Constitué de Kyle Simons de Upon Infliction, de Gus Rios de Gruesome, de Jeramie Kling que vous avez pu entendre récemment chez Inhuman Condition ou Venom Inc. et de l'infatigable Dirk Verbeuren (qui doit être capable de jouer de la batterie dans son sommeil), le groupe Kill Division nous balance sa première torpille "Peace Through Tyranny" et accrochez-vous à vos slips parce que ça faire mal ! Au programme du grindcore pur et dur qui renvoie à ces bons vieux Terrorizer et qui a donc prévu de vous pétrir les cervicales sans ménagement.

C'est très simple, l'album contient onze morceaux dont une reprise de Terrorizer justement ("Barely Alive", un morceau issu d'une répétition de 1987, un clin d'oeil aux connaisseurs) pour moins de vingt-quatre minutes au total, pour ceux qui doutaient de la brutalité de l'engin voilà qui met les choses au clair. "If You Only Knew" va se charger de vous accueillir comme il se doit avec ce bon vieux d-beat qui amène de fortes senteurs punk et donc de grindcore des origines. Les blasts ne tardent pas à débarquer et on part sur du bon vieux grindcore à l'ancienne, ce qui était le but puisque le groupe avait l'intention de se rapprocher de Terrorizer donc et des vieux Napalm Death. On sent clairement la filiation et cette petite vingtaine de minutes ne fait clairement pas dans la dentelle avec ce qu'il faut de bourrinage, de blasts et de groove teinté de cette urgence héritée du punk. Les trois premiers morceaux tournent chacun autour des trois minutes et sont les plus longs de ce premier album, quand vous les aurez écoutés et que vous aurez profité de leur finesse vous comprendrez que le reste de "Peace Through Tyranny" ne va pas vous épargner non plus. Alors ce n'est bien évidemment pas ici que vous allez trouver la moindre trace d'innovation et on s'en fout un peu, on est venu chez Kill Division pour en prendre plein la gueule et à ce niveau-là c'est mission accomplie !

Arrivé au morceau-titre, on tape dans les morceaux un peu plus courts et là forcément ça envoie un peu plus fort, les blasts sont majoritaires et globalement le d-beat recule un peu. Kill Division se fait plus énervé et balance la sauce sans perdre de temps, ça tombe bien c'est exactement ce qu'on voulait entendre. "Freak" balance quand même un tempo plus lourd mais cela ne dure pas longtemps et la furie reprend bien vite ses droits. "Cultists", quant à lui, ne fait pas de cadeau et ne perd pas de temps en palabres, ça bourrine dans tous les sens et en à peine plus d'une minute la messe est dite. Pareil pour "Rise Against" qui défonce tout sur son passage et contient tout ce qu'il faut pour faire une belle boucherie sur scène si jamais se groupe devait se produire live un jour. Vu les emplois du temps des membres impliqués, rien n'est moins sûr, mais croisons les fesses et serrons les doigts. En attendant, vous pouvez vous mettre la bête en boucle dans les oreilles, vingt-quatre minutes ça passe vite et quand on a besoin de se défouler un peu on en arrive vite à le relancer pour le plaisir. Et si chacun a l'air d'avoir enregistré ses parties dans son coin ou au moins un studio différent, l'ensemble sonne quand même très bien, c'est puissant, propre et organique, bref ça colle parfaitement à du grindcore. Pour un style de musique aussi spontané et dans lequel le DIY est si important cela aurait été le comble d'avoir un son en plastique quand même !

"Peace Through Tyranny" ne perd donc pas de temps en balance tout ce qu'il en un peu plus de vingt minutes avec un grind dans la lignée de Terrorizer et de Napalm Death, donc brutal et groovy. Kill Division porte bien son nom et ne devrait pas trouver grand-monde debout à la fin de l'écoute de ce premier album rageur et direct.