Le groupe
Biographie :

Isole est un groupe de doom metal suédois formé en 2004 et actuellement composé de : Crister Olsson (guitare, chant / Ereb Altor, ex-Februari 93, ex-Forlorn), Daniel Bryntse (chant, guitare / Ereb Altor, Morannon, ex-Complicity, ex-Nightchant, ex-Windwalker, ex-Februari 93, ex-Withered Beauty, ex-Forlorn, ex-Sorcery, ex-Theory In Practice), Jimmy Mattsson (basse / Loch Vostok, The Experiment No.Q, ex-AutumnMoon, ex-Planet Rain) et Victor Parri (batterie / Desolator, Eosphorus, ex-Dark Forest of North, Hadriel). Isole sort son premier album, en Mars 2005 chez I Hate, suivi de "Throne Of Void" en Juillet 2006 chez I Hate, de "Bliss Of Solitude" en Janvier 2008 chez Napalm Records, de "Silent Ruins" en Février 2009, de "Born From Shadows" en Octobre 2011, de "The Calm Hunter" en Novembre 2014 chez Cyclone Empire, et de "Dystopia" en Août 2019 chez Hammerheart Records.

Discographie :

2005 : "Forevermore"
2006 : "The Beyond" (EP)
2006 : "Throne Of Void"
2008 : "Bliss Of Solitude"
2009 : "Silent Ruins"
2011 : "Born From Shadows"
2014 : "The Calm Hunter"
2019 : "Dystopia"


Les chroniques


"Dystopia"
Note : 15/20

On n'avait plus rien entendu d'Isole depuis un petit moment déjà puisque "The Calm Hunter" date quand même de 2014 ! Mais les Suédois sont enfin de retour avec "Dystopia" et n'ayez crainte, le groupe donne toujours dans un doom traditionnel épique et mélodique avec chant clair. Le dépaysement ne sera donc pas de mise mais le doom de qualité devrait bel et bien se faire entendre.

"Beyond The Horizon" nous accueille en nous mettant directement dans le bain avec des mélodies accrocheuses et comme je le disais, épiques, le tout soutenu par ce fameux chant clair qui fait toujours son effet. "Written In The Sand" réduit grandement le tempo et nous balance un doom dans la plus pure tradition à savoir triste et lourd avec des riffs bien sales. On sent évidemment la proximité avec Candlemass mais Isole n'a rien d'un tribute band et le groupe a posé sa patte depuis une bonne paire d'albums maintenant. "Dystopia" ne change rien à la formule qui a fait connaître ces Suédois mais continue à l'exploiter de fort belle manière balançant une bonne palanquée de morceaux tous aussi épiques que sombres. Comme d'habitude, on tourne autour des six ou sept minutes par morceau donc suffisamment longs pour installer les ambiances mais assez compacts pour ne jamais devenir barbants. Surtout que les membres d'Isole ne sont pas vraiment adeptes du riff qui dure dix plombes et que l'on répète à l'envie. Leurs morceaux sont suffisamment dynamiques pour retenir l'attention constamment et les racines heavy de ce genre de doom n'y sont sûrement pas pour rien. Les mélodies trouvent toujours un moyen de se faire une place et les lignes de chant accrochent l'oreille tout en faisant passer une tristesse incontestable. D'ailleurs, "You Went Away" est le parfait mélange de tout ça avec ses riffs pesants mais groovy, ses lignes de chant accrocheuses mais plombées et la tristesse générale prononcée posée sur un morceau au tempo énergique pour du doom, avec en plus quelques growls qui viennent se faire entendre vite fait. Presque un single dépressif au final ou au moins un morceau sacrément efficace qui tape là où il faut.

Donc si il n'y a pas vraiment de nouveautés ou d'expérimentations à attendre de ce nouvel album d'Isole, la qualité est là et ce nouvel album est un très bon représentant du genre une fois de plus. Si la musique du groupe vous a toujours parlé, il n'y a vraiment aucune raison d'être déçu cette fois encore, "Dystopia" fait son office avec brio et Isole nous prouve une nouvelle fois qu'il est une valeur sûre. Pas de longueurs à déplorer puisque les morceaux sont suffisamment maîtrisés pour garder leur impact, des mélodies magnifiques et poignantes mais qui ne perdent jamais ce côté sale et oppressant du doom, bref un très bon album qui passe comme une lettre à la poste et qui délivre exactement ce que l'on attendait de lui. "Galenskapens Land" nous rappellerait presque un certain Solitude Aeturnus que l'on aimerait bien réentendre un jour. "Forged By Fear", quant à lui a quasiment des airs de procession sur les couplets et fait redescendre la température de quelques degrés avec ses riffs pesants et ses lignes de chant empruntes d'une noirceur bien plus marquée que sur les autres titres. Bref, Isole varie les plaisirs et son doom ne s'enlise jamais dans un schéma prédéfini sans jamais trahir les codes du genre pour autant, un exercice de haute voltige qui permet à sa musique de rester intéressante de bout en bout. Comme d'habitude, l'album jouit d'une bonne production et le son est gros et puissant, là encore comme sur les précédents albums et une fois de plus plutôt adapté à ce style de doom.

Encore une fois, Isole nous délivre un bien bon album de doom épique et traditionnel. Certains diront qu'il n'y a rien de nouveau sous le soleil et ils auront raison, mais la qualité de "Dystopia" envoie ce détail aux oubliettes. Si vous aimiez déjà Isole, n'hésitez pas et si vous ne connaissiez pas encore, voilà une bonne occasion de s'y mettre !


Murderworks
Octobre 2019




"The Calm Hunter"
Note : 15/20

Déjà trois ans que "Born From Sshadows" est sorti, Isole est donc de retour avec "The Calm Hunter" et comme on s'en doutai,t le groupe n'a pas changé son fusil d'épaule. Toujours du doom, toujours du traditionnel et toujours aussi bon.

On retrouve nos marques dès le premier morceau, gros riffs alternés avec quelques mélodies plus lumineuses, le growl qui partage le micro avec un chant clair toujours aussi beau, bref Isole est resté Isole. 51 minutes de doom traditionnel une fois de plus dans la lignée des Candlemass et autres Solitude Aeturnus, avec toujours quelques claviers pour dramatiser encore un plus l'ambiance. Si vous avez loupé l'épisode précédentn sachez que Isole ne tape jamais dans le gros funeral qui tache, on reste dans un doom assez classieux et plus mélancolique que réellement déprimant ou écrasant. Alors certes quelques pointes d'agressivité sont glissées ici ou là, laissant l'occasion aux gros riffs de repointer le bout de leurs accords et au growl le soin de maltraiter le micro. Mais globalement c'est plutôt accessible, c'est peut-être ce que reprochent les puristes au groupe d'ailleurs, allez savoir ! En tout cas, ce doom-là est plutôt vivant, en témoigne un morceau comme "The Eye Of Light" qui accélère un peu le rythme pour du mid tempo qui paraît pour le coup plus énergique face au reste. En même temps, c'est une des particularités du groupe, faire des albums relativement variés et vivants ne se contentant pas de plaquer de gros accords avec des nappes de claviers fantomatiques en appui pour faire dépressif (attentio, j'aime bien le funeral et le gros doom baveux mais certains tombent dans la facilité). En fait, c'est le côté heavy metal qui ressort de temps en temps qui permet cette variété, notamment dans les soli de guitare toujours excellents.

Du coup, et comme pour son prédécesseur, les 51 minutes passent toutes seules et on ne s'ennuie jamais. Isole sait rendre sa musique dynamique et pour un groupe de doom, c'est plutôt balèze (bon ça va, je sors). En tout cas, c'est gars-là ont un don pour les mélodies et les lignes de chant qui font mouche à chaque fois, on a beau connaître la formule on se fait avoir à tous les coups. Bon ça va peut-être paraître péjoratif dit comme ça mais ça sonne vraiment comme une version plus accessible de Solitude Aeturnus, groupe excellent au demeurant et dont on aimerait bien avoir des nouvelles soit dit en passant. La seule grosse différence étant dans les quelques accélérations, notamment sur "Perdition" et qui rend très bien d'ailleurs, ou dans la présence de growls qui n'existent pas chez Solitude Aeturnus. Mais en dehors de ça, on sent que les deux groupes doivent avoir des influences communes, ou que c'est simplement Isole qui s'en inspire. Vu qu'il y en a un des deux qui ne donne plus signe de vie, on ne va pas se plaindre du fait qu'un autre prenne en quelque sorte le relais, même si encore une fois les deux n'ont pas tout à fait la même approche.

Nouvel album d'Isole dans la droite lignée de ses prédécesseurs, pas ou peu de changements par rapport à ce que le groupe nous livre d'habitude, mais une qualité incontestable, de belles mélodies, une ambiance prenante et une efficacité indéniable en font un album vivement conseillé aux amateurs du genre.


Murderworks
Janvier 2015




"Born From Shadows"
Note : 15/20

Dans la série des groupes qui sont là depuis un petit moment et sur lesquels je ne m'étais pas encore penché, je vous présente les doomeux Suédoix de Isole. Avec déjà 4 précédents albums à leur actif depuis 2005 on peut dire qu'ils n'ont pas chômé, ils bossent d'ailleurs tellement que le cinquième est là et qu'il s'appelle "Born From Shadows".

Vous allez me dire que le doom c'est large comme étiquette et vous aurez raison, Isole tape dans un style assez traditionnel. Et traditionnel dans ce cas là ça veut dire avec du chant clair, de très bonne qualité d'ailleurs ce qui n'est pas toujours le cas dans ce style. Pour faire simple, le groupe pratique un doom qui pourra plaire aux amateurs de Candlemass ou de Solitude Aeturnus. C'est assez classique dans la forme et ça semble donc réservé aux puristes du genre, mais c'est tellement bien fait et efficace dans le cas d'Isole que ce serait dommage de s'en priver et que ça pourrait attirer certaines personnes vers le doom.

On a toujours le rythme lent de rigueur, mais les morceaux sont assez variés pour ne pas devenir pesant dans le mauvais sens du terme. L'album est régulièrement émaillé de soli de guitares gorgés de feeling et relativement beaux la plupart du temps, de quoi faire ressortir un petit côté heavy à leur musique. Le chant clair comme je le disais plus haut est d'excellente qualité ici, les lignes de chant sont excellentes, inspirées et la voix de Daniel Bryntse est magnifique ! Alors comme je ne connais pas les autres albums vous comprendrez aisément qu'il va être compliqué pour moi de comparer celui-ci à ses prédécesseurs.

On note quelques fois, avec une certaine surprise, des passages relativement proches de ce que peut faire un groupe comme Swallow The Sun, en tout cas moi j'y ai pensé vers la fin de "Black Hours" par exemple. Et non ça ne fait pas tâche au milieu du reste plus traditionnel, ces types ne sont pas des débutants et savent gérer leur mixture proprement. C'est le genre de légères touches qui permettent de ne pas s'emmerder pendant une heure, et d'éventuellement intéresser des gens qui ne connaissent pas vraiment le doom. Parce que si le doom à l'ancienne pur et dur fait le bonheur des amateurs du genre, je ne suis pas certains que ce soit très simple à aborder quand on n'y est pas familier.

A la limite cet album d'Isole pourrait même être une porte d'accès vers le genre pas trop traumatisante, par expérience quand j'essaie de faire écouter du Solitude Aeturnus à des métalleux qui ne se sont jamais penchés sur le doom ils ont tendance à s'emmerder sec. Pourtant le talent de ce groupe dans le domaine n'est plus à prouver, l'approche plus ouverte et variée d'Isole pourrait peut-être en convaincre un peu plus à tenter le coup. Par contre ce sont les puristes qui risquent de déserter, d'après certaines réactions que j'ai pu lire par rapport aux précédents albums c'est visiblement le cas. De toute façon ces derniers ont déjà tous dû se faire un avis sur ce groupe, je ne m'adresse donc pas à eux.

L'ambiance générale est bien entendu sombre, mais pas déprimante. C'est juste mélancolique, les mélodies sont généralement très belles et font parfois ressortir un petit rayon de lumière au milieu de ces ténèbres. Logique finalement vu le titre de l'album, il faut bien de la lumière pour produire des ombres. Alternance que l'on retrouve dans le chant, puisque quelques growls se font entendre sur les passages les plus pesants, dont certains se rapprochent du funeral. Le contraste avec la voix claire de Daniel Bryntse au timbre très chaleureux est saisissant, je me répète mais ce mec a une voix claire magnifique et vous devriez jeter une oreille à leur musique rien que pour ça !

Je ne suis pas une encyclopédie du genre mais je l'apprécie beaucoup, je n'ai par conséquent pas les mêmes jugements de valeur. Toujours est-il que pour moi cet album est un bon cru, techniquement maîtrisé et inspiré dans sa composition.


Murderworks
Juin 2012


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/isoleofficial