Le groupe
Biographie :

Mean Messiah est un groupe de thrash / death metal industriel tchèque formé en 2012 et actuellement composé de : Dan Friml (chant, guitare, basse, clavier / ex-Apostasy, ex-Sebastian), Jiří Willander (batterie / Consequences, ex-The Contradiction) et David Gabriel (basse). Mean Messiah sort premier album, "Hell", en autoproduction en Juillet 2013, suivi de "Divine Technology" en Mai 2020 chez Slovak Metal Army.

Discographie :

2013 : "Hell"
2016 : "Let Us Pray" (EP)
2020 : "Divine Technology"


La chronique


Si vous faites partie de ces nombreuses personnes qui attendent désespérément un retour de Strapping Young Lad pour un "City 2", vous devriez jeter une oreille à "Divine Technology", le nouvel album de Mean Messiah. Ce groupe tchèque pratique un metal industriel brutal, nerveux et mélodique qui rappelle par moments le Strapping des deux premiers albums.

Et comme le groupe n'a pas envie de prendre de gants, ce sont les neuf minutes de "Interment Of Ashes/Hello Again!" qui ouvrent l'album. Une entame avec un piano et une ambiance de cirque dégénéré pendant près de deux minutes et les guitares débarquent sur un metal indus lourd aux accents effectivement Townsendiens avec ces arrangements en fond qui forment une grosse couche de sons. Tout ça est puissant et efficace mais ne laisse pas deviner l'attaque qui va suivre puisque la partie "Interment Of Ashes" servant un peu d'intro façon "Velvet Kevorkian" avant que n'arrive "Hello Again!" et la violence qui va avec. Les quatre premières minutes sont plutôt Devin Townsend Project et les quatre suivantes complètement Strapping Young Lad époque "City" avec ce chant clair en lignes mélodiques sur fond de gros blasts qui tâchent. L'inspiration est franchement assumée et le groupe affiche des mélodies, des riffs et des lignes de chant que l'on croirait tout droit sortis de chez Devin ! Pour l'originalité, il faudra repasser mais pour l'efficacité vous allez être servis même s'il faut avouer que Strapping frappait encore plus fort. On sent aussi du Fear Factory sur le morceau-titre, ce qui est normal puisque c'est une des influences de Straping aussi, en tout cas le morceau avoine pas mal et encore une fois si la personnalité manque un peu l'efficacité est bien là. Le refrain mélodique est lui aussi dans la lignée des influences citées et pose une respiration au milieu de l'agression du reste. Ce manque de personnalité sera donc le seul vrai défaut que l'on pourra pointer sur ce "Divine Technology" mais j'ai l'impression que c'est totalement assumé et que le groupe ne prétend pas faire autre chose donc ça passe.

En dehors de ça, il faut avouer que l'album tient la route, les mélodies sont accrocheuses et les passages brutaux déboîtent bien comme il faut, même si on sent que le groupe encore se lâcher un peu plus. On sentait chez Strapping une véritable folie qui manque un peu ici mais globalement ces quarante minutes démontent bien ta tronche et les morceaux sont aussi accrocheurs que directs. Cela vient probablement du fait que les deux influences se croisent, celle de Strapping et celle des projets solo de Devin et que, par conséquent, la mélodie prend parfois plus d'espace. Les passages sont violents, ne plaisantent pas, et les passages mélodiques sont très lumineux donc les plus bourrins trouveront peut-être que ça ne va pas assez loin. Pour ma part, "Divine Technology" fait bien le boulot en équilibrant la brutalité, l'accroche et la mélodie de façon assez juste, et en proposant du coup un album compact et direct qui fait l'effet d'une bonne mandale dans la tronche. On ne tombe âs de sa chaise de surprise mais au moins on se prend un concentré de metal indus imparable pendant quarante minutes et ça fait du bien ! Le dernier morceau de l'album « Za svetlem » montre pour le coup quelque chose d'un peu plus personnel, de plus sombre et plus pesant avec toujours ces mélodies très accrocheuses par moments. Après tout « Divine technology » n'est que le deuxième album du groupe et nous ne sommes pas à l'abri d'entendre une évolution dans les prochaines années. En tout cas, que ces influences très présentes ne vous empêchent pas d'aller jeter une oreille attentive sur ce nouvel album, les quarante minutes passent toutes seules et l'ensemble ne souffre d'aucun temps mort.

Un deuxième album qui manque peut-être de personnalité et dont les influences sont très voyantes mais qui a tout ce qu'il faut en termes d'efficacité. Les amateurs de Strapping et du Devin Townsend Project devraient pouvoir trouver de quoi se mettre sous la dent avec ce nouveau Mean Messiah, mais que les autres n'hésitent pas à y jeter une oreille c'est très accrocheur et ça décrasse bien les tympans.


Murderworks
Juillet 2020


Conclusion
Note : 15/20

Le site officiel : www.facebook.com/meanmessiah