Rien n’arrête Mass Worship. Depuis leur premier album en 2019, Claes Nordin (chant),
Gustav Eriksson (guitare), Dadde Stark (basse) et Fred Forsberg (batterie) prônent la
lourdeur musicale. "Portal Tombs", leur deuxième album, sort chez Century Media en 2022.
L’album est construit sur un bloc de son pesant et oppressant qui mélange des influences
sombres, des tonalités agressives et d’une viscéralité ahurissante. Entre death metal,
sludge caverneux et racines suédoises, le groupe nous propose une saturation immédiate
via "Specular Void", le premier morceau, qui nous écrase continuellement tout en plaçant des
harmoniques dissonantes sur une batterie très régulière. Des accents crust s’infiltrent dans
ces riffs, tout comme sur "Portal Tombs", un titre qui laisse également des sonorités black
metal nous lacérer pendant que la rythmique épaisse fait son oeuvre, accompagnée par les
hurlements de Mark “Barney” Greenway (Napalm Death). Une légère accalmie nous laisse le
temps de respirer, mais elle est de courte durée, et le son fera place à "Revel In Fear", un
morceau assez groovy sur lequel le groupe n’hésite pas à nous matraquer régulièrement
tout en laissant place à des riffs planants en son clair. "Orcus Mouth" prend la suite en
compagnie de Jonas Stålhammar (At The Gates, Bombs Of Hades) à la guitare et Jonas
Renkse (Katatonia, Bloodbath) au chant pour apporter une dimension aérienne, épique et
mélancolique à ce bloc de son brut, puis "Unholy Mass" vient nous apaiser avec cette
introduction douce et mélodieuse.
Les leads entêtants se posent sur cette base lancinante,
puis la lourdeur refait surface avant le final, laissant à "Dunes Of Bone" le soin de nous
replonger dans cette violence brute et maîtrisée. "Scorched Earth" prend la suite avec ce
groove malsain surmonté d’une saturation abrasive et immédiate qui explosera pour dévoiler
des influences plus modernes tout en proposant des leads tranchants. "Empyrean Halls"
dévoile des riffs angoissants couplés à la lourdeur et la noirceur, mais on sent que la
mélancolie n’est jamais loin, proposant une lenteur lancinante avant que la longue
"Deliverance" n’entre en scène pour clore l’album avec son introduction entêtante. Le tempo
n’accélèrera pas, même lorsque la voix prendra place dans ce paysage désolé, qui mettra le
point final à l’oppression.
Très épais et impénétrable, "Portal Tombs" nous écrasera sans ménagement. Avec ce son si
lourd et dissonant, Mass Worship piétine en permanence son auditeur, n’autorisant que de
rares pauses agrémentées de son clair, de mélancolie ou de leads aériens.
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