Le groupe
Biographie :

Lordi a été formé en 1992 lorsque Mr. Lordi a commencé à faire des démos sous ce nom. Il s’agissait donc plus ou moins d’un projet solo avec quelques membres jouant de la basse et de la guitare de temps en temps. Les désormais célèbres masques et costumes du groupe sont apparus en 1994. En 1997, le guitariste Amen rejoint le groupe aux côtés de la claviériste Enary et du bassiste G-Stealer. Après une décennie à envoyer des démos aux labels, Lordi signe finalement en 2002 chez BMG Finland. G-Stealer est remplacé par Magnum et le batteur Kita est le dernier à rejoindre la formation alors composée de cinq membres.
Le single "Would You Love A Monsterman" et le premier album "Get Heavy" voient le jour cette même année. Avant la sortie de l’album, Magnum est remercié et le bassiste Kalma prend sa place. La combinaison du heavy metal mélodique des années 80 et de l’image de l’horreur attire immédiatement les médias rock partout autour du monde. Les concerts du groupe deviennent célèbres pour leurs théâtralisations rappelant les films d’horreur et leurs effets pyrotechniques. Le groupe sort son deuxième album "The Monsterican Dream" en 2004 et tourne en Europe gagnant ainsi des fans et une certaine reconnaissance. En 2006, Lordi change son line-up. La claviériste Awa rejoint le groupe et Ox devient le nouveau bassiste. Lordi participe à l’Eurovision et devient le premier gagnant finlandais avec un record de point historique pour cette compétition musicale. Le troisième album "The Arockalypse" sort en 2006. Le succès du single "Hard Rock Hallelujah" propulse Lordi un cran au-dessus et des portes s’ouvrent à eux. Rovaniemi la ville d’origine de Mr. Lordi a nommé une place "Lordi Square". Lordi en profite pour sortir ses timbres-poste, ses bonbons et son propre soda. En 2007, Lordi tourne en dehors de l’Europe pour la première fois (au Japon et aux USA par exemple). Ils ont ainsi joué au Ozzfest et ont fait une tournée avec Type O Negative. Le groupe sort également son film d’horreur Dark Floors en 2008. Plus tard dans l’année sort le quatrième album "Deadache", plus sombre et plus lourd. Celui-ci est suivi en 2010 par "Babez For Breakfast" produit par Michael Wagener. Quelques semaines avant la tournée, Kita quitte le groupe et est remplacé par le nouveau batteur Otus.
L’année 2012 marque deux anniversaires pour Lordi : les 20 ans du groupe et les 10 ans du premier album. Malheureusement, l’ambiance festive est interrompue par la mort de Otus le 13 Février. Après un certain temps de silence, le groupe joue les dates prévues accompagné d’un musicien mystérieux nommé "The Drummer" ("Le Batteur" en français). La claviériste Awa joue son dernier concert à Rovaniemi avant de quitter le groupe.
Après avoir trouvé un nouveau batteur et une nouvelle claviériste, le groupe retourne aux USA pour enregistrer l’album "To Besat Or Not To Beast" produit par Michael Wagener. L’album très agressif est inspiré par la technique et la brutalité du regretté Otus. En Décembre 2012, Hella est annoncée comme claviériste et Mana comme batteur. Le septième album, "Scare Force One", sort à Halloween 2014. Tout a été enregistré et produit en Finlande par Mikko Karmila. En 2016, un nouvel album intitulé "Monstereophonic (Thaterror vs. Demonarchy)" arrive. Il a été enregistré et mixé au studio Sonic Pump en Finlande avec le producteur Nino Laurenne qui a également produit "Deadache" en 2008. Le neuvième album studio "Sexorcism" sort le 25 Mai 2018. Le bassiste Ox est remplacé en Octobre 2019 par Hiisi. L'album "Killection" sort le 31 Janvier 2020.

Discographie :

2002 : "Get Heavy"
2004 : "The Monsterican Dream"
2006 : "The Arockalypse"
2008 : "Deadache"
2010 : "Babez For Breakfast"
2013 : "To Beast Or Not To Beast"
2014 : "Scare Force One"
2016 : "Monstereophonic (Theaterror vs. Demonarchy)"
2018 : "Sexorcism"
2020 : "Killection"


Les chroniques


"Killection"
Note : 18/20

J’aime pas l’Eurovision. Et puis, j’aime pas les gens qui rattachent Lordi uniquement à l’Eurovision. J’aime pas les gens qui peuvent pas citer autre chose que "Hard Rock Hallelujah". Du coup, ça va être compliqué parce que, pour moi, Lordi c’est le groupe de l’Eurovision qui fait des playbacks qui foirent en live et en plus, je vais être dans l’incapacité de citer autre chose que "Hard Rock Hallelujah". Tout ça pour dire que, quatorze ans après l’Eurovision, Lordi continue sa carrière. Tout comme Lordi l’avait lancée avant l’Eurovision. Et tant mieux qu’on n'est pas prêts de les revoir à l’Eurovision parce que pendant ce temps-là, ils font des albums monstrueux (jeu de mots passable +1).

Bien mieux que de simplement déballer une nouvelle fois sa collection de monstres, la bande de Mr. Lordi présente sa propre anthologie. Une anthologie enregistrée dans les années 70. Oui, mon génie, t’es fort en mathématiques, Lordi n’existait pas. Et c’est là tout l’intérêt (et mon dieu qu’a priori, il en prend de la bonne le père Lordi). Proposer une espèce de best of pioché parmi une discographie n’ayant jamais existé. Le tout enregistré aux quatre coins du globe avec les méthodes d’antan. Et merde, on dirait le spin-off d’un mauvais biopic musical sur Neuteuflixe.

Pourtant, dans la réalisation, on est bien au-delà que les promesses esquissées par le synopsis ! Les singles en promettaient déjà beaucoup : "Shake The Baby Silent" et "I Dug A Hole In The Yard For You" ; cet album (enfin ce vrai-faux best of d’une époque que les moins de vingt ans, ni le groupe n’a connu) allait envoyer du bois et faire danser Mamie comme à l’époque de ses trente-cinq ans. Il faut dire que ça faisait bien longtemps qu’un album de Lordi ne m’avait pas réjoui à ce point. "Sexism" sorti il y a moins d’un an était d’un plan infini. "Killection" remet les choses dans le bon ordre pour Lordi et efface cette étiquette de truc bien trop commercial et superficiel qui commençait à lui coller depuis quelques temps. Entre rock 70’s renforcé aux claviers, cavalcades heavy ou hymnes purement hard FM, "Killection" regroupe quinze titres à la fois variés et unis autour d’un concept surprenant qui prend très vite tout son sens ("Up To No Good", "Cutterfly", "Like A Bee To The Honey", "Blow My Fuse").

Le résultat ? Un album varié, et entraînant aux allures de vrai best of. Autrement dit, c’est improbable mais Lordi l’a fait. Alors je finirai en citant l’un des artistes du net, une de ces plumes que l’on ne trouve que dans l’espace commentaire d’une vidéo partagée dans un site à logo rouge : “I was born in 2007 and since then, I haven’t stopped listening to them”. Merde, ce con n’était pas né lors de leur passage à l’Eurovision. Les jeunes générations, je te jure…


Rm.RCZ
Mars 2020




"Sexorcism"
Note : 12/20

Il y a, déjà, une douzaine d’années, l’éternel Michel Drucker illuminait de sa présence le concours annuel de l’Eurovision servant, au passage, de Christophe Agius de la musique tandis que Claudy Siar occupait le rôle de son acolyte Philippe Chereau. Et bien qu’il nous surpassera tous, et qu’il vivra de long siècles après nous, l’homme au canapé rouge se fourvoyait et nous gratifiait de ses plus belles invectives pour s’offusquer de la performance d’un groupe désormais plus connu pour sa prestation que pour ses albums : Lordi. "La Finlande n’a jamais gagné l’Eurovision. Eh bien, ce n’est pas avec ça qu’elle va gagner !". Eh bien, si ! En revanche Michel, là où je te rejoins c’est que Lordi n’aurait pas forcément gagné l’Eurovision avec "Sexorcism". Oui, je suis d’une humeur à chier et j’aime revêtir l’étiquette du connard juste pour emmerder mon prochain en piétinant son avis positif.

Alors quittons notre zone de confort devant Vivement Dimanche et attaquons nous à ces monstres rebelles de la société mais pas tellement. Evidemment, Lordi est loin d’être une vaste blague, mais loin également de ne pas être une vaste blague. "Sexorcism" reprend exactement (et à l’identique) le cheminement, les inspirations et les aspirations de ses prédécesseurs. Ce qui, ne le cachons pas, a une fâcheuse tendance à irriter par sa façon de rapidement tourner en rond. Du coup, le synthé occupe la majorité des plans tandis que les refrains parachèvent d’envahir l’oreille. Plus ou moins réussis, les morceaux s’enchainent dans une sorte de récital qui ne cessera jamais de me rappeler la douce voix du sieur Drucker (quant à celle de Claudy Siar, en fait, je n’en ai aucun souvenir). Evidemment, tout n’est pas tout rose et tout beau. D’ailleurs, pour rejoindre Michel et ses allergies auditives au heavy ou au hard rock, la soudaine voix de castra faisant son entrée fracassante durant "The Beast Is Yet To Cum" m’a toutefois bien fait grincer des tympans. Alors si le respect est mort, et que certains diront qu’ils l’ont mangé, Lordi nous récite ici de la pure prose salace, décalée, déjantée, horrifique mais plate à souhait ("Polterchrist", "Rimskin Assassin"). Et nous voilà au gros défaut de ce disque : cette incapacité à se réinventer et à ne pas donner dans le déjà entendu chez les prédécesseurs. A tel point que Lordi paraît parfois donner raison à notre présentateur grisonnant en prenant des airs de caricatures de lui-même ("Your Tongue’s Got The Cat", "Hell Has Room"). Mais c’est certainement là l’apanage d’un groupe enfermé dans une image, dans un univers et qui se retrouve tôt ou tard embourbé dans celui-ci. De là, assez aisé est de faire une comparaison avec Gwar ou même Ghost dans une moindre mesure. Lordi se retrouve finalement coincé à faire du Lordi sans toutefois avoir ce petit plus qui faisait de lui ce phénomène qui intriguait tout le monde.

Bien qu’il contienne quelques passages se démarquant, "Sexorcism" a le gros inconvénient de sonner exactement comme le reste de la discographie des Finlandais. Une bonne grosse dose de rock’n’roll grandguignolesque. Le problème, c’est qu’aujourd’hui cela ne surprend plus personne et surtout cela n’amuse presque plus personne... Quoi que, étant humain et donc faible, j’avoue que le pied de nez "Romeo Ate Juliet" à nos amis un peu trop extrémistes sur la consommation de viande des autres m’a bien fait rire. En fait, c’est un peu comme si Roméo bouffait l’entre-jambe de Juliette pendant sa période menstruelle...


Rm.RCZ
Janvier 2019




"Monstereophonic (Theaterror vs. Demonarchy)"
Note : 16/20

Cet album a la particularité de se diviser en deux parties. Pour conforter cette idée, les membres du groupe ont tous un nouveau costume lui aussi découpé en deux parties. La face A "Theaterror" est composé de morceaux accrocheurs dans le style traditionnel de Lordi tandis que la face B "Demonarchy" montre le groupe sous un angle bien plus moderne avec des structures complexes et des riffs plus agressifs pour donner quelque chose de nouveau pour les cinq monstres. J’ai donc fait le choix de chroniquer les deux faces de manière indépendante, en prenant soin de les noter séparément, ce qui donnera la note moyenne de l’album.

La partie "Theaterror" comporte sept pistes. La première, "SCG8 : One Message Waiting", est un message téléphonique introductif sur lequel je n’ai pas besoin de m’attarder. Celui-ci nous met juste dans l’ambiance horrifique que le groupe aime installer. Le premier vrai morceau, "Let's Go, Slaughter He-Man (I Wanna Be The Beast-Man In The Masters Of The Universe)", avec son titre un peu beaucoup trop long, démarre avec un son mystérieux au clavier avant d’être totalement lancé par la batterie de Mana. Dès que les instruments sont tous là et que la voix rauque et bestiale de Tomi plus connu sous le nom de Mr. Lordi a rejoint le lot, on reconnaît le son atypique de Lordi. Comme annoncé par le groupe, les morceaux de cette face A sont accrocheurs et ce premier titre le prouve. Accrocheur ? "Hug You Hardcore" l’est encore plus ! Impossible d’oublier ce riff tellement fun et en décalage total avec le thème de la musique (le sexe hardcore…). Jamais je n’aurais pensé être entrainé sur le rythme dansant de paroles telles que "I wanna make you broken / Come on cowgirl take a ride / I wanna rip you open / A swinging wrecking ball inside". Un clip violent a d’ailleurs été réalisé (en version censurée et non-censurée), ce qui a valu des critiques négatives au groupe de la part des fans. Mr. Lordi a très mal perçu ces critiques, il s’est dit choqué que les fans soient eux-mêmes choqués par ce clip qui ne fait que montrer en vidéo l’image que le groupe s’est toujours donné. Il semblerait également que le morceau lui-même n’ait pas plu à tous à cause de son côté "Je ne me prends pas au sérieux". Ayant toujours compris que le groupe se donne une véritable imagerie avec des personnages, j’ai trouvé ce morceau particulièrement léger et intéressant. Le titre suivant, "Down With The Devil", retrouve le sérieux attendu par la plupart des personnes et devrait faire oublier "Hug You Hardcore" aux détracteurs. C’est du Lordi tout simplement, dans son style le plus classique et je n’en attends pas moins. La power ballad "Mary Is Dead" permet de poser la voix de Mr. Lordi le temps de quelques minutes avec un combo pré-refrain / refrain encore une fois accrocheur. Il s’agit d’une très bonne surprise au milieu de la partie "Theaterror" qui vient se terminer avec "Sick Flick" et "None For One". Ce dernier est plus plat que tout ce qui le précède laissant ainsi une certaine amertume à cette fin de partie. Il me semble que 17/20 est une note juste pour la partie "Theaterror" qui nous rappelle sans aucun filtre qui est Lordi et quel style de musique l’a rendu célèbre.

La partie "Demonarchy" est plus conceptuelle. Elle raconte l’histoire de The Undead Son (le fils mort-vivant), The Bloodsucking Count (le comte suceur de sang), The She-Wolf (la louve) et The Witch (la sorcière). Les morceaux sont bien plus longs que sur la première partie avec des durées allant de cinq à sept minutes. Si j’en crois le groupe, je ne devrais pas reconnaître leur style habituel sur cette deuxième partie. La première piste, "SCG VIII : Opening Scene", est elle aussi à but introductif. Et surprise ! Le premier morceau, "Demonarchy", casse les codes de Lordi dès les premières secondes avec un riff lourd. Si le clavier est toujours là, celui-ci ne semble pas du tout donner de souffle à la musique comme d’habitude. La batterie se fait également plus rapide et la basse se noie dans la masse. Quant au chant de Tomi, il est plus énergique. Je dois avouer que je me sens un peu perdu par ce virage violent pris par le groupe. Surpris mais intrigué, je continue la lecture avec plaisir. Avec "The Unholy Gathering", le jeu se calme par rapport au titre précédent mais nul doute sur le fait que Lordi est parti sur une route totalement différente mais visiblement pas mauvaise. Le problème serait peut-être que Mr. Lordi n’a pas la voix qui colle parfaitement à ce nouveau style. Un peu plus de violence ne serait pas de trop. Le morceau "Heaven Sent Hell On Earth" apporte une surprise en variant les parties violentes et les parties calmes mais ne semble pas très concluant. Cela dit, le groupe explore toujours ce nouveau terrain de jeu de la face B. Le tire "And The Zombie Says" semble par exemple fouiller dans plusieurs influences allant du doom au thrash si on tend l’oreille sur certains passages en particulier. Une fois l’ennuyant "Break Of Dawn" passé, le groupe balance "The Night The Monsters Died", son morceau le plus long avec plus de sept minutes au compteur. Il commence avec des sonorités OVNIesque au clavier avant d’être rejoint par l’ensemble de la formation. Si ce morceau est si long, ce n’est absolument pas pour la forme, mais pour le fond, pour l’histoire qu’il raconte, pour le concept de cette seconde partie. Quelque chose m’interpelle dans les paroles. Le refrain, une fois traduit, dit "C’est le matin après la nuit / La nuit où les monstres sont morts / Maintenant nous disons au revoir / Pour la dernière fois". J’ai pensé que peut-être avec ces mots, Lordi annonçait sa séparation. Pourtant, le dernier refrain est changé en "C’est le matin après la nuit / La nuit où les monstres sont morts / Nous ne dirons jamais au revoir / Pour la dernière fois". Et là, le sens s’est inversé, Lordi a encore une longue route et les créatures viennent de prouver qu’elles ne sont pas en manque d’idées. Bien que la partie "Demonarchy" colle moins à l’image que le groupe s’est forgé depuis le début de sa carrière, il faut avouer que cette face B mérite un bon 15/20 rien que pour l’audace et la volonté de ne pas rester sur ses acquis.

Les Finlandais de Lordi délivrent un double album de plus d’une heure avec deux parties distinctes aussi intéressantes l’une que l’autre. Même si je nomme la partie "Theaterror" grande gagnante par décision unanime car elle offre ce que le groupe fait de mieux, "Demonarchy" n’est pas à jeter aux oubliettes et devrait plaire à pas mal de fans voulant écouter de la matière neuve.


John P.
Janvier 2017




"Scare Force One"
Note : 16/20

Le groupe le plus méchamment evil du monde is back ! Ils reviennent du monde souterrain hanter notre existence et répandre la mort et la désolation. Seulement un an et demi après leur dernière venue "To Beast or Not to Beast ?", Lordi (ben oui, pas Mayhem...) revient déjà pour Halloween 2014, nous présentant son septième opus "Scare Force One".

Le groupe n'a jamais fait dans la demi-mesure, mélangeant humour noir, énergie positive, théâtralité imposante et compositions en béton. Ceux qui adorent adoreront ce nouvel album des lapons, ceux qui détestent et qui ne voient en ce groupe qu'une grosse blague ne devant son succès qu'à ses costumes (et ils ont raison, mais un peu de second degré et de fun ne fait pas de mal, surtout que leur son est foncièrement metal et très travaillé et que ça reste de la bonne musique) détesteront toujours. Lordi pratique toujours ce hard / heavy mélodique tubesque, bourré d'arrangements et de trouvailles.

Commençons notre voyage. Après une bonne intro ringardement maléfique, "Scare Force One", sorte de heavy metal old school à l'esprit très King Diamond (chant, riffs maléfiques, morceaux heavy rapides), débute et montre le visage le plus heavy des Finlandais. Une chanson que tout métalleux sans même forcément apprécier, Lordi pourra aimer. "How To Slice A Whore", titre immédiat aux rythmiques tranchantes, entre Accept et King Diamond, saupoudrées de claviers pompeux et dont le refrain rendre facilement dans la boîte crânienne, est autre excellent titre. Le morceau suivant nous invite dans un cirque diabolique ou la portée kitschement horrifique des claviers côtoie les grosses rythmiques et les chœurs gentillets. "House Of Ghosts" est assez proche du morceau précédent mais est moins grandiloquent.

"Monster Is My Name" est un morceau au riffs chaloupés et au gros refrain bien puissant. "Cadaver Lover" est sûrement le titre le moins marquant du disque, malgré un bon riff lorgnant du côté d'U.D.O. Après une belle pause acoustique, une autre compo à la saveur acceptienne (dans la rythmique), "Nailed By The Hammer Of Frankenstein" déboule avec grands renforts d'effets de synthé, de mélodies FM et d'un refrain qui donne la pêche.

"The United Rocking Dead" est un titre autre très réussi, à l'ambiance glauque, quasi doom. La basse introduit ce titre avec un riff sinistre aidé par une disto à la Overkill et se transforme en un heavy metal mid-tempo, pesant, à la portée horrifique, pour le coup non usurpée. Le refrain y est énorme ! On pense encore une fois, pour ce titre, à du King Diamond revisité (ou plutôt défiguré) par Lordi. "She's A Demon" est un autre grand moment de l'album, un titre bâtard à la fois radiophonique et terrifiant, King Diamond y copulant avec Savatage pour un résultat à la hauteur.

Une tonne de bons riffs et des arrangements soignés, une performance instrumentale excellente, des refrains à reprendre à l'envie, une production explosive, et une inspiration toujours présente, Lordi a frappé un grand coup après quelques albums ("Babez For Breakfast" et "To Beast Or Not To Beast") moyens et reprend du poil de la bête. Une bonne cuvée de hard FM 80's et de heavy metal démoniaque que ce "Scare Force One".


Man Of Shadows
Janvier 2015




"To Beast Or Not To Beast"
Note : 13/20

Après "Babez For Breakfast", Lordi nous fait l’honneur d’accoucher d’un nouvel opus : "To Beast Or Not To Beast". De quoi reprendre du poil du monstre… Grand moment pour moi car je suis fan de ce groupe depuis leurs premiers albums il y a bien 15 ans. Ardue donc est la tâche de rester objective lors de la rédaction de ce billet.

Le sixième opus officiel du groupe est enfin arrivé. Tout commence comme toujours par un SCG ("Scartic circle gathering", nom donné aux intros du groupe par eux mêmes. L’enchainement des intros d’albums en albums donne au final une histoire à part entière, il faut le savoir !) comme chaque album afin de nous mettre dans l’ambiance, cette année le thème est "Otus Butcher Clinic"… Les premières notes sont très sombres, puis électroniques et montent en crescendo, un monstre fait son arrivée. Un live entraînant démarre en guise de bienvenue dans "To Beast Or Not To Beast". On notera qu’il s’agit entièrement d’un hommage au défunt batteur précédent.

"We’re Not Bad For The Kids (We’re Worse"), le premier vrai titre de l’album est une chanson tout à fait représentative du groupe : entraînante, simple, addictive. Voilà que Mister Lordi nous prodique ses quelques conseils pour élever nos enfants, intéressant non ? De quoi réveiller notre innocence avant d’enchaîner avec "I Luv Ugly" qui rappelle étrangement le but de "Would You Love A Monsterman" mais c’est un nouveau son que nous offre les monstres même si la suprise n’est pas de taille (si ce n’est qu’elle est beaucoup plus heavy).

"The Riff" sonne un peu electro-rock mais garde une touche très "Lordienne" malgré tout, avant d’enchaîner avec "Something Wicked This Way Comes". Retentit un son de cloche… Serait-ce les douze coups de minuit ? Je l’ignore mais ce dont je suis sûre c’est qu’avec ce titre, nous sommes partis pour reprendre un petit coup de headbang !

"I’m The Best", titre sans surprise, affiche peu de modestie dans ses paroles, de quoi reprendre de l’égo sur un refrain qui est hélas sur le même modèle que le premier titre de l’album, arrogance et démesure en plus.

"Horrifiction" sera peut-être une déception pour les fans de la première heure : elle est dans la même veine que "The Children Of The Night" que l’on découvrait dans "Monsterican Dream"…C’est cependant un excellent titre dans la plus pure tradition du groupe.

"Happy New Fear" sonne comme l’un des titres phares de l’album, de quoi déclencher la fureur d’une bonne fosse ! Pas étonnant puisque celle-ci sonne exactement comme un titre d’un des précédents albums. Mr Lordi dit d’ailleurs en conférence de presse qu’à partir de maintenant il ne jouera plus en live que des titres des nouveaux albums, logique donc qu'il refasse du neuf avec du vieux, histoire de ne pas décevoir les fans de la première heure.

"Schizo Doll"… Une chanson aux paroles incontournables pour le groupe ! On n’allait tout de même pas oublier les poupées de l’histoire de Lordi. Celle-ci mange les enfants, rien que ça… Elle doit certainement être héritée de "Babez For Breakfast", le côté speed et heavy en plus.

"Candy For The Cannibal" présente la vie d’un monstre du point de vue du monstre avec un peu d’allitération en C (la lettre C bien sûr) comme quoi il n’est jamais trop tard pour s’attaquer aux figures de styles tout en s’amusant sur du pur heavy metal !

"Sincerely With Love", pour terminer comme il se doit, nous offre un rythme entraînant, mais ne vous méprenez pas… Lordi ne change pas et dans ce titre très "F***K YOU", on découvre des paroles aux antipodes de ce qu’on pourrait penser d’une chanson qui s’appelle "sincèrement avec amour", comme ça le ton est donné pour clôturer en beauté cet opus.

Bref, c’est un nouvel opus haut en couleurs que nous présente la formation finlandaise, hélas sans surprises pour les vrais fans hardcore du groupe (comme moi) qui connaissent par cœur les deux premiers albums, vieux de plus de 15 ans et totalement oubliés du grand public. La question demeurera cependant : To beast or not to beast ?


Estrellas
Mars 2013




"Babez For Breakfast"
Note : 14/20

Lordi est un groupe de hard rock finlandais. Ils sortent ici un nouvel album nommé "Babez For Breakfast". Lordi, c’est tout de même 5 albums (compilations non comprises) en 8 ans, ce qui n’est pas rien tout de même. Ils ont à leur actif aussi une victoire à l’Eurovision 2006 (ce qui a provoqué pas mal de polémiques, surtout chez nous). Vous l’avez compris, ce groupe joue dans la cour des grands. Mais qu'en est-il de ce disque ?

Au premier abord, on remarque que l’humour du groupe est toujours présent sur cette nouvelle pochette, et dans son intro à l’ambiance morbide. On a afffaire à du Lordi, cela ne fait aucun doute. A la première écoute de cet album, on a là un CD de hard rock très stylé années 80. Cela nous ne déplaît pas, bien au contraire. Le single de l’album, "This Is A Heavy Metal", est classique mais de bonne facture. Mais d’autres chansons sont bien mieux, comme par exemple "Babez For Breakfast" pour son tempo rapide ou "Give Your Life For Rock and Roll" pour ses chœurs fabuleux… Mais voilà, dans tout cela, il y a un gros point négatif, les titres de l’album se succèdent et se ressemblent, et sont sans grande originalité. On écoute la galette deux ou trois fois et puis on finit par la ranger.

Au final, Lordi nous sort un bon album typé hard rock années 80 de par ses riffs et ses chœurs mais le tout ressort avec comme un air de déjà-vu. Ce ne sont pas les seuls, plein de groupes nous ressortent la même chose, mais on attendait plus des Finlandais. Un CD qui ravira les fans du groupe et du hard rock des 80’s, tandis que les autres ne le ressortiront qu’une fois de temps en temps.


Joe D Suffer
Décembre 2010


Conclusion
Le site officiel : www.lordi.fi