"Anno 1696"
Note : 19/20
Insomnium nous embarque à nouveau dans son univers majestueux. Créé en 1997 en
Finlande par Niilo Sevänen (basse / chant), Markus Hirvonen (batterie) et Ville Friman
(guitare), rejoints au fil du temps par Markus Vanhala (guitare, I Am The Night,
Malpractice, Omnium Gatherum) et Jani Liimatainen (guitare, Cain's Offering, The Dark
Element, ex-Sonata Arctica), le groupe annonce la sortie d’"Anno 1696", son neuvième album, chez
Century Media Records.
L’album débute avec "1696", un premier titre assez mystérieux qui lève doucement le voile sur
des sonorités hypnotiques avant d’accueillir un chant assez sombre, puis la saturation du
death metal viendra donner une touche sauvage aux mélodies. La puissance brute est
magnifiée par des leads apaisants mais parfois tranchants, donnant à l’ouragan une touche
entêtante avant que "White Christ" n’accueille Sakis Tolis (Rotting Christ, Thou Art Lord)
pour développer un son mystique. L’alliance des deux vocaliste colle parfaitement à ce titre
lent et pesant qui s’enflamme sur le final, puis Johanna Kurkela (Auri, Eye Of Melian)
rejoint le groupe pour donner à la longue "Godforsaken" une touche pagan qui rencontre la
fureur glaciale des musiciens. Les sonorités aériennes et les choeurs en chant viennent à
nouveau adoucir le blast et les riffs effrénés, puis "Lilian", le premier titre choisi par le groupe
pour annoncer son album, prend la suite avec un mélange accrocheur de rage mélodieuse
sur cette base solide.
On sent que les influences old school sont très présentes sur ce titre au
mix très aérien avant que des racines black metal ne se fassent entendre sur "Starless Paths",
une composition qui met en avant les riffs les plus rapides sans pour autant effacer les leads
transcendants et les quelques accalmies qui rythment le morceau. Le titre s’intensifie sur la
dernière partie, puis "The Witch Hunter" nous révèle des tonalités lancinantes, mais
également quelques passages plus énergiques, notamment au niveau de la batterie qui
dévoile des passages saccadés entre deux parties où le chant clair domine. On le retrouve
également sur "The Unrest", une accalmie salvatrice et acoustique qui laisse les guitaristes
s’exprimer en douceur avant qu’une voix sombre ne nous conduise à "The Rapids", un titre
plus inquiétant et plus pesant qui laisse à nouveau l’agressivité s’exprimer à travers cette
base solide, rencontrant les mélodies ambiantes et les claviers majestueux pour clore ce
chapitre.
Sans surprise, c’est à nouveau un chef d’oeuvre que nous livre Insomnium. Entre violence
brute, froideur majestueuse et mélodies entêtantes, "Anno 1696" retourne aux racines de leur
death mélodique pour nous offrir un recueil d’intensité pure et permanente.
"Argent Moon"
Note : 18/20
Vous connaissez tous Insomnium. Créé en Finlande en 1997, le groupe composé de Niilo
Sevänen (basse / chant), Markus Hirvonen (batterie), Ville Friman (guitare / choeurs),
Markus Vanhala (guitare/chant, Omnium Gatherum, Malpractice, I Am The Night) et Jani
Liimatainen (guitare / chant, Cain's Offering, The Dark Element, ex-Sonata Arctica) nous
dévoile "Argent Moon", son nouvel EP.
Avec ces quatre titres, les Finlandais nous ouvrent un peu plus leur univers. "The Conjurer"
dévoile parfaitement ce qui fait la force d’Insomnium, c'est-à-dire un contraste entre
sonorités entêtantes, mélodies planantes et parties plus brutes, plus massives. "The Reticent"
développe également la voix claire, qui fait entièrement partie du son du groupe et de ce
contraste si prenant, puis "The Antagonist" nous dévoile une introduction sombre et addictive.
Ce murmure saturé nous prend aux tripes avant que le groupe ne nous dévoile sa
mélancolie, puis le titre exploite à nouveau la noirceur que le groupe maîtrise. Mais la
mélancolie et ces riffs prenants prennent le dessus, accompagnés par un chant clair ou
saturé qui nous apporte des émotions. "The Wanderer", le dernier titre, propose une
progression dans l’intensité si sombre et violente que l’on ne peut qu’accrocher à cette
poésie brute et mélancolique.
Insomnium figure déjà parmi les maîtres du death metal mélodique, mais "Argent Moon" ne
fait que confirmer cette place. Intensité, mélancolie, viscéralité et puissance, voilà ce que
l’on sait, que l’on attend et que l’on aime.
"Heart Like A Grave"
Note : 18/20
Mes amis, la Finlande nous appelle à nouveau à travers le nouvel album d’Insomnium. Et si
"Heart Like A Grave" nous fait ressentir autant de choses, c’est grâce à la puissance de ses
musiciens. Car si Niilo Sevänen (basse / chant), Markus Hirvonen (batterie), Ville Friman
(guitare / choeurs), Markus Vanhala (guitare) et le nouveau venu Jani Liimatainen
(guitare / choeurs) sont aussi impliqués dans leur musique, c’est car Insomnium a une âme.
Et leur huitième album va vous le démontrer.
On démarre par "Wail Of The North", un morceau à l’introduction aussi planante que joyeuse,
qui nous fait comprendre que cet album sera un défouloir total autant qu’un exutoire. Et en
effet, le premier riff nous confirme cet impression, car au-delà de la mélancolie et de la
lourdeur se cachent la violente et la puissance. Et on arrive sur la tornade qu’est "Neverlast".
Ce n’est pas si compliqué, vous prenez les éléments précédents et vous les accélérez avec
une rythmique lourde. La voix de Niilo porte ces riffs qui nous larguent sur "Pale Morning
Star" et leur rythmique acoustique qui entament l’univers planant des Finlandais. Et oui, cet
univers perdure même avec le son saturé.
Les harmoniques reviennent tout autant sur "And Bells They Toll", un morceau plus calme
mais tout aussi lourd, et c’est après un slide de basse que la violence mélodique refait
surface. Les riffs prennent une dimension atmosphérique, et ce n’est que lorsque "The
Offering" accélère la chose que la rythmique prend cette dimension que nous aimons tous et
qui nous fait headbanguer. Parce que oui, c’est moderne, mais c’est également old school
avec ces hurlements viscéraux et ces patterns sans âge comme sur "Mute Is Sorrow". Un
morceau qui reprend les murmures poignants qui nous font aimer Insomnium.
"Twilight Trails", l’un des morceaux les plus longs, mais absolument pas l’un des plus
inintéressants, fait son apparition avec une guitare lead perçante. Les hurlements et la
rythmique prennent la suite, ce qui fait de ce titre une composition sur laquelle on
headbangue sans faim, et dont on profite du break aérien avec ce lead planant qui nous
largue sur le titre éponyme, "Heart Like A Grave". Et même si vous ne le connaissez pas, il
vous est familier. Ces leads, cette rythmique, ces frappes… tout nous parle. Et les amateurs
de cette froideur finlandaise accrocheront directement à "Karelia", le titre instrumental de cet
excellent album. Non pas que j’y sois réfractaire, mais ce morceau est différent des autres et
enclenche malheureusement la marche vers la dernière oeuvre du groupe, la violente
"Valediction". Très intense, très rapide, ce morceau inclut à la fois du chant clair mais aussi
des accents prog, black, mais surtout melodic death metal qui nous font tous rêver. Et nous
remercions le combo pour ce final puissant.
Insomnium est un groupe, mais surtout une entité émotionnelle depuis des années. Et
"Heart Like A Grave" n’y fait pas exception. Car au-delà de la rythmique qui nous fait
headbanguer, on retrouve des leads surpuissants, du chant intense et une dernier instant à
tous. Et c’est grisant.
"Winter's Gate"
Note : 18/20
Insomnium est un groupe que l’on ne présente plus. Leur popularité a littéralement explosé au cours des dernières années, et cela grâce à des albums d’une excellente facture. C’était d’ailleurs assez amusant à constater, en tant qu’auditrice occasionnelle, que chaque album semblait surpasser le précédent. Bref, Insomnium était largement sur le chemin du succès et gravissait avec une consternante facilité les échelons vers la gloire éternelle et... je m’emporte. Mais il est intéressant de se demander si ce nouvel album est à la hauteur des attentes. Car à force de briller, la chute ne peut être que plus brutale et plus douloureuse.
L’album se divise en 7 morceaux, tous représentant une partie d’un même concept qui a donné son nom à l’album "Winter's Gate". J’ai toujours pensé que les concept albums étaient assez risqués, car souvent ça passe ou ça casse. Et là Insomnium prenait un risque supplémentaire car... en gros, les 7 morceaux n’en forment qu’un au final. Un long morceau d’une quarantaine de minutes. Le principe se défend, mais le défi est de conserver une intensité tout au long du parcours et de ne perdre personne en route. Il serait donc, à mon avis, inutile de faire une review morceau par morceau. Je vais au contraire tâcher de résumer cette grande entité qu’est l’album en la considérant comme unique et entière.
Tout d’abord, je tiens à souligner que OUI, Insomnium tient ses promesses et ne déçoit pas. Une fois de plus, on a cette impression presque irréelle de facilité. On ne voit tout simplement pas le temps passer. J’ai presque envie de vous dire que je ne peux pas spoiler, mais l’album s’écoute comme on lirait une saga islandaise. Il y a bien entendu des moments épiques, mais aussi des moments plus terre à terre, mais le tout mixé avec brio. Qu’on soit clairs, il est compliqué de tenir quelqu’un en haleine pendant 40 minutes. Et je ne me suis pas ennuyée une seule seconde, j’étais littéralement captivée par le concept et étonnée de voir que les différentes parties s’enchaînaient avec autant de facilité les unes entre les autres.
Au final, je ne suis pas surprise car je n’en attendais pas moins d’Insomnium. Le groupe démontre une nouvelle fois sa maîtrise des instruments, son talent qui semble leur venir avec une telle facilité qu’on en serait presque jaloux, et la force de son écriture. Je le répète : un morceau de 40 minutes, ce n’est pas facile à accepter pour l’auditeur. Et pourtant, Insomnium l’a fait. Je n’en dirais pas plus, et vous conseillerai simplement de vous pencher sur ce nouvel album si ce n’est pas déjà fait.
Un bilan encore une fois très positif en ce qui concerne Insomnium, qui continue sur sa lancée et que rien ne semble pouvoir stopper. Et c’est pour mon plus grand plaisir, car les observer réussir est une véritable source de satisfaction pour moi, et pour ce groupe que j’avais vu jouer dans les premières plages horaires du Hellfest il y a de cela quelques années. Une véritable success story et amplement méritée.
"Shadows Of The Dying Sun"
Note : 15,5/20
L’année 2014 marque le retour des Finlandais de Insomnium, trois ans après leur précédent opus "One For Sorrow" sorti en 2011, avec un tout nouvel album intitulé "Shadows Of The Dying Sun". La pochette de l’album a été réalisée par Wille Naukkarinen, le guitariste de Ghost Brigade. Elle se veut assez simple, avec des teintes à dominante grise, représentant un cercle d’envolée d’oiseaux noirs entourant une sorte de soleil de couleur noire au milieu duquel le nom du groupe et de l’album sont inscrits, le tout sur fond de paysage montagneux et de ciel nuageux, une pochette assez représentative du titre de l’album, "Shadows Of The Dying Sun". On notera un changement dans le line-up depuis leur précédent opus, le guitariste Markus Vanhala (Omnium Gatherum) remplaçant ainsi Ville Vanni suite à son départ du groupe fin 2011 peu avant le début de leur première tournée pour "One For Sorrow". Voyons un peu comment à évolué Insomnium au cours de ces trois dernières années, et ce que vaut ce "Shadows Of The Dying Sun".
On démarre l’écoute avec "The Primeval Dark" qui fait un peu office d’intro bien qu’il n’en reste pas moins un titre à part entière. Dès les premières notes et au court des quasi deux premières minutes instrumentales de ce morceau, on reconnait tout de suite le style d’Insomnium avec ses riffs agressifs, sa mélodie teintée de mélancolie, suivi du chant growlé de Niilo Sevanen, une entrée en matière faite toute en douceur. La piste suivante, "While We Sleep", est un peu plus énergique, le chant clair fait son apparition, alternant avec des passages au chant growlé voire des parties parlées, limite chuchotées. La batterie est puissante, les riffs à la guitare sont mélodiques, celle-ci nous offrant des parties lead bien exécutées et efficaces. Le death metal mélodique laisse place à certains moments à des passages plus calmes et mélancoliques. "Revelation" démarre sur des notes à la guitare acoustique avant d’enchaîner avec des riffs agressifs et efficaces qui rappellent Dark Tranquillity. La rythmique est mélodique, le chant "death" et certains riffs de guitare ainsi que la batterie rendent ce titre puissant, mais avec un aspect un peu triste sur les parties plus calmes. Un solo de guitare apparaît en fin de piste, tout à la fois mélodique et efficace. "Black Heart Rebellion" évolue un peu différemment des autres morceaux. En effet, malgré ses bases death mélodique, il se veut beaucoup plus puissant et rapide, avec aussi bien des parties de batterie à la double pédale et de multiples blasts, ainsi que des passages lorgnant du côté du black metal, contrastant avec les parties plus mélodiques propres à ce que les formations Scandinaves mélodeath savent faire de mieux.
On passe à quelque chose de beaucoup plus calme à présent avec "Lose To Night". Un titre aux riffs assez simples, et au refrain assez basique au chant clair, et aux guitares lead mélodiques, un morceau empreint de mélancolie et de tristesse. La piste suivante Collapsing Words est quant à elle beaucoup plus efficace, énergique et puissante. Les riffs sont ultra accrocheurs et agressifs, et la rythmique très mélodique et ultra entraînante. Quelques passages plus calmes et planants apparaissent par moments, ajoutant une atmosphère mélancolique aux parties plus lentes, l’un des titres les plus réussis de cet album. "The River" est un peu plus varié que les titres précédents. En effet, bien qu’en majeure partie composé de parties death mélodiques, aux riffs agressifs, avec une batterie puissante, et avec une batterie à la limite du black metal en début de piste, l’autre partie du morceau se veut plus lente, calme, avec des riffs et des parties mélodiques, nous faisant passer par diverses émotions, empreintes de mélancolie et de tristesse. La piste suivante, "Ephemeral", se montre d’une efficacité redoutable, avec une mélodie fichtrement bien composée, le chant growlé et les parties de batteries sont brutales, les parties de guitare ultra mélodiques sont superbement exécutées. Un titre puissant, efficace, et entraînant, qui n’est pas sans rappeler le In Flames de la fin des années 90 à l’époque de "Clayman" ou "Whoracle", probablement le meilleur de l’album.
On change un peu de registre avec "The Promethean Song", titre beaucoup plus calme et mélancolique que son prédécesseur. Le chant clair apparaît de nouveau sur cette piste, alternant avec les parties growlées de Niilo. Les parties de guitare sont quant à elles très bien composées, les soli sont magnifiques et superbement exécutés, un titre très mélodique et sombre à la fois, dans la continuité de ce que Insomnium nous a déjà offert de mieux dans le genre, confirmant ainsi un peu plus leur statut de valeur montante et confirmée dans la nouvelle scène death mélodique scandinave depuis quelques années désormais. L’album s’achève avec la piste éponyme "Shadows Of The Dying Sun". Un titre tout à la fois puissant et grave accompagné par le chant brutal du death metal, et mélodique et sombre dont le chant clair ajoute à l’aspect triste de leur musique.
En définitive, "Shadows Of A Dying Sun" marque un retour gagnant pour Insomnium avec un album de qualité, carré, très bien produit et composé, au son propre et puissant rendant l’ensemble harmonieux et les guitares bien mises en valeur. Bien qu’il n’apporte toutefois rien de nouveau, et reste dans les schémas classiques de ce que le combo finlandais nous a offert jusqu’à présent au cours de leur cinq précédents opus et dans ce qu’il sait faire de mieux, à savoir un death mélodique efficace associé à des passages plus sombres et mélancoliques, empreints de tristesse, rendant le style du groupe reconnaissable entre mille, ce sixième album évolue dans la continuité de son prédécesseur "One For Sorrow", et vaut vraiment le détour. Les fans du genre devraient y trouver leur compte.
"One For Sorrow"
Note : 15/20
Les Finlandais d’Insomnium sont de retour deux ans après leur album "Across The Dark", sorti en 2009 chez Candlelight Records, avec un cinquième opus "One For Sorrow", dans les bacs depuis Octobre 2011, qui marque leur première signature chez Century Media. Le titre de l’album fait référence à une comptine enfantine de laquelle peuvent en découler de multiples interprétations, au nombre de dix, racontées au travers de dix histoires différentes, ce qui explique les dix titres qui composent cet album. En ce qui concerne l’artwork, la pochette est superbe, plutôt sombre, les feuillages et oiseaux rappellent la nature et toute la mélancolie qui découle de leur musique. Le mélange du death mélodique scandinave et des sonorités plus progressives qui s’ajoutent à une musique plus mélancolique de par son côté "doom" permet de reconnaitre de suite le son d’Insomnium. Depuis ses débuts, le groupe a su nous proposer des albums tous aussi bons les uns que les autres.
Mais que vaut vraiment celui-ci ? La première piste ("Inertia") démarre lentement sur un morceau instrumental au clavier puis les instruments s’insèrent les uns après les autres pour évoluer peu à peu vers un son plus progressif, le ton est donné dès le début. Sur "Through The Shadows" le chant clair s’ajoute au chant "growlé", sur un son melodeath, pour un mélange quelque peu surprenant à l’oreille. La piste suivante, "Song Of The Blackest Bird", nous plonge dans un gros son death mélo beaucoup plus violent et agressif, aux riffs accrocheurs, le tout associé à des sonorités plus mélancoliques et mélodiques qui laissent transparaitre un sentiment de peine et de chagrin, l’un des principaux thèmes auquel le groupe fait référence dans ses textes. Le death prend de nouveau le dessus sur le côté mélodique sur le très bon "Only One Who Waits" pour un morceau violent et rapide, le clavier et la guitare font toutefois ressortir des sonorités plus douces par moments. Les choses se calment un peu sur la piste suivante ("Unsung") grâce à un titre plus mélodique de par certains riffs plus lents, le chant clair, dont j‘avoue avoir un peu de mal à accrocher, apparait de nouveau au milieu d’un gros chant death, au même titre que sur "Regain The Fire", une forte impression de tristesse et de mélancolie en ressort de ce dernier. L‘excellent "Every Hour Wounds" démarre quant à lui sur un gros riff rapide et agressif que l’on retrouve tout au long du titre, le son est accrocheur d’entrée de jeu, le tout entrecoupé de passages tout aussi mélodiques que sur les précédentes pistes. Les riffs à la death mélodique scandinave sont violents et agressifs, bref, un morceau efficace. Petit moment d’accalmie sur "Decoherence" avec un titre instrumental principalement constitué du trio clavier / guitare / batterie aux sonorités plus doom, qui joue plus sur l’émotion. Le death mélodique se mélange à un metal plus progressif dans son ensemble sur "Lay The Ghost To Rest" de par sa longueur (plus de 7 minutes), un son lourd et des riffs plus ou moins apparentés à ce genre, avec des sonorités à la Opeth par moments notamment au niveau des passages au chant clair et sur certains riffs, le chant death restant toutefois principalement présent sur cette piste. L’album s’achève avec le titre éponyme "One For Sorrow", qui comme son nom l’indique dégage un profond sentiment de chagrin et de détresse, sur un titre plus progressif, beaucoup plus calme que les précédents sur lequel le chant clair se mêle une dernière fois au chant "death".
C’est là un album varié et assez différent des précédents que nous offre les Finlandais, "One For Sorrow" sonne à mon oreille en effet beaucoup plus mélodique que leurs autres opus, de nombreuses touches de metal progressif s’ajoutant à leur death mélodique. Une atmosphère mélancolique et lourde se dégage de certains titres, les thèmes principaux évoqués dans les textes d’Insomnium, à savoir la perte d’êtres chers, le chagrin et leur deuil, y sont également pour beaucoup. Les influences à la Dark Tranquillity se font ressentir dans les sonorités mélodiques par certains riffs et au niveau du son de basse et guitare quelque peu similaire, ainsi que sur le chant death qui rappelle fortement celui de Mikael Stanne. Un bon album dans son ensemble, le groupe a su se renouveler et varier son style pour ne pas rester continuellement dans le même schéma musical, "One For Sorrow" n’est toutefois à mon sens probablement pas leur meilleur opus à ce jour.
"Across The Dark"
Note : 17/20
Quatrème album du groupe finlandais Insomnium, "Across The Dark" rentre dans la catégorie du metal mélancolique débordant de puissance. Mélancolie et puissance, est-ce que ce sont deux mots dans le metal qui pourraient coller ensemble ? La réponse est oui pour Insomnium. Nous berçant dans un death metal mélodique avec par moments des morceaux de doom metal, on pourrait presque réentendre Dark Tranquillity à ses débuts. Et oui, l’influence ce dernier est flagrante mais Insomnium sait tout de même nous embellir par son propre style. L’introduction d’"Across The Dark" commence par une introduction à la guitare claire où s’ajoutent progressivement la basse et la batterie le tout agrémentés d’un son de clavier symphonique. Et toute la musique monte d’un cran avec assurance. Les guitares se partagent le travail par une rythmique d’un côté et une mélodie de l’autre, le tout dans un son saturé. Le chant rauque plutôt lent se rajoute atteignant une intensité frénétique. Même si cette recette reste classique, Insomnium nous réserve tout de même des surprises avec un chant secondaire clair dans "Where The Last Wave Broke". La piste la plus fragrante qui aurait pu être composée par Dark Tranquillity est "Against The Stream". Et il n’y a rien de péjoratif dans ce que je dis. Et puisque je parle d’influences, je peux aussi citer la piste de 9 minutes "Lay Of The Autumn" où un passage de deux minutes rappelle furieusement le groupe Opeth. Mais hormis ces passages, Insomnium possède son propre style et peut faire partie des groupes qui auront une certaine reconnaissance sur la scène metal. Chaque écoute de l’album "Across The Dark" est un moment de bonheur qui peut vous accompagner aussi bien à travers le sombre que l’envie tout simplement d’écouter un bon album. Les pistes s’enchaînent avec tellement de facilité qu’il ne semblerait pas que l’on vient d’écouter 45 minutes de death / doom metal mélodique. Ayant vu Insomnium en concert avec Dark Tranquillity (bon, d’accord, j’arrête de les citer) pour la promotion d’"Across The Dark" (cf. live report), je peux être fier de posséder leur album et d’avoir eu la chance de les voir en concert. Pour conclure, les fans de death metal mélodique peuvent se le procurer en attendant le prochain album du groupe suédois DT (que j’ai assez cité dans cette chronique).