Le groupe
Biographie :

MaYaN est un groupe néerlandais de metal symphonique fondé en 2010 par Mark Jansen (Epica, ex-After Forever) et deux anciens membres d'After Forever, Jack Driessen et Sander Gommans. Orienté vers un death metal plutôt technique, le groupe sort en 2011 son premier album, nommé "Quarterpast" chez Nuclear Blast. Le deuxième album nommé "Antagonise" sort le 31 Janvier 2014. Le troisième album, "Dhyana", sort en Septembre 2018.

Discographie :

2011 : "Quarterpast"
2014 : "Antagonise"
2018 : "Dhyana"


Les chroniques


"Dhyana"
Note : 16/20

Voici enfin le nouvel album de MaYaN, "Dhyana", que l'on attend depuis la sortie d'"Antagonise" en 2014. On retrouve le groupe avec encore quelques changements de line-up dont un nouveau bassiste, Roel Kaller. Pour le reste, ça reste assez complexe avec des membres fixes et leurs remplacements losqu'ils sont occupés aves leurs autres groupes. Il y a donc pas mal de mouvements dans MaYaN et cela se ressent aussi dans leur musique.

On accueille toujours les nouveaux travaux du groupe avec curiosité car en effet il y a toujours de quoi nous surprendre. Et ce troisième opus composé de 11 titres a lui aussi son lot de rebondissements. Tout d'abord, le groupe s'est entouré d'un orchestre et c'est une merveilleuse idée car tout est transcendé. En effet, les morceaux ont ainsi une autre profondeur avec un effet grandiloquent, comme dans l'endiablé "The Rythm Of Freedom". La puissance est là, il n'y a aucun doute, et le mix juste parfait met tous les instruments en valeur ainsi que tous les éléments orchestraux. Sur un rythme soutenu, on passe de titre en titre en nous prenant toujours une claque. On découvre ainsi l'excellent "Tornado Of Thoughts (I Don't Think Therefore I Am)" qui est une vraie tornade, avec beaucoup de choses à disséquer entre les nombreux chants et la composition en elle-même. "Saints Don't Lie" est tout aussi marquant et poignant avec encore une fois l'alliance des talents de chaque membre.

Cet opus suit le même chemin que les précédents mais l'on ressent des inspirations encore plus progressives. Les morceaux sont aussi majoritairement longs et nous offrent une belle richesse d'éléments, cela reste du metal extrême mais tirant donc vers le prog dans les structures, le son du clavier, le chant mais aussi les riffs. Du reste, on a plus de parties de chant clair ou lyrique (avec Laura Macri) que de growls, à part dans le titre "Rebirth From Despair" qui est plus agressif et direct. Les orchestrations ressortent d'ailleurs à merveille et renforcent le côté intense et violent grâce aux cuivres. Ensuite, on a des morceaux plus lumineux comme "The Illusory Self", ou meme léger comme la ballade en italien "Dhyana". On a ainsi un beau moment plein de fraîcheur et de douceur entre les deux chanteuses du groupe, Marcela et Laura. "The Power Process" met aussi le chant féminin à l'honneur avec charisme et classe.

Hélas, avec 11 titres qui sont loin d'être courts, difficile de pas avoir au bout d'un moment des longueurs ou une certaine lassitud, et ça ne loupe pas. En effet, les trois dernier morceaux ont beau être sympas, la magie n'opére plus vraiment. Ainsi, "Maya (The Veil Of Delusion)" est bien moins prenant même s'il est dynamique, et c'est la même chose pour "The Flaming Rage Of God" qui ne nous tient pas en haleine. "Set Me Free" est un peu plus captivant mais un poil bordélique.

C'est donc un album qui a tout pour plaire mais qui se fatigue en fin de parcours. Le groupe a voulu voir trop grand alors que parfois il faut aller à l'essentiel. Tout n'est donc pas parfait mais si l'on met de côté les quelque ratés, l'album mérite des compliments.


Nymphadora
Octobre 2018




"Antagonise"
Note : 12/20

En 2011, le premier album de MaYaN a suscité bien des curiosités. L’explication la plus évidente à ce phénomène se situe sans aucun doute au niveau du line-up, constitué principalement de membres d’Epica et de feu After Forever, invités spéciaux compris (Floor Jansen, Simone Simons). Si ce fameux line-up a, depuis la création de MaYaN, légèrement changé, les musiciens et invités actuels enthousiasmeront toujours autant les fans des groupes précédemment cités. On ne change pas une équipe qui gagne, paraît-il. Oui, sauf que "Quaterpast" n’avait, à sa sortie, malheureusement pas répondu aux attentes du public, décevant surtout par la banalité évidente de son death metal. Le défi de Mark Jansen et consort ? Prouver que le sextet est capable de trouver sa propre place dans le monde du metal en proposant (enfin ?) des compositions réellement intéressantes.

Cette fois-ci, le groupe a choisi de nous placer au cœur de notre société moderne, mensongère et emplie de faux-semblants. La pochette est claire, nette et précise (et nous dispense, Dieu merci, de l’appellation racoleuse "Symphonic Death Metal Opera" qui apparaissait sur la précédente) : les paroles seront tournées vers l’espionnage constant et du contrôle persistant duquel nous sommes tous victimes. Et effectivement, les paroles suivantes, tirées de "Paladins Of Deceit" résument l’idée en très peu de mots : "Freedom is just an illusion / Freedom is just an utopia". Ca vous paraît pompeux ? Eh bien dites-vous que cela colle bien avec l’aspect symphonique omniprésent, aux couches successives superposées, parfois tout simplement superflues ; globalement de qualité, mais à la gestion tellement aléatoire que le résultat apparaît comme des gulab jamun dégoulinants d’eau de rose. Comme on dit en anglais : "Less is more". Une philosophie que MaYaN gagnerait certainement à appliquer.

Inutile de s’éterniser sur l’aspect extrême de la musique. Les riffs death (agrémentés de quelques passages davantage tournés vers le black metal, comme sur les titres "Devil In Disguise" et "Capital Punishment") sont ultra-basiques : suffisants pour apporter ce côté agressif promis, mais trop dépourvus d’une quelconque originalité pour intéresser. Le résultat est simple : une fois l’album terminé, il ne reste rien. Pas le moindre souvenir de ce disque qui, pourtant, ne dure pas moins d’une heure. Les deux nouveaux chanteurs officiels, Henning Basse et Laura Macrí ? Ils exécutent leur travail sans pour autant parvenir à faire décoller l’ensemble. La brève apparition de Floor Jansen sur "Redemption – The Democracy Illusion" ? Prévisible et secondaire. La créativité de Mark Jansen ? Si quelqu’un la retrouve, prière de le signaler immédiatement à son propriétaire.

Avec cet "Antagonise" décousu et anecdotique, MaYaN ne parvient que frustrer un peu plus. Sans vouloir jouer les mauvaises langues, j’en viens à sincèrement me poser la question suivante : si les musiciens n’étaient "que" des illustres inconnus, le groupe parviendrait-il vraiment à tourner les regards vers lui ?


Gloomy
Février 2014




"Mask Of Malice"
Note : 13/20

Encore un supergroupe ? Oui, il se pourrait bien. En effet, MaYan est le résultat d’un projet entre : Mark Jansen (Epica), Jack Driessen et Sander Gommans (ex-After Forever). Le groupe évolue dans un death metal technique et progressif. "Quarterpast" est composé de 11 musiques pour 50 minutes de bizarreries intenses.

"Symphony Of Aggression", "Mainstray Of Society" ouvrent le bal en nous proposant quelque chose de mélo-drama-haineux qui donnera aux morceaux un côté dépréssif. Mais le côté technique nous rebute car quand on n’est pas fan de progressif, on a beaucoup de mal avec des morceaux qui changent bien trop souvent de rythme ou de tempo. Mais quoi qu’il en soit, j’ai entendu de bonnes choses, et les changements ne paraissent pas précoces. On retrouve quelque chose de plus mélodique et plus carré sur "Quarterpast", "Course Of Life", "The Savage Massacre" et "Essenza Di Te" où le groupe n’hésitera pas à nous lancer des moments très symphoniques qui seront appréciés entre ces moments brutaux. On appréciera le ton de la voix, qui peut être death ou encore plus "heavy / power", ce qui donnera un côté très théâtral aux compositions, de quoi garder l’auditeur en vie et justement ne pas l’endormir comme dans la plupart des disques de ce type. La durée des compositions varie, elles se découpent en "deux parties" : les pré-intros (entre 1 et 2 minutes) et les musiques "normales" (entre 5 et 7 minutes), mais côté mixage, c’est du lourd. Tout est fluide malgré une basse peu présente, l’ensemble est plutôt satisfaisant.

"Drown The Demon", "Celibate Aphrodite", "War On Terror" clôturent cet album avec l’outro "Tithe". Le groupe ne nous surprendra ni plus ni moins, car le décor a déjà été planté, on pourrait appeler ça des compositions "figurantes", mais vu qu’elles ne font pas office de remplissage, cela prolonge notre plaisir. On a donc un album plutôt convenable qui nous surprendra dans les premières minutes mais le groupe a su créer une atmosphère et nous plonger dans sa musique. Attention cependant, on est loin d’avoir un album extraordinaire !


Motörbunny
Avril 2011


Conclusion
L'interview : Frank Schiphorst & Mark Jansen

Le site officiel : www.mayanofficial.com