Dix ans après son premier album, Lux Incerta revient. Créé en 2000, le groupe parisien
composé de Benjamin Belot (chant, Penumbra), Gilles Moinet (guitare, ex-The Old Dead
Tree), Fabien Devaux (basse) et Philippe Tulleau (batterie) propose "Dark Odyssey", son
deuxième album.
L’album a également été enregistré par Michel Hejazy (guitare), décédé en 2021, et
accompagné par Raphaël Verguin (violoncelle / artwork) et Rémi Pardigol (piano). Le
groupe joue en live avec Maxime Pascal (basse) et Tibo Pfeifer (guitare).
Le groupe entame son voyage avec "Far Beyond The Black Skies", un très long titre de plus
d’un quart d’heure qui fait progressivement naître une mélancolie planante à la guitare, puis
qui appelle lentement les autres instruments. Une saturation lancinante prend place dans la
composition qui s’enflamme avant de freiner pour laisser le chant clair apparaître, suivi des
hurlements imposants. Le son pesant et old school se montre également très entraînant,
marchant d’un pas assuré à travers la noirceur avant de laisser "Dying Sun" nous écraser
avec sa rythmique puissante agrémentée d’influences gothiques. Le son est aussi
mélodieux qu’oppressant, créant une atmosphère ancrée dans une quiétude sombre, avec
quelques éléments plus énergiques, qui nous mènent à "Decay And Agony". Le morceau mêle
habilement une base imposante et lente avec des mélodies entêtantes et un chant
majestueux, mais également avec ces breaks solennels en français qui laissent la quiétude
nous envoûter avant que la rythmique ne s’enflamme à nouveau.
"Farewell" prend la suite
avec ces riffs pesants couplés à une douceur envoûtante, mais cette rythmique apaisante
laissera un blast surpuissant balayer tout sur son passage, servant de base à un solo plus
vif, avant que le final ne nous amène à "Shervine", un titre instrumental assez court, comparé
aux autres morceaux. Le son assez progressif nous entoure lentement, avant que "Fallen" ne
prenne la suite, en apportant une lourdeur accrocheuse beaucoup plus pesante. Si le chant
est plus grave, l’instrumentale n’est pas en reste, proposant des parties de double pédale
puissantes avant de s’apaiser pour une dernière mélodie, qui nous mènera à "The Ritual", le
dernier morceau sur lequel la communion occulte avec le groupe est totale. Les influences
funeral doom prennent de l’ampleur, tout comme ces sonorités mystiques qui nous
entraînent lentement dans le néant.
Avec Lux Incerta, la mélancolie prend vie à travers des riffs lents et mélodieux, mais
toujours sincères. "Dark Odyssey" nous place sous un voile de noirceur majestueuse pour
mieux nous enfermer dans cette atmosphère pesante et accrocheuse de laquelle on ressort
habité par la peine.
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