Le groupe
Biographie :

Lyr Drowning est un jeune groupe de metal Parisien. Il est formé en 2002 par Goulven Jeffroy, qui met en place les bases des premiers morceaux, rapidement rejoint par le claviériste Emmanuel Rousseau. Tous deux sont fortement influencés par des groupes aussi variés qu'Opeth, Dimmu Borgir ou encore Anathema, et le projet principal de Lyr Drowning est bientot défini : créer des morceaux à la fois sombres et majestueux, alternant des rythmiques agressives et de nombreux passages atmosphériques ou acoustiques. En 2004, les deux musiciens autoproduisent un MCD, "Orchestral March". Ce premier effort reçoit d'excellents retours des webzines spécialisés, et permet à Lyr Drowning de figurer sur plusieurs samplers et Rock Hard n°60 (démo du mois). Parallèlement, la mise en place d'un line up complet donne au groupe les moyens de donner ses premiers concerts. Il se produira une dizaine de fois en 2006. La meme année, Lyr Drowning se lance dans l'écriture de son premier album, "Blind From Birth". Choisissant une nouvelle fois la voie de l'autoproduction pour laisser une totale liberté d'arrangement sans aucune contrainte de temps, mais cette fois-ci avec une production bien plus conséquente, les deux musiciens s'attèlent pendant neuf mois à la réalisation de ce nouvel opus. En résulte un album plus riche et plus mature, melant les styles death, prog, doom et heavy tout en gardant une ligne directrice bien définie. Ce nouvel album en poche et fort d'un nouveau line up, Lyr Drowning est désormais pret à remonter sur scène. Après de longs mois de suspens, Lyr Drowning signe un deal avec Pervade Productions / M Office Records pour deux albums. "Blind From Birth", le premier album du groupe, voit donc enfin le jour en Septembre / Octobre 2008. Plusieurs modifications de line-up opèrent pendant l'année 2008, et la formation se stabilise avec l'arrivée de Nicolas Villers (batterie), Virginie Thomas (basse) et Nils Courbaron (guitare). Après une période 2008-2009 consacrée aux concerts, le groupe s'attaque au succésseur de "Blind From Birth" et s'isole pendant un an au White Wasteland Studio avec Emmanuel Rousseau aux manettes, qui se chargera de l'enregistrement, du mixage et du mastering de "Beyond The Borders" (2011).

Discographie :

2004 : "Orchestral March" (Démo)
2008 : "Blind From Birth"
2011 : "Beyond The Borders"


Les chroniques


"Beyond The Borders"
Note : 15,75/20

Ben, j'aime Lyr Drowning. Voilà c'est fait, c'est dit, j'ai fait mon coming out. Lyr Drowning, groupe de metal stylé death et prog dans les grandes lignes, a sorti cette année son deuxième album. En effet "Beyond The Borders" succède royalement à "Blind For Birth" sorti trois ans plus tôt. Il aura donc fallu trois années pour réaliser un album d'une telle ingéniosité, d'une telle splendeur, d'une telle beauté. Il faut se dire qu'il faut encourager ce genre d'albums, il faut supporter des groupes underground tels que celui-ci parce que ce sont ceux-là qui seront notre héritage musical metallique des années à venir, Lyr Drowning est un de ces groupes qui peut-être (espérons le contraire) n'auront pas la chance de faire une gigantesque carrière, mais qui laisseront une magnifique trace dans l'histoire du metal. Alors avant même de finir de lire les conneries que je peux écrire, je vous invite non pas à télécharger légalement ou illégalement cet album, mais bel et bien de l'acheter pour d'une part posséder l'objet, ce qui est essentiel chez les métalleux, mais aussi pour vous éviter d'acheter des grosses daubes médiatisées, avec des grosses guitares, trois pauvres riffs de merde syncopés, un gueulard nasillard en manque de colère et des samples electro prout prout, sortis chez des gros labels...

Oui, je suis derrière Lyr Drowning, parce que, comme je le dis souvent, ils sont signés chez Great Dane, actuellement un des meilleurs labels Français en terme de signatures talentueuses en France. Mais ce serait trop facile, de juste parler de ça, il faut évidemment détailler pourquoi Lyr Drowning est un groupe qui mérite l'attention. C'est vrai qu'aucune véritable étiquette ne peut s'accrocher à la musique de Lyr Drowning, parce que les musiciens ont su emmagasiner des mélodies tant death, que heavy, que prog, que (eh j'ai mal à l'avouer) simplement metal, preque rock parfois. "Beyond The Borders" est un album qui vous invite, qui incite au rêve, c'est un peu la même chose qu'une écoute d'un album de Loreena Mckennitt, mais dans un registre metallique. Est-ce que le changement de certains membres a aidé à faire avancer le style déjà remarquablement singulier de Lyr Drowning ? Bien-sûr que oui, et après la réalisation de ce nouveau chapitre avec l'aide d'Emmanuel Rousseau (claviériste au sein du groupe et également chez Orakle) au White Wasteland Studio pour l'enregistrement, le mixage et le mastering, il ne faudra pas longtemps à ceux qui écouteront cet album pour se rendre compte de sa qualité d'écriture, mais aussi sonore.

Avec "Beyond The Borders", effectivement on traverse les frontières musicales, c'est un appel au voyage. Le premier exemple en est tout de suite le premier morceau : "Out From Your Guts". Si les thèmes évolutifs, mais toujours mélodiques et aériens de ce morceaux, sont des atouts indéniablement subtils pour vous faire apprécier le style de Lyr Drowning, on accroche immédiatement au fait que la chanson ne soit pas tombée dans la violence, mais plutôt dans quelque chose de savoureux. On peut y retrouver des similitudes avec The Gathering période "Mandylion", sur les passages où les vocaux clairs féminins se mélange à ceux de Goulven Jeffroy parfaitement. Un vocaliste qui donne à son organe toute latitude pour s'imprégner de la musique en n'en faisant pas trop ni trop peu. L'autre magie, c'est qu'en plus de rester dans des tempos moyens, sans rapidité inutile on retrouve quelques vocaux "vocodés" (je ne sais pas si c'est bien juste), un peu à la manière de Cynic.

Enfin, en attaquant ainsi l'album avec ce titre, le groupe fait très fort, et l'auditeur adhère tout de suite. Le reste de l'album ne perd pas en efficacité non plus, parce que les titres qui suivront arrivent à se détacher les uns des autres en montrant peut-être les influences diverses et variées qui ont su faire du groupe sa propre identité. C'est vrai qu'un morceau comme "The Inescapable Weight Of Gravity" continue dans un registre posé. D'ailleurs jamais dans l'album il n'y aura de passages qui viennent couper cet euphorie musicale. Et donc le deuxième morceau continue sur la lancée progressive, on ressent bien les mélodies ralenties, insistantes, tant dans les guitares que dans le clavier, ce style si reconnaissable dans la musique progressive qui nous laisse profiter longuement des notes. On ressent également cette influences electro trip-hop sur les morceaux, comme sur le début de "Once It's Gone", un titre reposant à souhait et ouais, presque pop-rock prog, mais qui bien que débutant calmement, prend de la grandeur au fur et à mesure et s'impose par ses thèmes entre Opeth et des choses comme sur le premier album d'In Flames "The Jester Race", des guitares harmonisée transcendantes.

Que dire si ce n'est que j'ai été subjugué par l'écriture de cet album, le côté groovy et catchy de certaines chansons comme "Without Any Form", qui n'est pas sans rappeler Arch Enemy ou encore "To Farway Coasts" et ses facettes heavy épiques, emmènent l'auditeur très loin dans ses retranchements, ça faisait quelques temps qu'un album récent ne m'avait pas fait cet effet. "Beyond The Borders" est un véritable patchwork musical dont les coutures sont brodées à l'or fin. Même les interludes presque de musique "d'ascenseur" (oui je taquine) que sont "Slack Tide", offrent en plus du bol d'air frais qu'est l'album entier, la fraîcheur du chewing gum à la menthe glaciale. C'est comme un de ces derniers chewing-gums, ou les Fisherman's Friend, c'est fort, mais encore plus dans le bonbon, le froid vous défonce la bouche. Eh bien là pareil, "Beyond The Borders" est frais, mais à l'intérieur même avec des interludes telles que "Slack Tide" ou "Agiant Wav Falls", c'est encore plus fort.

Le seul petit bémol à tout ça, c'est que l'album dure 60 minutes, et même si les morceaux sont excellents, il arrive que vers la fin on ressente à peine, mais tout de même, une longueur, surtout sur "Mad Crowds", qui manque un peu de variations, et heureusement que derrière s'est profilée "Heart/Body", la deuxième ration de bouteille d'oxygène pour la traversée des profondeurs, un titre où le chant clair masculin est au sommet de son art dans sa suavité dont le clou est enfoncé par "Ocean". Le coupe de grâce c'est "57°24' North-6°11' West" dont je ne sais pas ce que sont ces coordonnées UTM mais qui pourrait bien être le monde attirant des sirènes avec son côté Opethien.

A la croisée des mondes d'Opeth, début In Flames, Arch Enemy, The Gathering, Cynic, la musique électronique et le trip-hop, Lyr Drowning est comme un poisson dans l'eau. On pourrait même dire que c'est le flipper (oui c'est un cétacé, je sais) de la musique metal, il sait se faire aimer de ses congénères et se faire comprendre par les autres. Tout le monde adhère à leur musique, metalleux ou pas, c'est forcé. Nier serait hypocrisie. Alors on peut considérer que ce second album est une totale réussite et Lyr Drowning est un groupe qui sait composer, c'est ce qui est le plus important, à l'opposé de la platitude de plein de groupes stériles récents et actuels / Je ne sais pas si je l'ai dit ? J'adore cet album.


Arch Gros Barbabre
Novembre 2011




"Blind From Birth"
Note : 11,5/20

Les temps sont dures et les places sont chères désormais dans le vaste univers qu'est le metal... Tout porte à croire que Lyr Drowning est parti de ce constat pour en arriver à ce premier "Blind From Birth", qui à l'image de bons nombres de groupes actuels affiche comme but premier de se démarquer subtilement du lot. Ainsi débute le premier opus des Parisens sur une ambiance aux allures fantastiques de power-prog des plus intéréssantes, insufflée en partie par une pochette captivante, mais qui malheuresemet ne dissimule pas pour autant la qualité plutôt médiocre de l'enregistrement. Les désillusions persistent lorsque font leur appariton synthé et voix, le son de l'électronique s'octroyant alors plus d'importance qu'il ne devrait dans nombres d'éléments ("The Awakening"). S'ajoute à cela un tempo bien trop modéré, en partie responsable d'une atmosphére trop posée voire trop enjouée qui ne cesse de lasser ("Ride Of The Blind"). Que l'on se rassure Lyr Drowning fait néanmoins preuve d'une ouverture musicale certaine et affiche clairement sa volonté de singularité ("Substitutes") même si seulement la formation gagnerait à diversifier ces lignes de voix entre autres ou à se consacrer au manque de puissance plus que présent dans ce "Blind From Birth"". Lyr Drowning demeure donc un hybride à la croisée des genres métalliques en perpétuelle quête d'identité, lorgnant avec le metal progressif ou le heavy sans pour autant en atteindre la technique. Un début prometteur dont le prochain album ne poura qu' être décisif quant à la direction musicale du groupe ainsi qu'à son appréciation finale... Reste à espérer que les acolytes de Lyr Drowning seront dompter leur trop plein d'idées en un résultat certes plus restrictif mais nettement plus efficace !


Jillian
Septembre 2008


Conclusion
Le site officiel : www.lyrdrowning.com