Les groupes ayant eu des débuts difficiles sont légion, et ce souci n’a pas échappé à
Lahmia. Créé en 2001 en Italie, il faudra attendre 2005 pour la première démo et 2012, soit
plus de dix ans après la fondation du groupe, pour le premier album ! Il a fallu moins
longtemps à Flavio Fianello (guitare, Theatre Des Vampires), Corrado Ciaccia (basse),
Mathias Habib (guitare), Francesco Amerise (chant) et Andrea Torre (batterie, Drakens
Orden) pour composer, enregistrer et sortir "Resilience", le deuxième album de la formation.
Je vous invite d’ailleurs à le découvrir à mes côtés.
On commence par les riffs énergiques et bourrés d’harmoniques d’"Elegy For A Dying Sun".
Le groupe joue un death mélodique inspiré et rempli d’émotions et d’influences gothiques.
Le chant de Francesco colle parfaitement à la rythmique des Italiens, et les guitares offrent
un univers riche à ce morceau, qui se terminera un peu vite pour laisser au groupe la
capacité d’enchaîner avec la rapide "Her Frantic Call". A nouveau, les harmoniques des
guitares nous emportent alors que la rythmique entraînante nous saisit à la gorge.
Parfaitement encadré par une batterie puissante qui sait s’apaiser de temps à autres, le
morceau est à mes yeux l’un des plus efficaces du combo, avec cette ambiance à moitié
épique à moitié sombre. Ce titre se terminera sur un refrain surpuissant après une guitare
acoustique et ouvre finalement la porte à la douce "Divide Et Impera". Car même si la
rythmique accélère, et que des choeurs hurlés apparaissent soudainement, ce morceau est
apaisant à mes oreilles, et je laisse mon esprit vagabonder jusqu’à l’extinction du riff, pour
enchaîner avec "The Frayed Lines Of Time". Ce titre ralentit encore la cadence pour prendre
ce que le death mélodique a offert de meilleur ces dernières années, avec une guitare lead
perçante, une basse vrombissante et une rythmique saccadée.
Le morceau suivant, "Void Of Humiliation", n’accélèrera pas le tempo, bien au contraire. Son
introduction en tapping hypnotique instaure une ambiance qui se poursuit grâce une
rythmique lente et enivrante, sublimée par un chant torturé qui retranscrit parfaitement les
paroles. Cette tornade passée, le groupe enchaîne avec la longue "The Age Of Treason".
Plus de onze minutes de long pour cette composition aussi mélodique que technique qui
met du temps avant de faire venir le chant, mais l’instrumentale est telle qu’on ne ressent
aucune lassitude à écouter cette introduction. Le côté mystique est mis en avant grâce aux
choeurs, mais le groupe choisit d’accélérer la cadence jusqu’à un break saccadé. Et à
nouveau, la rythmique ralentit, mais elle ne tardera pas à repartir dans un élan épique. On
passe à la virulente "Limitless" et ses riffs féroces ponctués d’harmoniques sanglantes qui
savent se transformer en accords dissonants et son blast véloce qui se mue facilement en
torrent de double pédale. Et nous arrivons déjà au dernier titre de cet album avec l’excellent
"Existential Vastness", qui démarre doucement. Bien que très violents dans leur sonorités, les
riffs sont froids et semblent très distants, mais ils se déversent sur nous tels une pluie de
lames. Et les hurlements du chanteur sont les plus intenses que j’aie entendu jusque là.
Ce deuxième album sonne comme une confirmation pour Lahmia : le groupe est fin prêt à
en découdre avec la scène internationale pour défendre l’excellent "Resilience". Les Italiens
ont certes pris le temps pour mettre sur pied ces compositions, mais notre attente est
récompensée par un merveilleux univers. A découvrir d’urgence.
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