"In The Realm Of Ash And Sorrow"
Note : 19/20
Just Before Dawn continue sur sa lancée avec un nouvel EP fin 2021. Intitulé "In The Realm Of Ash And Sorrow", il s’inscrit dans la continuité du son du groupe créé en 2012 en Suède,
et composé actuellement d’Anders Biazzi (guitare / basse, Gods Forsaken, ex-Amon
Amarth), Jon Rudin (batterie, Wombbath, Dead Sun, ex-Ashcloud) et Remco Kreft
(chant, Soulburn, ex-Grand Supreme Blood Court). A noter que Gustav Myrin (guitare,
Gods Forsaken) a participé à l’enregistrement du groupe avant de quitter le groupe.
L’EP débute avec la groovy et massive "Waltzing Hummel", une composition à la base
pesante et efficace. On sent que le death metal coule dans les veines des musiciens qui
nous offrent une puissance de feu brute et imposante dès les premières notes, qui seront
rapidement renforcées par un chant agressif, mais on retrouve également quelques parties
plus lancinantes avant que "Bloodlands" ne vienne nous écraser. Les harmoniques lacérantes
rejoignent la section rythmique et les hurlements qui nous roulent littéralement dessus à la
manière d’un char d’assaut, puis "The Hours Before The Dawn" viennent alimenter une
atmosphère inquiétante et oppressante. La régularité du morceau lui donne un aspect
mécanique extrêmement froid et définitivement sombre tout en profitant de certains leads
épiques qui créent un contraste intéressant. "In The Realm Of Ash And Sorrow" prend la suite
avec une rythmique aussi pesante et puissante que lancinante et mélancolique, tout en
restant accrochée à ces racines death old school à chaque instant. Le tempo semble
diminuer tout en accueillant les leads aériens de Björn Brusse (Graceless) avant de se
renforcer, et de céder la place à "Drowned", une reprise d’Entombed, après un final très
calme. Ce dernier titre est dédié à Sven Groß (Fleshcrawl, Burial Remains) et L.G. Petrov
(Entombed, Entombed A.D., Firespawn, Morbid), deux figures du death metal old
school, malheureusement décédés en 2021, tout en respectant cet esprit gras et basé sur
l’efficacité et des tonalités purement accrocheuses.
Le death metal de Just Before Dawn est directement inspiré des racines du style. "In The Realm Of Ash And Sorrow" est un EP incroyablement efficace, qui respecte à la lettre les
codes du style tout en lui insufflant cette énergie putride et grasse qui la caractérise.
L’hommage à Sven Groß et L.G. Petrov est sincèrement apprécié et appréciable.
"An Army At Dawn"
Note : 18/20
La guerre est une chose cruelle et impitoyable, tout comme la musique de Just Before
Dawn. Créé en 2012 par Anders Biazzi (basse jusqu’à 2017 et guitare, Gods Forsaken,
ex-Amon Amarth), le musicien recrute Brynjar Helgetun (batterie, Crypticus, Johansson
& Speckmann…) et Jonny Petterssonn (chant, Ashcloud, Gods Forsaken, Henry Kane,
Ursinne, Wombbath…) en 2014. Le groupe fait un bout de chemin, et 2017 marque
l’arrivée de Jon Rudin (batterie, Wombbath, ex-Ashcloud…) et Gustav Myrin (guitare,
Gods Forsaken…). Après un bref passage de Dave Ingram (chant de 2018 à 2019,
Benediction, Ursinne…), le groupe enregistre "An Army At Dawn", son quatrième album.
Vous pensiez entendre un énième album de death metal à la suédoise ? Raté. En plus du
line-up de qualité du groupe, on retrouve une ribambelle d’invités sur ce disque. Ralf
Hauber (Heads For The Dead , Revel In Flesh), Mathias Nastolin (Decaying), Daimen
Terry, Thomas Clifford (Blood Of Serpents, Throne Of Heresy), David Nilsson (Feral),
Andreas Stenlund (Harmdaud), Mattias Parkkila (Birch Mountain, Malfeitor), et Robert
“Rio” Karlsson (Creeping Flesh), tous vocalistes.
Outre le fait que la rythmique pioche dans un death metal piochant dans des racines old
school et quelques influences d’un doom / death sombre, sur lequel il est aussi simple de
headbanguer dans son coin que d’aller distribuer des mandales dans une fosse transpirante,
l’addition de tous les guests est tout bonnement excellente. Chaque morceau a son identité
propre, sa personnalité, et je me permets d’être un peu philosophe en les comparant à la
guerre elle-même. Personne ne vit une guerre de la même façon, et si la base est la même
pour tous, nous avons tous notre interprétation de la chose. Il en va de même pour les
morceaux : chaque chanteur pose sa voix et son âme sur le titre, apportant autant de
nuances qu’il y a de titres.
Alors que sur le papier, "An Army At Dawn" est ambitieux, rien n’arrête ce char d’assaut. Just
Before Dawn est plus qu’un groupe, c’est un concept à lui tout seul, et c’est ce qui le
distingue des autres. Pour ma part, c’est un oui.
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