Franchement, quand on regarde les membres, il y en a deux, c’est le public d’Ultra Vomit (avec tout le respect que je leur dois). Mais il y a le petit du milieu, qui a l’air un peu plus teigneux, crâne rasé, visage tatoué. Lui, il transpire la musique de cet album. Tom de son petit nom, avec sa gueule de leader n’est pour une fois pas chanteur-guitariste mais batteur, et pousse un peu la voix pour certains choeurs. Bel hommage à tous les batteurs oubliés.

Je m’égare mais ce que je voulais dire c’est que leurs tronches m’avançaient moins que l’artwork sur ce qui m’attendait. Mais c’est souvent le cas dans la musique, on aurait très bien pu imaginer Claudio Capeo dans un groupe de metalcore si on se basait juste sur son apparence. Je m’égare encore. Ces ossements d’animaux qu’ils utilisent sur leurs pochettes c’est à la fois très esthétique, ça colle au propos, et en même temps j’ai un peu de mal moi qui ne mange plus de viande depuis six mois. Allez-y, crachez-moi dessus, de toute façon je fais en sorte qu’on me déteste depuis le début de cet article.

Du coup, ce nouvel effort de Leeched il défonce. C’est d’une violence si sombre, imagine la truie qu’on égorge pendant qu’elle met bas dans un coin d’entrepôt mal éclairé. Bon app’. C’est abusé. "To Dull The Blades Of Your Abuse" (je l’écrirais pas deux fois) nous met KO dès l’intro avec "The Hound’s Jaw". C’est très simple, si tu la digères, tu vas adorer la suite. C’est brut, fracassant, écrasant, noir, et la liste des adjectifs synonymes est longue et chiante donc je ne vais pas l’écrire. Tu as compris l’idée, écouter Leeched quand tu es enfermé chez toi c’est sentir les murs et le plafond se resserrer sur ton petit corps potelé. Du hardcore oui mais pas que…

Les dissonances sonnent à merveille - c’est pas de JC Van Damme, c’est de moi - posant le côté industriel de la musique. J’avoue ne pas avoir tout de suite étais séduit par la performance vocale mais je dois bien admettre qu’au fur et à mesure de l’écoute je trouve qu’elle se marie extrêmement bien aux instruments, aux riffs, et qu’elle pose un édifice sonore déjà très lourd. Par la même occasion, on saura apprécier les parties instrumentales lancinantes, progressives, déstabilisantes jusqu’à souvent éclore sur un chaos d’un autre visage. C’est colossal, inouï.

Un monstre
A écouter très fort
A écouter très tard
Parfaitement adapté aux situations de perdition de l’humanité.
Coucou les voisins
Bisous les copains