Encore une nouvelle signature chez Great Dane Records qui donne dans le death old school avec cette fois des influences Bolt Thrower et Memoriam (fondé par... ben des ex-Bolt Thrower). Avec un album nommé "Putrid Valley" et vu le nom du groupe, on se doute que ça va être sale et gras.

"No Retreat", qui ouvre l'album, sent effectivement très fort le Bolt Thrower en plus méchant et plus sale, les riffs sont en mode rouleau compresseur mais quelques accélérations que l'on n'entendaient plus sur les derniers Bolt Thrower se font entendre et apportent un peu de patate à tout ça. Le son est très gras et très épais, peut-être même un peu trop puisqu'on a parfois du mal à comprendre tout ce qui se passe. Il faut croire qu'In Purulence a voulu mettre l'équivalent sonore du brouillard de guerre sur son album. La bonne idée par contre, c'est de proposer un album qui dépasse à peine la demi-heure parce que vu le peu de variations et de cassures rythmiques, ça peut devenir barbant sur une trop longue durée (même si Bolt Thrower avait le talent de faire durer le plaisir malgré ça). La plupart des morceaux ne s'étalent donc pas sur plus de trois ou quatre minutes gros maximum et préfèrent privilégier l'efficacité et la frappe sèche plutôt que de balancer un tir d'artillerie qui finira par s'éparpiller un peu partout et se révéler inefficace. Il y a une certaine folie chez In Purulence qui rajoute du piquant à ce death à l'ancienne, un morceau comme "Flower And Corpse" est parsemé d'accélérations brutales sur fond de cris de malades. On sent clairement qu'In Purulence se fout totalement des fioritures et balance son death brut de décoffrage, on branche les guitares, la basse et on balance la sauce. Subtilité ? Finesse ? Jamais entendu parler, c'est qui ?

Comme sa plus grande influence, le thème d'In purulence est la guerre donc ce n'est pas surprenant que ça charcle et que le gras recouvre les enceintes. Si le mid-tempo se taille la part du lion, le death d'In Purulence n'est pas monolithique pour autant, comme je le disais quelques accélérations viennent régulièrement booster tout ça et apportent un dynamisme bienvenu. Les blasts ne sont pas en mode supersoniques mais débarquent tellement de nulle part et sont tellement souvent surmontés de cris de tarés qu'ils apportent une folie plutôt sympa à entendre. Sur "Patriots", ça part presque en une version primitive des vieux Cannibal Corpse quand le morceau accélère, comme quoi même quand le groupe s'énerve on reste dans le gore et le crado. Bon, par contre, soyons honnêtes, il n'y a rien de révolutionnaire sur "Putrid Valley" et rien qui marquera l'histoire du death non plus, mais les morceaux sont plutôt sympas et le côté gras et brouillon fait presque plaisir à entendre au milieu des nouveaux groupes aseptisés et propres. Le gros emprunt à Bolt Thrower passe encore vu que le groupe n'existe plus et qu'In Purulence propose quand même quelque chose d'un peu plus énervé. Globalement, c'est limite cliché, c'est basique, c'est très sale et gras mais pas déplaisant. "Putrid Valley" n'est pas un album qui vous marquera à vie, loin de là, mais il est plutôt sympa et fait un défouloir honnête avec son accès de violence inattendu et assez sanglant.

Voilà un premier album qui, sans être un chef d'œuvre, fait office de défouloir crado, le death du groupe étant parsemé de pétages de plombs impromptus au milieu de riffs rouleau compresseur qui sentent bon la couenne.