Le groupe
Biographie :

La Phaze est un groupe de Pungle français né au début des années 2000. La "Pungle" ? C’est la contraction de "punk" et de "jungle", et c’est bien cette hybridation qui donne son identité au groupe qui va également chercher son inspiration dans le downtempo, le ragga ou encore le hip-hop et la drum and bass. Après une réelle reconnaissance dans le milieu underground et un style de plus en plus affiché, c’est en 2004 avec une tournée aux côtés de Manu Chao que le groupe décolle véritablement. Jusqu’en 2007, le groupe enchaine les concerts et les festivals à l’international jusqu’en 2013, où, après un dernier album le groupe se sépare. Après quatre ans de silence le groupe annonce son retour en 2017 et nous propose, enfin, un nouvel album en 2020 : "Visible(s)".

Discographie :

2001 : "Cushy Time" (EP)
2002 : "Pungle Roads"
2003 : "Tension" (EP)
2003 : "Punglistic Mixture"
2005 : "Fin De Cycle"
2008 : "Miracle"
2008 : "Peine De Vie" (EP)
2011 : "Psalms And Revolution"
2020 : "Visible(s)"


La chronique


Quand on connaît le passif engagé de La Phaze, on peut trouver énormément d’interprétations quant à l’artwork de "Visible(s)" qui enveloppe l’album du retour d’un groupe qui avait disparu durant plusieurs années. Peu importe les conclusions que tu tireras de ce visuel, une chose est certaine, La Phaze a encore des choses à dire et, a priori, leur engagement reste total.

Dès "Comme David Buckel" qui ouvre l’opus, on retrouve les sonorités qui font l’âme de cette formation, les sonorités electro dynamiques mêlées à la force du rock. Le refrain me fait inévitablement penser à un générique de dessin animé avec un héros charismatique. David Buckel est-il un héros ? Je dirais d’avantage un symbole, celui de quelqu’un qui a utilisé la manière la plus violente et radicale pour dénoncer. La Phaze aussi va balancer sur tous les sujets qui leur tienne à coeur à la différence près que la musique, et même les paroles, gardent toujours un ton positif ou au moins d’espoir. Pour parvenir à faire passer ces messages, quoi de plus efficace que des refrains semblables à des hymnes que chacun d’entre nous pourra chanter en concert ou en festival. C’est d’ailleurs sur scène que le groupe est venu prendre la température de leur retour, vis à vis du public, mais également d’eux-mêmes.

Les Français n’ont rien perdu de leur énergie et ce nouvel album est soutenu par une production ultra léchée qui s’apprécie particulièrement sur les sonorités drum & bass / jungle où la profondeur du son et l’intensité des basses est primordiale. Côté punk et rock, les riffs sont toujours tranchants, l’énergie est intacte et nous reconnaîtrons avec facilité la voix unique de Niko des Tagada Jones qui s’est invité sur "Cogne". Les textes tiennent toujours une place centrale dans cet opus et sont transverses à nos problèmes d’aujourd’hui qui sont malheureusement toujours les mêmes qu’hier. On comprend aisément que le groupe ait envie de reprendre le micro. Du respect de la planète à la réinsertion sociale, en passant par les violences conjugales, le groupe martèle des évidences qui, pour autant, font la une des journaux toutes les semaines si ce n’est pas tous les jours.

Pour être tout à fait honnête, replonger mes oreilles dans une musique qui m’avait fait danser quand j’étais au lycée me faisait peur. J’avais peur de ne plus être entraîné par cette musique hybride, parfaite pour sauter en festival, et peur d’être déçu par des textes dans lesquels je ne me reconnaîtrais plus. Il ne m’aura pas fallu beaucoup de temps pour être aspiré de nouveau par les énergies positives de la musique. Pour ce qui est des textes ? Ils ont su évoluer dans le bon sens et pour les résidus d’hymnes révolutionnaires, ils nous rappellent à tous que nous aussi on avait des convictions avant qu’on finisse par rentrer dans le cadre sans même sans rendre compte…


Kévin
Octobre 2020


Conclusion
Note : 17/20

Le site officiel : www.facebook.com/laphaze