Le groupe
Biographie :

Originaire de Buffalo, New-York, Malevolent Creation est un groupe de death metal formé en 1987. Le groupe a d'abord été signé par Roadrunner Records puis par Pavement Music, Nuclear Blast, et enfin Century Media. Depuis la création du groupe, le line-up a souvent été modifié, avec notamment les membres d'origine qui sont partis puis revenus plusieurs fois. Le guitariste Phil Fasciana est le seul membre permanent depuis le début. En 1991 sort leur premier album, "The Ten Commandments", qui s'impose dans la scène death metal underground. En Avril 1992, le groupe publie son deuxième album, "Retribution", qui, comme pour leur premier opus, est enregistré aux studios Morrisound avec au mixage Scott Burns. Leur troisième album, "Stillborn", qui fait participer une formation stable du groupe, est publié en Octobre 1993. En 1995, Malevolent Creation se sépare de son label Roadrunner Records, et signe au label Pavement Music. Des démos sont enregistrées aux côtés du bassiste Jason Blachowicz et du batteur Dave Culross, et cette formation enregistre son nouvel album, "Eternal", publié en Août 1996. En 1997, cette formation, qui comprend le batteur Derek Roddy (recruté par le groupe après la mort tragique de Crazy Larry en Mai dans un incendie), ne comprend plus que les membres originaux Blaschowicz et Fasciana. Leur nouvel album, "In Cold Blood", est publié en 1997. Hoffman (chant) revient pour l'album "Fine Art Of Murder" en 1998. Le groupe comprend désormais Hoffmann, Fasciana, Barret, le bassiste Gordon Simms et le batteur Dave Culross. Malevolent Creation signe un contrat avec Extreme Management Group (Suffocation, Origin) en 2010 et annonce un nouvel album pour le 5 Avril 2010 avec Erik Rutan, enregistré aux Mana Recording Studios (Cannibal Corpse, Vital Remains, Goatwhore...). Le 15 Octobre 2014, Malevolent Creation annonce la signature d'un contrat de distribution à l'international chez Century Media. En 2015, ils publient leur douzième album, "Dead Man's Path", chez Century Media. Le 7 Juillet 2018, Brett Hoffmann meurt d'un cancer. "The 13th Beast" sort en Janvier 2019 avec un nouveau line-up.

Discographie :

1991 : "The Ten Commandments"
1992 : "Retribution"
1993 : "Stillborn"
1996 : "Eternal"
1997 : "In Cold Blood"
1998 : "The Fine Art Of Murder"
2000 : "Envenomed"
2002 : "The Will To Kill"
2004 : "Warkult"
2007 : "Doomsday X"
2010 : "Invidious Dominion"
2015 : "Dead Man's Path"
2018 : "The 13th Beast"


Les chroniques


"The 13th Beast"
Note : 17/20

Lorsque l’on s’adresse aux pionniers du death metal comme Malevolent Creation, on est certains d’avoir une qualité irréprochable. Bien que formés en 1986 sous le nom de Resthaven, ils ont la forme les Floridiens ! Côté line-up, Phil Fasciana (guitare, HatePlow) mène toujours le navire, mais une petite restructuration a eu lieu en 2017, puisque le guitariste a recruté trois nouveaux musiciens pour l’accompagner : le bassiste Josh Gibbs (Thrash Or Die, ex-Solstice), le batteur Philip Cancilla (ex-Misericordiam) et le chanteur-guitariste Lee Wollenschlaeger (Imperial Empire, Throne Of Nails, ex-DieVersion…) ont donc contribué au treizième album du groupe. Ouvrez grand vos esgourdes, ça va saigner.

Le premier assaut s’appelle "End Of Torture", et même s’il nous faut attendre quelques secondes de sample pour en prendre plein les oreilles, le jeu en vaut la chandelle. Une violence maîtrisée, grasse et surtout sans limites. Les riffs sentent bon l’old school, et les sonorités malsaines caractéristiques du death metal sont toutes là. Et rien de tel pour se remettre dans le bain que ce morceau, qui précède l’excellent "Mandatory Butchery". La basse y joue un rôle important, mais la rapidité des morceaux est également en cause, et les riffs vous découpent littéralement sur place. Comme sur le titre précédent, le chant est d’une puissance pachydermique, et c’est presque avec regret que je laisse "Agony For The Chosen" débuter. Mais il ne me faudra pas deux secondes pour succomber à ce riff dantesque, surmonté d’un blast imposant. Un peu plus axée sur les leads, ce titre reste d’une violence sans nom et les reprises de break enfoncent encore un peu plus le clou.

Départ rapide à la batterie pour "Canvas Of Flesh", qui reste dans les codes d’un death metal vif et incisif, à base de grosse rythmique et de petites harmoniques vicieuses, alors que "Born Of Pain" s’axe également sur une basse cinglante pour agrémenter les riffs déjà très inspirés et entraînants des Américains. Si certains passages peuvent paraître assez simples, ils n’en restent pas moins efficaces. Retour d’un lead crasseux pour "The Beast Awakened", et la rythmique suit. Profitant de passages sans chant pour s’exprimer, la basse jongle sur les harmoniques tout en suivant la batterie, et le groupe fait de ce morceau un véritable bourreau de nuques. Vous en avez assez ? Dommage, car "Decimated" ne vous attendra pas pour débuter, et c’est directement avec l’un des riffs les plus imposants de l’album que ce morceau démarre à toute allure.

Si c’est la technicité que vous recherchez, alors "Bleed Us Free" et sa rythmique chiadée sont faits pour vous, bien que le son soit toujours aussi tourné vers l’old school. La partie lead dissonante est également très intéressante, bien que je ne sois pas adepte des solos. La technicité frappe à nouveau pour "Knife At Hand", la vitesse d’exécution en plus. Si la rythmique ralentit ne vous en faites pas, c’est simplement pour vous laisser quelques secondes de répit avant d’enchaîner sur un blast furieux, tandis que "Trapped Inside" vous annihile littéralement sous une double pédale survoltée. Egalement très rapide, le titre profite du mix monstrueux de Dan Swanö (Nightingale, Unicorn, Whitherscape, ex-Bloodbath, ex-Edge Of Sanityc…) pour donner un rôle bien précis à chaque instrument, ce qui nous permet d’apprécier chaque note. On reprend avec "Release The Soul", le dernier morceau de cet excellent opus, et un départ qui donne envie de headbanguer. Si la vitesse n’est pas forcément de la partie tout de suite, ce son lancinant est très efficace. Mais je rassure mes amis affictionados de rythmiques rapides : soyez patients ! Rien ne semble arrêter Malevolant Creation. Véritable machine à riffs, "The 13th Beast" ne fait pas exception à une discographie sans faux pas alors que l’avenir du groupe semblait plutôt incertain. Sur scène ? Je ne peux malheureusement pas en témoigner, mais s’ils sont à moitié aussi bons que sur album, la fosse doit être littéralement sans dessus dessous !


Matthieu
Janvier 2019




"Dead Man's Path"
Note : 15,5/20

Cinq années après "Inviduous Dominion", les vétérans américains de Malevolent Creation reviennent pour une douzième déclaration de guerre. On n'avait jamais dû attendre aussi longtemps pour une nouvelle livraison de la part des Floridiens. C'est un petit mystère en soi. Heureusement, rien n'a changé depuis le précèdent disque, mieux encore, le groupe revient plus enragé que jamais avec "Dead Man's Path", doté d'une superbe pochette et d'une production signée Dan Swanö. Le groupe a déclaré avoir abordé la composition différemment cette fois-ci. Le groupe a jammé et créé de façon spontanée et fraîche, de manière plus collaborative, là où il avait l'habitude de puiser dans du matériel inutilisé. A l'écoute du résultat, cela ne saute pas aux oreilles, les compos ne diffèrent pas du tout de l'œuvre passée de MC.

Peut-être un poil plus inspiré et violent que son prédécesseur, "Dead Man's Path" présente un groupe plus soudé et compact que jamais ; la percussion rythmique, très souvent calée sur le blast beat, est irréprochable. Le retour du batteur Justin DiPinto, qui avait brillé sur l'excellentissime "The Will To Kill", donne un sérieux coup de trique au groupe. Brett Hoffman livre une performance remarquable et endiablée au chant malgré ses 48 balais. Il se tord les cordes vocales avec une violence jouissive.

Débutant sur un morceau doom au chant parlé (faisant écho au tout premier album "The Ten Commandments" sorti en 1991) qui installe une atmosphère obscure sans pour autant se révéler mémorable car un peu trop long, on entre dans le vif du sujet dès "Soul Razer" au nom qui ne trompe pas sur la came. Les morceaux, à quelques exceptions près, reposent sur le même schéma de composition, à savoir un début tonitruant, brutal et destructeur, suivi d'un break lourd et salvateur, puis une accélération finale. Le groupe joue à merveille sur les dynamiques ; les tempi sont astucieusement déformés pour créer des rebondissements, malgré l'homogénéité de l'ensemble. Les morceaux les plus marquants sont "Soul Razer", véritable bulldozer, "Blood Of The Fallen", au refrain répété à l'envi, ou encore "Resistance Is Victory", indirect, tortueux, aux riffs vous frappant de toute part comme dans une bataille. Les autres morceaux ne déméritent point, offrant leur lot de soli déchirés et véhéments, de riffs maléfiques et de vocaux démoniaques.

Malevolent Creation affiche une santé de fer sur "Dead Man's Path" qui ne marche aucunement sur le sentier d'un homme mort. Non, ils ne sont pas près de rendre l'âme. Rien de neuf sous le soleil infernal de Floride, juste une autre bonne rasade de metal putride fait avec habileté et savoir-faire.


Man Of Shadows
Octobre 2015




"Invidious Dominion"
Note : 14,5/20

Trois ans après l'album "Doomsday X", les Américains de Malevolent Creation reviennent avec "Invidious Dominion". Autant le dire tout de suite, l'originalité n'est pas la qualité première de ce nouvel opus, c'est plutôt du bon gros death comme on en a souvent entendu, avec qui plus est, une pochette qu'on a l'impression d'avoir déjà vue. Mais après dix albums, on peut le pardonner. Et puis l'énergie et la rage sont toujours là. Après une intro brève, on passe aux choses sérieuses avec "United Hate" : rythme soutenu, chant guttural bien énervé, grosses guitares et double pédale, on entre tout de suite dans le vif du sujet. On apprécie ensuite les soli de guitare sur "Conflict Finalized" et "Slaughterhouse", le rythme frénétique de "Compulsive Facebreaker" ou encore la puissance de "Leadspitter". "Target Rich Environment" se démarque par les changements de rythme. Arrivé au onzième et dernier morceau, on remarque que tous les morceaux suivent à peu près le même schéma (rythme déchaîné et répétitif + solo de guitare bref mais efficace) et on ressent une légère impression de répétition... Mais le tout est bien maîtrisé, l'ensemble est cohérent et marqué par une fureur qui ne faiblit pas. Alors, même si cet album n'est pas à la hauteur de son prédécesseur, même s'il est moins bien inspiré et qu'il se répète un peu, il vaut le coup d'oreille des amateurs de death !


Brünhild La Viking
Août 2010


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/malevolentcreation