Le groupe
Biographie :

Lone Cairn vit le jour à Grenoble en 2017 lorsque Guillaume (guitariste / compositeur) s’associa au chanteur Léonardo dans le but de finaliser ses titres. La complémentarité des deux musicien fut évidente, fructueuse et leur permet aujourd’hui d'écrire des morceaux qui s'adressent directement à vos tripes. En tant qu’héritier du classic rock des années 70 et 80, Lone Cairn s’efforce de délivrer une musique fluide et variée qui allie la sincérité de Bruce Springsteen aux airs accrocheurs de Bon Jovi, tout en prenant parfois un aspect progressif teinté d’Iron Maiden ou de Pink Floyd.

Discographie :

2019 : "Obsolete" (EP)


La chronique


Et voilà, nous y sommes, c'est une année de plus qui commence : 2019 est arrivée ! Les cadeaux ont été déballés, les bouteilles de champagne descendues, le chapon et sa farce engloutis… Bref, on a l'impression d’être dans un état de digestion perpétuelle depuis quinze jours, et si on est toujours tenté par une petite raclette en rebond, on se sent quand même bien lourd en ce début de mois de Janvier. Et ça tombe bien, parce que c'est pile à ce moment que nous arrive "Obsolete", un petit EP plein de légèreté et de subtilité venu tout droit de l'Isère.

Et si j'ai l'habitude, au cours de mes chroniques, de souvent employer le second degré et l'ironie, eh bien ici, que nenni ! Car c'est bien à une musique toute particulière que nous avons affaire, proposée par les Grenoblois de Lone Cairn, un duo qui a décidé de poser ses amplis loin des terrains surpeuplés du hardcore et du death, dont la multiplication des groupes ces dernières années n'aura fait que saturer une scène déjà bien riche. Ici point de blast, point de shred, point de growl, point de moshpart. Non, ce que Guillaume et Léonardo nous proposent sur leur premier EP, c'est une musique tout en mélodies, en arrangements, qui n'est pour autant pas en reste quand il s'agit de faire preuve de puissance, loin de là.

Alors effectivement, les trve evil métalleux n'y trouveront pas forcément leur compte, et tant pis pour eux. Car si effectivement le style de Lone Cairn n'est pas à la mode, eh bien… à vrai dire, on s'en fout pas mal. Nulle part ni à aucun moment il n'a été gravé dans le marbre que seul tel ou tel style était digne d'écoute, et je trouve au contraire une telle démarche admirable. D'autant que le groupe nous propose des compositions de grande qualité, riches en nuances et en subtilités, et on sent tout au long des cinq morceaux de cet "Obsolete" que nos artistes maîtrisent leur sujet : écoutez les harmonisations au niveau du chant, les changements de rythme, les arrangements et solos de guitare, et vous comprendrez. Mais alors c'est bien beau tout ça, mais pour faire simple, elle ressemble à quoi la musique de nos Isérois ? Eh bien, à rien de simple, justement. En tout cas, notre duo ne se contente pas de “faire du”. Vous savez, cette particularité de certains groupes à pomper sans vergogne les marques de fabrique d'autres groupes à la mode. Non, Lone Cairn fait du Lone Cairn, une musique qui leur est propre. Et si leur nom sonne celtique, leur son lui pourrait grossièrement être présenté comme une participation d'Iron Maiden à "The Metal Opera" d'Avantasia, saupoudrée de très légères touches d'un glam qui aura fait les belles heures des débuts de Bon Jovi. Je vous avais dit que c'était particulier… Mais le résultat est on ne peut plus convaincant !

Principalement orienté vers un power metal moins speed et symphonique que les piliers du genre, à l'image de sa piste éponyme, "Obsolete" propose cinq titres tout de même variés, offrant ainsi aux oreilles de l'auditeur curieux une véritable vitrine de ce que Lone Cairn sait faire. Et sait bien faire ! Alors, si personnellement je regrette un peu que deux des cinq titres soient plus calmes, et si j'aurais préféré n'avoir que le très joli instrumental "Where My Guitar Will Take Me" comme composition plus douce afin de laisser la part belle aux riffs énergiques de Guillaume, je ne peux que reconnaître le talent musical de nos deux compères. Mes préférences se tournent donc vers "The Outsider" (et ses quelques lignes lovecraftiennes) et "The Vampire Song", mais l'ensemble de l'EP est d'une qualité indéniable. Les parties rythmiques et mélodiques se marient et se mêlent avec beaucoup d'inspiration et de nuances, et offrent une piste parfaite sur laquelle vient se poser la voix de Léonardo, à des années-lumière de ce qu'on peut entendre à peu près partout ces temps-ci, à un croisement un peu inattendu entre Vince Neil, Tobias Sammet et Axl Rose. Je ne sais pas si j'avais assez insisté sur le fait que Lone Cairn avaient un style bien à eux ?

On a donc ici dans nos oreilles un EP très riche, très bien construit et très cohérent. Il est même rare de trouver, dans le premier effort d'un groupe, un tel niveau d'arrangements et de production. Alors, évidemment, tout n'est pas encore parfait, mais il faut bien se mettre en tête qu'il s'agit d'un premier EP, et croyez-moi, il doit déjà y avoir un sacré paquet d'heures derrière tout ça ! Alors, sincèrement, chapeau ! Chapeau, parce qu'on n’en verrait pas beaucoup se risquer à se lancer avec autant d'envie et d'énergie dans un style aussi peu mis en avant ; parce qu'il faut pas mal de force de caractère pour aller affronter les critiques de Jean-Michel Sainte Parole sur comment doit être ta musique pour que ça marche “Mais si tu fais trop comme ci ou comme ça tu n'es qu'un sale copieur, nah” ; parce qu'on est face à un duo qui, je pense, en veut et veut se donner les moyens de grandir et se développer, et a de très bonnes bases pour cela.

Alors si vous êtes amateur de ces genres, foncez les yeux fermés, vous ne pourrez qu’être séduits. Et si vous êtes curieux, je vous encourage vraiment à découvrir Lone Cairn, parce que la fraîcheur qu'ils apportent avec leur musique fait quand même un bien fou en ce moment. Moi, en tout cas, j'ai vraiment hâte d'entendre la suite dans un second EP… ou un album, peut-être ? Il n'y a plus qu'à espérer !


Nico
Janvier 2019


Conclusion
Note : 14/20

Le site officiel : www.facebook.com/lonecairn