Le groupe
Biographie :

Mechanical God Creation vit le jour en Octobre 2006. Le groupe se rassembla vite autour de Lucy, la chanteuse et enregistra en Mars 2007 sa première démo intitulée "… And The Battle Becomes War" au Larsen Forge Recording Studios à Milan. Cette démo comporte trois titres ainsi qu’une intro instrumentale ; elle fut disponible dans les bacs en Mai 2007. Après quelques performances en dehors d’Italie telles qu’au Metalcamp en Slovénie notamment, le combo signa un contrat en Juillet 2008 avec Carlo Bellotti. En Novembre, Mechanical God Creation enregistra son premier album, "Cell XII" dans différents studios : le West Link Studios à Pise pour la batterie et la basse, l’Alpha Omega Studios d’Alex Azzali à Cômes pour le reste de l’enregistrement et le mix, et le Finnvox Studio (en Finlande) pour le mastering. L’album fut prêt fin 2009 et disponible à la vente en 2010. Pendant ce temps, le line-up subit quelques changements. "Artifact Of Annihilation" fut enregistré à l’Alpha Omega Studios à nouveau et mixé / masterisé au Garage Studios au Canada par Chris Donaldson de Crytopsy. A la suite de contentieux dans le groupe, Lucy décida de le reformer complètement et de catalyser sa passion et son inspiration avec l'arrivée de nouveaux membres. Six ans plus tard, Mechanical God Creation est de retour avec "The New Chapter".

Discographie :

2007 : "… And The Battle Becomes War" (Démo)
2010 : "Cell XII"
2013 : "Artifact Of Annihilation"
2019 : "The New Chapter"


Les chroniques


"The New Chapter"
Note : 16/20

Il arrive que certains groupes soient une réelle inspiration musicale, et qu’un de leurs titres devienne le nom d’un nouveau groupe, comme c’est le cas pour Mechanical God Creation. Fondé en 2006 en Italie par Luciana Catananti (chant, ex-Art Of Mutilation), le line-up a beaucoup bougé pour cette formation. Mais depuis 2013, il est plutôt stable, avec l’arrivée de Carlo Molinara (batterie, Hyde Mind), Deimos (guitare, ex-Art Of Silence) et Mirko Frontini (guitare, Spiritual Deception). Mais le groupe changera toutefois de bassiste jusqu’à confier le poste en 2018 à Jesus (Siege). Au fur et à mesure de sa discographie, le groupe a évolué d’un death mélodique technique à un death technique plus brut, qui est parfaitement incarné par "The New Chapter", son troisième album.

"The New Chapter", le morceau éponyme, sert d’introduction. Un long sample qui mêle ambiances inquiétantes, symphoniques et ésotériques avant de nous lâcher dans l’inconnu sur la brutale "I Am The Godless Man". Toute la technicité du groupe se retrouve dans ces riffs puissants et parfaitement mixés, mais qui sont loin d’être les riffs mécaniques que l’on pourrait croire. Tout est parfaitement ficelé pour permettre à Luciana de poser ses hurlements gutturaux. Rapidement passée, elle débouche sur "Till The Sun Is No Longer Back". A nouveau c’est un torrent de violence qui déboule pour nous en mettre plein les yeux, mais surtout plein les oreilles. La rythmique, déjà impressionnante, change totalement pour le solo, et la folie s’ajoute rapidem ent au mélange, provoquant une montée en puissance inouie. On reprend avec "Walking Dead" qui écrase tout son passage, non seulement grâce à un blast furieux mais aussi grâce à un son lourd à souhait. Si ce morceau est celui qui, à mon sens, colle le plus avec la pochette, il ne change pas la position du groupe, qui est d’aligner des riffs à la chaîne jusqu’à vous faire headbanguer. Et si c’est déjà fait, profitez de "Before The Dawn (Pt.I)" pour vous remettre, car même si le son saturé revient à la fin de cette petite brise, car "Overlord (Pt.II)" ne sera pas aussi douce, bien au contraire. Les riffs sont sans pitié, et le groupe avance sans crier gare, à grand coups d’harmoniques techniques pour accompagner la rythmique pachydermique. Et à nouveau, vous pourrez souffler devant la beauté de "What Remains (Pt.III)", son clavier et son passage saturé.

On reprend ? Parfait, "Black Faith" est sur les rails, et l’introduction ne laisse pas présager de caresses. Car c’est à du death metal de qualité que l’on a affaire. Une rythmique lourde, des passages plus chiadés que les autres, et un chant furieux, voilà ce qui caractérise ce titre. Et la recette n’est pas différente pour "Dark Echoes". Le tapping introductif arrive finalement sur un riff plus lent qui acélère à nouveau, et la machine repart, toujours plus motivée. On enchaîne avec "Bow To Death", dont l’atmosphère est plus douce. Alors bien sûr, le groupe n’arrête pas sa fureur pour autant, mais l’introduction m’a immédiatement placé dans d’autres dispositions. Et le solo me prouve que je n’avais pas tort, en apportant ce son ambiant. On passe sur "Warface", un morceau qui se rapproche plus d’un death symphonique au premier abord, mais qui ne renie absolument pas la technicité par la suite. Dernier morceau, "Red Blood On White Snow" repart sur cet univers un peu plus ambiant, mais amène également l’une des rythmiques les plus imposantes de la formation. Mais ce titre n’est pas qu’un concentré de violence, il est également entrecoupé de moments plus calmes, et d’autres axés sur une extrême technicité, avant de reprendre des éléments de l’introduction.

Mechanical God Creation n’est absolument pas un groupe de death technique comme les autres, et les nombreuses ambiances et influences de "The New Chapter" le prouvent à maintes reprises. Les membres sont extrêmement doués et le prouvent à chaque seconde, pour peu que l’on rentre dans leur univers.


Matthieu
Avril 2019




"Artifact Of Annihilation"
Note : 14/20

Ah l’Italie ! Pays magnifique s’il en est et objet de convoitise accrue pour beaucoup de gens. S’il est vrai que sa langue, ses paysages et surtout sa nourriture exquise valent franchement le détour, il n’en va absolument pas de même pour sa musique (en ce qui concerne le metal en général, et l’extrême en particulier, entendons-nous bien). En effet, bien peu de formations parviennent à décoller dans ces contrées, et celles qui y arrivent ne proposent en général rien d’extraordinaire.

Voilà donc que début 2013, les Milanais de Mechanical God Creation sortent leur deuxième album, "Artifact Of Annihilation". Amis du metalcore et plus particulièrement fans de The Agonist, cet album est incontestablement pour vous. De l’artwork de sa pochette au contenu du disque, le combo mise tout sur la modernité. Composé de onze pistes pour une durée totale avoisinant les quarante minutes, le CD débute après une courte intro avec le titre éponyme qui donnera parfaitement le ton conservé par la suite : du metalcore en bonne et due forme avec une production claire comme de l’eau de roche, des compositions massives et bien pêchues… ainsi qu’une femme au chant et qui assure des lignes exclusivement gutturales, sans une goutte de chant clair mièvre et nais (hourra !). Les Italiens font montre d’un réel potentiel, à un détail près : l’originalité. Certes, il est difficile de nos jours de créer de la musique sensiblement différente dans un monde où tout à déjà été fait et entendu, mais dans ce cas-ci, tout a vraiment déjà fait et entendu, justement… et pas qu’une fois. Dommage, très dommage même car foncièrement les morceaux sont plutôt bons, à l’exception près que tous se ressemblent tellement qu’en écouter un revient à les écouter tous.

Mechanical God Creation ne changera donc certainement pas l’image du metal en Italie, c’est un fait. Néanmoins, les Italiens proposent avec "Artifact Of Annihilation" un deuxième album plutôt bien construit, ficelé et produit, qui devrait satisfaire voire ravir les fans du genre, sans faire changer d’avis au reste.


Ichigo
Décembre 2013


Conclusion
L'interview : Lucy

Le site officiel : www.mechanicalgodcreation.it