Le groupe
Biographie :

Mental Cruelty est un groupe de deathcore symphonique allemand formé en 2014 et actuellement composé de : Marvin Kessler (guitare), Viktor Dick (basse), Danny Straßer (batterie), Nahuel Lozano (guitare / Methadone) et Lukas Nicolai (chant / Sun Eater). Mental Cruelty sort son premier album, "Purgatorium", en Janvier 2018 chez Rising Nemesis Records, suivi de "Inferis" en Mai 2019 chez Unique Leader Records, et de "A Hill To Die Upon" en Mai 2021.

Discographie :

2016 : "Pereat Mundus" (EP)
2018 : "Purgatorium"
2019 : "Inferis"
2021 : "A Hill To Die Upon"
2023 : "Zwielicht"


Les chroniques


"Zwielicht"
Note : 18/20

Mental Cruelty s’est relevé. Créé en 2014 en Allemagne, le groupe composé de Marvin Kessler (guitare), Viktor Dick (basse), Danny Straßer (batterie) et Nahuel Lozano (guitare) accueille en 2023 Lukas Nicolai (chant) pour donner vie à "Zwielicht", leur quatrième album, qui sort chez Century Media Records.

"Midtvinter", l’introduction, pose immédiatement les bases d’un univers imposant fait de samples majestueux mais relativement sombres avant qu’"Obsessis A Daemonio" ne nous fonde dessus avec une virulence rare. Les hurlements terrifiants s’allient naturellement à une rythmique massive qui ne s'arrête que pour laisser des paroles malsaines et viscérales émerger de l'accalmie dissonante ou pour nous écraser avec un break monstrueux. On notera également quelques touches de chant clair sur le final intense avant que "Forgotten Kings" ne nous enferme à nouveau dans cette atmosphère oppressante rapidement rejointe par les influences black metal saisissantes. La rythmique sera brisée par les orchestrations avant de revenir plus lourde encore comme sur ces breaks agressifs, alors que c’est avec une mosh part vive que "Pest" fait naître sa vague de rage aux sonorités parfois planantes qui laissent tout de même une plage importante aux riffs sauvages surmontés des grognements possédés. Le titre se construit sur le contraste entre les influences du groupe, tout comme "Nordlys" qui démarre avec une mélodie apaisante mais qui ne mettra que peu de temps à laisser la rythmique surpuissante apparaître, suivie de près par le chant diversifié et les orchestrations.

A nouveau, ce sont les sonorités black metal majestueuses qui se distingueront sur ce titre, alors que "Mortal Shells" mettra l’accent sur les parties les plus brutes et ravageuses ainsi que les orchestrations épiques mais étouffantes. L’ambiance change soudainement lorsque "Zwielicht" démarre, proposant des tonalités presque ritualistiques en chant clair, qui finiront par se renforcer avant que "Symphony Of A Dying Star" ne nous ensevelisse sous sa puissance brute, orchestrée de sonorités épiques. Bien qu’ayant été révélé il y a quelques temps, ce morceau reste toujours aussie efficace, couplant des passages intenses avec des breaks dévastateurs suivis par la sombre et mélancolique "The Arrogance Of Agony" qui laisse le groupe s’aventurer dans des sonorités plaintives et déchirantes, tout en gardant un pied dans la violence. L’album se referme avec "A Tale Of Salt And Light", la plus longue des compositions, qui laisse les orchestrations magnifier une ultime salve de riffs surpuissants et rythmés, sans oublier les parties vocales monstrueuses et maîtrisées.

Mental Cruelty ne s’est pas reposé sur ses lauriers malgré une perte qui aurait pu leur coûter gros, mais le groupe a su rebondir et proposer avec "Zwielicht" un album puissant et sombre qui confirme à la fois le talent de leur nouvelle recrue, mais également leur volonté de vivre plus intensément.


Matthieu
Juillet 2023




"A Hill To Die Upon"
Note : 19/20

Mais qu’est ce qu’elle est jolie cette pochette, avec la forêt et les montagnes, le climat angoissant qu’elle dégage s’échappe un peu des thématiques abordées jusqu’à présent par le groupe en termes d’artwork. Là, c’est plus introspectif, et du coup on pourrait s’attendre à, peut-être, une évolution notable par rapport à "Inferis", sorti en 2019… pas vraiment, enfin, si, mais non, je vais vous expliquer.

Déjà, partons du postulat que le son est monstrueux, précis, dynamique et compressé à la fois (oui, c’est chelou et paradoxal mais bon), et que par principe, ça poutre tout le temps. "A Hill To Die Upon" sort donc en 2021. Après une intro plutôt prenante de 57 secondes, moins d’une minute donc, merci les gars, ça déjà c’est un bon point, on se retrouve avec le titre "Ultima Hypocrita" et là, c’est la leçon apprise à coup de règle sur les fesses, la fessée cul nu devant toute la classe. Ce titre expose tout le savoir-faire de Mental Cruelty ! Après une descente de tom qui lance le track, déjà en mode "Tu vas en prendre plein la tronche", une ambiance black metallesque entre en scène, on se prend au jeu, on jubile et là, grosse rythmique bien deathcore ! Le chanteur arrive avec son growl de tueur de trolls, accompagné de quelques ambiances orchestrales qui ne viennent pas du tout polluer le track car tout le reste est bien sale, c’est pas du deathcore pour les émos qui aiment les licornes, là ça parle à l’homme préhistorique qui se cache en chacun de nous. Le track est tubesque, couplets / refrains, structures identifiables, et puis surtout, un putain de long solo de gratoune où toutes les techniques sont passées en revue : tapping, sweeping, arpèges, coups de whammy bar, franchement très solide le monsieur de la guitare !! Le titre s’achève là-dessus, puis Mental Cruelty revient à la charge avec un gros son bien badass avec le track "Abadon", sorte de mix deathcore / black sympho, c’est parfait !!! C’est là où, pour le coup, le groupe se démarque de ses comparses du monde du brutal deathcore, grâce à cette habileté naturelle à mélanger les ambiances sympho du metal noir avec des éléments plus lourds. Ici, les orchestrations sont un poil plus présentes, mais jamais trop en avant, de manière à ce que la charge qu’on se prend en pleine gueule ne diminue pas.

Les breakdowns sont titanesques, ce qui est cool, c’est que le groupe n’en abuse pas justement. C’est la foire aux blast beats, magnifique, et les climats, notamment la plage solo, me rappellent Belzebubs. Les éléments symphoniques sont traités d’une excellente manière, là, ce n’est pas cheap, c’est sublime et c’est le genre de passage qui, généralement, pourrait mal vieillir avec le temps, mais là ça va résister, pour sûr. Plus direct et dramatique, "King Ov Fire" se rapproche d’un Vulvodynia, mais vraiment, c’est limite abusé mais c’est pas grave, mention spéciale au drummer et ses subtilités aux cymbales, le titre le plus court de l’album dévoile la face la plus brutale de Mental Cruelty. "Eternal Eclipse" et son intro un poil plus heavy (le style), alterne une fois de plus des passages sympho excellents et des moments plus couillus, on se rapproche de The Black Dahlia Murder, avec un côté satanico / occulte bien cool, et cette couleur plus heavy trad’. Mention spéciale aux screams aigus et au breakdown de la mort vers deux minutes, jouissif, la fin du track atomise tout. "Death Worship", c’est une distribution de baffes, de quoi finir les joues rouges, avec un filet de sang qui s’échappe des narines. On y retrouve encore du Vulvo, avec même un riff piqué sur le full length "Cognizant Castigation", je sais plus quel morceau mais là, c’est abusé comme ça s’entend. Petite ambiance rivière sur "Fossenbrate", les corbeaux, les guitares mignonnes, premier interlude au milieu du bordel, un peu longuet, dispensable mais pas non plus dégueulasse, pourquoi pas, j’ai envie de dire… "A Hill To Die Upon", le titre éponyme te saute à la chetron avec son blast beat à la Fleshgod Apocalypse en nettement moins kitchou, le track est ce qui illustre au mieux l’appelation blackened deathcore qui caractérise Mental Cruelty. Un titre parfait qui conjugue mélodies et breakdowns inouïs, le chant n’a jamais éructé autant de glaires immondes à la face de l’auditeur. "Extermination Campaign" revient sur des tons plus heavy black et perpétue l’élan engagé par le titre précédent. "The Left Hand Path" conclut l’album avec un son tout mignon en intro, mignon mais classe, je ne sais pas comment ils se débrouillent chez Mental Cruelty, mais même une petite mélodie en apparence insignifiante se transforme en élément sonore attrayant. Et c’est parti pour un track conclusif long de 7minutes 40. Plus progressif, orchestral, on rentre dans le délire sans broncher, on se laisse porter par la musique. Première apparition de chants scandés, pas nase du tout, l’habituelle alternance blast sympho et breakdowns assassins s’impose, que du bonheur.

Vous l’aurez compris, ce disque est une tuerie, à tous les niveaux. Mental Cruelty est un des rares groupes à ne pas sombrer dans les automatismes du genre, à creuser une voie plus personnelle, tout en restant intègre. Le blackened deathcore de nos chers amis est parfait et peut rassembler des fans des deux scènes black et deathcore, mais aussi les amateurs de shred guitar parce que ça tartine grave ! Un album plus que convaincant qui tournera de longues heures sur vos platines (ou vos portables), peu importe.


Trrha'l
Mai 2023




"Inferis"
Note : 18/20

Voici le deuxième full-length de Mental Cruelty, groupe actif depuis 2015, qui propose un deathcore typique de ce qui se fait dans le style à l’heure actuelle. Au programme, nappes de sons aériennes, gros riffs saccadés, double bombe furieuse, voix gutturale glaireuse et ultra haineuse, super breakdowns ultra down-tempo soutenus par des rafales de double, accordages abyssaux, celui qui aime se tartiner la tronche à coup de riffs puissants et groovy va être servi. Pour la petite histoire, Mental Cruelty est un groupe allemand qui propose un metal bien méchant, dans le genre de Vulvodynia, Hollow Prophet, Within Destruction ou encore Signs Of The Swarm. Signé chez Unique Leader Records, label californien qui connaît bien la musique brutale, "Inferis" possède tous les atouts pour faire partie des groupes majeurs dans le genre.

Déjà, un truc agréable, c’est que l’introduction ne dure que 40 secondes, là où certains groupes essayent de nous faire rentrer dans le trip, en s’imaginant qu’une intro ça peut aider, Mental Cruelty a compris que ce que les auditeurs attendent, c’est la rasade rythmique en mode pavé de béton lancé à 300 km/h sur nos petites têtes. En effet, dès "Planet Of Misery", le deuxième titre, on comprend immédiatement que l’on a affaire à un groupe pro et très compétent. Comme je le soulignais en introduction de chronique, en quelques minutes, la formation teutonne nous balance tous les clichés du style, sauf que, la manière dont les choses se mettent en place, les cassures, breaks et autres variations sont paramétrés de telle manière que ça fait mouche systématiquement. La production est massive et moderne, mais stylistiquement, "Inferis" est un album "in your face", à tel point que même un puriste, fan de brutal death à l’ancienne, peut y trouver son compte.

Comme à l’accoutumé dans ce genre musical, ce skeud est très compact, dans le sens où tout s’enchaîne sans faiblir, de la sorte qu’aucun track ne se démarque réellement du lot. Impossible d’éprouver de l’ennui pendant ces 33 minutes d’écoute tellement Mental Cruelty parvient à fédérer, par une mise en forme des compositions à la fois riche et efficace. Il se passe plein de trucs pendant l’écoute, des gros breakdowns expérimentaux à la fin de "Mundus Vult Decipi", aux arpèges de guitares dissonants sur "Priest Of Damnation" qui, en prime, nous gratifie de moments véritablement pessimistes, de nombreuses phases dans l’écoute apportent leur lot de surprises. Mention spéciale aux vocals, extrêmement riches et variés, qui participent grandement à la qualité du produit. Du chant black possédé au gruik de cochonas, la palette d’expression est très étendue. Le niveau technique est également élevé, tous le monde joue très bien de son instrument, les riffs de guitares sont particulièrement exigeants.

Vous l’aurez compris, si vous n’aimez pas le brutal deathcore, passez votre chemin. Vous pouvez tout aussi bien apprécier cette musique mais ne pas savoir vers quelle formation vous tourner, tant elles sont nombreuses sur le marché. "Inferis" est peut-être l’album qu’il vous faut si vous voulez vous payer une bonne tranche de violence sonore moderne. Les fanas du genre se doivent d’acquérir cette nouvelle galette sortie du four de la boulangerie Unique Leader. Enfilez vos écarteurs d’oreilles, redressez votre mèche et sortez votre plus beau t-shirt, de préférence celui qui possède le logo le plus illisible, et mettez-vous du Mental Cruelty dans le casque, vous ne le regretterez pas.


Trrha'l
Juillet 2019


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/mentalcruelty