Le groupe
Biographie :

In Flames est un groupe de death mélodique de Göteborg (Suède), formé en 1990 par la réunion de trois membres de Ceremonial Oath : Jesper Strömblad, Johan Larsson et Glenn Ljungström. Jesper forme le groupe avec l'objectif d'écrire des chansons mélodiques, ce qu'il ne pouvait se permettre au sein de Ceremonial Oath. Il quitte officiellement Ceremonial Oath en 1993 en raison de divergences musicales, et se consacre alors entièrement à In Flames. Il recrute Glenn Ljungström pour la guitare et Johan Larsson pour la basse formant ainsi le premier line-up officiel d'In Flames. Wrong Again Records les repère et c'est en 1993 que le groupe auto-produit son premier album "Lunar Strain", sous ce label. En 1995, le trio demande à Björn Gelotte de rejoindre le groupe en tant que batteur et à Anders Fridén pour le chant. Suit l'album "The Jester Race" avec l'arrivée au chant de et à la batterie de Björn Gelotte. Le groupe sort ainsi son second album la même année, "The Jester Race", co-produit par Fredrik Nordström et enregistré au Studio Fredman. In Flames sort son troisième album studio en 1997. "Whoracle" est enregistré au Studio Fredman et co-produit par Fredrik Nordström. Après l'enregistrement, Glenn Ljungström et Johan Larsson annoncent leur départ du groupe. En 1999, la nouvelle formation sort "Colony", quatrième album du groupe. Un an plus tard, In Flames sort son cinquième album, "Clayman", toujours co-produit par Fredrik Nordström et enregistré au Studio Fredman. "Reroute To Remain" est le sixième album du groupe et sort en 2002. En 2003, In Flames enregistre son septième album, "Soundtrack To Your Escape" qui sort en 2004. En 2005, In Flames enregistre et auto-produit son huitième album, "Come Clarity" au Dug-Out Studio. En Octobre 2007, In Flames termine l'enregistrement du neuvième album, "A Sense Of Purpose", aux IF Studios. Il sort le 7 Mars 2008. Le départ du guitariste et fondateur du groupe, Jesper Strömblad, est annoncé le 12 Février 2010. Le 11 Octobre 2010, In Flames rentre aux IF Studios à Göteborg afin de débuter l'enregistrement du nouvel album nommé "Sounds Of A Playground Fading". L'enregistrement se termine début 2011 et la sortie de l’album est alors annoncée pour Juin 2011 chez Century Media. Le 28 Février 2011, le groupe annonce que Niclas Engelin sera le remplaçant de Jesper Strömblad. In Flames se met à enregistrer "Siren Charms" en Août 2013, celui-ci sortira en Septembre 2014 chez Sony Music. Daniel Svensson quitte le groupe en Novembre 2015. En Septembre 2016, le groupe annonce son remplacement par Joe Rickard. Peter Iwers (basse) quitte le groupe le 29 Novembre 2016, remplacé par Bryce Paul. "Battles" sort en Novembre 2016 chez Nuclear Blast. En Juillet 2018, Tanner Wayne (batterie) remplace Joe Rickard. "I, The Mask" sort le 1er Mars 2019. En 2022, Chris Broderick arrive en remplacement de Niclas Engelin. L'album "Foregone" sort en Février 2023.

Discographie :

1994 : "Lunar Strain"
1996 : "The Jester Race"
1997 : "Whoracle"
1999 : "Colony"
2001 : "Clayman"
2002 : "Reroute To Remain"
2004 : "Soundtrack To Your Escape"
2006 : "Come Clarity"
2008 : "A Sense Of Purpose"
2011 : "Sounds Of A Playground Fading"
2014 : "Siren Charms"
2016 : "Battles"
2019 : "I, The Mask"
2020 : "Clayman (20th Anniversary Edition)"
2023 : "Foregone"


Les chroniques


"Foregone"
Note : 19/20

In Flames, pionniers du death mélodique à la suédoise, revient. Créé en 1990 à Göteborg, le groupe se détachera peu à peu du style qu’ils ont créé pour explorer des sonorités groove et metalcore fin des années 2000. Avec "Foregone", leur quatorzième album, qui sort en 2023, Anders Fridén (chant, ex-Dark Tranquillity, ex-Ceremonial Oath), Björn Gelotte (guitare), Bryce Paul Newman (basse/choeurs), Tanner Wayne (batterie) et Chris Broderick (guitare, Act Of Defiance, ex-Jag Panzer, ex-Megadeth) annoncent un retour aux sources.

"The Beginning Of All Things That Will End" dévoile un son clair assez pessimiste qui construit une ambiance mélancolique accompagnée de quelques cordes avant que "State Of Slow Decay", le premier titre dévoilé, ne vienne alourdir le mélange. La basse ronflante, le blast ravageur et les guitares tranchantes développent une base parfaite pour accueillir les hurlements uniques du vocaliste qui deviennent étouffants avant le refrain accrocheur, faisant de ce morceau un véritable pont entre les racines du groupe et ses productions plus modernes tout comme "Meet Your Maker" et son introduction assommante. Le chanteur nous écrase littéralement pendant que la rythmique nous frappe sans discontinuer en compagnie de quelques parties en chant clair maîtrisées, puis la vague de puissance brute nous souffle à nouveau. Les leads ne sont pas en reste, tout comme cette double pédale dévastatrice soutenue par un mix lourd qui sévira également sur "Bleeding Out", un titre à l’approche plus moderne et groovy qui reste efficace et accrocheuse. Entre hurlements massifs et chant clair entêtant, le morceau reste rythmé avant que "Foregone Pt 1" ne relance l’oppression avec sa déferlante, parfois accompagnée d’éléments orchestraux imposants ou de leads mélancoliques. "Foregone Pt 2" viendra compléter la composition avec des tonalités plus lentes et planantes que le groupe intègre parfaitement à des éléments plus bruts mais également mélodieux et accrocheurs avant que "Pure Light Of Mind" ne renoue avec cette touche suédoise aussi sombre qu’entêtante.

A nouveau, le chant clair prend une place importante dans ce morceau contrasté en compagnie de choeurs hurlés, puis "The Great Deceiver" vient nous rouler dessus avec un mélange aussi accessible qu’efficace pour déchaîner les foules en live (je l’ai vécu). Le titre vient également réconcilier les racines du groupe avec ses éléments plus modernes avant qu’"In The Dark" ne vienne proposer un son plus inquiétant, allant jusqu’à intégrer des orchestrations cybernétiques étranges avec une touche heavy metal dans les leads. "A Dialogue In B Flat Minor" revient dans cet univers groovy mélodieux ravageur que le groupe explorait dans la seconde moitié des années 2000 en compagnie de claviers planants mêlés à des riffs simples mais lourds, puis "Cynosure" viendra nous surprendre avec une basse extrêmement mélodieuse qui rejoint parfois les guitares pour des touches dissonantes. Le titre parlera aux amateurs des derniers albums tout en nous menant à "End The Transmission", le dernier morceau, qui renouera avec les tonalités écrasantes du death mélodique alors que le mix rend le titre pesant tout en laissant des refrains étrangement doux refermer l’album.

In Flames a créé son propre style hybride entre death mélodique et metalcore. Si les fans de la première heure ont pu être déçus par le passé, le groupe va leur faire plaisir avec "Foregone", qui conserve tout de même cette touche moderne lourde et sombre. Plus qu’un renouveau, c’est une véritable consécration.


Matthieu
Février 2023




"Clayman (20th Anniversary Edition)"
Note : 12,5/20

Est-ce que je vous fait l’affront de vous présenter à nouveau In Flames ? Créé en 1990 à Göteborg en Suède, le groupe fait partie des pionniers du death metal mélodique aux côtés de Dark Tranquillity et At The Gates . Mais au fur et à mesure du temps, In Flames a changé de son, passant par le groove, le metalcore voire le metal alternatif, en plus de leur death mélodique si savoureux. Aujourd’hui, Anders Fridén (chant, ex-Dark Tranquillity, ex-Ceremonial Oath) et Björn Gelotte (guitare, ex-Flesh Of Sights) mènent la barque en compagnie de Bryce Paul Newmann (basse), Tanner Wayne (batterie) et Chris Broderick (guitare, Act Of Defiance, ex-Megadeth, ex-Jag Panzer) pour la sortie d’une édition anniversaire de "Clayman", dont le groupe fête les 20 ans.

La première partie de l’album n’est autre qu’une version remasterisée de cet album mythique qui a profondément marqué le death mélodique, et dont vous avez déjà tous entendu au moins un titre. Allant d’"Only For The Weak", l’un des titres phares du groupe, les mélancoliques "As The Future Repeats Today" et "Square Nothing", les ravageuses "Bullet Ride" et "Pinball Map", l’imposant titre éponyme ou encore l’aérienne "Satellites And Astronauts"… Lors de la sortie de cet album, j’avais sept ans et je ne connaissais même pas le metal, mais lorsque j’ai découvert le groupe et cet album, ma vie musicale a changé. Un véritable missile de mélodicité, de lourdeur, de puissance et qui contient de petites perles moins connues comme "Suburban Me" (dont quelques leads ont été enregistrés par Christopher Amott), "Swim", "Another Day In Quicksand" ou "Brush The Dust Away", qui est pour moi l’un des meilleurs morceaux du groupe.

Mais c’est sur la deuxième partie qu’est la nouveauté. Aidés de Johannes Bergion (violoniste de Diablo Swing Orchestra), le groupe nous présente "Themes And Variations In D Minor", un morceau instrumental qui colle à la personnalité mélodique des Suédois tout en offrant un aspect orchestral qui s’en éloigne. Puis on passe aux titres ré-enregistrés… "Only For The Weak" est édulcorée au possible, affaiblissant ces harmoniques tranchantes, et permettant à un chant clair un peu mou de se poser dessus. Seuls quelques hurlements du refrain nous rappellent que c’est In Flames que l’on écoute. Même constat pour "Bullet Ride", dont la batterie au son plat est beaucoup trop forte. Même le chant est méconnaissable. Pas d’amélioration pour "Pinball Map", qui s’essouffle rapidement, autorisant cependant quelques hurlements, mais le refrain est étrange. Dernier titre, "Clayman" souffre tout autant de ce mix édulcoré, rendant le titre un peu trop pop à mon goût.

Désireux de nous montrer une facette plus actuelle de leur musique, In Flames a choisi de toucher à l’un de leurs monstres sacrés. Et pourtant, "Clayman (20th Anniversary)" n’est pas à la hauteur des espérances. Un passage plus accessible pour ceux qui les découvrent via les trois derniers albums pour des morceaux plus anciens de leur discographie ? Peut-être. Un cadeau aux fans de longue date ? Sûrement pas.

19/20 pour le remaster.
06/20 pour les réenregistrements.


Matthieu
Août 2020




"I, The Mask"
Note : 18/20

Je vous préviens d’emblée, In Flames est mon groupe préféré. Pour les retardataires du fond, les Suédois font partie des pionniers du death mélodique. Fondé en 1990, le groupe est aujourd’hui constitué d’Anders Friden (chant), Bjorn Gelotte (guitare), Niclas Engelin (guitare), Bryce Paul Newman (basse) et Tanner Wayne (batterie), ainsi que Niels Nielsen (claviers) en live. Mais ce line-up n’a pas été le seul à exister, puisque lorsque je les ai connus, Jesper Stromblad (guitare), Daniel Svensson (batterie) et Peter Iwers (basse) étaient dans le groupe. Mais quoi qu’il en soit, c’est le treizième album de la formation que nous accueillons aujourd’hui, et il s’appelle "I, The Mask". Vous êtes prêts ? Moi je pensais l’être.

L’album débute par "Voices", un titre qui ne laisse rien paraître au demeurant, mais qui au final renoue parfaitement avec ce que l’on connaît d’In Flames. C’est à dire un riff accrocheur, lourd et mélodique, et un scream ravageur. Oui, des parties en chant clair se glissent dans le mélange, en effet, mais le mélange est très efficace ! Et on arrive à "I, The Mask", un titre dont la rage fait très clairement plaisir à entendre, et pour moi In Flames est clairement revenu avec cette fureur qui m’a fait tomber amoureux du groupe. On peut en dire la même chose de "Call My Name", un titre entraînant au possible, avec des paroles sensées et touchantes, ainsi que des leads très puissants, sur cette base destructrice. Déjà connue de tous depuis quelques semaines, "I Am Above" est le titre le plus lourd de l’album. Une rythmique imposante, un hurlement écrasant, et surtout une volonté palpable d’arracher des têtes en live. Ce titre a pris tout ce que le groupe a de meilleur dans tous ses albums. Et c’est à nouveau un saut dans le passé que l’on fait avec la guitare claire de "Follow Me", une ballade émotionnelle au son finalement très puissant et sur lequel on ne peut s’empêcher de taper du pied, surtout sur le refrain. A nouveau un titre déjà dévoilé, et qui m’avait moins plus à la base, "(This Is Our) House" est un morceau qui mélange rythmique entraînante et voix moins violente comme les derniers morceaux, mais qui reflète tout ce que le titre est sensé apporter, alors que "We Will Remember" est un titre qui peut plaire aux anciens comme aux nouveaux fans. Pour rester dans les morceaux au son récent, "In This Life" est un parfait exemple car la voix claire y est proéminente, et les riffs semblent “édulcorés”, mais pourtant l’esprit y est. Vous voulez de la violence ? "Burn" va vous aider à vous déchaîner, car ce titre est vraiment explosif. J’ai l’impression qu’une rage contenue est à l’oeuvre.

Un peu plus moderne, "Deep Inside" va faire se connecter la puissance incontrôlable et les riffs très carrés que le groupe est capable de mettre bout à bout pour un morceau qui est prenant, entrainant et imposant. Tout le contraire d’"All The Pain", qui se focalise surtout sur les émotions que le groupe transporte par ses ballades, avec des paroles d’une incroyable simplicité, mais également d’une incroyable véracité, avec ce timbre propre à Anders qui m’a toujours impressionné. L’album se termine sur cette tonalité avec "Stay With Me", un autre morceau très calme et qui joue sur les claviers et une guitare à la fois claquante et très atmosphérique.

Comme je l’ai dit, je ne suis probablement pas le plus objectif pour juger "I, The Mask", mais merci In Flames. J’ai retrouvé votre volonté et votre puissance qui m’avait séduit il y a plus de dix ans. Et je suis heureux d’avoir retrouvé mon groupe favori, même si tous les titres ne sont pas axés sur la violence pure et dure. Un live ? Mais je n’attends que ça...


Matthieu
Mars 2019




"Battles"
Note : 13/20

Fondé en 1990, In Flames est un groupe presque aussi vieux que moi. Autant dire que depuis leur premier album, les Suédois ont fait du chemin. Si bien que ce pilier du death mélodique s'est peu à peu éloigné de ce genre pour se tourner vers un metal plus alternatif. Un changement de cap qui, bien sûr, n'est pas forcement au goût de tous les anciens fans. Mais qu'importe, malgré le départ de son guitariste fondateur, In Flames est encore bel et bien vivant et nous revient aujourd'hui avec un douzième album, deux ans seulement après la sortie du controversé "Siren Charms".

Lorsque j'ai découvert les premiers extraits de ce nouvel opus, je dois dire que je n'ai pas du tout été emballé et il y avait fort à parier pour que le reste de l'album ne me convaincrait pas beaucoup plus. Mais en lisant les avis plus optimistes de certains de mes collègues chroniqueurs, j'ai tout de même décidé de prendre le temps d'y jeter une oreille attentive.

Finalement, je serai assez bref. "Battles" propose une succession de douze titres qui se veulent fédérateurs en misant, avant tout, sur l'émotion. On y entend pas mal de chouettes riffs, de jolis arpèges et de belles mélodies livrés dans une production irréprochable. Mais le rendu final n'arrive pas à me convaincre malgré les nombreuses écoutes. Globalement, cet album sonne vraiment trop propret et gentillet pour parvenir à vraiment me captiver. Même si on est encore loin de la pure daube que nous servent les grandes radios actuelles, l'esprit s'en rapproche beaucoup trop à mon goût. Ainsi, l'enjoué "The Truth" pourra presque nous donner l'impression d'écouter un nouveau tube de Magic System et je ne parle pas du dégoulinant "Here Until Forever" dont le refrain mièvre à souhait viendra s'accrocher goulûment à votre cerveau telle une sangsue aspirant votre matière grise (1).

Je vous rassure, il s'agit des deux pires morceaux de l'album mais ils en traduisent assez l'esprit général. Ainsi, mêmes les quelques accès de violence dans le titre "Through My Eyes" en arrivent à sonner hors sujet dans ce disque. Pour leur défense, je dirais que, dans le metal, il est probablement plus difficile de faire de beaux morceaux émouvants que d'envoyer des gros riffs qui tabassent la tronche. Je pense donc qu'on ne peut pas blâmer In Flames d'avoir voulu nous servir de jolies chansons mais le résultat ne parviendra cependant pas à me toucher. Même si, dans l'ensemble, on pourra dire que les morceaux sont sympas et divertissants, toujours est-il qu'on en attendais forcement plus d'un groupe de cet acabit. Dommage !

(1) Les anglais appellent ça un "hearworm" mais je trouve l'image de la sangsue plus metal.


Zemurion
Décembre 2016




"Siren Charms"
Note : 11/20

Quand on me parlait d'In Flames, je me disais pas mal de choses, mais je n'avais jamais vraiment penché l'oreille dessus. Puis, à l'occasion de leur dernier opus, "Siren Charms", je me suis dit qu'il serait temps que je me plonge un peu dans leur monde. J'ai donc dévoré toute leur discographie, avec plaisir et émerveillement (non non, je n'ai pas suivi de lapin blanc en redingote dans son terrier, ni pris de substances bizarres, j'vous vois venir... ), avant d'attaquer l'écoute plus approfondie de cette dernière galette...

...et dès le départ, je me dis que ça va être assez fastidieux, voire douloureux (j'aurais mieux fait de les prendre, ces substances, ça aurait fait moins mal !). Et vous allez aussi comprendre pourquoi. Le premier morceau, "In Plain View", nous annonce de suite la couleur : Anders nous donne une voix traînante, l'instru n'est pas aussi carrée que dans les précédents albums... Bref, on sait comment ils ont trouvé le nom : ça tire un peu sur le soporifique, et ça ne va pas aller en s’arrangeant au fur et à mesure de l'écoute. D'ailleurs, ils ont renforcé cet effet avec une sur-utilisation de sons électroniques, ce qui a tendance à vriller un peu mes petites oreilles sensibles – non pas que je n'aime pas l'electro, loin de là ! Mais trop c'est trop.... Et non seulement les sons electro sont trop souvent présents, mais même la magnifique voix d'Anders en est victime, comme par exemple sur "Everything's Gone", le deuxième morceau. Ils ont trafiqué je ne sais quoi avec le logiciel de mixage, mais ça rend pas bien du tout.. Anders en perd tout son charme, un comble ! Autre chose qui me chagrine un peu, la fin brutale sur certains morceaux, avec un enchaînement tout aussi brusque avec les morceaux suivants... Et plus j'avance dans "Siren Charms", plus je me demande où est passé In Flames, son identité, ses particularités... et bon nombre de mes amis mélomanes fans de longue date du groupe m'avaient prévenue que ça risquerait d'être un peu décevant... J'ai même dû faire une pause (bière + clope, ça s'imposait !!), histoire de relativiser et de faire le point sur ce que je venais d'entendre après le morceau éponyme, qui se trouve être le parfait milieu. Une fois ceci fait, j'ai pu me remettre dedans, mais avec une certaine appréhension...

Mais bon ! Tout n'est pas à jeter, loin s'en faut. J'ai eu de belles surprises dans la seconde partie, avec entre autres "When The World Explodes", magnifique duo avec la cantatrice Emilia Feldt. Anders retrouve son chant saturé que j'affectionne tant, et la douce voix d'Emilia apporte ce contraste "beauty and the beast" qui donne une autre dimension au morceau. Même instrumentalement, je ressens ce que j'avais éprouvé lors de l'écoute des premiers albums. Idem avec "Rusted Nails", où je finis de me réveiller complètement en même temps que le reste de la petite bande. Le reste de l'album se laisse agréablement écouter, mine de rien, avec "Filtered Truth" en final correct pour cet opus plus que moyen.

Je reste quand même trop sur ma faim, In Flames m'a sacrément déçue. Au bout de 24 ans de carrière, fournir quelque chose de trop réfléchi afin de plaire à un plus large public, cela peut se comprendre. Mais de là à se planter de la sorte, ça fait mal au cœur. Perdre son identité musicale à ces fins-là également. Après je suis peut-être trop critique, pour les néophytes "Siren Charms" est certainement excellent, après pour les vieux de la vieille j'en doute. Dommage... J'espère pour eux qu'ils ne referont pas la même erreur en composant leur prochain album !


Arvana
Octobre 2014




"Sounds Of A Playground Fading"
Note : 11/20

Le groupe suédois In Flames existant depuis maintenant presque plus de 20 ans est de retour dans ce nouvel album que j’attendais avec curiosité. En effet, leur avant-dernier album "A Sens Of Purpose" m’avait laissé un goût plutôt amer. Ce dernier manquait de personnalité et de chansons vraiment marquantes. Mais parlons du dernier album dont les tons blancs font penser aux albums "Come Clarity" et "Reroute To Remain". Pour information, un changement de line-up a été effectué pour leur dernière production. Le guitariste fondateur du groupe Jesper Strömblad a quitté le groupe afin de combattre ses problèmes d’alcool (décision approuvée par le groupe). Jesper a été remplacé par le guitariste Niclas Engelin.

Après ces quelques informations, il est temps maintenant de parler de leur album "Sounds Of A Playground Fading". Qu’en dire après plusieurs écoutes ? Je dirais "correct" avec indulgence. Le son d’In Flames est toujours reconnaissable d’entrée. Concernant le chant d’Anders Fridén, il garde toujours les mêmes tonalités. Du chant rauque, du chant clair, du Anders comme on aime. Côté instrumental, les grattes dégagent toujours des riffs bien rapides, des morceaux mélodiques plus lents avec une batterie qui fait toujours un bon travail de rythmique. L’instrument surprise n’est autre qu’un violon agrémentant la chanson "A New Dawn". Celle-ci est agréable à écouter même si l’on aurait voulu un meilleur final avec une batterie tapant moins fort. Concernant les autres pistes, il y en a de très bonnes dès le début de l’album, comme "Deliver Us", j'apprécie son côté electro et le chant d’Anders dans le refrain. J’apprécie aussi "Fear Is The Weakness" et "Where The Dead Ships Well" avec ce côté me rappelant l’excellent album "Reroute To Remain". Il en est de même pour "Darker Times" me rappelant l’album "Come Clarity", par moments. Mais pour le reste, cela reste trop du classique avec un certain manque d’investissement de la part du groupe. Les autres pistes n’arrivent pas à dégager un réel engouement, m'empêchant d'apprécier l'album et c’est bien dommage. Mais quand vient la chanson "Liberation", celle-ci est plutôt agréable à écouter, c'est une ballade, le genre de piste qui peut passer sur les ondes radio. Facile à écouter, les puristes vont dire que le groupe ne s’est pas trop foulé dessus.

Cependant, malgré le départ du fondateur Jesper Strömblad, le groupe a réussi à maintenir un certain niveau et possède toujours de la hargne. Il ne reste plus qu’à la rétablir à son paroxysme en prenant plus de risques pour vraiment nous surprendre, en espérant que cet objectif soit atteint pour le prochain album. Concernant "Sounds Of A Playground Fading", celui-ci se rangera assez vite dans la CDthèque et prendra assez vite la poussière. Dommage.


JU
Juillet 2011


Conclusion
L'interview : Björn Gelotte

Le site officiel : www.inflames.com