Avant d'être passionné de musique metal, j'affectionnais particulièrement les symphonies d'église ou
les orchestres. Je ne vous raconte pas comment j'ai été content de découvrir Hoth. Groupe formé par
Eric Peters et David Deers, Hoth évolue en nous proposant un album aux multiples influences :
black mélodique, musique d'orgue, black atmo... Tous ces éléments font ressortir des compositions
des plus originales. Découvrons ensemble "Astral Necromancy".
On peut déjà voir dans un premier temps que le groupe n'aime pas rentrer dans des cases prédéfinies
du black. En effet, on peut discerner par moments de légères inspirations d'Ensiferum ou bien
Rapshody Of Fire. Les riffs de "Journey Into The Eternal Winter" s'abattent sur nous comme des
torrents d'averse. On se sent menacés par le danger mais la frénésie de la gratte nous pousse à
continuer l'écoute. Avec le choeur des aventuriers derrière nous, c'est encore plus motivant ! On se
retrouve maintenant décontenancés par "Citadel Of The Necromancer". L'impulsivité nous gagne,
elle-même mêlée avec une certaine rage. Submergés par des riffs black plus classiques, on y sent un contraste agréable. La batterie et la guitare sont d'une
vivacité telles qu'on pourrait bien imaginer le combat qui se déroule dans cette citadelle.
Ensuite, on part sur une formule qui a fait ses preuves avec "Vengeance" et "The Living Dreams Of
A Dead God" car on y entend des riffs à la Uada ou Mgla. Rajoutons à cela la voix principale qui
nous parle comme un être astral. La batterie est frénétique et les riffs sont distordus. On pourrait
presque relier ces mélodies à une musique de poursuite dans un film d'action. Un léger choeur se
fait entendre derrière le chant au premier plan. Ce tumulte vocal prendra toute son ampleur avec
"Ad Inane Precatio" et le chant en latin, sombre, mystique comme une messe noire qui nous immerge
encore plus dans ce culte. On est emmenés maintenant vers un environnement malsain. Les riffs
arrivent au galop, une voix de vielle sorcière nous prend au dépourvu. Différents personnages nous
parlent, pratiquant sûrement les rites de la nécromancie sur nous. On commence à prendre sur nous
avec cette guitare mélancolique et planante.
En fait, ce côté planant nous transporte malgré nous vers la clé de voûte de l'album. En effet, les touches
de black atmosphérique sont primordiales pour bien comprendre l'essence de l'album. "The Horrid
Truth" nous ramène à des airs angéliques. De légères touches de black'n'roll se font sentir, et le
chanteur nous annonce une prophétie emplie de désespoir. On commence à comprendre ce que
représente la pochette de l'album. Des rayons de lumière arrivent vers nous propulsés par le chant
clair du nécromancien. On est portés indépendamment de notre volonté par des airs reposants,
vers un désastre inévitable. "Passage Into Entropy" reflète parfaitement cela. De plus, on ressent
une ambiance de vielle crypte, avec des passages lancinants à la batterie et à la basse. Les riffs à la
gratte défilent à la vitesse du son et font convulser notre corps prêt à se zombifier. L'orgue rajouté
renforce le côté surnaturel de ce passage.
Des illusions nous montrent que l'univers n'est fait que de bien, mais le désespoir est inévitable avec
"The Gathering Of The Accursed Artifacts". La colère du chanteur est irrévocable et est mêlée à une
gratte très dynamique. Mais ces deux éléments sont contrastés par une basse mélancolique et une
atmosphère DSBM. Comme si nous faiblissons devant l'emprise de ce nécromancien. On est
maintenant emmenés dans la noirceur la plus complète avec "Solitude". Les ténèbres nous gagnent peu
à peu, il n'y a plus d'espoir malgré le choeur astral. Arrivés près du nécromancien, le chant est
moins agressif et s'éteint en même temps que nous.
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