Le groupe
Biographie :

Korpiklaani signifie "Clan de la forêt perdue" en finnois. Anciennement appelé Shaman (de 1993 à 2002), le groupe, créé par Jonne Järvelä (chant / guitare), produit deux CDs aux sonorités davantage folk et moins metal. L'idée de changer le nom a permis au groupe de modifier leur style musical et ainsi s'orienter vers un folk metal influencé par les mélodies traditionnelles et les légendes finlandaises. Les thèmes des chansons, en plus du rapport avec la nature, reviennent souvent vers l'alcool et les femmes. En 2003, le premier album, "Spirit Of The Forest" sort chez Napalm Records. Suivent en 2005 "Voice Of Wilderness" (avec un nouveau batteur, Matson, mais le dernier album avec Arto (basse), Ali (percussions) et Honka (guitare) ; trois nouveaux membres feront ensuite leur apparition : Jarkko (basse), Cane (guitare), Juho (accordéon)), "Tales Along This Road" en 2006, et "Tervaskanto" en 2007. Fin 2007, ils changent de label et passent de Napalm Records à Nuclear Blast. Un cinquième CD, "Korven Kuningas", plus folk, sort le 21 Mars 2008. En 2009, naît un sixième album intitulé "Karkelo", ainsi qu'un septième en 2011 intitulé "Ukon Wacka". En Septembre 2011, Korpiklaani annonce le départ de Hittavainen (dans le groupe depuis 2003) à cause de problèmes de santé qui rendront les sessions d'enregistrement et les tournées impossibles à effectuer. Il est remplacé par le violiniste Teemu Eerola, puis par Tuomas Rounakari en 2012. Leur huitième CD, "Manala" sort le 3 Août 2012. Juho quitte le groupe en 2013 et est remplacé par Sami Perttula. Le neuvième album, "Noita", sort en Mai 2015. Le dixième album, "Kulkija", sort en Septembre 2018. "Jylhä" sort en Février 2021.

Discographie :

2003 : "Spirit Of The Forest"
2005 : "Voice Of Wilderness"
2006 : "Tales Along This Road"
2007 : "Tervaskanto"
2008 : "Korven Kuningas"
2009 : "Karkelo"
2011 : "Ukon Wacka"
2012 : "Manala"
2015 : "Noita"
2018 : "Kulkija"
2021 : "Jylhä"


Les chroniques


"Jylhä"
Note : 17/20

Sortez les bouteilles, Korpiklaani est de retour ! Depuis 2003 (1993 sous le nom de Shamaani Duo puis Shaman), les Finlandais nous font danser et accompagnent notre consommation d’alcool festive, et c’est aujourd’hui "Jylhä", le onzième album que Jonne Järvelä (chant, Jonne), Cane (guitare / choeurs), Jarkko Aaltonen (basse), Tuomas Rounakari (violon), Sami Perttula (accordéon) et Samuli Mikkonen (batterie, Profane Omen, ex-Jonne) nous proposent !

Le premier constat de l’album est simple : Korpiklaani a mûri. Bien sûr, on retrouve ces rythmiques dansantes, ce folk metal guilleret qui donne envie de prendre son voisin par le coude de se jeter dans une fosse qui transpire la bonne humeur et qui sent la bière, mais le groupe va nous donner plus que cette mixture énergique qu’ils nous servaient auparavant. Pendant une heure, le groupe va alterner des éléments énergiques que l’on connaît déjà et que l’on aime comme on l’entend dans les riffs de "Verikoira" ou "Niemi", de la joie en barre avec "Leväluhta", des titres plus doux et axés sur le un pur folk finlandais comme pour "Mylly" ou "Tuuleton", que le groupe mélange avec un metal lourd. Je remarque également que le chanteur a beaucoup travaillé sur sa voix avec "Sanaton Maa", un morceau assez intense qui pioche dans un heavy traditionnel en plus des éléments folk.

Mais le vocaliste n’est pas le seul à avoir progressé, car "Kiuru" propose des parties très efficaces pour tous les musiciens, "Miero" lorgne du côté du metal progressif avec une ambiance planante, et "Pohja" mélange plusieurs influences pour nous faire nous ruer dans la fosse. On retrouve les tonalités dansantes sur "Huolettomat", qu’elles soient accompagnées d’une saturation guerrière ou de son clair entraînant, puis c’est "Anolan Aukeat" qui vient faire la part belle aux instruments folk pendant que la rythmique nous accroche. "Pidot" confirme que le groupe se livre à des expérimentations sonores avec une guitare qui emprunte au blues, puis une rythmique joyeuse qui laisse les musiciens jouer entre eux. Dernier titre, "Juuret" propose des sonorités plus sombres et mélancoliques, mais l’esprit du groupe reprendra le dessus.

Korpiklaani s’améliore, Korpiklaani innove et Korpiklaani surprend ! Tel un bon vin, "Jylhä" arrive après près de vingt années de carrière dans la folie, l’énergie et l’alcool pour nous proposer une cuvée très intéressante qui fera taire les détracteurs du groupe.


Matthieu
Février 2021




"Kulkija"
Note : 12/20

Je ne suis pas certain d’avoir réellement besoin de présenter Korpiklaani, tant ils me semblent être devenus en quelques années un groupe incontournable pour tout amateur de metal folk. Créé en 1993 sous le nom de Shamaani Duo (puis Shaman puis Korpiklaani en 2003) et mené depuis les débuts par Jonne Järvelä (chant / guitare), le groupe sort aujourd’hui "Kulkija", son dixième album sous ce nom (Shaman ayant sorti deux albums). De nombreux musiciens se sont succédés dans le line-up, mais les plus anciens sont Matson (batterie, ex- Depravity) et Cane (guitare, ex- Supreme Court). Jarkko Aaltonen (basse) est arrivé en 2005, alors qu’il faut attendre 2012 pour que Tuomas Rounakari (violon) ne prenne son poste et 2013 pour l’accordéoniste Sami Perttula. Le groupe est également connu pour ses déboires liés à l’alcool sur scène (qui est également le thème principal de beaucoup de leurs chansons), mais continue de plaire autant que d’attiser la critique.

L’album commence par "Neito", un titre très festif au son particulier comme le groupe sait en faire à la pelle. L’introduction presque rituelle ne laissait absolument pas présager un son aussi joyeux, mais on se laisse assez facilement embarquer dans cette danse. Les Finlandais enchaînent avec "Korpikuusen Kyynel", un titre un peu plus lent et à la rythmique qui a perdu cet éclat de joie qu’avait le titre précédent. Le refrain devient un peu plus lourd, mais la présence des instruments folkloriques le rend tout de même assez entraînant. Après un petit solo de batterie, le titre reprend. Alors que je m’attendais à ce que Jonne garde cette voix puissante tout au long du titre, le chant est presque plaintif, et cette composition devient mélancolique. On reste dans un aspect sombre et mélancolique avec "Aallon Alla", qui reprendra cependant une certaine joie de vivre au niveau du refrain. Je ne reconnais tout de même pas le Korpiklaani que j’avais découvert en 2011, et ce n’est sûrement pas "Harmaja" qui me réconciliera avec l’univers des Finnois. Ce titre acoustique ne me laissera d’ailleurs aucun souvenir, et j’avais presque l’impression de ne jamais l’avoir écouté la deuxième fois, mais j’apprécie tout de même un peu plus la voix du chanteur.

"Kotikonuut" renoue avec une rythmique plus enjouée, mais également avec des riffs plus puissants. Si je ne suis que très peu touché par ce metal folk, je remarque que l’approche du groupe est vraiment différente des autres albums, avec notamment une place beaucoup plus importante laissée à la basse. On continue l’aventure avec "Korpikalliota", un autre titre qui me fait à nouveau penser qu’il manque un peu de puissance au groupe pour être réellement efficace. Cette pensée sera finalement évincée par le refrain à plusieurs voix et à la batterie martiale. "Kallon Malja" est également différente de ce que je connaissais du groupe, car pendant près de dix minutes, l’ambiance ne cessera de changer : parfois froide et lente, parfois plus rapide et entraînante, mais toujours agrémentée de cette touche que j’appellerai la “touche finlandaise”, qui rend la musique imposante et presque impénétrable. Le chant du frontman est également très différent du rendu habituel, et me surprend beaucoup.

On enchaîne avec un "Sillanrakentaja" qui n’a de folk que l’accordéon en fond, car ce titre est clairement une composition de heavy metal traditionnel. Je suis mauvaise langue, car vers la fin le violon apparaît soudainement et donne cette touche folk que l’on espérait plus, mais la surprise continue avec "Henkselipoika" qui renoue enfin avec quelque chose de constant. Loin du Korpiklaani des débuts, mais avec cet engouement et cette vigueur que l’on appréciait tant chez les Finlandais ! Enfin jusqu’à ce que le chanteur ne nous murmure quelques paroles à l’oreille. S’ensuivra un break soporifique, puis à nouveau cette sympathique rythmique. Difficile de rester concentré, mais "Pellervoinen", une autre instrumentale folklorique enjouée va probablement ravir les amateurs de musique celtique, mais malgré mon amour pour cette culture je reste à nouveau de marbre. Suis-je devenu un puriste qui ne jure que par le blackened-slamming-progressive deathcore ? Ou est-ce que les nouvelles compositions de Korpiklaani ne sont plus du tout au niveau de ce qu’ils faisaient avant ? Eh bien "Riemu" va répondre à cette question : le groupe faiblit. Par moments la guitare repart sur une rythmique puissante, mais ça ne dure pas, et je passe bien vite à "Kuin Korpi Nukkuva" qui va enfin me… ah non en fait. Le chanteur fait des expérimentations vraiment étranges avec son chant, et les musiciens ne parviendront pas à redresser la barre. On finit avec "Juomamaa", une sorte de gigue qui part dans tous les sens en mélangeant de manière très hasardeuse un chant moyen et une rythmique presque entraînante mais pas trop, et "Tuttu On Tie", une longue composition qui fait penser au titre "Ukon Wacka", mais sans la puissance. Ce qui est bien dommage.

Je veux bien admettre que mes goûts ont changé, et dans le doute, j’ai réécouté les anciens albums de Korpiklaani que j’avais adoré. Je veux bien admettre que le groupe change de style, et pour ça j’ai écouté quelques titres conseillés par une grande amatrice du genre. Mais non, "Kulkija" ne me fait absolument rien. Est-ce que c’est pour autant un mauvais album ? Probablement pas, mais je n’ai très honnêtement pas le courage ni l’envie de l’écouter une troisième fois.


Matthieu
Septembre 2018




"Noita"
Note : 18/20

Avec Korplikaani, nous avions l'habitude d'avoir un album de leur part presque tous les ans. A croire que le groupe fonctionnait presque comme une petite usine avec un certain rendement. Cette fois-ci, il a fallu pratiquement trois années pour que le groupe sorte son nouvel album "Noita".

Dans ma chronique précédente concernant l'album "Manala", j'avais bien précisé que l'ambiance des instruments folk avait été plutôt réduite au profit des guitares et de la batterie. Je voudrais même rajouter que lorsque le groupe jouait en live les chansons de celui-ci, je ressentais de la déception, presque de l'ennui. Et qui disait live ne m'emballant pas disait perte d'intérêt pour le groupe et son nouveau tournant musical. Alors, je ne sais pas si le groupe a pensé à moi en faisant cet album (peu probable...) ou bien s'il voulait revenir à ses racines beaucoup plus folk (très probable) mais le bonheur d'écoute est revenu, me rappelant le mythique "Tervaskanto".

En effet, Korplikanni remet en avant les instruments folkloriques. Le retour de l'accordéon et du violon se fait vraiment ressentir, s'alignant au même niveau que les guitares. Un vrai retour aux sources. Concernant le chant, Jonne Järvelä est toujours autant reconnaissable entre tous, et c'est un vrai plaisir de l'entendre chanter des refrains que nous pourrons reprendre en live. Sur les 10 pistes, que du vrai folk metal qui saura nous faire bouger dans tous les sens avec la mention "retour aux sources". Les interludes ont été mis de côté et deux chansons se rapprocheraient presque du progressif de par leur durée de six minutes ("Minä Näin Vedessä Neidon" et "Sen Verran Minäkin Noita"). Je précise que celles-ci ont plus un côté ballade mélancolique mais il n'y a pas de quoi perdre le fil durant l'écoute de l'album.

Mais ce que Korplikanni a vraiment réussi pour cet album "Noita", c'est le charisme des chansons. En effet, entre "Manala" et cet opus, j'ai la neurone du cerveau "envie de les revoir en live" qui s'est réenclenchée. Et franchement, il serait bien fou de ne pas se procurer "Noita", surtout pour ceux qui sont restés accros à la période "Tervaskanto". Et bien entendu, cet album est absolument vital pour connaître les nouvelles chansons et ainsi pouvoir accompagner les Finlandais durant leurs prochains concerts (dans un futur très proche, je l'espère).


JU
Mai 2015




"Manala"
Note : 16/20

Comme tous les ans, nous avons droit à la sortie du nouvel album folk metal Korpiklaani. Au niveau de la pochette, toujours le même visuel qui confère l'identité du groupe. Jusque-là, rien d'anormal. Si je me souviens bien des autres albums, le style du groupe avait pour but de nous divertir sur des rythmiques typées ska en nous faisant danser avec votre partenaire bras dessus bras dessous, ou bien tout seul avec votre chopine de bière sans avoir l'air ridicule. Eh bien, chers buveurs de boissons alcoolisées et aussi non alcoolisées, il va falloir un peu mieux tenir votre verre car le groupe s'est orienté vers un style metal qu'ils ne nous avait pas habitué à exploiter.

En effet, dès la première piste, on attaque sur des rythmiques bien tapantes avec une batterie très mise en avant, un accordéon un peu plus en retrait et des riffs à la guitare tapant dans le style heavy metal. Korpiklaani reste cependant reconnaissable grâce à son chanteur mais quel changement surprenant ! Même effet sur la piste suivante, ça sent plus le pogo qu'autre chose et un côté plus guerrier avec un chant qui déboîte comme il faut. Et l'on n'oublie pas les refrains bien accrocheurs ! Vient ensuite "Rauta" avec ses passages plutôt étranges qui déstabilisent quand les guitares ne sont pas présentes et c'est là où on se dit qu'ils ont bien craqué sur certains moments qui sont plutôt délirants. Et pour continuer, on aboutit enfin à une piste qui pourrait ressembler aux albums précédents mais en gardant tout de même l'esprit que veut générer cet album. Et après "Petoeläimen Kuola" qui possède un côté heavy / thrash, on passe à une chanson plus douce avec un violon mis en avant sur des guitares acoustiques et un chant toujours reconnaissable. Bonne coupure après toutes chansons restant assez orientées vers les pogos renverseurs de bière. De tout l'album, seules deux pistes ne m'ont pas emballé plus que ça : il s'agit de la piste instrumentale "Dolorous" qui même si elle est bien réalisée ne colle pas vraiment à l'ambiance de l'album. Et sans oublier cette piste complètement bizarre aussi instrumentale "Husky Sledge" avec un violon pas vraiment accordé et un tambourin remué qui n'apporte pas grand chose non plus. Heureusement que cette piste dure moins de 2 minutes.

Pour conclure, je vous rassure, Korpiklaani n'a rien perdu de son âme conservant violon, accordéon, chant et toute l'instrumentation metal. Disons que j'ai été surpris m'attendant à quelque chose de plus festif. Mais après plusieurs écoutes, cela reste un très bon album à écouter et démontre que les Finlandais possède encore de très bonnes idées.


JU
Août 2012




"Ukon Wacka"
Note : 17/20

Septième album du plus grand défenseur des festivités alcooliques, Korpiklaani reste toujours dans le domaine du folklorique metal festif. Il peut-être vrai que souvent les groupes commencent à être usés de par leur style qui semble par moments donner les mêmes airs et accords sur chaque album, d’où une certaine lassitude et abandon de leur suivi de carrière. Mais grâce à cet album "Ukon Wacka", il semblerait qu’un vent de fraîcheur se soit installé dans le groupe. En effet, les riffs ont évolué vers des accords beaucoup plus graves comparés à "Tervaskanto" mais il reste toujours ce thème festif qui sonne d’emblée dès le début de "Louhen Yhdeksäs Poika". Et dès "Päät Pois Tai Hirteen", les rythmiques de la musique ska se développent avec un solo violon et toujours les cris "Hey" poussant l’envie de lever les chopines de bière à leur santé. "Tuoppi Oltta" par son accordéon en introduction se fait beaucoup plus remarquer par son refrain qui m’a vraiment plus qu’emballer et pourrait être une des meilleurs pistes qui animerait les soirées médiévales (surtout avec le pont où le mot "La" est dit plusieurs fois de suite). Et après la bière et la vodka, il était normal que Korplikaani s’attaque à un nouveau breuvage qui cette fois-ci vient du Mexique : la Tequila. La boisson vénérée par le groupe mise en chanson est une dédicace à tous les fans d’Amérique du Sud. Celle-ci est basée sur un metal festif, rapide et dont le refrain se mémorise très facilement (un indice, c’est le nom de la boisson citée précédemment et le titre de la chanson). Et après, que dire des autres pistes à part que vous reconnaîtrez d’entrée le style du groupe et que vous saurez apprécier son évolution. Si, je voudrais parler de la dernière commençant par un doux folk s’imprégnant de guitares lourdes. Et puis tout s’accélère d’un coup à l’apparition du chant. C’est fort, c’est plus que bon, on ne s’y attend pas et elle dure un peu plus de six minutes. "Surma" est la piste taillée pour le live car si vous suivez son rythme, il y aura plus d’alcool par terre que dans votre verre ou gosier. Pour conclure, le renouvellement du son de Korplikaani a été une vraie réussite et le fait de sortir leur album "Ukon Wacka" après deux ans d’attente (alors que le groupe en sortait un presque tous les ans) nous a permis de digérer leur précédentes galettes afin de se regorger avec plus de plaisir de leur nouveau breuvage.


JU
Mars 2011


Conclusion
L'interview : Cane

Le site officiel : www.korpiklaani.com