Le groupe
Biographie :

Marty Friedman est un guitariste de rock américain. Il s'est surtout illustré dans le heavy et le thrash metal, notamment en tant que guitariste soliste de Megadeth. Après avoir quitté Megadeth en 1999, Marty Friedman part vivre au Japon où il s'impose comme une véritable icône du rock, notamment grâce à de nombreuses apparitions télévisées. Il a notamment sorti "Music For Speeding" en 2003 et "Loudspeaker" en 2006, qui s'est classé 33ème des meilleures ventes au Japon. En 2004, il rejoint Zeta, le projet solo du musicien de trance psychédélique Takeomi Matsuura, avec qui il a publié son premier album, "Zeta", paru le 4 Janvier 2007. Marty contribue en 2009 au jeu vidéo "Sonic et le Chevalier Noir", en jouant la guitare lead sur le thème du boss final, "With Me". Il contribue aussi à la musique du boss final du jeu vidéo "Bravely Default". Côté albums solo, il sort "Tokyo Jukebox" en 2009, "Bad D.N.A." en 2010 et "Tokyo Jukebox 2" en 2011. Il signe son retour en Mai 2014 avec "Inferno".

Discographie :

1988 : "Dragon's Kiss"
1992 : "Scenes"
1994 : "Introduction"
1996 : "True Obsessions"
2003 : "Music For Speeding"
2006 : "Loudspeaker"
2008 : "Future Addict"
2009 : "Tokyo Jukebox"
2010 : "Bad D.N.A."
2011 : "Tokyo Jukebox 2"
2014 : "Inferno"


La chronique


Est-il encore nécessaire de présenter Marty Friedman ? Non. Dommage pour ceux qui ne savent pas qui est ce géant et qui en plus cultivent l’art de la flemme d’aller chercher sur Internet. L’Américain de naissance et Japonais d’adoption, qui se refait une santé depuis de très nombreuses années au pays du Soleil Levant, nous a habitués depuis "Dragon’s Kiss" en 88 (soit avant son entrée chez Megadeth) à des expérimentations sonore régulières pas toujours du meilleur goût. Aussi, après avoir mangé toutes ses galettes, ayant été envoîté, subjugué et retourné par le très mélodique "Scenes", j’ai également été anéanti par le mauvais goût des "Tokyo Jukebox" 1 et 2  et par "Bad D.N.A.", ces trois derniers opus. Quelle ne fut donc pas méfiance donc lorsque j’ai reçu ce nouvel album du maître, le brûlant "Inferno" ! Que nenni les amis !! Ce nouvel effort, des plus surprenants, vient redorer le blason de Friedman de la plus belle des manières ! Au programme, seulement trois titres "simples", plutôt prog' ("Inferno", "Resin" et "Hyper Doom") mais aussi, et surtout, des collaborations de choix comme s’il en plauvait, avec des noms qui donnent le tournis : Alexi Laiho (Children Of Bodom !!), Danko Jones, Greg Bissonette et Tony Franklin (paye ton line-up "pro guitar hero" qui sent bon les années 80/90), Rodriguo y Gabriela et tant d’autres !! En voyant la setlist, je dis oui et je signe tout de suite ! Mais que vaut vraiment cet opus en fin de compte ?

Voulant garder le meilleur pour la fin, je commencerai donc par les trois seuls morceaux écrits et interprétés uniquement de la main du maître. Sans déroger à la tradition des guitar heroes et à son style bien particulier, Marty nous offre là, avec "Inferno" et "Resin", deux bonnes raisons de se réconcilier avec son talent qui, en fin de compte, même s’il nous a présenté plusieurs de ses manteaux pas toujours jolis, ne s’en est jamais allé. Très prog', avec des solos dans tous les sens, des changements de gammes en veux-tu en voilà (souvent surprenant il faut le dire), ces deux titres signent une franche réussite, pas comme "Hyper Doom" qui, sans pour autant être mauvais, fait preuve d’un manque d’originalité en proposant ni plus ni moins qu’un solo type de Megadeth (gros riff thrash heavy, petite tourne en pentatonique et final en solo qui sent bon les années 90). En guise de conclusion de cet album, Marty, seul en scène, nous propose un hommage vibrant à son élève et ami, l’extraterrestre de la 6 cordes, Jason Becker, en interprétant un morceau "Horror", co-écrit par ce dernier (avec ses moyens qui lui sont propres pour qui connaît son état de santé ). Titre surprenant à l’oreille pour qui ne connaitrait pas l’histoire commune de ces deux génies ; il mélange les ambiances metal et acoustiques classiques chères à Jason. Pour mon plus grand plaisir, et malgré l’état de Becker, je constate avec un sourire plein d’affection que le spectre de Cacophony n’est pas loin…

Bon, allez, trêve de sentimentalisme, on attaque les collaborations ! Et on commence par les deux chicanos en vogue, Rodriguo et Gabriela, qui, de simples OVNI, sont passés au statut de stars planétaires, pour la plus grande joie des adorateurs de metal, rock, et guitare flamenco. Morceau prévisible alternant les phases acoustiques et électriques, avec les solos inspirés de Friedman. Rien de mirobolant, juste un bon moment qui met en lumière la collaboration entre deux écoles, deux styles et deux générations différentes.On enchaîne avec quelque chose d’un peu plus couillu, et pour cause puisqu’il s’agit du duo avec Keshav Dhar, le gratteux de Skyharbor, groupe de metal progressif indien que je vous invite fortement à découvrir. Pas de flamenco ce coup-ci, mais de l’énorme son digne des productions les plus récentes et au fort goût de djent, ce qui nous permet de constater que le Sieur Dhav a très bien appris ses leçons et envoie des notes à la vitesse de la lumière ! Marty peut être fier des rejetons qu’il a engendrés ! Première des deux collaborations avec Danko Jones (dont je n’apprécie pas spécialement la musique), "I Can’t Relax" est une surprise relativement bonne et rafraîchissante, sans shred à outrance, préférant miser sur un morceau de hard classique avec couplet, refrain etc… Tant mieux ! Un énième album de "branlette de manche" pure aurait été, à n’en point douter, de trop et la voix de Jones fait son job d’excellente manière.

On enchaine avec un invité particulièrement spécial pour moi, Jorgen Munkeby, le chanteur saxophoniste guitariste de Shining (pas le groupe de black metal, mais celui de jazz metal que j’ai découvert il y a quelques mois en première partie de The Ocean au Divan du Monde à Paris). Au programme, sur un riff rock au tempo endiablé et changeant, des solos de guitare, évidemment, mais aussi des solos de piano et saxo. Le morceau est juste excellent, surprenant, de bon goût, clairement à l’image de cet opus majeur du maître. Pour ceux qui n’auraient pas eu leur dose de gros metal burné, n’ayez crainte les petits, ça arrive pas plus tard que maintenant avec le featuring de David Davidson, le 6 cordiste de Revocation, pour un "Sociopath" sur mesure au niveau du titre et de l’ambiance. Morceau de metal classique, avec du chant scream et du chant clair, le deal est plutôt honnête même s'il manque un soupçon de "je ne sais quoi" pour que la mayonnaise prenne (bon ça fait plaisir à Marty qui, le temps d’un morceau, se croirait à l’époque bénie de "Rust In Peace" et "Countdown To Extinction"…). Deuxième morceau qui m’aura fait pleurer des larmes de sang, "Lycanthrope" avec Alexis Laiho, et accessoirement, une fois de plus Danko jones. Comment vous dire… Friedman et Laiho font justement partie de la liste de mes guitaristes préférés donc pour moi, c’est un peu Noël ! L’occasion de plus de faire un concours de gratte, chacun avec une école particulière, mais dans les deux cas, le génie est là. Juste un pur régal !!! Dernier morceau mais non des moindres, "Undertow" avec Gregg Bissonette et Tony Franklin, soit le "baroude des anciens" (Bissonnette à la batterie pour Vai, Satriani, David Lee Roth, Santana, Lukather, en gros, que les meilleurs et pour leurs meilleurs albums pour couronner le tout... Tony Franklin qui, avec sa jolie basse, a aidé ci et là de jeunes artistes prometteurs comme Jimmy Page, Paul Rodgers, John Sykes, David Gilmour ou enfin Kate Bush… Brrrrrrrrrrrr désolé, j’ai fait une fausse route après avoir écrit ces quelques noms d’artistes !!!). Ballade de guitar hero classique qui ramène illico presto à l’album "Scenes" de Friedman, son meilleur et de loin.

Que dire de cet album à part que c’est celui que j’attendais depuis la sortie de "Scenes" en 92…


Byclown
Mai 2014


Conclusion
Note : 19/20

Le site officiel : www.martyfriedman.com