Le groupe
Biographie :

Kamelot est un groupe de power metal américain fondé à Tampa (Floride) en 1991 par le guitariste Thomas Youngblood et le batteur Richard Warner. Il signe un contrat avec le label Noise Records et se fait connaître en pleine renaissance du heavy metal mélodique au milieu des années 1990. Kamelot joue une musique heavy metal symphonique / progressive d'influence plus européenne qu'américaine. C'est d'ailleurs en Europe que le groupe rencontre le plus de succès.

Discographie :

1995 : "Eternity"
1996 : "Dominion"
1998 : "Siege Perilous"
2000 : "The Fourth Legacy"
2001 : "Karma"
2003 : "Epica"
2005 : "The Black Halo"
2007 : "Ghost Opera"
2010 : "Poetry For The Poisoned"
2012 : "Silverthorn"
2015 : "Haven"
2018 : "The Shadow Theory"
2023 : "The Awakening"


Les chroniques


"The Awakening"
Note : 15/20

J’entretiens une drôle de relation avec Kamelot. Autant j’adore la formation avec des albums comme "The Fourth Legacy", autant elle m’ennuie, malgré la présence sur plusieurs de ses supposés meilleurs album, de l’un de mes chanteurs préférés du metal mélodique en la personne de Tommy Karevik. En fait, je dis souvent à la blague (et dans toute blague, il y a souvent un fond de vérité) que si Seventh Wonder, "vrai" groupe de celui-ci, prend trop de temps à sortir des nouveaux albums, c’est qu’il est pris dans Kamelot.

Le paradoxe que je vis avec Kamelot est le même que j’entretenais avec Stratovarius. Les deux sont des vétérans du metal mélodique / power metal et je n’ai rien contre le fait qu’ils vampirisent leur propre musique. Cependant, il vient un moment où l’on ne peut même plus reconnaître un album d’un autre ou bien une pièce d’une autre tant c’est toujours la même recette. "The Awakening" n’échappe pas à ce constat. Suite à l’habituelle intro, l’album se poursuit sur "The Great Divide" qui, comme je le mentionnais, pourrait être sur n’importe quel autre album du groupe et on n’y verrait aucune différence. Tout s’avère interchangeable, les mélodies, les riffs, la structure, etc.

Au-delà de cette critique sur la nature répétitive de la musique de Kamelot, il ne faudrait pas être de mauvaise foi pour autant. En tête d’affiche, difficile de ne pas mentionner la magistrale interprétation au chant de Karevik qui, comme je le mentionnais en préambule, est une sommité du genre. Ses lignes mélodiques sont sublimes et n’ont d’égal que son registre et sa prestance. C’est au niveau des pièces que le bât blesse à mon humble avis. Oui, les arrangements sont épiques, oui l’album sonne grandiose, mais pourtant, c’est générique au possible. Pour moi, Kamelot a toujours été et demeura ce groupe aux moments magiques suivi de chansons telles des quotas à respecter.

Le triste conclusion que je me dois de tirer et qui, pour les amateurs du groupe sera une bénédiction, est que ce groupe n’est vraiment pas pour moi. Pourtant, "The Awakening" est loin d’être un mauvais album. Il plaira aux purs et durs du groupe qui prendraient sans doute n’importe quoi du moment que cela vient de leur groupe favori.


Mathieu
Avril 2023




"The Shadow Theory"
Note : 15/20

Kamelot revient trois ans après "Haven" avec un nouvel album concept nommé "The Shadow Theory". Toujours dans la veine des deux derniers albums et avec le chanteur suédois Tommy Karevik, le groupe va vers des horizons plus modernes. On le resent encore plus dans cet opus qui contient plus d'éléments électroniques ("Amnesiac"). Le power mélodique frôle, au travers de ces 13 morceaux, l’indus mais sans jamais en être réellement. Du coup, le groupe ne perd pas de son identité même si les envolées épiques sont moins présentes.

Avec cet opus, le groupe revient vers une musique plus énergique, et cela se remarque surtout avec des ballades qui deviennent beaucoup plus agréables, tout en sobriété. On s’éloigne des anciennes qui étaient omniprésentes dans les autres albums et qui étaient pratiquement tout le temps insipides et niaises. "In Twilight Hours", en duo avec Jennifer Haben (Beyond The Black), s'écoute ainsi sans problème et on n'a pas cette impression de titre fleur bleue qui ne sert à rien. L'autre titre que l'on pourrait qualifier de ballade par alternance est "Stories Unheard", et là aussi elle passe très bien car on a de beaux passages calmes et d'autres plus entraînants, ce qui est un bon compromis.

Il y a également du dynamisme dans les autres morceaux, notamment ceux avec Lauren Hart (Once Human) en guest qui growle sur "MindFall Remedy", et "The Proud And The Broken" où il y a Sasha Paeth d'Avantasia en renfort, sans oublier le coup de coeur de l'opus qui est "Phantom Divine (Shadow Empire)". Dans ce dernier, on a des mélodies très marquantes et efficaces. Il est juste dommage que les growls de Lauren ne soient pas plus mis en avant car là ils sont vraiment trop dilués. "Kevlar Skin" se révèle quant à lui assez pêchu et "Ravenlight" marche parfaitement grâce à sa simplicité. Et puis il y a les petites surprises comme "Burns To Embrace" qui est un curieux mélange de folk et d'électronique avec en prime des passages mélancoliques. "Vespertine (My Crimson Bride)", avec son côté lumineux et aérien, est lui aussi à part sans être aussi surprenant.

Kamelot a réussi encore une fois à nous livrer un album qui fonctionne et qui nous fait passer un bon moment. Ce "The Shadow Theory" est complet et vivant, et même s'il n'y a rien de vraiment génial ou exceptionnel, il y a de quoi être plutôt satisfait du résultat.


Nymphadora
Mai 2018




"Haven"
Note : 15/20

Après plusieurs tournées dans le monde, on retrouve Kamelot avec un onzième album, "Haven". Ils en ont fait du chemin depuis 1991 ! Il y a eu des hauts mais aussi des bas lorsque l’inspiration n’était plus là ou des problèmes avec des membres du groupe comme le départ de l’emblématique Roy Khan. Depuis, c’est le chanteur Tommy Karevik qui le remplace et cet album est son deuxième après "Silverthorn" en 2012. Un "Silverthorn" qui a d’ailleurs bien joué son rôle de transition sans être non plus exceptionnel. On retrouve donc le groupe trois ans plus tard avec un line-up soudé et solide !

Les 13 titres que nous propose Kamelot sont ici assez variés, dans un style power mélodique avec des touches de symphonique plus marquées que sur les autres albums. La musique est toujours épique ("Liar, Liar") mais peut-être moins qu’avant, on ressent de la modernité que ce soit dans le synthé ou dans les mélodies. Certains titres ont été composés pour plaire au plus grand nombre... Sans parler de "commercial", la facilité d’écoute est sans équivoque dans "End Of Innocence" ou dans le simple mais efficace "Veil Of Elysium". Mais bon, cela n’est pas bien grave car ce ne sont que quelques titres faciles d'accès parmi les nombreux que contient l'album, d'autant plus qu’il y en a de bons et intéressants comme "My Therapy", "Insomnia" qui est dynamique et entraînant, ou "Beautiful Apocalypse". Les deux titres avec Alissa White-Gluz (chanteuse d’Arch Enemy / ex-The Agonist) sont également très bons ! "Liar, Liar (Wasteland Monarchy)" est vivant, plein de peps, et les growls / chant clair d’Alyssa le rendent encore plus énorme ! Et le second titre, "Revolution", plus rentre-dedans et super énergique, donne bien envie de bouger. Tous ces morceaux sont bons mais notre coup de cœur de l’opus est "Citizen Zero" qui est pesant, théâtral et sombre. Les riffs et les ambiances ont un petit côté malsain et décalé bien cool. C’est un titre très accrocheur qui ne peut passer inaperçu !

Le reste de l’album n’est pas vraiment réussi à l’instar de "Fallen Star" est est trop léger et pas assez marquant. Et comme dans tous les albums de Kamelot, on a le droit aux ballades "guimauve"… elles sont rarement intéressantes, niaises et manquent de profondeur. "Under Grey Skies" (en duo avec Charlotte Wessels de Delain et avec Troy Donockley de Nightwish à la cornemuse irlandaise) est donc sans grande surprise ennuyeux, insipide et sans vie, et ne nous émeut pas du tout. L’autre ballade, "Here’s To The Fall", n’est pas mieux mais est peut-être plus sobre et moins niaise.

Malgré ces points négatifs (qui ne concernent au final que trois titres), cet opus est vraiment agréable, il rythmé, varié et prenant !


Nymphadora
Mai 2015




"Silverthorn"
Note : 13/20

Après "Poetry For The Poisoned" en 2010 qui n'avait pas fait l'unanimité et le départ de leur ancien chanteur Roy Khan, Kamelot nous revient avec Tommy Karevik au chant pour un neuvième album "Silverthorn". Et à l'écoute de cette nouvelle voix nous ne sommes pas déstabilisés car elle est très proche de celle de Roy. Avec une ressemblance qui est aussi physique, les Américains n'ont donc pas pris le risque de désorienter le public.

Une superbe intro "Manus Dei" donne le ton de ce nouvel opus assurément symphonique. En effet, les orchestrations et les choeurs n'ont jamais été si présents et s'éloignent d'un monde épique pour des ambiances plus classiques. "Sacrimony" est rythmé et comprend de beaux passage des cuivres donnant de la grandeur au morceau. Tommy est accompagné de deux guests, Elize Ryd du groupe Amaranthe au chant clair et Alissa White-Gluz pour le chant guttural. Cela rajoute de la diversité et rend ce morceau prenant avec plein de suspense. Les ambiances sont tantôt froides et inquiétantes tantôt aériennes et lumineuses, à l'image du refrain qui est enjoué. La fin est vraiment flippante, mélangeant des cris agonisants et un fredonnement enfantin. Rapide puis ralentissant quand le chant modulé arrive, "Ashes To Ashes" est plutôt entraînante et rentre vite en tête. Le synthé et la guitare se livrent un combat intense de solos, ce qui est assez original et inattendue. "Torn" se révèle être le bijou de l'album ! Plein de force et d’âme, ce titre nous embarque complètement avec des sonorités orientales un peu dans le style de "Night Of Arabia" dans l'album "The Fourth Legacy" ! Les riffs sont planants et sombres à la fois. Une ligne de piano principal accompagnée par des violons compose la ballade "Song For Jolee". Tommy chante avec ses tripes et cela fait bien plaisir. Ce titre est plutôt simple mais efficace, s'emballant avec des instruments metal à la fin, on retrouve le piano et le violon décidément très présents dans cet album. Les guitares sont écorchées avec un côté heavy sympathique. Des chorus viennent en bloc échanger avec le chant principal et les parties plus douces d'Elize.

"My Confession" débute avec des sonorités futuristes presque metal indus. Bien que ce titre soit plutôt sympa, rien ne se passe réellement. Le piano revient avec une douce mélodie, puis c'est toute la force des instruments symphoniques qui rejoignent les guitares toujours aussi nerveuses. Un peu plus rythmé pour une ballade, "Falling Like The Fahrenheit" se révèle bien mou et on a du mal a réellement accrocher... "Solitaire" est un peu gentillet et trop lisse, n'amenant rien de nouveau. Des cloches d'église retentissent avec des chants religieux accompagnés par un orgue dans "Prodigal Son", on se croirait à une messe. Puis, le chant de Tommy et les chorus résonnent plein de pureté et d'émotion. Mais voilà, la magie s'efface vite avec la venue d'une guitare acoustique et des autres instruments venant petit à petit, même les passages metal ne nous transportent pas... Et que dire de l'intervention d'Alissa qui est censé chanter sur ce titre ? En effet, même après plusieurs écoutes, impossible de savoir où est son passage ! A part quelques vocalises en fond quasi inaudibles, rien à l'horizon... donc c'est bien dommage que sa splendide voix ne serve à rien ici. "Continuum" est une outro assez mélancolique avec de belles vocalises. Puis le vide pendant une minute pour découvrir une fin avec du violon.

La première moitié de l'album est vraiment bonne avec des morceaux inventifs et passionnants, mais l'autre moitié s'avère vraiment décevante... En effet, à partir du septième morceau, aucun titre ne sort du lot et le tout devient très ennuyeux !


Nymphadora
Novembre 2012


Conclusion
L'interview : Tommy Karevik

Le site officiel : www.kamelot.com