Le groupe
Biographie :

Originaire du Sud de la France, Indust. distile un hardcore / metal teinté de punk, influencé par des groupes comme Hatebreed, Kickback, Slayer ou bien encore Sick Of It All, Agnostic Front, Rykers, Final Exit... Formé en 1996, Indust. sort son premier enregistrement studio, produit par le label T.H.C "Suffocate" (T.H.C, 1998), suivi par l'album, "A Quiet Place..." (T.H.C / Disagree Records, 2000). Ils enregistrent un album live, "A Quiet Live..." (T.H.C, 2002), "On Evil's Right" (T.H.C / Overcome, 2004) et enfin "Back To The Pit" (T.H.C 2014). Indust a déjà tourné en France, Suisse, Italie, Belgique, notamment avec des groupes comme Madball, Hatebreed, Sick Of It All, Kickback, Rise Of The Northstar.

Discographie :

1998 : "Suffocate" (Démo)
2000 : "A Quiet Place"
2002 : "A Quiet Live" (Live)
2004 : "On Evil’s Right"
2014 : "Back To The Pit"


Les chroniques


"Back To The Pit"
Note : 17/20

C'est après plus de dix ans de silence que le groupe Indust. revient dans les oreilles de la scène hardcore toulonnaise. Dit comme ça, ca pourrait faire peur, c'est qu'en une décennie, la musique metal a bien changé. Le hardcore aussi d'ailleurs, puisqu'il est courant maintenant de nommer "hardcore" n'importe quel style de metal mélangeant les influences. Reste que le hardcore pur et dur est celui qui prend ses racines dans le punk avant de se séparer en deux branches bien distinctes, metalcore et HxC. Le cas d'Indust. est plus problématique puisque la formation s'est toujours revendiquée hardcore sans jamais cacher ses influences metal, le tout ayant culminé dans l'énorme " On The Evil's Right", où le thrash et le hardcore combinés des Toulonnais prenait toute sa saveur. J'aime beaucoup l'artwork du skeud, déjà. Ce groupe de gangsters bi-classés mafieux descendant à la va-vite les marches, c'est très second degré, j'aime beaucoup. Le skeud donne tout de suite une bonne impression très agréable.

Changement de line-up donc -notamment de front-man- pour ce nouveau skeud puisque l'homme à la voix déchirée -Fifi- laisse sa place à Aurélie (ex-Maniac, ex-Brutal Avenger), issue, elle, du milieu du death metal. C'est là que le paradoxe atteint son summum puisqu'il aurait été facile d’étiqueter la formation de "deathcore" avec une guttu en place sur les lignes vocales. Et c'est dès les premières mesures du skeud que la volonté de non-compromis du groupe saute aux yeux avec un phrasé hurlé, plus déchiré encore que sur l'énorme "On Evil' Right" sans tomber dans la surenchère death. Eh oui, n'en déplaise à certains, le Hardcore, le VRAI hardcore n'est pas mort, Indust. le revendique fièrement en s’acquittant sur ce trop court EP du cahier des charges inhérent au style (efrains hurlés HxC...) et s'en approprie un large pan tout en t'en mettant plein la gueule avec sa touche de metal indéniable.

Une fois ceci analysé, parlons du skeud lui même, une pure tuerie s'il en est. Les morceaux sont efficaces et sans concession. C’est du "pim dans ta gueule" comme aime à le dire le groupe. Pas de finesse, le groupe envoie des compos efficaces sans ambages, hormis pour le titre final "Bloodpath" plus structuré et plus finachou sans qu'il en perde son propos. Tu noteras un clin d'oeil aux fans de la formation, avec le "Fake II", donnant certainement une suite au monumental "Fake" de "A Quiet Place" et cette touche metal toujours appréciable chez le groupe (l'énorme bridge du morceau éponyme, ou "Bloodpath" nettement plus lourd sur son ensemble). Un mot encore sur les parties vocales d'Aurélie, qui fournit -à mon sens- un véritable travail sur ce skeud - je te rappelle que la nana est issue du death metal – ce qui méritait d'être signalé. La dame arrive à s'éloigner de la guttu qui est habituellement sienne notamment dans Maniac pour fournir une prestation à la fois énorme et surpassant tout ce que ton humble chroniqueur a pu entendre dans le hardcore typique. On va en entendre reparler à coup sûr.

Un mot sur le son. Pour une production DIY c'est juste énorme. Les instruments sont bien à leur place et parfaitement audibles. La batterie claque sans compromis, les choeurs sont bien efficaces même si la totalité du skeud est bien entendu dominé par la rage de la hurleuse barge au micro avec la mention spéciale au morceau "Bastard" et ses insultes hurlées pendant tout le titre. Certainement le morceau le plus efficace du skeud, le plus direct et le plus poutreur. Le seul vrai reproche que je pourrais faire au skeud reste sa relative durée. A ce rythme-là, un album complet aurait été appréciable, cependant, il faut bien reconnaître que les Indust. ne sont pas des rats : ces 5 titres sont de vrais titres (et non pas 4 titres et une plage musicale comme il est courant d'entendre sur un EP ces derniers temps) avec lesquels le groupe montre à la fois son savoir-faire et laisse présager de l'étendue de son talent. Bref. Un Ep énormissime pour un retour dans le pit prometteur. Une bonne poutre dans la gueule. Plus qu'un retour réussi, ce skeud est une incroyable leçon. Un pain monumental dans la gueule d'une scène qui n'attendait plus le retour de l'enfant prodigue.


Groumphillator
Mai 2014




"On Evil’s Right"
Note : 18/20

2 ans. Il aura fallu deux années aux gars de chez Indust. pour nous pondre le monumental "On Evil’s Right". Ouais mais là où d’autres proposent juste une petite évolution de leur musique au mieux, Indust. frappe fort et laisse des traces. Comme par exemple, un changement conséquent de line-up Fred ayant laissé le manche de la seconde guitare a Marc et Razdul, le chanteur screamo étant remplacé par Fifi). Déjà la cover est nettement plus travaillée. Des portaits de serial-killers noyés dans la masse sur un fond de coupures de presse (il me semble reconnaître Richard Ramirez sur la cover), des lyrics tapées à la machine à écrire qui bave sur des papiers sanglants, une photos sobre du groupe en live au milieu. Ca pue le bonheur et les papillons roses à plein nez cette histoire. Vous l’auriez deviné, cet album va causer de serial killers, c’est ce que la mouvance hardcore reproche à cet opus. Moi je préférerais le rapprocher de l’ambiance de "Divine Intervention" de Slayer, mais cela ne gâche en rien l’immense plaisir que me procure l’opus (loin de là). Hop, une bonne Fischer pour m’écouter ça.

Car si "A Quiet Place" (suivi de "A Quiet Live") était un simple apéritif de hardcore screamo lorgnant parfois du côté thrash de la bête, "On Evil’s Right" est une véritable bombe de lourdeur et de violence. A limage de l’intro, oppressante, a mi-chemin du power groovy de Pantera et du Thrash de Slayer, il ne reste plus grand-chose du son originel de "A Quiet Place". C’est à se demander ce qu’il s’est passé entre temps. LA production saute aux yeux, la puissance du groupe est lourde et noire, oppressante a souhait. Mais si longue que puisse être l’intro, c’est tout bonnement l’explosion quand le chant nouveau d’Indust. explose littéralement. Une voix déchirée et énervée à laquelle je ne trouve pas vraiment de référence. Le chant de Fifi explose littéralement tout et rehausse d’un coup tout l’intérêt de l’opus -alors qu’on est déjà écrasé par le poids du groupe. Le morceau donnant son titre à l’opus offre donc une musicalité très "nouvelle école", avec des changements de tempo et des impulsions sonores de tous les instruments. Mais finalement, après les hurlements saturés il apparaît qu’être que l’introduction du fabuleux "Whore". Un titre rapide, percutant et violent, un des bijoux de l’opus, suivi de très prête par "Head (Failure)", qui alterne les riffs thrash et des refrains largement plus punk. Indust. retombe donc sur ses pattes et reste fidèle à ses racines hardcore. Mais loin de s’en contenter, le groupe cultive l’ambiguité hardcore / thrash. Les titres se bousculent à nos oreilles. "No More" et son efficacité, "Silence In The Grave" et son riff énergétique… En fait tous les titres de l’album sont de purs chefs-d’œuvre combinant aisément un thrash surpuissant mélangé avec des passages punk des parties hardcore. Fifi est tout simplement écrasant de maîtrise et du rage (surtout de rage) et se révèle parfait en hurleur du groupe, piquant même des hurlantes encore plus furieuses par moment ("Living In Hell").

C’est bien beau, mais c’est quand même avec l’énorme "Slasher"que le groupe confirme qu’il manie a la perfection cette ambivalence thrash / hardcore en nous explosant les tympans une bonne fois pour toutes avant de clôturer l’opus. Un album culte donc, que tout fan de hardcore devrait posséder dans sa discothèque, que tout curieux un peu ouvert devrait a tout prix écouter. Moi je le passe en boucle depuis. Indust. s’est hissé très haut avec cet opus. A suivre de très prés.


Groumphillator
Février 2010




"Happiness"
Note : 15/20

Sur du noir et blanc, une photo de live inaugure l’opus. L’intérieur lui, est bien plus parlant. Messieurs, mesdames, Indust. est dans la place ! Entre une avalanche de clichés pris n’importe quand et comment, l’auditeur aura la surprise de déballer une page de journal, le Indust.’s News. En effet, la formation aura choisit cet artifice pour mettre en avant les paroles de ses compos. Un petit clin d’œil au "Lies" des Guns N' Roses probablement, mais qu’importe, la surprise est efficace. Aller hop, je m’envois une Barbar pour m’écouter ça.

D’entrée, les Indust. marquent le coup en proposant des riffs puissants flirtant avec Slayer ou Hatebreed. La voix du chanteur de l’époque, Radzul, n’est pas sans rappeler celle de Nations On Fire. Avoisinant parfois le screamo sans trop en user, elle manque parfois -à mon sens- de puissance dont font preuve les riffs et la rythmique en arrière. Le phrasé est, lui, typiquement HxC et lorgne du côté de Sick Of It All ou d’Agnoctic Front. La production est vraiment bonne pour un premier album, elle sert à merveille la puissance écrasante du groupe. Notons aussi que la tracklist est impressionnante pour un premier opus (14 titres, ce n’est quand même pas à la portée de toutes les formations).

La musique, à mi-chemin entre le thrash et le punk s’emballe parfois, ("Fake", "CheckMate") et certains morceaux proposent des bridges assez percutant qui pète la tronche de mon cousin Martin ("R.A.P.E"), mais la plupart des morceaux servent l’efficacité du groupe, son honnêteté et sa volonté de tout livrer d’un bloc ("Dissoci-Hate", "Fuck Your Education"). D’ailleurs les compositions s’enchaînent à une vitesse folle, souvent rattrapées par des chœurs de groupe qui scandent -en général- une phrase bien efficace ("This Difference is what MAKE US STRONG !" sur "Difference").

Mais c’est sur "Legitimate Pride" que le groupe explose littéralement, maniant a merveille les riffs thrash et les airs punk, ce qui deviendra le fer de lance de l’énorme album suivant, "On Evil’s Right". Un riff lourd, un chant hurleur et l’explosion punkisante suffisent à hisser ce morceau au sommet dans la tracklist de l’opus. Si bien qu’on passerait presque a côté de la reprise des Final Exit, "Not A Punkrock Song". Au final, je conseille cet album a tous les fanas de hardcore (s’ils ne l’ont pas déjà). Un condensé d’honnêteté furieuse, d’envie de tout casser et de bonne humeur à se mettre sous l’oreille, en attendant d’écouter le fabuleux, l’immense, que dis-je, l’incontournable "On Evil’s Right".


Groumphillator
Février 2010


Conclusion
Le site officiel : www.indust.fr