Ibaraki s’éveille enfin. Pensé depuis 2012 par Matthew Kiichi Heafy (chant / guitare,
Trivium), le projet change de nom en 2022 en annonçant "Rashomon", son premier album.
Entouré par Corey Beaulieu (guitare), Paolo Gregoletto (basse) et Alex Bent (batterie),
ses acolytes dans Trivium, l’homme annonce également quelques guests intéressants.
L’album débute avec "Hakanaki Hitsuzen", une composition courte et mystérieuse qui dévoile
des tonalités angoissantes, puis "Kagutsuchi" nous saisit rapidement à la gorge avec une
rythmique effrénée complétée par des samples asiatiques et un chant viscéral. Si les
hurlements dévoilent une violence ravageuse, le chant clair propose une profondeur intense,
et les deux aspects proposent un aspect différent du projet sous l’avalanche de blast, puis
des éléments prog viendront créer une surprise avant que l’imposante "Ibaraki-Doji" ne place
des éléments inquiétants. Le black metal se mêle à l’efficacité brute du metalcore,
proposant des parties vocales intéressantes et variées pour accompagner la rythmique
efficace, alors que "Jigoku Dayu" nous dévoile une quiétude sombre et pesante. Le chant va
probablement vous surprendre au début, mais la rage refera progressivement surface avec
un groove accrocheur, puis "Tamashii No Houkai" réveillera les geeks avant de nous écraser
sous sa vague de noirceur. Le chant clair se mêle aux hurlements pour un duo intéressant,
alimentant la tornade émotionnelle, avant que Nergal (Behemoth, Me And That Man)
vienne placer sa voix sur "Akumu", une composition très pesante et lancinante.
Les riffs se
montrent très agressifs, plus planants ou plus complexes pour nous recouvrir de leur
noirceur alors que "Komorebi" va dévoiler un son plus majestueux et brut. Leurs sonorités
s’apaisent rapidement, proposant une mélancolie couplée à un groove sombre, laissant à la
composition un univers assez pesant avant que "Rōnin" ne prenne la suite, accompagnée par
Gerard Way (My Chemical Romance). Le morceau est long et très progressif, laissant des
racines planantes prendre le dessus tout en dévoilant des sonorités saisissantes
empruntées au DSBM. Les influences prog / groove font rapidement surface sur ce morceau
mélodieux, puis "Susanoo No Mikoto" fait place à des sonorités plus violentes pour accueillir
Ihsahn (chant / guitare, Emperor). Le morceau sera très mélodieux et intense, créant un
passage pesant et inquiétant avant de nous diriger vers le final et sur "Kaizoku" et son
étrangeté. La rythmique circassienne laisse un son clair nous guider jusqu’à la fin de ces
sonorités étranges, alimentant une atmosphère inquiétante.
A l’annonce du projet, je savais qu’Ibaraki serait étrange. Avec "Rashomon", Matthew Kiichi
Heafy laisse libre cours à sa créativité musicale, alliant black metal, metal prog et des idées
totalement folles, tout en proposant des collaborations inattendues.
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