Le groupe
Biographie :

Howling Sycamore est un groupe de metal progressif américain formé en 2016 et actuellement composé de : Davide Tiso (basse, guitare / Aborym, Karyn Crisis' Gospel Of The Witches, Manuscripts Don't Burn, ex-Ephel Duath, ex-Nio), Hannes Grossmann (batterie / Alkaloid, Blotted Science, Eternity's End, Hannes Grossmann, Hate Eternal, Shapeshift, Triptykon, ex-Devil's Cry, ex-Intruder, Inc., ex-Obscura, ex-Necrophagist) et Jason McMaster (chant / Evil United, Ignitor, Broken Teeth, Dangerous Toys, ex-Watchtower, ex-Assalant, ex-Fallen Angel, ex-Gähdzilla Motor Company, ex-Godzilla Motor Company, ex-Rampage, ex-Terminal 46, ex-The Union Underground). Howling Sycamore sort son premier album, "Howling Sycamore", en Janvier 2018 chez Prosthetic Records, suivi de "Seven Pathways To Annihilation" en Juin 2019.

Discographie :

2018 : "Howling Sycamore"
2019 : "Seven Pathways To Annihilation"


Les chroniques


"Seven Pathways To Annihilation"
Note : 15/20

Je vous avais déjà parlé du premier album éponyme de Howling Dycamore en 2018 et de son metal extrême barré et expérimental, sachez que celui-ci est déjà de retour avec "Seven Pathways To Annihilation". Comme pour son prédécesseur, l'ouverture d'esprit va être indispensable parce que les codes musicaux vont voler en éclats pendant une bonne cinquantaine de minutes.

Progressif dans l'esprit car aventureux et avant-gardiste mais résolument extrême dans la forme, Howling Sycamore est ce qu'on appelle tout simplement un OVNI musical. "Mastering Fire" nous accueille de façon assez mélodique et relativement accrocheuse avec toujours ce chant décalé et ces cassures rythmiques partout. La mélancolie est une fois de plus de la partie et elle nous assaille directement sans la moindre intro pour nous faire entrer en douceur dans ce nouvel univers. Les blasts eux aussi finissent bien vite par se faire remarquer et le morceau va nous prendre à contre-pied pendant près de huit minutes. L'ambiance générale est toujours sombre mais devient plus ou moins oppressante d'un passage à l'autre et Howling Sycamore s'amuse une fois de plus à nous pondre des morceaux à tiroirs mais toujours habités d'une cohérence impossible à prendre en défaut.Comme pour le premier album, le style du groupe est difficile voire impossible à décrire tant les influences se mélangent et tant la musique créée est personnelle. Pour donner une idée de la variété de la chose, on trouve au sein des guests Marty Friedman dont je n'ai pas besoin de refaire le parcours et par exemple Bruce Lamont de Yakuza, au milieu d'autres invités d'horizons tout aussi éloignés, bref les barrières stylistiques n'existent pas ici. La violence s'exprime peut-être un peu moins cette fois, "Seven Pathways To Annihilation" propose des ambiances plus dissonantes, plus froides et sombres que réellement virulentes. La pochette traduit d'ailleurs ce changement de ton, le rouge du premier album laisse la place à des teintes bleutés et les éclairs ressemblent à s'y méprendre à l'arbre de la précédente pochette mais à l'envers. En tout cas, si en voyant les étiquettes "progressif" et "extrême" vous espériez une déferlante de brutalité et de démonstrations technique, vous êtes tombés au mauvais endroit.

Ce nouvel album est doté comme son grand frère d'une personnalité très forte, d'ambiances prenantes et poignantes malgré toute les bizarreries qui viennent s'incruster dans ces longs morceaux aux allures d'introspection. Une introspection visant à annihiler l'égo, à détruire ce que l'on prend pour notre personnalité, comme une chose qui nous appartient et nous est propre, mais qui est formée de tout ce qui nous entoure et nous influence. Détruire cette fausse personnalité pour libérer la vraie, une sorte d'initiation ésotérique ou shamanique visant à atteindre l'illumination par la connaissance de soi. Que cela ait un sens pour vous ou non n'est pas important, la musique parle d'elle-même et illustre le concept de façon brillante. Ces sept nouveaux morceaux sont littéralement habités et on sent l'authenticité du groupe à chaque seconde, à la moindre note jouée. Le chant de Jason McMaster est encore mieux intégré et choque moins cette fois, même si certaines lignes de chant donnent encore une impression volontairement décalée, mais décalée dans le sens bizarre pas dans le sens drôle du terme. Le dernier morceau, "Sorcerer", nous redonne de ses fameux soli de saxo complètement hallucinés et dingues, redonnant pendant quelques secondes un peu de cette touche free jazz que l'on entendait déjà sur le premier album. Toujours est-il que l'ambiance de "Seven Pathways To Annihilation", je le répète, est plus sombre, plus immersive et plus portée sur l'introspection que celle de son grand frère. L'ensemble est plus homogène et tient presque de l'unique morceau divisé en sept parties tant le tout s'enchaîne harmonieusement malgré la pléthore de sonorités utilisées pour bâtir un univers aussi dense et riche. La production concotée par Jamie King est, quant à elle, quasiment parfaite et colle merveilleusement bien au propos de l'album tout en permettant de saisir les subtilités du jeu de tous ces grands malades.

Un nouvel album encore plus profond, complexe et moins frontal que son prédécesseur. La personnalité est encore plus marquée et Howling Sycamore n'entre décidément dans aucune case. Avec un peu d'ouverture d'esprit, vous découvrirez une musique en dehors de tout dogme, de toute étiquette et dont l'honnêteté à de fortes chance de vous frapper.


Murderworks
Octobre 2019




"Howling Sycamore"
Note : 15/20

Etiquetés metal progressif, les Américains de Howling Sycamore nous délivrent leur premier album éponyme et comme le prog c'est assez large comme style, on va de suite se pencher plus en détail sur la bête pour voir ce qu'elle a dans le ventre.

Bon, si je vous dis qu'on trouve dans le line-up un certain Hannes Grossman qui fut batteur chez Obscura entre autres, Davide Tiso ancien Ephel Duath et Jason McMaster qui chantait entre autres chez Watchtower, vous vous doutez que Howling Sycamore va sérieusement flirter avec le metal extrême. Et effectivement, "Upended" nous accueille avec une ambiance bien glauque et malsaine, proche du black metal d'ailleurs dans ses accents malsains. Ce qui risque de coincer chez pas mal de monde, c'est le chant dans la grande tradition des cris bien aigus des groupes de thrash, Watchtower oblige. Pour le reste, ça expérimente pas mal quand même, on trouve comme je le disais des sonorités black metal, mais aussi des soli de saxophone complètement possédés et le chant assez déroutant de James McMaster donc. Howling Sycamore ne fait clairement pas dans la facilité et risque d'en laisser plus d'un à la traîne, la conformité n'a pas sa place ici et l'avant-gardisme et l'expérimentation se taillent une place de choix. Les morceaux tournent globalement autour des six ou sept minutes et croyez-moi, ils sont denses ! Pourtant, malgré l'étiquette prog et le palmarès des membres du groupe, on ne se retrouve jamais devant une débauche de parties techniques, ce sont les mélanges improbables de genre et le côté complètement habité et possédé de la bête qui déconcertent le plus. Au moins, le groupe a une personnalité indéniable et avec ce genre d'albums ça passe ou ça casse, pas de demi-mesure chez Howling Sycamore.

Des parallèles ont été effectués avec le Arcturus de la période "La Masquerade Infernale" et même si le style en est très éloigné, on retrouve effectivement cette folie, cette envie d'explorer des terres musicales à priori incompatibles, de mélanger l'extrême à des courants plus fins et classieux. Les blasts sont bien présents, la violence se fait donc une bonne place au milieu de ce beau bordel, mais c'est surtout l'ambiance complètement dingue et glauque qui marque à l'écoute de ce premier album. On a l'impression d'écouter un groupe de black metal bien malsain et dissonant qui aurait fricoté avec un groupe de free jazz sous LSD. Malgré ses trente-sept petites minutes, l'écoute de l'album est éprouvante et je doute que vous en sortiez indemnes. Il y a quelque chose d'irréel sur cet album, une capacité à vous plonger dans un univers créé pour l'occasion et dans lequel vous faites des rencontres très étranges. Comme je le disais, c'est quand même majoritairement barré et malsain, la violence trouve plus d'une occasion de s'exprimer et les blasts sont fréquents.

Voilà un premier album très singulier qui ne plaira clairement pas à tout le monde et qui ne laisse aucun doute sur la sincérité de la démarche. Un croisement entre du black bien dégueulasse, du prog qui ne s'impose aucune barrière et du jazz bien frappé.


Murderworks
Septembre 2018


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/howlingsycamore