Le groupe
Biographie :

Maligno est un groupe de stoner / doom Mexicain formé en 2004 et actuellement composé de : Marco Gil (basse / ex-Toxodeth), Andres Saenz (batterie), Zef Vega (guitare), Ivan Tamez (guitare) et Luis Barjau (chant). Le dernier album en date, "The Funeral Domine", est sorti au printemps 2011 chez Aderock Records.

Discographie :

2006 : "Maligno"
2008 : "Universevil"
2011 : "The Funeral Domine"


La chronique


Le Mexique : la civilisation Aztèque, la pollution, la pauvreté, mais aussi l'exotisme, les fajitas, le folklo, le jour des morts, le désert, les cactus... Ce pays reste une des destinations que j'affectionne tout particulièrement, avec le Pérou également dans tout ce qui est à consonance latine. En revanche , j'ai l'impression que la musique qui vient de l'autre côté de l'Atlantique et qui est au sud des Etats-Unis a toujours du mal à traverser l'océan... Qui a déjà entendu parler du très bon groupe de thrash Ticket To Hell et de son projet doom parallèle Majestic Downfall ? On pourrait citer quelques autres petites perles, mais il est rare malgré tout d'avoir des groupes mexicains renommés. C'est pour cela que finalement on n'a sans doute jamais entendu parler de Maligno. Quand je dis "on", c'est une grande majorité car il y a toujours quelques curieux qui en connaissent un poil plus sur le stoner doom de ces Mexicains...

Alors voilà Maligno, revient donc pour un troisième album autoproduit, un album très chaud, très coloré où le stoner doom bien rock 'n' roll règne en maître pendant près de 41 minutes, étalé sur neuf morceaux brûlants et torrides, servis avec la tequila / asticot qui va bien. "The Funeral Domine" est un album puissamment groovy dans les parties guitares, qui prennent des pauses psychédéliques et des courbures démoniaques pour nous emberlificoter de maléfices étourdissants grâce à des rythmiques sauvages et indomptables. On reste très captivé par l'ambiance globale de l'album, quelque chose qui nous envoie du gras en même temps que de la mélodie cultivée au chanvre magique qui retourne la tête avec des milliers d'étoiles et de fleurs éparpillées, entourant notre cervelle pour l'emmener dans la spirale de l'infiniment fou.

La pochette nous rappelle ces vieux films Italiens des années 70's à moitié érotiques et à moitié horrifiques, un mélange de cet exotisme un peu ringard, un peu kitch, où l'on pouvait mater des femmes dont le foin dépassait de la charrette quasiment tout le temps et dont les séquences d'angoisse et de suspens ne feraient même pas peur aujourd'hui à un gamin de cinq ans... Musicalement on sent bien que Maligno a beaucoup écouté Black Sabbath et que ça reste une de leurs sources principales, voire sans doute la seule. En ce sens d'ailleurs, le vocaliste, dont l'organe est magnifiquement efficace, Luis Barjau en aurait même des intonations à la Ozzy, accouplé avec un Mark Osegueda (Death Angel), dont le fruit de cette symbiose donnerait quelque chose d'encore plus envoûtant.

Sur certains titres, tels que "Emperors Fall" on retrouve cette manière si particulière de groover à la Sleep / Cathedral, complètement barrée, dominée par une production vraiment parfaite pour le style. Enregistré au La Nave Studio au Mexique, et mixé à Los Angeles par Billy Anderson pour finir entre les mains de Alan Douches à New York pour ce qui est du mastering, ce "The Funeral Domine" est une belle petite œuvre qui donne la fièvre. Et pour pousser le vice un peu plus loin, en pénultième position on peut découvrir un titre très acoustique "Coffin Of Dreams" qui puise ses inspirations dans la saveur nocturne de styles très exotiques. Je n'irai pas parler de balade de style salsa ou autre, n'y connaissant absolument rien, étant le plus inculte des profanes en la matière, mais en tous les cas, c'est une chanson magique, qui repose l'esprit après ces longues minutes de délire contrôlé.

Et la fin termine dans un feu d'artifice sur le dernier titre, prouvant que Maligno mérite d'être cité dans les groupes émergeants de stoner doom les plus prometteurs et qu'une maison de disques avec de la caillasse sous le capot pourrait bien un peu se pencher sur ces gens là, car musicalement leur style ferait bien le tour du monde, voire plus...


Arch Gros Barbare
Juin 2011


Conclusion
Note : 15/20

Le site officiel : www.myspace.com/malignodoom