un EP. Intitulé "LV-426", il arrive deux ans après le quatrième album du groupe, composé de Enrico Schettino (guitare, ex-Hour of Penance), Enrico "H." Di Lorenzo (chant), Giulio Galati (batterie, Nanga Parbat, Nero di Marte), Stefano Franceschini (basse, Aborted) et Riccardo Benedini (guitare).

Illustré par Collin Estrada et enregistré / mixé / masterisé comme à leur habitude par Stefano Morabito (Black Therapy, Bloodtruth, Corpsefucking Art, Fleshgod Apocalypse, Decrepit Birth…), le groupe s’attaque cette fois-ci au deuxième film Alien, de James Cameron. Les amateurs de SF auront déjà reconnu la référence, puis "Acheron, Stream Of Woe", le premier morceau, débute. Une ambiance pesante et spatiale nous accueille avant que les riffs du groupe ne se mettent à frapper. Entre brutalité et technicité, ce son au mix si parfait nous offre dissonance et violence, lourdeur et maîtrise, que ce soit dans la rythmique ou ce lead perçant. "Chestburst" nous propose une puissance totalement brute captée par des musiciens déchaînés mais appliqués dans un art brutal aux ambiances aussi majestueuses qu’oppressantes. Les hurlements du vocaliste vont de pair avec ces riffs effrénés aux leads tranchants, puis le groupe nous projette sur "Delirium Trigger", une reprise du groupe de metal progressif américain Coheed And Cambria. L’ambiance pesante du titre colle parfaitement à l’univers futuriste que le groupe colle à l’EP, et permet de le clore avec une dose de technicité violente, sombre et entraînante.

Sans surprise, Hideous Divinity nous propose un EP certes court, mais surpuissant. La thématique de "LV-426" est originale, mais elle colle parfaitement à ce déchaînement de violence et de technicité que le groupe maîtrise.


Matthieu
Mai 2021




"Simulacrum"
Note : 18/20

Si vous souhaitez résumer l’Italie aux pâtes, pizzas et autres monuments, grand bien vous en fasse, mais pour moi l’Italie c’est une terre très fertile en matière de death metal, comme nous le prouve Hideous Divinity. Créé en 2007 à Rome, Enrico "H." Di Lorenzo (chant) et Enrico Schettino (guitare, ex-Hour of Penance) mènent le projet accompagnés de Giulio Galati (batterie, Nero Di Marte, Bloodshot Dawn), Stefano Franceschini (basse, Aborted, Ghouls) et leur dernière recrue, Riccardo Benedini (guitare, Blaskhyrt). Pour "Simulacrum", son quatrième album, le groupe a souhaité pousser le concept plus loin, et c’est en mêlant death technique et brutal qu’il va nous écraser.

On commence par "Deleuzean Centuries", un titre aussi rapide qu’efficace. Si les riffs sont déjà monstrueux, ils sont également les témoins d’une grande maîtrise instrumentale de la part de tous les musiciens. Les hurlements ne sont pas en reste, puisque le vocaliste nous gratifie de cris divers mais tout autant maîtrisés. Déjà connue de par son clip réalisé en collaboration avec le maître Olivier de Sagazan, "The Embalmer" vient rajouter une couche de violence à ce mélange de très haute qualité. Si l’écoute du morceau vous séduit, vous serez également emballés par le visuel que la vidéo propose. Les Italiens nous offrent une petite pause intrigante avec "Condense", un interlude qui annonce "Anamorphia Atto III", une nouvelle tornade de brutalité pure et dure, sans oublier la partie technique. Les riffs dissonants rencontrent une rythmique composée dans les règles de l’art qui nous assurent des séances de headbang douloureuses.

Vous en voulez plus ? Attendez les saccades violentes de "The Deaden Room", qui laisse une place toute particulière à la basse de Stefano. C’est à nouveau un savant mélange de violence pure et de technicité qu’Hideous Divinity déploie ici, sans aucune forme de pitié. Même constat pour "Actaeon", un morceau qui pousse le style du groupe à l’extrême, mettant en lumière chaque instrument pour un son excellent. Si c’est le blast que vous recherchez, attendez la titanesque "Bent Until Fracture" avant de vous plaindre de quoi que ce soit, puisque ce morceau en est truffé ! J’ai littéralement eu l’impression de me faire marcher dessus en écoutant cette rythmique surpuissante.

On ne change pas une équipe qui gagne avec "Seed Of Future Horror", un titre aussi lourd que chiadé, avec cette toute-puissance assumée jusqu’au bout des cordes par des musiciens survoltés et non moins doués, pour un résultat bluffant. L’idée reste la même pour "Prey To A Vision", avec quelques influences prog, qui ne gênent pas le moins du monde, assurant une sorte de continuité à cette marche inexorable du groupe au travers de la scène death metal mondiale. Si vous n’aviez pas headbangué jusque là, vous serez obligatoirement pris par le son. Dernier morceau de l’album, "Implemini Exitio" débute par un son clair inquiétant pour revenir sur la saturation que l’on aime après cette introduction originale. Misant moins sur la rapidité que sur la puissance, Hideous Divinity nous offre une dernière pièce de choix pour clore cet opus.

Revenant d’une tournée aux Etats-Unis, Hideous Divinity nous fait une offrande de luxe avec "Simulacrum". Pour peu que vous soyez sensible à la technicité, à la violence ou rien qu’à la musique, vous serez séduit par cet excellent album de quarante minutes qui ne laisse aucunement place à l’ennui. Plus rien ne peut les arrêter.


Matthieu
Octobre 2019




"Adveniens"
Note : 17,5/20

Si le seul membre fondateur qui reste dans le line-up d'Hideous Divinity est Enrico Schettino, c'est parce qu'il est difficile d'avoir joué dans un groupe aussi prolifique qu'Hour Of Penance puis de demeurer dans le silence. Formé en 2007, Hideous Divinity s'établit dans un premier temps en Norvège, puis revient rapidement en Italie après une première démo. Le line-up d'origine éclate alors, mais les albums s'enchaînent en 2012 puis 2014 et enfin cette année. "Adveniens" fait appel à Enrico "H." Di Lorenzo au chant, Enrico Schettino et Giovanni Tomassucci aux guitares, Giulio Galati derrière les fûts et Stefano Franceschini (Aborted) à la basse. Vous avez aimé les albums de Nile, Behemoth et de leurs compatriotes de Fleshgod Apocalypse ? Alors vous allez les aduler des les premiers riffs !

L'album débute avec le sample d'"Ages Die", un titre au blast proéminent qui nous permet à peine de profiter des harmoniques venues calmer le jeu d'un tempo survolté. Si les riffs sont techniques à souhait, le groupe prouvera aisément qu'il est possible de combiner cet aspect avec une réelle âme artistique. Le chemin des Italiens se poursuit avec "Sub Specie Aeternitatis", qui débutera avec le hurlement lancinant d'Enrico. Une voix tout simplement surpuissante pour une rythmique imposante, voilà comment il est logique de décrire ce morceau qui a été révélé il y a à peine un mois. "Passages" viendra calmer le jeu avec son introduction en son clair lointain pour revenir sur des riffs lourds et tranchants comme eux seuls savent les mélanger à un blast furieux. Il est maintenant temps de profiter de la rythmique presque ambiante d'"Angel Of Retribution". Le côté death technique s'imposera toujours, mais certains coups d'harmoniques qui persistent quelques secondes permettent de semer le doute dans notre esprit jusqu'à ce que "Feeding The Blind" vienne trancher : le groupe sait tout autant verser dans le brutal death. Si vous doutiez du death européen, alors il est temps de réviser votre copie tant la puissance d'Hideous Divinity est sans équivoque ! A nouveau des sons plus ambiants se font entendre sur "When Flesh Unfolds", alors que la base du titre est axée sur la violence pure que dégage le combo. "Messianica" suivra sur le modèle de la puissance brute, mais grâce aux harmoniques, le titre dégage quelques picotements pour une nuque qui ne bougerait (bizarrement) pas encore, tandis que sur "Future In Red", le groupe décide d'envoyer littéralement un mur de son sur ses auditeurs. Le dernier titre, "Embodiment Of Chaos", le groupe jouera le tout pour le tout, ajoutant même quelques éléments progressifs qui briseront le rythme qu'ils avaient auparavant établi, et ajoutant un peu de puissance au son de basse qui, bien qu'excellent quand on a une oreille entraînée, a été quelques peu délaissé sur cet opus.

Evidemment cet album n'est ni le premier, ni le dernier du groupe survolté. Evidemment, ils sont capables d'aligner des riffs plus techniques les uns que les autres pour le plus grand plaisir des mélomanes. Pour sûr, cet album vous fera headbanguer comme un beau diable au rythme des nouveaux titres des Italiens ! Le groupe grandit, mais reste malheureusement assez underground, bien qu'ils aient gagné en reconnaissance lors de leur dernière tournée en ouverture de Krisiun et Cannibal Corpse à travers les routes européennes... Messieurs, nos scènes vous attendent !


Matthieu
Mai 2017




"Cobra Verde"
Note : 18/20

Unique Leader, rien que le fait de recevoir une production de leur part, rien que de voir le logo du label sur une biographie, suffit à vous mettre l’eau à la bouche, surtout quand vous aimez le death metal technique. On sait pertinemment que l’on ne sera pas déçu. Aujourd’hui, c’est Hideous Divinity et son deuxième album, "Cobra Verde", qui se présente à nous, à vous. "Cobra Verde", oui, comme le titre du film culte de Werner Herzog datant de 1987 qui relate l’histoire d’un bandit brésilien mandaté au XIXeme siècle pour être le dernier trafiquant d’esclaves au Dahomey, aujourd’hui Bénin, dont le rôle principal était tenu par le très inquiétant mais non moins charismatique Klaus Kinski. Vous aimez le death metal ? Vous aimez la technique ? Vous aimez la puissance ? Vous aimez le cinéma ? Vous allez adorer Hideous Divinity, c’est certain.

Comme je le disais un peu plus haut, "Cobra Verde" est donc le deuxième album d’Hideous Divinity qui fait suite à "Obeisance Rising" (2012) sorti lui aussi avec le soutien d’Unique Leader. Hideous Divinity et le cinéma c’est un lien étroit puisque "Obeisance Rising" était lui inspiré d’un autre film culte, Invasion Los Angeles (1988) du grand John Carpenter. "Cobra Verde", c’est 8 titres de pur death metal, bien brutal, très technique, on en prend plein la courge pendant près de 44 minutes. Histoire de nous achever, Hideous Divinity y rajoute une reprise, le titre "The Last And Only Son" de Ripping Corpse. Le groupe nous découpe du petit bois durant tout l’album, ça bourrine, ça cogne, ça bastonne, on a l’impression d’être pris dans un mixeur sur lequel on actionne le bouton "Turbo"... Il n’y a rien à jeter sur cet album, c’est un pur joyau de brutal death metal comme on les aime. Vous me direz, il n’y a rien d’incroyable à cela quand on sait qu’au sein d’Hideous Divinity on retrouve des membres de Hour Of Penance et Ghouls... Tout au des 44 minutes de souffrance, on est happé, attiré, d'abord par l’histoire dont est directement inspiré l’album, puis par la débauche d’énergie, de technique dont le groupe fait état. C’est carré, rien ne dépasse. Hideous Divinity s’est même payé le luxe d’inviter sur "Cobra Verde", Dallas Toler Wade de Nile sur le titre "The Alonest Of The Alone". La classe, non ?

"Cobra Verde" est un grand album de brutal death metal, il n’y a pas à tortiller des fesses pour s’en rendre compte. Huit titres qui mettent une baffe à l’auditeur. Je serais bien curieux pour ma part de voir Hideous Divinity en live, et de voir si le groupe est aussi bon sur scène que sur album, ça doit bien déchirer. Histoire de bien nous (vous) achever, l'album est servi avec un sublime visuel de l’artiste Andrej Kuziola. Superbe.


Vince
Novembre 2014


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/hideousdivinity