Le groupe
Biographie :

Höggva (anciennement Dasap) est un groupe de black / death metal formé en 1994, actuellement composé de J (instruments, chant / Iphicrate, ex-The Element, ex-Dasap, ex-Tenebricosus, ex-Sickbag, ex-Wargus, ex-Dust, ex-Obscurium) et Fog (chant / NAeterna Tenebrae, Cénotaphe, Iphicrate, Norman Shores, Rêx Mündi, Salamandar, Ulfberht, Weltering In Blood, ex-Asylum Phenomena, ex-Birthdecline, ex-Drangsalymir, ex-Obscurité, ex-Quintessence, ex-Caverne, ex-Nécropole, ex-The Bottle Doom Lazy Band, ex-AUM, ex-Aurvandil, ex-Sickbag, ex-Umbakrail, ex-Angmar). Le premier album de Höggva, "You Who Enter Here", sort en Octobre 2019.

Discographie :

2019 : "You Who Enter Here"


La chronique


Höggva est un nouveau groupe français qui n'en est pas un.... Ouais, bon, dit comme ça, c'est pas clair alors disons que ce duo est la continuité de Dasap dont mes confrères vous avaient parlé en ces pages mais sous un autre nom, Dasap étant lui-même la continuité de tous les projets de J depuis 1994 donc autant vous dire qu'il y a du monde sur l'arbre généalogique ! Toujours est-il que l'acte de naissance de Höggva nous arrive sous la forme d'un premier album, "You Who Enter Here", qui, à vue de nez, fait une belle référence à la Divine Comédie de Dante.

C'est bien gentil tout ça mais concrètement ça ressemble à quoi ? Dites-vous que Dasap évoluait dans une sorte de mélange entre du death et du black avec des relents sludge par moments, bref un truc sale, violent et poisseux. Bonne nouvelle, la propreté des lieux n'a pas changé avec ce nouveau locataire et Höggva perpétue donc cette tradition de la saleté avec là encore une mixture bien dégueulasse et du genre agressive. "The Order Of Things" ne perds d'ailleurs pas de temps et nous balance un bon gros tapis de double en guise de comité d'accueil avant de glisser dans les oreilles des riffs bien dissonants et malsains pour finir par nous blaster la tronche sans ménagement ! En quatre petites minutes, on passe déjà par plusieurs tempi et sonorités avec du black, du death et du non identifié mais bien crade quand même. "The Blind Architect" poursuit avec des riffs dignes d'un groupe de black orthodoxe qui aurait copulé avec Mayhem, avec une dose de folie et de crasse qui dépasse largement le seuil autorisé. Les morceaux sont généralement assez longs avec cinq ou six minutes au compteur, voire même presque neuf minutes pour "Old Icons". Ce dernier est d'ailleurs bien malade dans son genre à dominante mid-tempo oppressant, malsain et glauque. Les blasts viennent bien évidemment mettre leur grain de sel plus d'une fois mais ce long morceau est plus pesant que ses voisins et plombe méchamment une ambiance qui n'en demandait pas tant. Je pense que vous l'aurez compris, Höggva n'est pas là pour vous bichonner et vous faciliter les choses, son dada c'est plutôt de vous lacérer les tympans à coup de lame de rasoir rouillée et de vous flinguer le peu de santé mentale que vous pouviez encore avoir.

On sent d'ailleurs une proximité avec le plus taré de Mayhem sur pas mal de passages, y compris dans le chant qui parfois flirte avec les délires malades d'Attila. L'agression sur ce premier album est constante et même si le groupe n'oublie pas de lever le pied régulièrement pour créer un contraste et alourdir encore l'ambiance générale, il n'empêche que "You Who Enter Here" est plutôt intense. L'entame de "Search The Infinite" nous fait croire que l'on va avoir droit à une pause mais c'est une feinte et les blasts reviennent vite nous labourer la tronche en guise de punition. Un bon gros larsen en rajoute d'ailleurs une couche en fin de morceau histoire d'être sûr qu'aucun tympan n'a survécu à l'assaut. "God's Hand", lui aussi, met un peu moins de blasts que ses confrères mais c'est pour balancer plus de riffs écrasants et proposer une ambiance encore plus opressante lourde. Niveau production d'ailleurs, c'est sale aussi mais c'est volontaire et "You Who Enter Here" est parfaitement audible et dans les standards dégueulasses du genre. Quand vous écoutez un metal extrême aussi dissonant, malsain et sale, vous ne vous attendez pas à tomber sur une surproduction qui brille au soleil tant elle est propre, ça ne collerait tout simplement pas du tout au propos. Là, au moins, on a un tout cohérent qui prend un malin plaisir à vous torturer dans tous les sens et à vous retourner le cerveau. Ce premier album est dans la continuité des anciens travaux de ces malades, dans l'esprit en tout cas, car dans la forme ça bouge doucement mais sûrement. Sans révolutionner le genre, Höggva a sa patte et la folie qu'il balance dans sa musique fait des dégâts par là où elle passe et ces quarante-sept minutes sont éprouvantes.

Un premier album qui montre que la patte de ses géniteurs et des projets qui l'ont précédé est toujours là et qu'elle évolue tranquillement dans la fange, pataugeant joyeusement dans son bain de sang, de plomb en fusion et autres substances non identifiées et dont vous ne voulez de toute façon pas connaître la provenance. On retrouve donc un black / death très sale, dissonant, fou, malsain, glauque, bref un metal extrême éprouvant et intense qui devrait en laisser quelques uns sur le carreau.


Murderworks
Janvier 2020


Conclusion
Note : 15/20

Le site officiel : www.facebook.com/hoggva