Amis de la crasse sonore, bonjour. Si nous sommes aujourd’hui dans ce pit, c’est pour la
sortie d’"Hexhammaren" de Martyrdöd. Formé en Suède en 2001, le projet regroupe
aujourd’hui Tim Rosenqvist à la guitare, Jens Bäckelin à la batterie, Mikael Kjellman à la
guitare et au chant ainsi que Daniel Ekeroth à la basse pour nous enfoncer un blackened
crust en pleine face. Pas convaincus ? Attendez d’écouter.
Vous faire une description titre par titre serait totalement inutile, puisqu’en soi c’est de la
violence pure et dure en continu pendant plus de quarante minutes. Mais en y accordant un
semblant d’attention, Martyrdöd c’est bien plus que ça. De la violence il y en a, c’est certain,
des pédales de distorsion à fond, c’est une évidence même, du chant saturé et hurlé à
pleine puissance aussi, mais il y a surtout une certaine virtuosité qui s’insinue entre les riffs
gras des Suédois. Des parties lead saisissantes comme sur "Hexhammaren" ou "Helveteslarm",
des passages dissonants sous un blast pourrissant à l’image de "Bait And Switch", mais aussi
un certain côté atmosphérique que l’on peut retrouver sur "In The Dead Of Night", notamment
grâce à des murmures inquiétants.
Mais on y retrouve également des textes engagés sous les hurlements bestiaux et qui
semblent n’avoir aucun but pour les non initiés. "Cashless Society", "War On Peace" ou
"Judgement Day" en sont une preuve flagrante. Les Suédois font partie de ceux qui utilisent la
musique pour faire passer leurs opinions, et c’est avec rage qu’elles se heurtent au public,
tout en donnant une envie incontrôlable de se défouler et d’évacuer tout ce que nous avons
en nous de négatif: ressentiments, colère, haine, déception… et c’est cathartique ! On se
rapproche du punk sur certains aspects, on flirte avec le hardcore sur d’autres, mais les
accents black metal sont toujours présents, malgré la “simplicité” du jeu des membres, qui
ne gâchent pas une seule seconde de ce septième album.
Récemment signé chez Century Media, Martyrdöd n’a pas pour autant renié son crédo et
ses origines pour "Hexhammaren". On retrouve toute la puissance du combo pour douze titres
(treize avec l’édition bonus) de pure fureur vindicative, et je n’ai aucun doute sur la
performance live, qui a été confirmée il y a quelques semaines au Neuronoise Festival.
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