Le groupe
Biographie :

Formé en 2005, Maniac sillonne les routes de France pour distiller son death metal old school ponctué par la sortie d’une démo éponyme ainsi que deux albums, "From Suffering... Pleasure Was Born" en 2009 et "The Art Of The Cainam" en 2014. Profitant d'un changement de line-up en 2017, le groupe fait évoluer son style en intégrant une touche plus sombre et oppressante de black metal et de hardcore. L'EP "Ruthless" sort début 2019.

Discographie :

2005 : "Ecstasy In Decay" (Démo)
2007 : "Burn" (EP)
2009 : "From Suffering... Pleasure Was Born"
2011 : "Maniac" (EP)
2014 : "The Art Of The Cainam"
2019 : "Ruthless" (EP)


Les chroniques


"Ruthless"
Note : 16/20

Maniac sort du silence. Après deux albums et trois EPs, le groupe formé en 2004 par Ludo (guitare / chant), reprend du service avec "Ruthless", un nouvel EP bien violent. Pour le line-up, le Toulonnais a recruté Nathan (chant) et Laurent (basse) pour ravager la scène en compagnie d’Alex (batterie). Vous voyez le death metal ? Vous ajoutez un peu d’influences hardcore, un soupçon de grindcore et quelques riffs orientés black. Ça vous tente ? Moi aussi !

On débute avec "Cephalian Abortion", et le moins que l’on puisse dire, c’est que c’est une violence pure et dure qui nous est servie sur un plateau qui dégouline de sang ! Moins de trois minutes certes, mais c’est une rage irrépressible qui est à l’oeuvre pour ce death metal malsain et façonné avec du béton armé. Des passages plus groovy font leur apparition, alors que le chant alterne entre scream fougueux et growl caverneux. La dissonance sera la notion clé de "Mindfucked", un morceau beaucoup plus axé grindcore / black metal que death metal, en référence à quelques gros noms de la scène comme Fukpig et Napalm Death. Mais à côté, le chant est toujours aussi profond, et un break dansant nous fonce dessus… Je ne sais que penser, mais je me laisse évidemment prendre dans ce tourbillon de violence furieuse.

"Modus Operandi" est également un morceau très spécial, avec un son beaucoup plus criard et qui n’a absolument rien à voir avec le style de base de la formation. Une sorte de post-metal orienté grindcore, et cette profondeur caractéristique qui donne toute sa saveur au morceau. On repart sur des riffs plus death pour la dernière minute, mais ce titre m’intrigue. Du son clair pour l’introduction de "Drown You In Trauma", et on retrouve ces riffs aériens et à l’atmosphère sombre qui se muent progressivement en rythmique épaisse et impénétrable. Les harmoniques criardes laissent place à des riffs lourds et aux sonorités old school, mais également très groovy. On arrive déjà au dernier morceau, nommé "Crawling Bastards", et tout ce que j’ai exprimé précédemment est mélangé. On assiste donc à une rencontre inattendue entre gros son, notes aériennes, hurlements effrayants et ambiance sombre, le tout placé sous le signe de la violence et de la discorde. Indescriptible, me direz-vous ? C’est aussi ce que je pense. Mais attendez la fin.

Alors que je m’attendais à être exposé à un death metal violent et quelque peu désordonné, ma première expérience avec Maniac a été absolument surprenante ! Mêlant habilement death metal old school, grindcore fou et black metal dissonant, "Ruthless" est tout sauf accessible. Bien que puissant et intense, il est plus que probable qu’il vous surprenne tous. Et je me demande ce qu’il en est de la performance live...


Matthieu
Février 2019




"The Art Of The Cainam"
Note : 17/20

"Listen to this !"

Le nouveau Maniac commence avec une introduction digne de lui : un air de boucherie. C'est en effet sur les chapeaux de roues bien cradingues que le groupe toulonnais t'emmène sans discours chiadés dans les tréfonds des massacres les plus crades.

"Come Die With Me", une réelle invitation qui introduit le skeud. Un air lourd, malsain mais entraînant, enchaînant sans discontinuer sur des morceaux sans ambages et sans compromis. On pense à Obituary, rapidement. Puis aussi aux énormes Six Feet Under et à un certain sens inné de la poésie urbaine, celle qui sent l'urine de porc et la rouille. Celle qui te fait ramper dans les tripes froides d'une victime d'un film de série B alors qu'un gars chelou avec son sourire des bons jours marche tranquillement au-dessus de toi, son hachoir à la main en chantant une comptine enfantine. Sans concession, sans pitié. Le groupe t’envoie dans la gueule un condensé de savoir-faire qui, l'air de rien, s’avère plus réfléchi que son précédent effort, le très bon "From Suffering". Moins rentre-dedans peut-être. Plus "groovy" même par moments, oseront les moins timides et les plus suicidaires d'entre nous. Suicidaires parce que l'air de rien, ils rigolent pas les Maniacs. Comment le pourraient-ils d'ailleurs, avec un blaze comme ça ? (ouais, je sais qu'on dit plus blaze. Mais c'est mon texte d'abord, j’écris quoi que je veux, comme je veux). L'air de rien, le batteur poutre bien Mémé derrière ses fûts. Les blasts ne sont pas nombreux, mais le tout est lourd et poisseux. Comme une carcasse de porc lâchée sur la scène. Les grattes s’énervent, balancent des riffs où on sent bien une pointe Slayeresque quand même. La basse envoie aussi grave sa mère mais l'attraction principale, le show de cette petite orgie à la tronçonneuse reste la hurleuse complètement barge derrière son micro. Alors, modérons, modérons. Un groupe à chanteuse, c'est méga tendance. Autant dire qu'un groupe de death à chanteuse, c’est presque hype, alors il faut clairement se démarquer du lot. Et c'est du tout cuit avec Aurélie et ses pig squeals teigneux, ses growls puissants et une énergie à toute épreuve qui effacent toute supputation quant à sa vraie place dans le combo. La Dame piquera même des gueulantes plus aiguës pour clôturer le -trop court- skeud.

Heureusement que les réjouissances ne sont pas finies, car les Maniacs ne sont pas des rats : avec ce très bon "The Art Of The Cainam" est fourni le premier effort des Toulonnais, le très bon "From Suffering… Pleasure Was Born", datant de 2009 et remasterisé pour le coup. Jettes-toi dessus, sans attendre. Moi, pour le coup, je replonge au pays des machettes rouillées.


Groumphillator
Septembre 2014




"From Suffering... Pleasure Was Born"
Note : 14/20

Le premier effort de Maniac est une pure tuerie doublée d'un bloc de haine. Voilà, c'est dit. Passe ton chemin si tu es pressé, jette-toi dessus si tu es un adepte de death old school (Obituary en tête) et c'est banco. Par contre, si t'es plutôt du genre à te demander pourquoi que c’est si bon, sache qu'en premier lieu, le combo toulonnais ne ménage pas ses efforts : une énergie sans discontinue, un mid-tempo qui ne lâche rien, si ce n'est quelques blasts poutreurs, des grattes lourdes à souhait crachant des riffs bien evil et un vociférateur qui vomit une pinte à chaque morceau.

Le catalogue est rempli mais les Maniacs sont des farceurs et arrivent insidieusement à glisser diverses influences dans leur death metal dont la plus évidente est le rap hardcore de "Burn", mêlant les guttu sordides avec le flow rageur et haineux de Dactalex. Et autant dire que le mélange, en plein milieu du skeud, est étonnant, mais marche surtout parfaitement ! Certainement une des meilleures surprises d'un skeud qui n'en finit pas d'etre bon et malsain. Puis le groupe prouve également qu'il sait poutrer, déboîter les genoux de Tonton dans la grange, avec des blast-beats pas piqués des vers (ah cette intro sur "Man Comes From Pig" !) et des riffs qu'on pourrait croire sortis d'un bon vieux skeud de Deicide ou de Morbid Angel.

Du bon, du lourd et du compact. Trop compact peut-être pour certains, moins habitués au death lourd et mid-tempo qui ne s’intéresseront peut-être que trop peu à cette galette. C'est une grave erreur, tant les surprises sont au tournant malgré un relatif manque d'originalité, handicap assez récurrent des premiers skeuds de groupe. Rien de grave finalement. Un bon skeud donc, condensé de lourdeur, une pure tuerie doublée d'un bloc de haine. Jette-toi dessus si tu es un adepte de death old school et c'est banco pour toi. Ah ben tiens, c'est ce que je disais au début.


Groumphillator
Septembre 2014


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/cainam