Koldbrann est un groupe de black metal norvégien fondé en 2001, qui officie dans la pure tradition nordique. A part quelques splits et singles, on avait techniquement plus entendu parler d’eux depuis "Moribund" en 2006. On les attendait donc avec impatience.

Dès le premier titre, on se rend compte qu’il n’y avait en fait aucune crainte à avoir. D’office, nous sommes plongés dans une atmosphère glaciale et somme toute très rock and roll. Suit ensuite le "tube" de l’album si je peux m’exprimer ainsi, morceau qui a fait l’objet d’un clip et d’un single : "Totalt Sjelelig Bankerott". On y retrouve le petit côté rock, voire même punk qui semble être la ligne directrice de cet album. Personnellement, ça me fait penser à du Satyricon, ou peut-être même aux nouveaux Darkthrone. Le chant est incisif, et les guitares efficaces. Un titre très accrocheur, qui personnellement m’a vraiment emballée.

Changement d’atmosphère avec le titre suivant, un instrumental, "Hjertets Holodomor", d’une durée de moins d’une minute. Mais il n’en fallait pas plus pour distiller une présence malsaine voire glauque. Pas trop le temps de méditer sur le sujet, on retourne dans le vif de l’action avec "Drammen". On retourne à une atmosphère froide et tranchante, et à un titre d’une redoutable efficacité. A peine le temps de souffler que les premiers accords de "Stolichnaya Smert" se font entendre. Bon là, ça tourne vraiment au punk. Mais franchement, on ne peut arriver qu’à une seule conclusion, c’est un mélange quasiment parfait. On découvre une nouvelle courte instrumentale, "Terminal Transnitrii", dans la même veine que la précédente. Toujours aussi lugubre. J’aurais tendance à regretter que ces titres ne soient pas plus longs, je pense qu’ils auraient pû apporter un petit potentiel supplémentaire à l’album. Là, ils font plus cheveux sur la soupe qu’autre chose.

On aborde déjà la septième chanson de l’album, "Phantom Kosmonaut". Le titre présente un côté un peu plus ambiant. J’avoue sans regrets avoir eu quelques petits moments d’absence pendant le titre, car j’étais occupée à planer loin là bas. La guitare de "Goat Lodge" m’a fait descendre de mon petit nuage (ou de ma petite montagne, on a affaire à un groupe norvégien après tout). De nouveau, un titre efficace et sans détours, qui m’a un peu fait penser à du Carpathian Forest. "I Eklipsens Skimmer" confirme l’impression générale de l’album, et s’arrête assez brutalement pour laisser place à une nouvelle chanson instrumentale. Baptisée "Sans Soleil" (c’est en français, autant en profiter !), elle fait résonnance aux deux précédentes et me laisse de nouveau frustrée par sa longueur (oui je plaide coupable). Dernière chanson de l’album, "Inertia Corridors", chanson qui a achevé de me faire comprendre que cet album était un petit coup de maître. Et on est bons pour planer une nouvelle fois, en se laissant porter par la guitare.

Au final, Koldbrann nous a sorti un album étonnant et aussi détonnant des clichés de la scène actuelle. On y retrouve certaines influences, mais aussi une originalité certaine. Mon seul regret réside dans les instrumentales qui à mon goût, auraient trouvé plus de puissance, dans une durée plus longue, mais qui au final ne déservent pas l’album. Un très bon effort de Koldbrann, j’ose espérer qu’ils ne nous feront pas attendre aussi longtemps pour sortir le successeur d’un "Vertigo" qui franchement mérite qu’on y penche une oreille.