"Playful Winds"
Note : 18/20
L’écrin, signé Blanca Vinas et Floriane Miny est tout simplement beau. Enthousiaste à l’idée de retrouver Jack And The Bearded Fishermen, son écoute passera en priorité. Désolé les autres. Découvert avec "Place To Hide" en 2011, le travail de ces mecs m’avait particulièrement séduit.
Un des trucs qui m’interpellent le plus c’est cette spontanéité dans le jeu. Déjà bien présente sur les précédents albums, elle trouve ici une place d’instrument supplémentaire pour venir soutenir les mélodies inspirées, toujours contre-balancées par un groove lourd.
Profonde dans la forme, la musique de Jack And The Bearded Fishermen est aussi incroyable d’universalité à l’image de "From Above" ou "Periscope" qui sont de véritables pépites. Les hommes revendiquent aussi des sonorités plus noise avec "Lips As Martyr" et "Season" juste après l’entracte de mi-album. S’ajoute à ça une basse prépondérante qui soutien l’ensemble d’un son rond et puissant. Quand vient le tour de "Playful Winds" je suis sur le cul, figé, les yeux dans le vide. Placé à ce moment de l’album, le titre prend tout son sens. Bravo.
J’éprouve beaucoup de nostalgie à l’écoute de cet opus. Je ne me l’explique pas. Mes pensées s’enchaînent comme une playlist mal fichue, pas toujours positive mais ancrée dans le réel. C’est ça aussi Jack And The Bearded Fishermen : de l’émotion. Tu ne ressentiras peut-être pas les mêmes mais je serais surpris que tu ne te laisses pas emporter dans le vent de tes propres pensées.
Une auto-production ? Fichtre ! Quel travail !
Encore une pépite défendue par Singularités.
Le genre d’album que je range soigneusement sur l’étagère.
"Place To Hide"
Note : 17,5/20
C’est le 19 Mars que le nouvel album de Jack And The Bearded Fishermen sera disponible. La présentation de l’album est alléchante avec un enregistrement et un mixage fait au Rec Studio et un mastering accompli au New Alliance East Studio. Avant de jeter une oreille au son jetons un œil à ce qui l’enveloppe, une photo simple mais représentative de l’intérêt du groupe pour la pêche (même en musique ils parviennent à nous en recaser un peu !). L’album s’ouvre sur "Scenario", et ça sent bon le rock noise, c’est frais et poivré comme une herbe fraichement coupée.
Le groupe jette l’ancre dans des sonorités aériennes mais appuyées et "Roam Until The End" le confirme avec un chant qui sait se faire discret mais indispensable et des guitares franches sans exagération. La voix est très agréable et noisy sur tous les morceaux dont certains se démarquent vocalement comme "Closed", "Beginner" ou encore "Hands Up, Old Man" souvent appuyé par un rock solide comme un nœud de huit. "DF Code" se passe et je fais mille fois le tour de ma cervelle avant de trouver. Cette musique me rappelle Taint, découvert l’année passée sur un concert avec Karysun. Les cordes ne sont pas surpuissantes mais impose une force naturelle diffusant des riffs au groove titanesque ! C’est là que réside le lien entre ces deux groupes. Mais ne nous arrêtons pas là nous ne sommes qu’à la moitié de l’album qui se poursuit avec "Between The Ghosts". Là encore le groupe nous enveloppe de sonorité tantôt chaudes tantôt fraiches avec toujours ce sens aigu de l’efficacité ! Le groupe connaît la finalité de sa musique et maitrise à merveille les moyens de nous y emmener. "Invisible Song" fait également partie des titres qui se suffisent à eux-mêmes et JATBF l’a bien compris en laissant la musique faire son travail quasiment sans chant. Le morceau suivant intitulé "42 Minutes Later" se trouve un peu en retrait par rapport au reste des compositions mais reste néanmoins agréable à l’écoute. L’album se clôt sur "Place To Hide", dernier petit délice de cette galette, un titre instrumental qui vous berce d’une douceur trompeuse.
Jack And The Bearded Fishermen sont les pêcheurs, "Place To Hide" leur appât, vous êtes leur proie, et je vous garantis que ça vaut le coup de mordre l’hameçon.
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