Décidément, les différents confinements et autres couvre-feux auront inspiré de nombreuses formations ces derniers temps. Aujourd'hui, c'est bien plus qu'un simple groupe que je m'apprête à chroniquer LNH (La Nébuleuse d'HIMA), énorme collectif parisien regroupant autant de musiciens que d'ingénieurs sons, danseurs, maquilleurs, metteurs en scène, comédiens, producteurs et j'en passe. Pas moins d'une quarantaine de têtes sont réunies autour de cet immense projet, qui a bossé sur le Download Festival, entre autres. La musique n'est ici qu'un élément, un art parmi d'autres, puisqu'on est face à un concept qui touche également à la vidéo, la photo, le cinéma et même le théâtre, la poésie, la littérature ou le cirque. Moi qui manque déjà de références quand il s'agit de chroniquer un simple album, vous comprendrez vite à quel point je risque de me sentir dépassé ici ! D'ailleurs, si on s'en tient purement à la musique, on est là aussi sur quelque chose de très large (néo-metal, fusion, hip-hop, trip-hop, electro-rock), les références ne manquent pas.

Bien que je ne puisse évidemment pas citer tout le monde, je vais m'arrêter quelques instants sur notre cheffe d'orchestre Faustine Berardo. Chanteuse, danseuse, comédienne, notre troupe est menée par une artiste pluridisciplinaire au CV bien rempli. Elle a débuté sa carrière en 2001 au sein du groupe Munshy, qui gagnera plus tard le tremplin Emergenza (foncez donc voir la vidéo de Max Yme à ce sujet si ce n'est pas déjà fait !). Elle a ensuite monté sa compagnie, Settimana, puis collaboré avec des formations telles que Orchester, Alternative Cult, Eths, Bagdad Rodéo, Nouvelle Nocturne, tellement plein d'autres, mais surtout, LE groupe francilien qui nous manque le plus depuis quelques années, Bawdy Festival (j'y reviendrai) ! #teddyreviens

Si je vous ai parlé d'elle aussi longuement, c'est parce qu'on ne peut qu'être charmé, envoûté par sa voix, qui domine sur tout ce premier album, intitulé "La Guerre Des Rois". Qu'elle chante, parle, crie ou murmure, cette prof de chant nous séduit sur chaque titre, en français comme en anglais ("Pleased To Meet You, Dear..." saura vite vous convaincre, grâce à cette voix rappelant tantôt Eths, tantôt Otep). On pourra également savourer le talent poétique de notre chanteuse dans un univers plus sombre et lugubre, à l'image du titre éponyme, rappelant Ailleurs c'est ici (Eths et Lofofora).

Pour autant, n'allez pas croire que l'instru' est négligée, loin, très loin de là. Dès la première piste ("Slingshot"), on a droit à une instru' très orientée néo-metal, avec de nombreux effets mélodiques, et du scratch à gogo (Slipknot et Limp Bizkit n'ont qu'à bien se tenir !). On plonge vraiment dans un univers intriguant, que la musique soit calme ou violente, c'est le cirque, le cabaret, à la manière de Svald ou surtout du meilleur groupe du monde entier de l'univers de l'espace intergalactique Bawdy Festival !!! #teddyreviens Que de beaux souvenirs qui remontent à la surface en écoutant cet album, ses nombreux musiciens au moins autant de mélodies différentes. Les notes plus electro sont bien intégrées, le synthé passe crème ("Les Âmes Crécelles"), et je demeure encore surpris de voir autant de monde réussir à s'accorder aussi bien.

Finalement, la musique de LNH n'est qu'un élément parmi d'autres. Elle mérite d'être découverte autant que leur art visuel ou même leur biographie (particulièrement travaillée également, chapeau l'artiste !). Difficile de chroniquer un album alors que ce projet prend forme autour de nombreux aspects artistiques. Ce n'est pas seulement en live que j'aimerais les voir, mais carrément en spectacle... Affaire à suivre.