L’Italie, dans le monde du metal, possède une solide réputation dans le power metal, et également dans le metal progressif. Que ce soit les plus obscures formations (Evil Wings, Empty Tremors) ou bien celles de renom (Time Machine, DGM, Eldritch), l’apport de ce pays au metal mélodique est plus qu’évident.

Fondée par Nicola D’Alessio (également de Deathless Legacy à titre de bassiste), cette formation avec seulement deux albums à son actif laissera rapidement sa trace à mon humble avis. La mode des albums concept se perd un peu depuis quelque temps, et les grosses années d'Ayreon par exemple, sont derrière lui si vous voulez mon avis. MindAheaD arrive donc avec une rafraîchissante approche pour ce genre d’album. Autant j’apprécie cette façon de faire, autant je suis hyper mauvais pour décrire les histoires. Disons seulement que nous avons affaire ici à un personnage pris dans une espèce d’univers à la Matrix, et qu’il doit naviguer au travers de celui-ci, dans une quête de compréhension de la conscience humaine.

Bien souvent, dans le passé, les groupes italiens de metal progressif avaient cette notoriété de proposer des productions plutôt médiocres. Time Machine en est l’exemple parfait. "Act II Galileo" est un album magistral, dont l’écoute est plus que difficile. MindAheaD se retrouve à cent mille lieues de tout cela, s’étant assuré d’un mix puissant, à la hauteur de leurs ambitions, grâce au travail de Simone Mularoni, justement connu pour DGM. "Burning Horizon", première pièce de l’album suite à l’introduction, rappellera d’ailleurs, de par ses guitares et sa basse chirurgicales, les sonorités de Zero Hour. Vocalement, le travail est partagé entre Kyo Calati et Sandro Macelloni. Un duo féminin / masculin n’a vraiment rien de nouveau dans le monde du metal, mais la combinaison de leurs voix, en harmonie, fonctionne à merveille (comme sur l’impressionnante "Dancing In The Desert" et ses 17 minutes de pur metal progressif dans toute sa splendeur). Individuellement, les deux sont également très solides, et livrent des mélodies riches et variées. La première me rappelle Floor Jansen (After Forever, Nightwish) et le second Erik Rosvold (Zero Hour).

Vous me connaissez, je martèle et répète, peut-être trop souvent, combien l’originalité, et surtout la diversité, sont importantes pour moi en musique. Me voilà servi sur "6119 - Part 1". En effet, une seule écoute de "Beautiful Mistake", qui combine à la fois les mélodies vocales de notre impressionnant duo (et même des growls !), les guitares incisives de Nicola D’Alessio et Sandro Macelloni, ainsi que la section rythmique déjantée de Matteo Prandini (basse) et Matteo Ferrigno (batterie), vous convaincra. L’album navigue donc au travers d’influences diverses telles que le metal mélodique, le power metal, le metal progressif et même quelques petites portions de death.

Ma note finale est le témoin ultime de mon appréciation de l’album. Pour moi, 19 et 20 sur 20 sont rarement attribués, car cela voudrait dire que l’album est pratiquement un classique instantané. Par contre, 18 sur 20 est ma façon simplifiée de dire Bravissimo !