Avez-vous déjà pensé à intégrer des éléments de jazz dans votre musique ? Intercepting
Pattern oui. Lille Gruber (batterie, Defeated Sanity), Marte Auer (guitare / synthés,
Cerebric Turmoil), Clemens Engert (basse, Cerebric Turmoil, Infected The Swarm) et
Daniel Sander (chant, Stone Dust Engine) ont uni leurs forces pour inclure ces éléments à
leur base death metal pour "The Encounter", leur premier album.
Techniquement très doués, les musiciens ont décidé de se faire plaisir, et de ne se fixer
pour seule limite leurs envies. On retrouve donc du groove, des harmoniques folles, une
rythmique saccadée, des éruptions de guitare schizophrénique allant de passages aériens à
une longue démonstration de force qui ravira les mélomanes. Cependant, l’album peut
rebuter, de par son aspect complexe et quelque peu expérimental, et il n’est pas impossible
que l’on se perde à travers les riffs chiadés du groupe.
Quelques interludes viennent rythmer
la progression des morceaux grâce à des ambiances tout droit sorties d’un roman
d’anticipation ou de science-fiction. Des claviers angoissants viennent nous sortir de cette
torpeur entre death progressif, jazz et mathcore, et on en vient à regretter que le chanteur
soit aussi peu présent sur les morceaux. Car en effet, le groupe devient plus violent lorsque
les hurlements font partie des compositions, comme sur "Extragalactic Radio" ou
"Rebiogenesis". Mais la folie musicale est toujours présente, et certains morceaux sont en
dents de scie, comme "Fuga Finalis".
Bien qu’excellent d’un point de vue technique, Intercepting Pattern est un groupe à
réserver aux mélomanes aguerris. Si pour ma part "The Encounter" m’a laissé sur le bord de
la route, il trouvera sans nul doute son public.
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