Le groupe
Biographie :

Fondé à Oakland aux Etats-Unis en 1992 par Robb Flynn, Machine Head est classé dans une catégorie groove / thrash metal, Aujourd’hui composé de Robb Flynn au chant / guitare, Wacław Kiełtyka à la guitare, Jared MacEachern à la basse et Matt Alston à la batterie, Machine Head signe deux ans après sa formation chez le prestigieux Roadrunner Records pour sortir en 1994 son premier album intitulé "Burn My Eyes" rencontrant un très grand succès les entraînant en première partie d’une tournée avec Slayer. Enchaînant les tournée et les changements de line-up dûs au manque de motivation de certains membres aux yeux de Robb, cela n'empêchera pas la naissance de leur second album en 1997 "The More Things Change" suivi en 1999 de "The Burning Red". S’adaptant avec son temps, Machine Head change quelques peu les tournures musicales du groupe et se fait légèrement boudé par son public "initial". En 2001 sortira un quatrième opus "Supercharger" qui ne sera pas une franche réussite par rapport aux albums précédents, ce qui ne les empêchera pas de sortir un album live de la tournée en 2002 intitulé "Hellalive" pour enchaîner "Through The Ashes Of Empires" en 2003 considéré comme la relance officielle du groupe de par ses expériences passées. Après plus de 4 longues années d’attente sortira leur sixième opus "The Blackening" qui ne manquera pas d’augmenter le nombre de fans déjà conséquent de Machine Head, qui fouleront d’ici là nombreux festivals de renom, ils auront joué deux fois au Hellfest et assuré la première partie du "Death Magnetic Tour" de Metallica. Le groupe prenant désormais le temps de composer, il faudra attendre quatre années de plus avant de voir sortir sa septième galette "Unto The Locust" qui est l’aboutissement de l’expérience accumulée depuis presque 20 années. "Bloodstone & Diamonds", le huitième album, voit le jour le 7 Novembre 2014 sur le label Nuclear Blast. Le neuvième album, "Catharsis", sort en Janvier 2018. Après avoir changé la moitié de son line-up, Machine Head sort "Øf Kingdøm And Crøwn" en Août 2022.

Discographie :

1994 : "Burn My Eyes"
1997 : "The More Things Change"
1999 : "The Burning Red"
2001 : "Supercharger"
2002 : "Hellalive" (Live)
2003 : "Though The Ashes Of Empires"
2007 : "The Blackening"
2011 : "Unto The Locust"
2012 : "Machine Fucking Head Live" (Live)
2014 : "Bloodstone & Diamonds"
2018 : "Catharsis"
2022 : "Øf Kingdøm And Crøwn"


Les chroniques


"Øf Kingdøm And Crøwn"
Note : 17/20

Une fois n’est pas coutume, je vais redonner une chance à un groupe que je n’ai jamais apprécié, Machine Head. Créé en 1991 aux Etats-Unis par Robb Flynn (guitare / chant, ex-Vio-lence, ex-Forbidden Evil), le groupe évolue dans un mélange hybride de nu metal, puis de groove et thrash metal. Accompagné par Jared MacEachern (basse / chant, ex-Sanctity), Matt Alston (batterie, Eastern Front, ex-Devilment) et Vogg (guitare, Decapitated, Lux Occulta), le groupe annonce la sortie d’"Øf Kingdøm And Crøwn", son dixième album, en 2022. La batterie a été enregistrée par Navene Koperweis (Entheos, Job For A Cowboy, ex-Animals As Leaders).

L’album débute avec "Slaughter The Martyr", une longue composition de dix minutes qui nous fera passer d’une ambiance mystérieuse avec un chant clair intense à des riffs énergiques saccadés et des hurlements puissants. Le changement est plutôt bien géré, et la rythmique laissera des refrains accrocheurs emplis de choeurs entêtants frapper avant de laisser la mélancolie guider le final, avant que "Choke On The Ashes Of Your Hate" ne vienne nous faire remuer le crâne. Les riffs effrénés se couplent à des parties vocales tout aussi rapides qui collent parfaitement à cette agressivité manifeste que l’on retrouvera sur "Become The Firestorm" et ses riffs bruts. Des parties de chant clair viendront créer un contraste avec le blast ravageur et la lourdeur que le groupe déploiera sur les breaks, mais également avec les parties lead. "Overdose" nous permet de respirer quelques instants avant que "My Hands Are Empty" ne vienne faire renaître l’agressivité en compagnie de Logan Mader (Once Human, Meshiaak, ex-Soulfly, ex-Machine Head) tout en proposant des parties planantes, avec l’aide de quelques choeurs. "Unhallowed" dévoile des sonorités apaisantes et mélodieuses avant de laisser de nouveau place à des riffs groovy et solides, mais également à des refrains mélancoliques, et à des leads épiques.

Le dernier refrain nous mène à "Assimilate", un autre interlude étrange qui introduit "Kill Thy Enemies" et sa modernité accrocheuse. Le groupe pioche dans ses racines accrocheuses ainsi que dans des influences heavy pour créer un son unique entre douceur et rage que l’on retrouvera également sur "No Gods, No Masters", une composition vindicative qui propose une progression intéressante et des explosions dévastatrices. Très fédérateur, le morceau se montre assez accessible, empruntant même au metalcore avant de renouer avec l’efficacité brute sur "Bloodshot", un titre beaucoup plus direct. Le son nous rappelle sans mal les premières sorties du groupe, tout comme "Rotten" et ses harmoniques criardes, mais repart dans la lourdeur moderne avec ce break efficace et le chant clair envoûtant. "Terminus" nous propose un dernier moment de répit avec ce sample étrange, puis "Arrows In Words From The Sky" vient refermer l’album avec un mélange de sonorités planantes, d’une rythmique accrocheuse et d’éclats d’agressivité maîtrisés qui donnent vie à ce texte travaillé.

Comme je l’ai précisé, Machine Head est un groupe qui m’a toujours laissé de marbre auparavant. Mais "Øf Kingdøm And Crøwn" a su piquer ma curiosité, déployant des influences diversifiées et complémentaires, tout en temporisant son intensité. Un bon album.


Matthieu
Septembre 2022




"Catharsis"
Note : 08/20

Bien que "Burn My Eyes" et "The More Things Change... " aient rythmé mon adolescence, que je suis un fan invétéré du travail de Robb Flynn et de sa bande mais surtout que Machine Head soit un incontournable dans le paysage metal international, je continuerai, et bien malgré moi quelque part, le bashing frappant de plein fouet le nouvel album du quartet originaire d’Oakland... Comme bon nombre, c’est par ses singles que j’ai eu quelques avant-goûts de "Catharsis". Après un "Beyond The Pale" efficace sans refléter vraiment un Machine Head au top de son agressivité, de sa créativité ou encore de sa forme, la révélation du titre éponyme "Catharsis" avait complètement refroidi mes ardeurs. Je ne reviendrai pas ici sur "Bastard" dont la musique fera débat mais dont le message sera validé unanimement (quoi qu’il soit un peu too much et trop dédicacé à un certain Phil Anselmo...). Enfin, Machine Head révélait "Kaleidoscope" dont le clip annonçait (presque) autant d’expérimentations dans la vidéo que dans le son pour Robert et les siens (oui, Robb est le diminutif de Robert). Cette fois-ci, nous ne nous arrêterons donc pas aux clappements de mains de "Kaleidoscope" mais nous aborderons "Catharsis" dans son ensemble : soit quinze pistes pour une heure et quart de son.

Pas la peine de faire languir davantage la chose, après l’enchaînement "The Blackening" - "Unto The Locust" - "Bloodstone & Diamonds", "Catharsis" est décevant (et ce même si "Bloodstone And Diamonds" montrait déjà quelques signes d’essoufflement à son époque). Musicalement, "Catharsis" donne d’emblée cette sensation de rétropédalage frappant Machine Head alors que les gusses cherchaient, au contraire, à aller de l’avant. Par là, les solos et parties harmoniques sont déjà entendues et réentendues, vues et revues mais surtout plates au possible. Les riffs, quant à eux, n’ont rien d’exceptionnel et peu retiennent véritablement l’attention. Et ce, même si certains se détachent toutefois et, sans être des tueries, ne sont pas vilains ("Triple Beam" ou encore l’outro de "Razorblade Smile"). Pour le reste de l’instrumental, Machine Head se veut novateur dans les sonorités employées et tente pas mal de prises à contre-courant de ses fans par des refrains appartenant clairement à d’autres styles perdus entre l’alternatif et le rock ("Catharsis" en était un bel exemple, "California Bleeding" en sera un autre). Machine Head prend donc des risques par cet album, et ils sont les premiers à le rappeler (notamment par leur "music plays in kaleidoscope" ou leurs autres clins d’œil). Du coup, Machine Head essaie et même un peu trop, jusqu’à esquisser quelques pointes djent sur "Grind You Down". Mais là où le bât blesse est sur ce retour raté à une espèce de néo-metal, rap-metal (d’ailleurs, pour le coup on peut dire que c’est bien râpé, à tel point que les carottes sont bien cuites). Retour qui ne s’affirme toutefois pas entièrement et qui donne, par ce fait, une sensation de semblant, d’insincérité. Dans la même veine, "Catharsis" regorge de pistes faussement nerveuses et dont l’explosion attendue se fait toujours attendre ("Psychotic"). Rassurons-nous toutefois, la bête reprend un peu de son poil par de rares éclaircies et balance par moments quelques harmoniques dignes d’un "Davidian" ou d’un "Ten Ton Hammer", mais cela reste bien trop rare pour être véritablement souligné. Et pour faire le tour du tour du sujet, attaquons nous aux lyrics... Les paroles sont niaises, le sieur Flynn digérant, a priori, mal sa crise de la cinquantaine jusqu’à en pondre des lyrics adolescents et très loin de ce à quoi la formation californienne a pu nous habituer au fil des années. Ce n’est d’ailleurs pas la pseudo-ballade rock qui rattrapera le jet ("Behind The Mask") ni même les clairvoyances beaucoup trop claires des vocales du frontman qui ont d’ailleurs tendances à en faire des caisses ("Screaming At The Sun").

"Catharsis" est donc loin du Machine Head de ces dernières années. D’ailleurs, en ce sens, l’artwork pouvait se faire présage de la partie auditive de ce "Catharsis". Autre indice, le fait de commencer un album par "fuck the world" ("Volatile") aurait également dû avertir l’oreille de l’entourloupe dans laquelle elle se laissait lentement glisser... Toutefois, pris en lui-même, sans le comparer au Machine Head de ces dernières années, l’album n’est pas entièrement dégueulasse et certaines pistes s’en sortent relativement bien ("Volatile", "Triple Beam", "Beyond The Pale" ou encore "Grind You Down"). Mais confronté au reste de la discographie de Machine Head, "Catharsis" ne peut difficilement être autre chose qu’un accident de parcours. Car là où "Supercharger" ou "The Burning Red", aussi décriés fussent-ils, s’affirmaient dans leur genre, "Catharsis" hésite et oscille sans vraiment développer une identité ou une appartenance clairement marquée. En cela, "Catharsis" fait malgré tout du réchauffé ou du "sans grand intérêt" alors que son ambition était bel et bien de sortir de ses sentiers battus pour éviter la redite justement. Un comble à méditer... Quoi qu’il en soit, et pour finir sur le sujet, comme signalé toute à l’heure, "Catharsis" est donc une compilation de quinze titres. Tout d’abord, oui une "compilation" car aucun lien directeur ne semble vraiment unir ce nouvel album. Ensuite, oui "quinze titres", mais peut-être aurait-il été plus sage d’afficher un nombre moins imposant de titres pour n’en garder que les plus efficaces. Ou plutôt, dit autrement, pour virer les titres inutiles déséquilibrant lamentablement ce nouvel album. Franchise et transparence musicale d’un passionné à un autre oblige, il est fort difficile à l’écoute de ne pas sauter de pistes, certaines s’avérant particulièrement insupportables (en partie par quelques intonations niardes de notre ami Flynn).

C’est pourtant avec impatience que j’attendais ce disque, mais à mon grand dam, 2018 ne sera clairement pas l’année de Machine Head, du moins, pour ce qui est de la sortie studio... Pour réellement être adapté à son environnement et surtout être apprécié, cet album aurait dû sortir après "Supercharger" et avant "Through The Ashes Of Empires", soit donc après le premier égarement de Machine Head et juste avant son retour à ses origines bien plus brutes, pures et groove. Cela me fait mal de l’admettre, mais "Catharsis" est tout simplement un album très très moyen voire mauvais d’un groupe qui nous a habitués à tellement mieux. Pas de doute là-dessus, "Catharsis" fera tâche au milieu des monuments que Machine Head a pu sortir ("Burn My Eyes" et "The Blackening" en tête). Il n’y a donc malheureusement pas grand-chose à retenir de ce "Catharsis", si ce n’est sa prise de position artistique qui en désopilera plus d’un. Même s’il est, quelque part, assez logique que le groupe continuera, coûte que coûte, à affirmer ce point de vue musical, reste à voir si les fans ou même les néophytes suivront...


Rm.RCZ
Janvier 2018




"Bloodstone & Diamonds"
Note : 17/20

C'est avec grande hâte et une pointe d'appréhension que nous attendions le successeur de "Unto The Locust". Depuis 2007, nous avons vu Machine Head évoluer de manière considérable et faire une remontée fulgurante quant à la qualité de sa musique. Tout d'abord avec "The Blackening", album tout simplement monumental qui en disait long sur le talent musical et créatif de la bande. S'en est suivi ce "Unto The Locust", plus contesté mais tout de même de grande qualité. Le challenge était donc de taille...

De prime abord : l'artwork est très soigné et fourni. Il représente un blason posé sur des épées et dont s'échappent des serpents. Les armoiries, au centre de l'écu, sont le logo du groupe. Il illustre parfaitement ce titre assez mystérieux qu'est "Bloodstone & Diamonds". Autant le dire d’emblée : ce disque est excellent et surpasse de loin son prédécesseur. Il s'ouvre sur "Now We Die" et son thème de cordes des plus mélancoliques. Les rugissements de moins en moins lointains de Robb Flynn qui scandent "And with this now we die" font rapidement leur entrée... Ce morceau annonce la couleur de l'album. Il est très travaillé, soigné, long, puissant et construit sur une structure pas forcément évidente. Le son est lourd et gras, plus "mid-tempo" que par le passé. Il s'en dégage tout même une certaine amertume et une certaine mélancolie malgré toute cette rage.

"Killers & Kings", premier morceau révélé à l'auditeur il y a de ça quelque mois, est la suite logique de "Now We Die". Il est bien plus rentre-dedans et violent, rappelant les ambiances de "The Blackening", sa structure est construite un peu comme celle du morceau qui le précède. Plus les morceaux s'enchaînent plus nous constatons une homogénéité entre eux, l'album a un sens et une direction. Le point culminent de ce disque est la superbe "Sail Into The Black". Avec ses 8'30 minutes, il s'agit du plus long morceau de "Bloodstone & Diamonds", et sûrement du meilleur... Il démarre par une longue introduction incantatoire et mystique sur des nappes de chœurs graves qui rappellent des chants liturgiques bouddhistes. Sur ces chants viennent se greffer la voix claire et chaude de Robb et une nappe d'arpèges à la guitare acoustique. Quatre "si" graves à la basse et tout s'envole. C'est lourd et puissant. La rythmique porte et entraîne. Le riff de guitare, très mélodique, contraste avec cette lourde rythmique. Après un refrain plus calme, la suite est soulignée par des claviers qui appuient les troisièmes temps de chaque mesure, renforçant cette idée de puissance.

Dans cet album, les cordes, les claviers et les chœurs sont bien plus utilisés que par le passé mais ils n'altèrent en rien le côté violent de la musique de Machine Head. Les titres "Now We Die" et "In Comes The Flood" en sont la parfaite illustration. Tous les deux voient leurs introductions (ensemble à cordes et un chœur d'enfant pour "In Comes The Flood") se faire balayer par des riffs lourds et efficaces et un Robb Flynn que nous n'avions pas entendu aussi énervé depuis bien longtemps. Il jongle très bien entre ses deux types de voix : aucun titre (excepté un) ne se voit chanté qu'en clair ou qu'en hurlements, ce qui contribue à l'homogénéité du disque.

L'exception à cette règle se situe juste après "In Comes The Flood". "Damage Inside" est une sorte de ballade atmosphérique. Les seuls instruments présents sont des guitares en son clair, des claviers et la voix claire et grave de Flynn. Ce morceau, assez court, sert de véritable respiration au travers de ce long tumulte qu'est cet album. "Game Over" avec son introduction faussement calme, repart de plus belle pour nous diriger avec force et rage vers la fin du disque. S'en suit une chose assez rare sur un album de Machine Head : un morceau instrumental intitulé "Imaginal Cells". Cependant, il n'apporte pas grand-chose à la construction de l'album. Il nous propose des idées typiquement machine-headiennes sous une voix narrative. Nous pouvons le voir comme une sorte d'interlude peu original... "Bloodstone & Diamonds" se conclut sur "Take Me Through The Fire". Un morceau qui ne dénote pas lui non plus. Assez énergique et entraînant mais pas surprenant. Par contre, son final très martial et direct, qui n'est pas sans rappeler le final de "Locust", fait belle impression en tant que clôture du disque.

Machine Head a frappé très fort avec "Bloodstone & Diamonds". Malgré un côté plus "lent", ce disque est d'une lourdeur et d'une énergie impressionnante. Il véhicule d'autres choses que ce que nous avions l'habitude de ressentir en écoutant un disque de Machine Head : il est plus noir, plus amer et peut-être plus mélancolique aussi. Ces titres feront très probablement bon effet dans les salles de concerts que fera trembler la formation...


Thomas
Novembre 2014




"Machine Fucking Head Live"
Note : 17/20

Après avoir été l’année de nombreuses sorties dont la qualité s’est démontrée quelque peu aléatoire, 2012 a aussi marqué les vingt ans des Californiens désormais légendaires de Machine Head. Année après année, album après album, tournée après tournée, le groupe n’a eu de cesse de braver les obstacles et d’envoyer le monde entier se faire foutre à coup de chansons aux messages tous plus évocateurs les uns que les autres. En guise de fin de contrat qui se respecte avec Roadrunner Records, 2012 voit aussi la sortie du deuxième CD live du combo, judicieusement intitulé "Machine Fucking Head Live".

En effet, quiconque s’est déjà rendu à un concert du groupe aura déjà constaté par lui-même que ses fans l’ont rebaptisé de cette manière depuis le début de sa carrière. C’est donc avec une salve de "Machine fuckin’ Head" scandée à bout de souffle par les die-hard fans que le concert se lance. Si vous n’avez pas eu l’occasion d’aller les voir lors de leur dernière tournée mettant à l’honneur leur dernier effort "Locust", ou si vous en avez eu l’occasion et que la performance vous a plu, ce CD live est fait pour vous. Le concert, donné à Manchester, comprend quinze pistes réparties sur deux disques… et immortalise cette tournée promotionnelle de "Locust". Au programme, beaucoup de titres de cet opus (le magistral "I Am Hell", "Be Still And Know", l’éponyme bien sûr, mais aussi les moins indispensables "Who We Are" et "This Is The End") au détriment de certains autres albums (notamment "Through The Ashes of Empire") et titres qui valent leur pesant d’or. Les Californiens n’en oublient pour autant pas leurs classiques et les administrent tel un rouleau compresseur, pour le plus grand bonheur des fans, toujours ravis de hurler à pleins poumons les paroles de "Old", "Ten Ton Hammer", "Halo" dans les titres plus récents mais déjà cultes, et bien évidemment l’arme fatale qui met tout le monde d’accord, "Davidian".

Mais le point fort irréfutable de ce CD live est sans aucun doute la discrétion de la post-production. Car il faut l’avouer, les DVDs/CDs live de nos jours n’en sont plus vraiment tellement tout est retouché par la suite et éloigné de la performance originale. Fort heureusement, cela est loin d’être le cas avec "Machine Fucking Head Live", où tout sonne exactement de la même manière que lors de leurs véritables concerts. Néanmoins, cette arme peut se révéler à double tranchant car comme en vrai, les backing vocals d’Adam Duce (et de Phil Demmel parfois) sont d’une fausseté tout simplement insupportable.

Machine Head aura donc une fois de plus trouvé le moyen de ravir ses fans par un CD live très satisfaisant dans son ensemble et dont l’ambiance est plus que communicative. Les amateurs du groupe se retrouveront sans surprise à chanter les titres à l’unisson lors des écoutes ! Pour ce faire, et en attendant la prochaine sortie, une citation est de mise et au fond, vous métalleux la connaissez déjà : "Headbang motherfuckers !".


Ichigo
Janvier 2013




"Unto The Locust"
Note : 20/20

Voici un album que beaucoup attendaient, et dont la longue attente portera ses fruits, première surprise, sept titres, c’est peu pour une sepième galette... mais ne nous laissons pas aux apparences de ce qui sera le plus bel aboutissement de Machine Head en quasi 20 ans de carrière... je me perds... je me perds... l'excitation peut-être... ou les 39°C passés de température corporelle dont je fais office depuis quelques jours... bref, reprenons.

La machine de guerre se lance sur "I Am Hell (Sonota In C#)", le groupe débarque avec sa plus belle voix qui bizarrement, et c’est cliché je sais, fait penser légèrement à du Queen. Passée cette introduction emprunt de lyrisme, Machine Head balance sa sauce habituelle, rien de bien neuf dira-t-on mais soudainement les loulous s’excitent, et nous voilà balancés dans un agglomérat de riffs monstrueux sur une piste de huit minutes passée à en prendre plein la tronche de par ces riffs titanesques, la voix de Robb toujours aussi prenante et ces interminables solos, du Machine Head tout simplement ? Non, rien qu’à ce premier morceau on sent une évolution conséquente du groupe dans sa composition et cette impression ne ternira aucunement au fil des morceaux de cette sublime galette.

L’album découle ensuite telle une déferlante venant tout écraser sur son passage, au final ces sept fameux morceaux sont amplement suffisants pour nous combler de plaisir à l’écoute d’"Unto The Locust". De par ses choeurs à l’image de "Be Still And Know", et au jeu magnifique de Dave derrière ses fûts, le tout est emprunt de lourdeur et contradictoirement de légèreté, un équilibre que Machine Head a su atteindre avec brio, et dont le morceau "Locust" en définit la trame même, ça reste du Machine Head mais avec une évolution qui se ressent autant sur la voix de Robb que sur l’ensemble apporté à la composition de cet album, des très belles montées agrémentées de breaks pesants dont on ne se lasse pas et qui en paraîtraient même bien trop cours au final. La voix claire de Robb nous laisse le frisson sur ce morceau et ces passages de guitares nous séduisent et nous envoûtent, on se retrouve dans une sphère psychédélique donnant l’impression d’imprégner directement cette délicieuse galette.

Un morceau magnifique, "This Is The End", avec son entrée à la guitare acoustique berçant mon petit coeur sensible avant d’envoyer sec sur cette magnifique guitare et ces blasts de batterie parfaits, on retrouve beaucoup le côté thrash propre à Machine Head mais toujours avec cette voix que Robb a beaucoup plus axé sur le mélodique pour "Unto The Locust" et c’est ce qui fait la force de cet album, les alternances entre le chant hurlé et tous ces passages mélodiques ne peuvent que séduire l’auditeur averti. Faut-il encore parler de ces solos ? Machine Head n’a pa perdu la main à ce sujet, bien au contraire. Un renouveau majoritaire tout en conservant leur identité musicale, le pari était tendu mais très bien mené ici, on prend beaucoup de plaisir à l’écoute de cet album qui nous offrira du bon thrash comme on aime mais aussi de sublimes guitares acoustiques avec une voix très posée de Robb comme sur "Darkness Within" étant une véritable machine à adrénaline, le tout vient se poser tranquillement pour monter continuellement en puissance avec une maîtrise indéniable, une baffe magnifique telle qu’on en redemande.

Dernier tour de piste avec "Pearls Before The Swine", seul morceau de la galette qui ne m’emballe pas plus que ça, il faut dire qu’avec les chefs d’oeuvre balancée juste avant, ce morceau semble en dessous de la moyenne déjà très haute de "Unto The Locust", il en restera un très bon morceau c’est évident, disons que je ne peux me permettre d’être totalement positif sur un album, ma religion me l’interdit (oui je sais je suis de mauvaise foi). L’album se terminera sur "Who We Are" se lançant avec des choeurs d’enfants et ça vous prend direct au ventre, ce morceau comporte une certaine puissance, l’atteinte d’une omnipotence réelle, la plus belle des manières de terminer cette galette titanesque, de la force de la douceur, des riffs monumentaux se terminant avec un instrumental composé de bois, une chef d’oeuvre !!!

Machine Head nous a livré ici une galette exquise avec "Unto The Locust" que je classerais sans conteste comme l’album de l’année, il ont su garder cette force en l'agrémentant de douceur et de mélodie sans que cela n’entrave l’efficacité de ce qui fait un bon album de Machine Head, de l’efficacité, du talent, des compositions de haut niveau, bref du Machine Head. "Unto The Locust" est l’album que l’on peut acheter les yeux fermés.


Phenix
Octobre 2011


Conclusion
Le site officiel : www.machinehead1.com