Le groupe
Biographie :

Jesus Chrüsler Supercar est un groupe de death'n'roll suédois formé en 2011 et actuellement composé de : Nicke Forsberg (batterie), Robban Bergeskans (chant / basse) et Christopher Sirén (guitare). Jesus Chrüsler Supercar sort son premier album, "Among The Ruins And Desolate Lands", en Mai 2013 chez Vön Hell Records, suivi de "35 Supersonic" en Mars 2016 chez Rodeostar Records, et de "Lücifer" en Mai 2019 chez Dr. Music Records.

Discographie :

2013 : "Among The Ruins And Desolate Lands"
2016 : "35 Supersonic"
2019 : "Holy Chrüst - Horn Alley Live Session" (EP)
2019 : "Lücifer"


La chronique


Jesus Chrüsler Supercar est un groupe suédois, au nom assez marrant d'ailleurs, qui nous amène son troisième album "Lücifer" et qui, à la suprise générale, pratique le death'n'roll à la Suédoise. Plus précisément à la Entombed parce que dans le genre, c'est quand même un peu le patron, donc si vous aimez la graisse et les gros riffs, ouvrez grandes vos oreilles, il y a peut-être quelque chose pour vous par ici.

On va être encore plus précis en ajoutant que la musique de Jesus Chrüsler Supercar sent le Entombed période "To Ride, Shoot Straight And Speak The Truth", un death'n'roll plus rock que death. Vous vous doutez donc bien que le groupe mise tout sur l'efficacité et le groove, d'où des morceaux généralement assez courts. La plupart d'entre eux tournent autour des trois - quatre minutes et balancent la sauce sans se prendre la tête. On retrouve d'ailleurs le son de guitares graisseux typique du genre et qui sent fort la HM2 et un chant à cheval entre le rock et le chant gueulard de L-G Petrov. On entend même plusieurs fois le même genre de larsen en début de morceaux qu'en entame de "Wolverine Blues", c'est dire si l'influence d'Entombed se fait sentir ! Le morceau-titre ouvre l'album et annonce la couleur d'entrée de jeu, ça va groover sévère et le death affiché sur l'étiquette ne se fait sentir que dans certains riffs un poil plus sombres que le reste et le groove justement. Mais la substantifique moelle de Jesus Chrüsler Supercar, c'est bien le rock bien gras, on le sent bien plus présent que le death et la fusion des deux se fait surtout sentir avec encore une fois ce groove de tous les diables (parce que oui, il y a du groove dans ces deux styles). C'est sûr que ce "Lücifer" n'invente rien mais mon petit doigt me dit que ce n'était pas le but, il se contente donc de balancer onze morceaux directs dont le but est de vous faire voler la crinière et vous déboîter les cervicales. C'est plutôt réussi et si certains métalleux vont être déçus de ne pas sentir plus de hargne là-dedans, les plus groovy d'entre vous devraient prendre leur pied sur ces quarante-trois minutes de gras.

Si l'influence d'Entombed est toujours incontestable sur ce nouvel album, Jesus Chrüsler Supercar s'en sort en appuyant plus fort sur le côté rock comme je le disais plus haut, du coup même si la ressemblance est quand même frappante, on évite le syndrome de la pompe totale, de peu c'est vrai. Dans ce cas, la semi-pompe passe mieux puisque L-G Petrov avait posé quelques voix sur "Among The Ruins And Desolate Lands", le premier album du groupe, donc si le patron adoube, ça va. Disons que sur "Lücifer" Entombed a copulé avec Motörhead pour donner une idée de la chose. Malgré ces sonorités clairement identifiables, le groupe nous réserve une petite surprise en fin d'album avec un morceau de plus de sept minutes plus lourd, plus sombre et qui fleure bon le blues et qui permet de terminer l'album sur une note plus plombée. La preuve que Jesus Chrüsler Supercar a quelque chose de plus à offrir qu'une resucée d'Entombed quand il ressent l'envie de se lâcher un peu. J'aimerais bien qu'il s'en donne la peine plus souvent à l'avenir d'ailleurs, ça permettrait de varier les plaisirs, d'enrichir sa musique et de rendre le tout simplement plus intéressant et de tirer son épingle du jeu. Je me doute bien que le groupe se fait plaisir et qu'une partie du public sera contente d'avoir une musique si proche de ce que faisait Entombed à l'époque, et ne fait plus maintenant, mais un peu plus de personnalité ne ferait pas de mal et n'enlèverait rien à l'impact ou à l'efficacité de leurs morceaux. D'autant que comme je le disais, "Black Blood", le dernier morceau en question, montre que Jesus Chrüsler Supercar sait faire autre chose. Si le groupe exploite cette variété à l'avenir, je serai le premier à approuver et je suis sûr que cela lui permettrait de se faire un peu plus remarquer.

Un troisième album efficace qui ne sort pas de rails fixés par les deux précédents essais du groupe, un death'n'roll plus rock que death qui sent fort le Entombed et un peu le Motörhead. Ce n'est certes pas inventif mais c'est clairement groovy, direct et efficace donc si la perspective de retrouver du Entombed période "To Ride, Shoot Straight And Speak The Truth" avec un zeste de "Wolverine Blues" vous enchante, vous pouvez foncer les yeux fermés.


Murderworks
Juillet 2019


Conclusion
Note : 14/20

Le site officiel : www.jesuschruslersupercar.com