"Perverseverance"
Note : 15/20
Ami amateur de gros son, tu vas être aux anges avec ce nouvel opus de Lividity. Fondé en
1993 en tant que one-man band par Dave Kibler (guitare / chant), il recrutera finalement des
musiciens deux ans plus tard. A ce jour, c’est Von Young (chant / guitare, ex-Deaden),
Garrett Scanlan (batterie, ex-CorpseVomit) et Jake Lahniers (basse / chant, ex-Deaden)
qui sont à ses côtés pour la sortie du cinquième album du projet. Au programme, du gore,
de la saleté, et du gras. Beaucoup de gras.
On commence avec le sample introductif de la délicate "Kill The Fuck" qui va mettre les
choses à plat : on est pas là pour enfiler des perles. Enfin si, mais des perles mortes. Enfin
non, c’est pas ce que je voulais dire, mais…. bon vous avez compris, Lividity aligne des riffs
violents et alterne entre vitesse, rythmique slam et hurlements puissants. Le chant principal
est soutenu par quelques hurlements en arrière plan, et on débarque sur "The Pussy Horde".
Laissez de côté toute réflexion et lancez-vous dans le pit, car c’est tout ce que demande ce
titre, qui lorgne sur le grindcore. "Meat For The Beast" est un peu plus réfléchi et même
parfois lancinant voire malsain. On retrouve les différentes influences du groupes, mais c’est
le brutal death qui prend le dessus à grand coup de blast.
A nouveau un sample qui parle cette fois-ci d’élasticité pour "Cumming With Labial Pulp" et
qui enchaîne sur une rythmique lourde, bête et méchante, mais on aime ça. On reprend un
peu plus intelligemment avec "Whore Destroyer". La technicité se joint à la violence pure et
dure pour une rythmique qui me rappelle les premiers groupes de grind / death bien old
school, et il est impossible, pour peu qu’on soit amateur du style, de ne pas se laisser aller.
A nouveau, la rythmique ralentit, accélère, et on s’en prend plein la face. J’espère que vous
aimez les samples, car celui de "Bitch Cunt Fuck" sera long. Un peu trop d’ailleurs, mais le
groupe revient à la charge pour un peu plus de trente secondes de violence. Le registre de
l’horreur est abordé avec l’introduction de "Violated In The Vatican", et la violence déferle à
nouveau, mais toujours avec ce côté malsain et prenant que je ne saurais que trop vous
conseiller.
Retour sur une rythmique lourde à souhait et des hurlements bestiaux pour "Parasitic
Infestation" dans la plus pure tradition du brutal death / slam death, alors que c’est à nouveau
le côté death technique / old school qui est mis en avant pour "Something’s Dead". Les riffs
partent sur du slam, puis deviennent progressifs pour finalement vous faire headbanguer.
Bizarre me direz-vous ? Et vous avez raison, car "Tampered Flesh" suivra à peu près le
même schéma. Possible donc pour tout amateur de death metal d’y trouver son bonheur,
mais… parfois déconcertant aussi. Vous ne voulez pas écouter "Pussy Lover-Salvation" en
public. Je vous promets. Ou alors mettez des écouteurs, car avant la leçon de violence, on a
un sample… sympathique. Je n’en dis pas plus et je passe à "Perverseverance", le titre
éponyme, qui est pour moi le plus représentatif de l’album. Des passages presque planants,
du grind / death barré, des passages techniques… TOUT y est.
Difficile de décrire "Perverseverance". Si Lividity a toujours été un groupe “à part” dans le
death metal, les multiples influences se mélangent tout azimut, et si la plupart du temps
c’est excellent, certains auditeurs pourraient être un peu désorientés par une telle versatilité.
Mais le travail des Américains reste excellent à mes yeux.
"To Desecrate And Defile"
Note : 16/20
On peut dire que Lividity n'est pas un groupe qui chôme au niveau de ses productions (la discographie est tout simplement impressionnante !) c'est le cas de beaucoup de groupes de grind vous allez me dire ?! Mais là, les Américains on réussi à évoluer au fil de leur carrière de par le son et les compositions moins primitives, tout ceci en gardant le thème du sexe aussi pourri et puant soit-il... Et oui car c'est cela Lividity, sympa non ?
Première chose qui marque, c'est l'évolution positive que le groupe a réussi à atteindre en proposant un "To Desecrate And Defile" au son énorme. Tout est fluide et le rendu est brutal à souhait grâce notamment à des parties vocales mélangeant le bon gros chant guttural du "leader" Von Young au cri plus aigu de son comparse Dave Kibler.
Le son des guitares accentue fortement cette impression d'énorme lourdeur, pour le guitariste que je suis je ne peux dire qu'une seul chose : putain le mur du son !
Pardonnez moi ma grossièreté mais c'est tellement bon et puis avec les Américains, la grossiereté est de mise : j'entends par là les quelques intro où les doux mots tels que "pussy", "dildo", "ass", "dick" sont de mise, ah j'adore cet esprit si propice au grind !
L'artwork nous montre une sympathique demoiselle nue (ben oui évidemment !) jouant dans une baignoire remplie de viscères et autres cochonneries en tout genre... Un peu cliché je vous l'accorde mais je tiens à signaler que le travail de l'artiste Jumali Katani est plutôt sympa.
Des morceaux regorgeant de riffs accrocheurs, voire vicieux, nous montre un Lividity plus en forme que jamais et ce, sans jamais tomber dans la démonstration inutile et la monotonie ; ça groove et les blasts sont placés judicieusement.
Cet album est composé de 13 morceaux dont 2 reprises du groupe allemand Blood qui sont assez bien foutues.
Ce n'est pas l'album qui révolutionnera le genre mais plutôt un incontournable dans la discographie de Lividity.
Par contre, je trouve un peu étrange de placer un morceau instrumental en plage numéro 2 : la constance du bulldozer est, d'entrée de jeu, ralentie dû au premier titre "Sword Of Sodomy" qui est relativement bourrin.
Les fans du genre seront tout simplement ravis.
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