Le groupe
Biographie :

A sa création, en 2000, Man.Machine.Industry est conçu pour être le projet solo de J. "Berget" Bergman (chant & guitare, ex-Slapdash, ex-Rosicrucian). Le line-up se complète pourtant en 2003 grâce à Nail (basse) et Join (batterie), après la sortie d’un premier album, un an seulement après la création de ce qui était encore alors un one-man band. L’attention des médias s’attise après la sortie de la demo "To Hell And Back Again", en 2005, et la réalisation d’un premier vidéo clip. "The Hunt", premier titre composé de l’album suivant, "White Trash Devil In A Jesus Christ Pose", est également mis en image, en 2006. Durant les nombreuses années séparant la seconde démo et cet album, Man.Machine.Industry s’est vu écumer les scènes, notamment lors du Sweden Rock Festival, ou encore en temps que première partie de Raubtier, Deathstars, Sparanza ou M.A.N. En 2010, Man.Machine.Industry signe chez le label Suédois, GMR Music. Suivront les albums "Lean Back, Relax, And Watch The World Burn" en 2012, "Box Of Horrors" en 2016, et "Doomsday Clock" en 2020.

Discographie :

2001 : "Mention"
2004 : "Be Like The Dog You Are And Enter The Circle" (EP)
2004 : "We’re Not Dead Yet" (EP)
2005 : "To Hell And Back Again" (EP)
2010 : "White Trash Devil In A Jesus Christ Pose"
2012 : "Lean Back, Relax, And Watch The World Burn"
2014 : "The Cross" (EP)
2016 : "Box Of Horrors"
2018 : "Reborn" (Compilation)
2020 : "Doomsday Clock"


Les chroniques


"Doomsday Clock"
Note : 15/20

Quel résultat obtiendrait-on si l’on combinait des refrains aux accents heavy rock avec des couplets résolument plus thrash ? Eh bien tout simplement "At The Sound Of Violence", mise en bouche du tout dernier album de MMI, "Doomsday Clock". Le mélange peut paraître aberrant et pourtant le résultat est plus qu’efficace et s’avère une excellente introduction. Cela se poursuit d’ailleurs sur la pièce suivante, "Prince Of Lies", avec ce même amalgame thrash classique et power rock mélodique.

Nous n’avons donc pas affaire ici à une formation dans la pure tradition thrash, un peu crasse et brouillonne, mais plutôt à de l’agressif power metal dans la veine de Rage par exemple. Cela s’avère plus qu’évident sur "River Turned Red", avec ces guitares à basse tonalité, habilement produites, pour un maximum de puissance et de définition. Ce morceau s’écarte d’ailleurs des premiers de par son approche beaucoup plus industrielle, moins mélodique, mais tout aussi efficace.

Malgré la bonne volonté du groupe, il est difficile de ne pas noter combien l’album est plutôt linéaire. Chacune des pièces s’emboîte l’une dans l’autre avec peu de variété et cela vient quelque peu entacher l’ensemble de l’œuvre. Ce n’est pas, par contre, à défaut d’efforts comme peut en témoigner l’excellente "Age Of The Doomsday Clock", où le chanteur se permet une approche résolument plus mélodique. De par ses changements de tempo, cette pièce m’a d’ailleurs rappelé un certain Fates Warning au passage, ce qui est peu dire. Malheureusement, cela ne s’avère que passager sur"Doomsday Clock", mais démontre clairement la capacité du groupe à sortir des sentiers battus.

Chaque fois que je regarde la liste des morceaux d’un album et que je vois une de celles-ci dépasser les 8 minutes, je suis toujours un peu inquiet. Voici donc "Sins Of The Fathers", débutant sur un petit riff de guitare qui ne saura tromper les véritables amateurs tant il rappelle au passage une pièce phare d’Iron Maiden. L’effort se voudra louable, avec un solo à tout casser en milieu de parcours, mais au final, mes craintes s’avouent raisonnables puisque le tout se termine sur un long interlude plutôt acoustique et l’on est en droit de se demander pourquoi 8 minutes ?

En somme, "Doomsday Clock", sans être un véritable album de thrash dans sa plus pure forme d’expression, demeure tout de même un solide album qui mérite d’être entendu.


Mathieu
Juillet 2020




"Box Of Horrors"
Note : 17/20

Lemmy est-t-il ressuscité ? Ou bien s’est-il réincarné dans le corps du chanteur de Man.Machine.Industry ? Toujours est-il que dès les premières notes que pousse J. Bergman, l’on croirait entendre l’illustre buveur de Jack ! Par contre assez rapidement s’arrête la comparaison. Comme le laisse sous-entendre le nom du groupe, M.M.I fait dans le thrash moderne au son décidément industriel et mécanique. Malgré des passages vocaux death, nous n’avons pas affaire ici à une énième itération d’un groupe suédois du même genre (insérez ici le nom de votre préféré).

En effet, à l’écoute de la deuxième pièce, "20 000 Horns At The Sky", il est clair que le groupe tente de se démarquer et de développer son propre son. Le tout se poursuit sur l’étrange "Rise Above" et ses couplets à la slide guitare, et aux parties orchestrales ! Le tout accompagné d’une performance insolite, mais au combien originale du chanteur. Quand on parle d’originalité, cette pièce fait du bien. S’ensuit une intro vocale à la Beatles sur "Box Of Horror" et pour sûr, vous ne me verrez pas ressortir mon habituelle ritournelle du "Le groupe ne réinvente pas la roue et blablabla…". La chanson-titre de l’album est le summum de ce que le groupe propose en termes de personnalité unique. Pourrait-on s’avancer et parler de "Avant-Garde Thrash" ? Décidez par vous-mêmes en écoutant les influences moyen-orientales de "Too Close To The Sun" et je pense bien que l’on n’aura pas besoin de former un comité décisionnel pour nommer ce nouveau genre !

Certains pourraient être rebutés par la courte durée de l’album, dans les 36 minutes, mais tant qu’à choisir entre 1 heure de répétition ad nauseam ou bien moitié moins, mais de qualité, mon opinion est indiscutable. Je choisis la qualité avant la quantité ! Là où "Box Of Horrors" débute comme tout autre album thrash, chacune des pages que l’on tourne pour découvrir le groupe en détail nous amène lentement mais sûrement dans leur metal fou et déjanté !


Mathieu
Mars 2016




"White Trash Devil In A Jesus Christ Pose"
Note : 15/20

Bien que ce groupe tout droit venu des glacières contrées Suédoises ait été formé il y a aujourd’hui presque dix ans de cela, c’est avec son nouvel album, portant le nom étrange de (prenez votre souffle) "White Trash Devil In A Jesus Christ Pose", que j’ai entendu parler de Man.Machine.Industry pour la première fois de ma vie entière. Avec un patronyme de ce type et un visuel pareil, il semblait bien porter et représenter sa musique définie comme industrielle, et comme un (bon) groupe d’indus n’est jamais pour me déplaire, tous ces éléments rassemblés ont attisé ma curiosité et m’ont motivée à écouter de quoi il s’agissait plus en profondeur.

Ma première surprise fut de constater les années d’existence du groupe : étant donné qu’il ne s’agit de la sortie du ‘seulement’ deuxième album, j’aurais plutôt pensé que j’aurais ici à faire à un combo toujours à ses prémices. Eh bien mal m’en à pris ! Pas de débutants chez Man.Machine.Industry ! Et ça, il ne faut pas tellement longtemps avant de le comprendre, croyez-moi ! Les trois musiciens sont parfaitement à leur place, et ce sur toutes les compositions de l’album, sans exception. Aucun instrument ne se retrouve sous-produit ou oublié. Au contraire : chacun des instruments est utilisé à bon escient, et apporte aux morceaux sa particularité intrinsèque, à l’image de la basse, productrice des uniques passages plus "chaleureux". Technique, précision et cohérence : ces trois mots phares représente le premier élément qui frappe directement l’esprit à l’écoute de ce "White Trash Devil […]" (je ferai abstraction titre complet. De toute façon, vous m’aurez comprise). Seconde chose marquante : la froideur et la martialité. Ce point, même la basse ronronnante et les riffs parfois lorgnant du côté du rock n’roll ne parviennent pas à le bouleverser. Et il va sans dire que l’aspect métallique de l’indus sied de manière particulièrement fonctionnelle à cette atmosphère générale. Nous en revenons à la constatation que je m’étais faite précédemment : Man.Machine.Industry, sans prétendre passer pour virtuose, connaît son jeu, et le domaine dans lequel il est à l’aise !

A noter également, les quelques essais osés et surprenants, comme l’étonnante reprise d’Iron Maiden ("Running Free"), ou encore certains passages Arabisants, tels les machines orientales sur "As In Life…As In Death". Belle surprise ! Je note le nom !


Gloomy
Juin 2010


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/manmachineindustry