Le groupe
Biographie :

Iskald est un groupe de black / thrash metal Norvégien formé en 2005 et actuellement composé de : Aage André Krekling (batterie) et Simon Larsen (guitare, basse, chant, clavier / Skaur, ex-Sacramental Fall, ex-Endymion). Iskald sort son premier album, "Shades Of Misery", en autoproduction en 2006, avant de signer chez Indie Recordings pour les sorties de "Revelations Of Reckoning Day" en 2008, "The Sun I Carried Alone" en 2011, "Nedom Og Nord" en 2014, et "Innhøstinga" en 2018.

Discographie :

2006 : "Shades Of Misery"
2008 : "Revelations Of Reckoning Day"
2011 : "The Sun I Carried Alone"
2014 : "Nedom Og Nord"
2018 : "Innhøstinga"


Les chroniques


"Innhøstinga"
Note : 14/20

Les Norvégiens d'Iskald sont de retour quatre ans après leur précédent album avec "Innhøstinga", cinquième oeuvre dans la discographie du groupe et prolongement direct des précédentes.

Pas de dépaysement donc puisqu'on retrouve bien un black metal à la fois mélodique, violent, poignant, bref du Iskald tout craché et toujours aussi bien exécuté. "The Atrocious Horror" ouvre l'album et renoue d'entrée de jeu avec ce black agité qui change de rythme et de structures toutes les trente secondes, qui mélange habilement mélodie et accès de rage et qui nous embarque dans le grand Nord une fois de plus. Une ouverture efficace et percutante même si le groupe ne maintiendra pas tout à fait le cap sur le reste de l'album, le grand défaut de "Nedom Og Nord" se faisant encore sentir à certains moments, à savoir des longueurs dans certains morceaux. Des baisses de régime qui cassent le rythme et qui sabotent des albums souvent bien foutus même si jamais exceptionnels. Iskald est un bon groupe mais qui ne sort malheureusement jamais de la catégorie "seconds couteaux". Pourtant, Iskald varie les plaisrs, n'hésitant pas à glisser de l'acoustique et à créer un bon équilibre entre violence et mélodie avec des riffs tranchants et froids. Mais même si cela donne toujours de bons albums au final, il y a quelque chose qui fait que l'on ne revient pas forcément vers eux quand on veut écouter du black. Il manque la petite étincelle qui permet à une album de vous marquer au fer rouge, pourtant la qualité est là et les morceaux sont plutôt bons. On note quand même que la musique du groupe est redevenue un peu plus compact, neuf morceaux pour cinquante-deux minutes c'est tout de même plus direct que six en quarante-huit minutes.

Niveau production, on est toujours sur du gros on, puissant et propre et vu la variété d'un album d'Iskald, c'est plutôt une bonne chose de pouvoir profiter de toutes les nuances sans avoir à se faire martyriser les tympans. La mélancolie habituelle du groupe est bien là elle aussi, "De Siste Vintre" en est un bon exemple avec son mid-tempo froid et sombre qui suinte la joie de vivre par tous les pores. En tout cas, comme je le disais, ce nouvel album ne présente aucun changement majeur et on retrouve bien vite nos marques sur "Innhøstinga". On retrouve aussi cette habitude de changer de ton d'un morceau à l'autre puisqu'on passe de la tristesse d'un "De Siste Vintre" à l'agressivité et à la froideur de "From Traitor To Beast" sans transition. Et encore, il n'est pas rare qu'Iskald s'amuse à faire ce genre de changement au sein d'un seul et même morceau, autant dire qu'il ne faut pas chercher une musique unidimensionnelle quand vous venez traîner vos oreilles chez ces Norvégiens. Malgré ces différentes sonorités, les albums d'Iskald ; "Innhøstinga" ne fait pas exception à la règle ; ne perdent rien pour autant en cohérence et le tout se fond dans la patte du groupe sans que rien ne dénote. Le morceau titre qui ferme l'album est d'ailleurs une bonne synthèse de ce que propose le groupe, celui-ci y alterne des passages violents sur fond de blasts à d'autres plus pesants et froids.

Voilà donc un nouvel album dans la droite lignée des précédents, il n'y a donc aucune raison de ne pas l'apprécier si la musique d'Iskald vous touche. Pour ma part, je persiste à penser qu'il manque un petit quelque chose à la musique du groupe pour être vraiment marquante. Malgré cela, on reste sur du bon black mélodique et violent et c'est déjà pas mal finalement.


Murderworks
Décembre 2018




"Nedom Og Nord"
Note : 14/20

Déjà 3 ans qu'est sorti "The Sun I Carried Alone", il était donc temps qu'Iskald revienne aux affaires et c'est chose faite avec "Nedom Og Nord". Pas de révolution à l'horizon en tout cas, le groupe n'a pas changé son fusil d'épaule et pratique toujours un black metal froidement mélodique et nerveux.

On note quand même des morceaux globalement plus longs, tapant tous plus ou moins dans les 7 minutes minimum. Par conséquent la musique d'Iskald se fait un peu plus touffue que sur "The Sun I Carried Alone" et les morceaux subissent plus de changements. Pas de quoi se perdre non plus dans un dédale de structures sans queue ni tête, mais c'est le genre de choses qui font que la musique d'Iskald subit ici quelques baisses de régime de temps en temps. Pas que les morceaux soient mauvais, loin de là même puisque le groupe excelle toujours dans l'art d'asséner des mélodies glaciales sur fond de double, mais ils subissent certaines longueurs qui auraient pu être évitées. Ce n'est pas dramatique mais la musique du groupe se faisait plus concise et plus efficace sur le précédent album, ce qui risque de porter préjudice à ce nouvel opus chez les amateurs du genre. Pour donner une idée précise de la chose, la durée de "Nedom Og Nord" est quasiment égale à celle de "The Sun I Carried Alone", mais celui-ci comptait trois morceaux supplémentaires ! Iskald prend donc ici le temps de s'étaler un peu plus, le problème étant que ça se sent justement dans certains morceaux et on se dit qu'une durée un peu plus courte aurait permis de retrouver l'efficacité de "The Sun I Carried Alone". Certains leur auraient sûrement reproché de ne pas évoluer, mais en dehors de la longueur des morceaux, ce nouvel album ne propose de toute façon pas de changements majeurs. Donc quitte à continuer sur la même lancée, autant garder l'efficacité dont ils faisaient preuve sur leur précédente galette.

Parce que oui, on retrouve le même chant écorché, les mêmes mélodies froides, cette même mélancolie qui parsème tout l'album mélangée à des accès de colère matérialisés par quelques accélérations, bref on retrouve vraiment la même formule que la dernière fois en version longue. Tout ça n'en fait pas un mauvais album, dans le genre c'est toujours bon mais il souffre de la comparaison avec son grand frère. Niveau prod', pas de problème par contre, Isklad ne fait pas partie de ces groupes de black qui enregistrent leurs albums dans la cave, ici c'est du gros son. Pour le reste, si on part du fait que les groupes officiant dans ce genre de black metal ne sont pas forcément les plus mis en avant ces derniers temps ça permet de relativiser, l'album est tout de même dans le haut du panier du genre et il n'y a que ceux qui ont vraiment apprécié "The Sun I Carried Alone" qui risquent de ressentir une légère déception. Pour les autres ce sera le grand voyage dans les contrées nordiques, le souffle gelé et mordant des tremolos typiques du black norvégien associé aux bourrasques de vent glacial de la double et au tranchant de quelques pointes de thrash disséminées ici et là.

Ce qui peux jouer en faveur d'Iskald, au-delà de la bonne qualité de sa musique, même si cet album est un poil en-dessous de son prédécesseur, est le fait que ce style de black metal n'est pas le plus pratiqué en ce moment, cédant la place aux groupes dits orthodoxes et au tout brutal. Ce mix de violence et de mélodies hivernales devrait donc quand même trouver son public.


Murderworks
Avril 2014




"The Sun I Carried Alone"
Note : 15/20

Oh tiens un groupe de black norvégien, ça alors ! Et déjà le troisième album pour Iskald, "The Sun I Carried Alone", après deux galettes que je n’ai pas eu l’occasion d’écouter. En même temps il faut dire que la scène black metal est très prolifique depuis des années, pour ne pas dire totalement surchargée. Et dans le genre la scène norvégienne se pose là quand même, la moitié des habitants du pays doivent faire du black donc ça n’aide pas vraiment à s’y retrouver.

Alors toute la question est de savoir ce que vaut ce troisième album d’Iskald par rapport au reste, il y a tellement de groupes que la moindre faiblesse peut rayer le groupe de la carte définitivement. Bon là j’ai de la chance Iskald se situe dans le haut du panier, le fait qu’il ne donne pas dans une énième version du true black pèse forcément dans la balance. Le groupe propose une mixture black assez mélodique, loin de l’enregistrement bourré de blast et enregistré dans les chiottes. Pas que je n’aime pas ça, mais des groupes de puristes ils suffit de se baisser pour en ramasser à la pelle. Bon je ne range pas Iskald parmi les puristes mais ce ne sont pas des révolutionnaires non plus, mais ils ont l’intelligence de suivre leur propre voie et de proposer quelque chose de plus pointu que les 3793465 clones de Darkthrone.

Nos Norvégiens arrivent à créer une ambiance, de belles mélodies et les morceaux se révèlent relativement riches. Malgré ce côté mélodique et beau la musique du groupe n’en reste pas moins du metal extrême, d’où des accélérations régulières qui viennent vous mettre un petit coup de fouet après un passage cristallin. Il n’est pas impossible que vous vous retrouviez en train de headbanguer dans votre salon, en vous imaginant naviguer à bord de votre drakkar sur les eaux tumultueuses de pétaouchnok plage. Bref tout ça pour dire qu’Iskald arrive à nous embarquer dans son voyage, sans compter que techniquement ça assure aussi. Pas de démonstrations à l’horizon, mais au moins c’est carré et ça joue bien, ce qui n’est pas forcément une constante dans le black.

C’est peut être une impression mais je me dit qu’en plus les groupes de black officiant dans cette veine se font rares en ce moment, on a tendance à privilégier le retour "roots" ou le gros brutal black qui tache. Les amateurs d’ambiances se retrouvent quelque peu lésés, en dehors à la limite de certains groupes dits orthodoxes qui arrivent eux aussi à installer un climat, le problème c’est que ce n’est pas du tout le même. Raison de plus d’encourager les groupes qui ressortent ce bon vieux black mélodique, encore plus quand c’est bien fait comme ici. Les 50 minutes de l’album passent quand même assez vite, preuve incontestable de la qualité d’un album. Le tout est soutenu par un son assez traditionnel pour du black, mais de fort bonne qualité et permettant de tout distinguer sans se cramer les tympans.

Donc si vous aimez votre black mélodique et rentre dedans sans être hyper bourrin vous devriez apprécier, les deux premiers albums étaient apparemment un peu plus agressifs. Je ne peux pas confirmer ce point là, mais ce que je sais c’est que celui-ci est un bon cru.


Murderworks
Août 2011


Conclusion
Le site officiel : www.iskald.com